Il y a 28 ans, le 6 décembre 1989, une tuerie a eu lieu à l'École polytechnique de Montréal, au Québec (Canada). Marc Lépine, âgé de vingt-cinq ans, ouvre le feu sur vingt-huit personnes, tuant 14 femmes et blessant 14 autres personnes (10 femmes et 4 hommes), avant de se suicider. Le massacre à caractère sexiste a été perpétré en moins de vingt minutes à l'aide d'une carabine semi-automatique obtenue légalement. Il s'agit de la pire tuerie en milieu scolaire de l'histoire du Canada.
Marc
Lépine est né d’un père algérien et d’une mère québécoise en 1964, sous le nom
de Gamel Gharbi. Dans une classe, il a déclaré avant de fusiller les
étudiantes : «Vous êtes des femmes, vous allez devenir des ingénieures. Vous
n'êtes toutes qu'un tas de féministes, je hais les féministes».
Lépine
avait trois obsessions :
– son
insuccès auprès des femmes (il prétendait que les femmes avaient ruiné sa vie)
–
l'électronique
– tout
ce qui se rapportait à la guerre.
La vocation première des armes à feu est de tuer.
Saviez-vous qu’une arme automatique peut tirer jusqu’à
700 balles à la minute?
Croyez-vous que les armes peuvent servir à quoi
que ce soit de bon?
L’industrie de l’armement compte parmi les plus lucratives
de notre beau monde. Rien d’étonnant que les pro-armes luttent bec et ongles
contre le registre des armes à feu qui peut aider à en limiter la vente illégale.
Criminalité
transnationale organisée :
mettons fin à leurs activités
mettons fin à leurs activités
Vous trouverez sur ce site des rapports, fiches d’information
et autres, portant sur la criminalité organisée, les produits de contrefaçon,
la traite des êtres humains et la criminalité environnementale.
Données
essentielles
La criminalité transnationale organisée génèrerait
870 milliards de dollars par an selon des estimations. Cela équivaut à plus de
six fois le montant de l'aide au
développement officielle ou 7 % des exportations de marchandises mondiales
(2009).
Chaque année, d'innombrables personnes
perdent la vie à cause de la criminalité organisée. Les principales raisons en
sont les problèmes de santé liés à la drogue, la violence, les morts par armes
à feu, les méthodes et les motivations peu scrupuleuses des trafiquants d'êtres
humains et de migrants.
La
criminalité transnationale organisée est en constante évolution : c'est une
économie qui s'adapte aux marchés et génère de nouvelles formes de délinquance.
Il s'agit d'un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles,
sociales, linguistiques et géographiques et qui ne connaît ni limites, ni
règles.
Le trafic
de drogue, le trafic de migrants, la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes
à feu, le trafic de contrefaçons, le trafic d'animaux sauvages, le trafic de biens culturels ainsi que
certains aspects de la cybercriminalité sont
autant d'activités relevant de la criminalité transnationale organisée.
Albert Camus :
«Il y a
une fatalité unique qui est la mort et en dehors de quoi il n'y a plus de
fatalité. Dans l'espace de temps qui va de la naissance à la mort, rien n'est
fixé : on peut tout changer et même arrêter la guerre et même maintenir la
paix, si on le veut assez, beaucoup et longtemps.»
«Pourrais-tu,
toi, Stepan, les yeux ouverts, tirer à bout portant sur un enfant?»
(Les justes,
1952)
«Ceux qui
ne veulent pas tuer doivent parler, et ne dire qu’une seule chose, mais la dire
sans répit...»
NOUS AUTRES
MEURTRIERS
Albert Camus, Franchise
No 3, novembre / décembre 1946
Oui, c`est la vérité que nous vivons sans avenir
et que le monde d’aujourd`hui ne nous promet plus que la mort ou le silence, la
guerre ou la terreur. Mais c’est la vérité aussi que nous ne pouvons pas le
supporter parce que nous savons que l’homme est une longue création et que tout
ce qui vaut la peine de vivre, amour, intelligence, beauté, demande le temps et
la maturité. Et si nous ne pouvons pas le supporter, nous devons le dénoncer.
Et la première chose justement est de pousser ce cri de révolte. Car la terreur et la fatalité sont faites
pour moitié au moins de l’inertie et de la fatigue des individus en face des
principes stupides ou des actions mauvaises dont on continue d`empoisonner le
monde. La tentation la plus forte de l’homme est celle de l’inertie. Et parce
que le monde n’est plus peuplé par le cri des victimes, beaucoup peuvent penser
qu’il continuera d’aller son train
pendant quelques générations encore. Il ira son train, en effet, mais parmi les
prisons et les chaînes. Parce qu’il est plus facile de faire son travail
quotidien et d’attendre dans une paix aveugle que la mort vienne un jour, les
gens croient qu’ils ont assez fait pour le bien de l’homme en ne tuant personne
directement. Mais, en vérité, aucun homme ne peut mourir en paix s’il n’a pas
fait tout ce qu’il faut pour que les autres vivent et s’il n’a pas cherché ou
dit quel est le chemin d’une mort pacifiée. Et d’autres encore, qui n’ont pas
envie de penser trop longtemps à la misère humaine, préfèrent en parler d’une
façon très générale et dire que cette crise de l’homme est de tous les temps.
Mais ce n’est pas une sagesse qui vaut pour le prisonnier ou le condamné. Et,
en vérité, nous continuons d`être dans la prison, attendant les mots de
l’espoir.
Les mots d’espoir sont le courage, la parole
claire et l’amitié. Qu’un seul homme puisse envisager aujourd’hui une nouvelle
guerre sans le tremblement de l’indignation et la guerre devient possible.
Qu’un seul homme puisse justifier les principes qui conduisent à la guerre et à
la terreur et il y aura guerre et terreur. Il faut donc bien que nous disions
clairement que nous vivons dans la terreur parce que nous vivons selon la
puissance et que nous ne sortirons de la terreur que lorsque nous aurons
remplacé les valeurs de puissance par les valeurs d`exemple. Il y a terreur
parce que les gens croient ou bien que rien n’a de sens ou bien que seule la
réussite historique en a. Il y a terreur
parce que les valeurs humaines ont été remplacées par les valeurs du mépris et
de l’efficacité, la volonté de liberté par la volonté de domination. On n’a
plus raison parce qu’on a la justice et la générosité avec soi. On a raison
parce qu’on réussit. Et plus on réussit,
plus on a raison. A la limite, c’est la justification du meurtre.
Tout le monde aujourd’hui veut réussir, par
l’argent ou par le jeu. Tout le monde veut triompher. Les nations ne souhaitent
pas le succès parce qu’elles ont raison mais elles le veulent pour avoir enfin
raison. Aucune d’elles ne veut plus écouter l’autre. Il n’y a plus de dialogues
possibles dans un univers où tout le monde est sourd. Demain, ce sera le
monologue du vainqueur et le silence de l’esclave. C`est pourquoi les hommes
ont raison d’avoir peur, parce que dans un pareil monde c’est toujours par
hasard ou par une arbitraire bienveillance que leur vie ou celle de leurs
enfants sont épargnées. Et ils ont raison aussi d`avoir honte parce que ceux
qui vivent dans un pareil monde sans le condamner de toutes leurs forces
(c`est-à-dire presque tous) sont à leur manière aussi meurtriers que les autres.
Il n’y a qu’un seul problème aujourd’hui qui est
celui du meurtre, toutes nos disputes sont vaines. Une seule chose importe qui
est la paix. Les maîtres du monde sont aujourd’hui incapables de l’assurer
parce que leurs principes sont faux et meurtriers. Que du moins, et dans tous
les pays, ceux qui refusent le meurtre se réveillent, dénoncent les faux
principes et entament pour leur propre compte la réflexion, le dialogue, le
démarche exemplaire qui démontreront au moins que l’histoire est faite pour l’homme et non pas
le contraire. Ceux qui ne veulent pas
tuer doivent parler, et ne dire qu’une seule chose, mais la dire sans répit,
comme un témoin, comme mille témoins qui n’auront de cesse que lorsque le
meurtre, à la face du monde sera répudié définitivement.
Un présent inestimable de Catherine Camus (texte presque inédit).
Source : Axel Kahn http://axelkahn.fr/autres-meurtriers-texte-presque-inedit-dalbert-camus/
Source : Axel Kahn http://axelkahn.fr/autres-meurtriers-texte-presque-inedit-dalbert-camus/
~~~
En
complément :
«J'avais
reconnu l'adversaire que j'avais à combattre – le faux héroïsme qui préfère
envoyer les autres à la souffrance et à la mort, l'optimisme facile des
prophètes sans conscience, politiques aussi bien que militaires, qui,
promettant sans scrupules la victoire, prolongent la boucherie; et derrière
eux, le choeur stipendié de tous ces ‘phraseurs de guerre’.» (Le monde d’hier)
«Tant
qu'ils ne sont pas fin prêts, les despotes qui préparent la guerre n'ont que le
mot de paix à la bouche.» (Les Très
Riches Heures de l'Humanité)
~
Stefan Zweig
Aucun commentaire:
Publier un commentaire