13 novembre 2017

Pillage et commerce illégal des espèces

L’anthropologue Serge Bouchard disait en 1999 : «Malgré tout ce que les gens disent, à long terme, y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous, et ce que nous faisons, et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, il humanise tout.»

Avant de plonger dans le vif du sujet, deux articles d’intérêt. On ne peut pas être pour et contre une chose. Pas plus qu’on ne peut aller dans toutes les directions à la fois; il faut choisir une voie.

1. Changements climatiques : «l'hypocrisie de Justin Trudeau est claire»
Un texte d'Étienne Leblanc, journaliste spécialisé en environnement
Publié le vendredi 10 novembre 2017 Mis à jour le 13 novembre 2017

Bill McKibben est l'environnementaliste le plus influent des États-Unis. Contrairement à de nombreux militants étrangers qui perçoivent Justin Trudeau comme un grand champion de la lutte contre les changements climatiques, l'écologiste américain juge très sévèrement le premier ministre canadien. Nous l'avons rencontré au Vermont.



«Hypocrite : Personne qui, professant des vertus qu'il ne respecte pas, rend évident l'avantage de sembler être ce qu'il dédaigne.» ~ Ambrose Bierce (Le dictionnaire du Diable)

Je me demande comment on peut serrer la main d’un Duterte qui se glorifie d’être un assassin; il a entre autres déclaré pendant sa campagne électorale «oubliez les droits de l'homme, si je deviens président, ça va saigner».

2. Une COP23 entre urgence climatique et réalité politique
Une analyse d'Étienne Leblanc
Publié le vendredi 10 novembre 2017 Mis à jour le dimanche 12 novembre 2017

Comment maintenir le souffle qui avait poussé 195 pays à signer un accord historique sur le climat, il y a deux ans? Comment les convaincre d'être plus ambitieux? Comment surmonter le retrait annoncé des États-Unis de l'Accord de Paris? Ce sont les défis auxquels sont confrontés les ministres de l'Environnement et les dirigeants qui convergent vers Bonn, en Allemagne, pour le volet politique de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques.


BILAN DÉSASTREUX 

Les gros trafiquants s’en prennent à tout ce qui vit. Ils ne semblent pas comprendre les conséquences irréversibles de leur rapacité à court et moyen terme, et ignorer que les ressources sont limitées et qu’elles ne se renouvellent pas à la même vitesse qu’ils les déciment.

Trafic de peaux d’ours blancs entre un fourreur québécois et la Chine
Stéphanie Bérubé | La Presse | 24 octobre 2017

L'entreprise Fourrures Mont-Royal a été reconnue coupable de trois chefs d'accusation pour avoir exporté des peaux d'ours blancs en Chine, alors que la loi ne le permet pas. Le fourreur, qui avait pignon sur rue dans le Vieux-Montréal, a voulu faire passer des peaux d'ours de la baie de Baffin pour des peaux d'une autre origine. Au Canada, depuis 2010, les peaux d'ours blancs de la baie de Baffin ne peuvent quitter le pays.
   Ce sont des inspecteurs d'Environnement et Changements climatiques Canada qui se sont aperçus du subterfuge. Les informations communiquées par Fourrures Mont-Royal ne concordaient pas avec les peaux destinées à l'exportation. L'entreprise a plaidé coupable à trois chefs d'accusation devant la Cour provinciale du Québec le 3 octobre dernier pour exportation illégale.
   Deux peaux ont quitté le pays, et les autres ont été bloquées lors de l'inspection à la douane. Fourrures Mont-Royal a reçu une amende totale de 22 500 $. «La vente des peaux lui aurait procuré trois fois plus d'argent en profits», indique Jonathan Campagna, directeur régional d'application de la Loi sur la faune à Environnement et Changements climatiques Canada.
   Un ours polaire naturalisé peut même se vendre 50 000 $, explique M. Campagna, qui précise que le chasseur autochtone qui l'a abattu aura reçu autour de 1000 à 1500 $ pour la peau. Seuls les autochtones peuvent chasser l'ours polaire au Canada, selon un programme de gestion de l'espèce. Les Asiatiques sont de bons clients pour ce genre de fourrure ou d'animaux reconstitués. «Environ 90% des peaux d'ours blancs quittent le Canada», précise Jonathan Campagna.

Programme de traçabilité
[...] Les contrevenants auront toutefois la vie plus dure : Ottawa termine un programme de traçabilité pour les ours des régions du Nunavut, du Nunavik et des Territoires du Nord-Ouest, là où sont capturés la plupart des ours polaires canadiens. Les peaux d'animaux seront munies d'une puce, et l'on prélèvera des échantillons de poils et d'ADN, ce qui rendra la fraude presque impossible. Pour le moment, Jonathan Campagna évalue le taux de conformité à environ 90%.
   Quant à Fourrures Mont-Royal, impossible de joindre son propriétaire Konstantinos Dios, qui aurait pris sa retraite depuis l'incident, laissant son commerce de la rue Saint-Paul Est, dans le Vieux-Montréal, à des amis qui ont changé le nom de la boutique.



L’ours blanc ne compterait plus que de 20 000 à 25 000 individus à travers le monde, dont plus des deux tiers habitent au Canada .L’avenir d’une bonne partie de cette espèce remarquable dans le monde semble donc dépendre grandement de l’attitude du Canada à son égard. Heureusement, le Canada vient à renouveler un accord international signé il y a 40 ans avec d’autres pays nordiques pour protéger ces ours sur son territoire. Mais, plusieurs reprochent au Canada de ne pas prendre au sérieux la principale menace à la survie de cette espèce : le réchauffement climatique. Beaucoup de scientifiques s’accordent pour dire que la santé de l’ours blanc au même titre que les grenouilles dans les pays plus chauds est un baromètre naturel de la santé de notre planète. Ils reconnaissent que le réchauffement climatique fragilise l’habitat naturel de l’ours polaire. D’autres soutiennent que la plus grande menace provient de la chasse. Le gouvernement américain estimait récemment que 3200 produits dérivés de la chasse à l’ours polaire sont exportés commercialement chaque année dans le monde. Une peau d’ours se vend, en moyenne, entre 2000 $ et 5000 $ pendant que les plus beaux spécimens peuvent valoir jusqu’à 12 000 $. Les Russes, de leur côté, avancent que la flambée des prix des peaux d’ours polaire faisait en sorte qu’une peau pouvait valoir jusqu’à 50 000 $ sur son territoire. Une situation qui encourage le braconnage, selon les autorités russes.
Source : Environnement et Changement climatique Canada 

Au Canada, seul pays à autoriser encore la chasse, quelque 400 ours sont tués légalement chaque année. Ultime État à exporter des ours ou des «produits dérivés» comme la fourrure ou les griffes, le Canada s’est en effet fermement opposé au classement de l’ours polaire à l’Annexe I en arguant que les Inuits, peuple autochtone des régions arctiques du pays, proposent un modèle durable de chasse à l'ours polaire.
   D’après la base de données 2012 de la CITES, entre 2001 et 2010, 32 350 «trophées» d'ours polaires ont été commercialisés au niveau international dont 4327 peaux, 3080 morceaux de peau et plus de 5700 griffes et dents.


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Donald Trump autorise l'abattage des ours en hibernation

Ces nouvelles lois «devraient choquer tous les amoureux des animaux en Amérique», déclare l’écologiste Niamh MCINTYRE.
   En Alaska, les chasseurs peuvent maintenant tirer sur les ours en hibernation et utiliser des avions pour traquer leurs cibles, puisque l'administration Trump a abrogé les lois sur la protection de la faune adoptées avant son arrivée au pouvoir.
   Le territoire d’hibernation de l’Alaska inclut16 réserves naturelles nationales, couvrant 76 millions d'acres de terres. 


En vertu de la loi précédente, on interdisait les tactiques agressives comme tirer sur les loups ou les piéger dans leur tanière avec leurs louveteaux, de traquer les grizzlis par avion, de tuer les ours en hibernation, de les piéger au collet, de les appâter avec de la nourriture et de les tirer à bout portant.


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Les profits du commerce illégal des espèces sauvages sont estimés à plusieurs milliards de dollars. Il est souvent organisé par de très grands réseaux de criminels qui font aussi le trafic illicite de drogues, d'armes et de personnes. Ils peuvent même être potentiellement liés à des organisations terroristes.
   Les espèces végétales et animales menacées sont les plus visées en raison de leur valeur économique élevée. Ce qui les pousse encore plus vers l'extinction. Cela a également un impact important sur les ressources naturelles d'un pays et son potentiel touristique.
   Malgré les efforts de conservation au cours des dernières décennies, le braconnage illégal est en augmentation dans de nombreuses régions du monde.  

Un sauveteur a rescapé un éléphant avec les moyens du bord - doublement méritoire vu qu'il ne disposait pas des équipements sophistiqués des braconniers. 

En 2011, 23 tonnes d'ivoire illégal ont été saisies. Cela représente environ 2 500 éléphants tués pour leurs défenses.

Le braconnage des rhinocéros en Afrique du Sud

Le braconnage des rhinocéros en Afrique du Sud est passé de 13 rhinocéros tués en 2007 à 1175 en 2015 (sans compter ceux qui ne sont pas recensés).
   L’augmentation est largement attribuable à une rumeur venant de certains pays asiatiques qui prétendent que la corne de rhinocéros guérirait le cancer. Cette rumeur n’a été validée par aucune recherche scientifique, mais le prix de la corne de rhinocéros rivalise maintenant avec le prix de l'or. La corne de rhinocéros peut valoir jusqu’à 100 000 $ US le kilogramme – une corne peut peser de 1 à 3 kilogrammes. La classe moyenne qui s’est développée en Chine en raffole, de même qu’au Vietnam. Depuis dix ans, les chiffres ont ainsi explosé.
(Source : Care2)

Le nombre des rhinocéros noirs vivant dans la nature est estimé à 5000 individus et celui des rhinocéros blancs à 20 000. En Afrique du Sud et partout en Afrique : chaque jour ce sont près de 4 rhinocéros qui sont tués pour leur corne. Nombre de rhinocéros abattus par des braconniers depuis le 1er janvier 2017 : 1060.

Réserve de Hluhluwe Umfolozi, Afrique du Sud, 17 mai 2016. Un rhinocéros noir est mort, massacré pour ses cornes moins de 24 heures plus tôt au sein de la réserve de Hluhluwe Umfolozi, en Afrique du Sud. Photographe : Brent Stirton (reportage pour le magazine National Geographic), gagnant du prix Wildlife Photographer of the Year 2017.

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Les pangolins, petits mammifères méconnus, sont massacrés massivement pour leurs écailles

Il n'y a pas que les éléphants et les rhinocéros qui se trouvent fortement menacés par le trafic pour leurs cornes et leurs défenses, d'autres espèces moins médiatiques sont elles aussi victimes des trafiquants. Parmi celles-ci figurent les pangolins traqués sans relâche à cause de leurs écailles qui alimentent également les marchés asiatiques où elles sont particulièrement recherchées pour leur pseudo vertu thérapeutique. Actuellement, les pangolins sont les mammifères les plus braconnés dans le monde.


Les pangolins, une famille de mammifères peu familière
De prime abord les pangolins (de la famille des Manidae qui leur est propre), du malais pengguling qui signifie «enrouleur» en référence à la réaction défensive qu'ils ont de s'enrouler fermement sur eux même lorsqu'ils se sentent menacés, ont une apparence tout a fait singulière pour des mammifères (car en effet ils font bien partie du même ordre que notre espèce). En effet leur corps est quasiment entièrement recouvert (hormis la partie ventrale) de sorte d'écailles qui sont en réalité des poils agglomérés qui se sont unifiées et ont durci au fil de l'évolution d'une façon similaire à ce que l'on retrouve chez les tatous (avec lesquels ils présentent un ancêtre commun). Cette armure lui permet même de résister à des attaques de lions.
   Il existe en tout huit espèces de pangolins, uniquement localisées dans les zones tropicales et subtropicales d'Afrique et d'Asie, où ils occupent justement la même niche écologique que les tatous. Les pangolins sont globalement des animaux nocturnes tantôt terrestres, tantôt arboricoles suivant les espèces. Ils ne sont pas particulièrement vifs et agiles car leur bouclier d'écailles et leur habilité à faire de leur corps une sphère «impénétrable», les exposent relativement à la prédation, du moins celle des autres animaux. En revanche les pangolins sont des proies très faciles pour les hommes. Ils sont ainsi consommés depuis fort longtemps en Afrique comme en Asie où ils représentent un met recherché, mais c'est l'ampleur du trafic pour leurs écailles émanant des marchés asiatiques qui inquiète aujourd'hui les différentes instances internationales de protection de la biodiversité et des espèces.

Les populations de pangolins sont décimées par le braconnage et le commerce illégal


Les deux espèces les plus menacées, en grande partie par le trafic illégal, sont le pangolin de Malaisie (Manis javanica) et le pangolin à queue courte (Manis pentadactyla) tous deux classés en danger critique d'extinction par l'UICN, c'est-à-dire la catégorie la plus élevée d'alerte concernant les menaces d'extinction pesant sur une espèce sauvage. Deux autres espèces asiatiques sont classées comme «en danger» et les quatre espèces africaines comme «vulnérables», preuve du déclin global de cette famille.
   Parallèlement le commerce de ces espèces est donc strictement réglementé par la CITES (en application de la Convention de Washington) qui a placé l'ensemble des pangolins sur son Annexe II depuis 1994, ce qui réglemente strictement leur commerce. L'organisation s'est d'ailleurs ouvertement enquise du sort futur de l'espère durant une réunion spécifiquement axée autour du sort des pangolins, organisée en juin 2015 au Viernam. Malgré ces restrictions on estime que plus de 100 000 pangolins ont été victimes du trafic illégal depuis 2011 selon le World Pangolin Day, mais le chiffre pourrait être bien plus important. En effet, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), entre 2006 et 2015, plus de 1,12 million de pangolins ont été victimes du trafic d'animaux à l'échelle mondiale, ce qui représente plus de 120 000 pangolins tués par an.

Un trafic à grande échelle très lucratif
Le trafic et le braconnage des pangolins sont bien moins risqués que ceux des éléphants et autres pachydermes (qui sont souvent placés sous la protection des gardes) et se révèle extrêmement lucratif. En effet un kilo de pangolin peut être vendu 200 à 300 dollars sur les marchés asiatiques et encore bien plus s'il n'est question que de ses écailles (qui sont arrachées des animaux pour être vendu séparément), on parle alors de plus de 3 000 dollars le kilo. La raréfaction des espèces vivant en Asie a engendré l'effet pervers presque attendu, c'est à dire que le trafic et la traque des pangolins s'est décalée vers l'Afrique pour alimenter les marchés de l'Extrême Orient.
   Au cours des derniers mois, les saisies record de commerce illégal se sont multipliées. Ainsi une saisie «record» eut lieu le 23 avril 2015 en Indonésie où 5 tonnes de pangolins morts furent interceptés puis brûlés dans la ville de Medan au Sud de Sumatra. Cela représente pour donner un ordre de grandeur plus d'un millier d'individus, selon National Geographic. La valeur de ce funeste butin est estimée à près de deux millions de dollars.


L'appétence que peut engendrer de tels profits n'est donc pas favorable à la diminution du braconnage, bien que les autorités nationales et notamment indonésiennes prennent des mesures et des sanctions de plus en plus lourdes envers les trafiquants.
   Malheureusement, le massacre se poursuit : «Début juin 2017, trois semaines après la dernière saisie massive de pangolins à Kuala Lumpur, sept autres tonnes d'écailles de pangolins en provenance du Nigeria ont été saisies à Hong Kong. Une telle quantité d'écailles signifie la mort de milliers de pangolins.» (IFAW)

Notre Planète Info

«Corsaire : Politicien des mers.» (Ambrose Pierce, Le dictionnaire du Diable)

Préparons-nous à voir les flétans disparaître à haute vitesse aux mains des trafiquants.

Le retour du flétan dans les eaux du Saint-Laurent
Gilbert Bégin | La semaine verte, ICI Radio-Canada

Pêche au flétan. Photo : Pierre Aucoin

Le flétan fait un retour spectaculaire dans les eaux du Saint-Laurent. Ce géant des profondeurs prend tout le monde par surprise, y compris les scientifiques.
   Sur le quai de Rivière-au-Renard, près de Gaspé, le capitaine Jean-François Côté a du mal à contenir sa joie. Il rentre de Harrington Harbour, sur la Basse-Côte-Nord. Sa cale déborde de gros flétans. «Certains font plus de 150 livres, lance-t-il fièrement. On a pris notre quota en trois jours. C’est du jamais vu.» Le flétan atlantique est actuellement l’espèce la plus lucrative sur les marchés.
   Voilà plus d’un demi-siècle que le flétan du golfe se fait rare. En 1950, les captures étaient à leur sommet. C’était l’âge d’or de cette pêche. Mais, très vite, le stock décline en raison notamment de la surpêche. Il faudra attendre le début des années 2000 avant que les captures des pêcheurs ne recommencent à grimper.
   Mais cet indice ne suffit plus. Avec un stock en pleine expansion, les chercheurs avouent leur manque de connaissances pour gérer de façon durable cette ressource. «Ça prend maintenant un relevé qui soit spécifique au flétan du golfe, confirme Dominique Robert. Présentement, nous ne sommes pas en mesure de fixer des quotas de pêche qui sont représentatifs de l’abondance réelle de ce stock.»
   Le chercheur affirme du même souffle que ces suivis scientifiques sont plus que jamais nécessaires compte tenu des bouleversements du climat et de ses répercussions sur les océans.
   «Qui sait si les conditions environnementales dans le golfe ne seront pas défavorables au flétan dans le futur. On aura alors les outils pour réagir et éviter de surpêcher la ressource», termine le chercheur.

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Homard sans frontière
Mercredi 26 juillet, 2017 http://www.rcinet.ca/fr

La moitié du homard pêché au pays provient de la Nouvelle-Écosse sur la côte atlantique, et les marchés asiatiques sont de plus en plus friands de ce produit de la mer. Le homard est maintenant un produit recherché, désiré et surtout dispendieux.
   Le Québec et les quatre provinces de l’Est sont de grands producteurs de homards, la Nouvelle-Écosse demeurant le maître incontesté. L’industrie du homard au Canada totalise de nos jours une affaire d’un milliard de dollars puisque les recettes ont doublé depuis 2010.
   Plus qu’auparavant, le homard est surtout désiré ailleurs dans le monde, particulièrement en Asie. Les exportations de homards vers la Chine ont plus que triplé en 2012, un bond spectaculaire. Alibaba, le site internet qui vend à peu près tout en Asie, vend même du homard canadien. Et avec le traité de libre-échange avec l’Europe, les exportations risquent d’augmenter davantage. Comme les Américains n’ont pas d’entente avec les Européens, les 150 millions de dollars de vente de homards entre les États-Unis et l’Europe pourraient bien se réaligner vers le Canada. ...
   Le commerce illicite du homard Le ministre de Pêches et Océans Canada, Dominic LeBlanc, n’aura aucune sympathie pour les usines de transformation qui participent à la pêche illicite non déclarée du homard. Lors d’une réunion des ministres de pêche de l’Atlantique Nord à Shediac, les représentants de six pays et de l’Union européenne se sont engagés à coopérer afin de contrer le «fléau». Le potentiel de fraude est particulièrement élevé chez les homardiers. Contrairement à d’autres pêches, surtout celles assujetties à un quota, il n’y a pas de peseurs sur quai dans l’industrie du homard. Un contrôle sévère est exercé sur le nombre de permis, sur la taille des crustacés, sur les équipements de pêche, mais il n’y a pas de pesée à quai, ouvrant ainsi grande la porte au marché noir. Certains scientifiques avancent que 15% à 30% de tous les débarquements mondiaux proviennent de la pêche illicite.

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Une année exceptionnelle pour la pêche au crabe des neiges

«C’est une saison absolument exceptionnelle», affirme Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP), en entrevue à l’émission radiophonique Le réveil Nouveau-Brunswick, d’ICI Acadie.
   «Cette année, le contingent a été plus que doublé. Les pêcheurs ont eu un contingent avec une augmentation de 107% [...] L’année passée, ils avaient à peu près 240 000 livres en moyenne, chaque pêcheur. Donc, si on double ça, on se retrouve avec pas loin d’un demi-million de livres», précise M. Lanteigne. Le crabe est en grande partie exporté aux États-Unis. Jean Lanteigne explique que le taux de change était favorable aux exportations cette année. La valeur des exportations du crabe capturé par les pêcheurs des Maritimes a atteint 280 millions de dollars (2016). La pêche au crabe est la deuxième en importance après le homard.

Un nombre record de baleines noires échouées sur les côtes de l’océan Atlantique

Une baleine noire trouvée morte au mois d'août 2017 dans le golfe du Saint-Laurent. Photo : Pêches et Océans Canada

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a signalé une autre baleine noire échouée sur une plage de Cape Cod, au Massachusetts. Il s'agit de la 16e baleine de cette espèce en voie de disparition à mourir depuis le début de l'été au large de la côte atlantique ou dans le golfe du Saint-Laurent. L'IFAW précise dans un message sur Twitter qu'il travaillera de près avec la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) pour déterminer la cause de ce décès.
   Il reste moins de 500 baleines noires dans le monde. La mortalité de cette année représente environ 3% de la population totale de l'espèce.
   Des chercheurs se sont rassemblés à Halifax pour discuter de l'hécatombe sans précédent qui a décimé la population de baleines noires depuis le mois de juin.
   Douze d'entre elles ont été trouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent et quatre autres – incluant la dernière – au large des côtes du nord-est des États-Unis.
   Des nécropsies menées sur les carcasses de six des baleines trouvées dans le golfe ont permis de déterminer qu'elles avaient succombé à des collisions avec des navires ou à l'empêtrement dans de l'équipement de pêche.
   Les chercheurs réunis à Halifax ont exprimé l'urgence d'agir pour limiter les facteurs de risque. Déjà, au cours de l'été, Ottawa a limité la vitesse de croisière des navires dans une zone du golfe du Saint-Laurent pour tenter de mettre fin aux collisions avec des baleines. Le gouvernement avait également écourté une saison de pêche au crabe.

Publié le mardi 24 octobre 2017

Les aires protégées en milieu marin
Publié le dimanche 12 novembre 2017

Le Canada s'est engagé à protéger 10 % de ses milieux marins d'ici 2020, dont 5 % avant la fin de 2017. Le vidéaste sous-marin Mario Cyr connaît très bien les zones visées et les personnes touchées par cette décision.
   L'engagement international a été souscrit lors de la conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya. Pour atteindre son objectif, Ottawa a créé 11 refuges marins dans le golfe du Saint-Laurent, pour un total de 8571 km2. Il s'agit d'une initiative qui soulève plusieurs questions, et ce, autant chez les pêcheurs que chez les environnementalistes.

Dessine-moi un dimanche :

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Le Japon poursuit la pêche à la baleine
Le Monde, 18.01.2017

Depuis 1986, la chasse à la baleine est interdite, mais le Japon contourne le moratoire international sous de faux prétextes scientifiques.
   Au début du mois de décembre 2016, l’ONG Sea Shepherd et les baleiniers japonais jouaient au chat et à la souris dans l’immensité de l’océan Austral. Dimanche 15 janvier, grâce à leur hélicoptère, les écologistes sont parvenus à repérer et à prendre en photo un bateau japonais, qualifié d’«abattoir flottant» : sur son pont gisait une baleine de Minke, espèce protégée, qui venait d’être pêchée. Non loin se trouvaient deux navires de pêche avec harpon. La scène s’est déroulée, selon l’ONG, dans les eaux australiennes de l’Antarctique, au cœur de l’Australian Whale Sanctuary, une zone où toute pêche à la baleine est interdite. Les navires baleiniers japonais ont tué 333 (quota fixé par les autorités nippones) petits rorquals, ou baleines de Minke, dans l’Antarctique au cours de cette expédition.


Le Japon continue aussi de massacrer des dauphins à chaque année sous le même prétexte...

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Mafia des océans

À force d'être raclés et surexploités, les fonds marins se désertifient, et ce malgré les efforts des états pour limiter la disparition de la faune aquatiques. Partout dans le monde, de véritables pirates pillent les océans, contribuant largement à la mise en danger des espèces sous-marines. Ces pêcheurs illégaux travaillent souvent pour d'importantes multinationales qui font fi des réglementations. Outre l'aspect écologique, Jérôme Delafosse s'intéresse au volet humain de ce fléau qui, non content de dévaster les fonds, exploite trop souvent des travailleurs forcés, esclaves modernes de compagnies sans scrupules. 
   Un film écrit par Romain Chabrol, Jérôme Delafosse et Jérôme Pin; réalisé par Jérôme Delafosse et Jérôme Pin; une production de LA FAMIGLIA

«L'océan, c'est le Far West» déclare Jérôme Delafosse. Les pêcheurs illégaux sont les pirates modernes des océans. «Un poisson sur cinq» qui se retrouve dans les assiettes a été pêché illégalement.
   C’est ahurissant de voir ces «fossoyeurs» ratisser et vider les fonds marins avec leurs filets à lamelle. Une véritable hécatombe, un «crime écologique» impardonnable.  Tout y passe, petits et gros poissons, plancton, coraux, etc. Partout les chaluts sillonnent les côtes océaniques. Les patrons des usines ferment les yeux sur la provenance des prises. Les esclaves travaillent 22 heures par jour sous la menace, sont mal nourris et dorment dans des cages. S’ils tombent malades, ils sont remplacés.
   Le Groupe Vidal, dont le siège social est en Espagne, est protégé par des fonctionnaires corrompus et bénéficie  de subventions européennes (détournements de fonds publics). La justice se déclare incapable d’avoir juridiction sur les océans. Quand il y a des saisies, ce sont les esclaves, prisonniers sur les chaluts, qui sont arrêtés. Les responsables en haut de la pyramide sont intouchables.
   Antonio Vidal est associé à un géant de l'agroalimentaire et possède un réseau d’entreprises à l’étranger. Entre 2010 et 2015, il a récolté 5800 tonnes (!) de légines pêchées illégalement en Antarctique. La légine, vendue à 30€ le kilo, est pêchée jusqu’à 2000 mètres de profondeur au casier nasse de grands fonds.  L’espèce est prisée par les grandes tables gastronomiques du monde, particulièrement au Japon et aux E.-U.
   L'organisation internationale de défense des espèces marines menacées, Sea Shepherd, a réussi en 15 mois de campagnes internationales, à faire arrêter les six bateaux de contrebandiers recherchés depuis dix ans par Interpol et ainsi, à stopper les prises illégales de légines.
   On découvre aussi l’implication de l’industrie européenne des armements «dans les pires affaires de crimes océaniques».

Exemple :
Un navire chinois saisi aux Galapagos pour 300 tonnes de pêche illégale
Rédigé par ActuNautique Magazine | Le 28 août 2017

Ce navire chinois de 98 mètres de long avait été détecté dans un premier temps le 13 août près de l'île San Cristobal, alors qu'il traversait les eaux de la réserve marine de l'archipel des Galapagos sans autorisation.


300 tonnes de poisson, plus de 6000 requins protégés
Arraisonné par la marine équatorienne, le Fu Yuan Yu Leng 999 transportait en fait 300 tonnes de produits marins congelés, dont des milliers de requins d'espèces menacées.
   Les vingt membres d'équipage, tous chinois, ont été condamnés dimanche 27 août, à l'issue de trois jours d'audience menés par la juge équatorienne Alexandra Arroyo.
   L'équipage a été inculpé pour possession et transport d'espèces protégées, dont 6623 requins marteau, mako et des requins-renards. Les peines vont de 4 ans de prison pour le capitaine à 3 ans pour ses trois assistants et 1 an pour le reste de l'équipage.

Article intégral :

L’ivoire ne suffit pas. Des cèdres qui ont mis jusqu’à 800 ans pour atteindre 200 pieds de hauteur sont abattus en une semaine.

Poachers' New Target: Ancient Trees
This natural resource is centuries in the making, and the black market is thriving
By Elizabeth Armstrong Moore | NEWSER  

When Colin Hepburn, member of the activist group Wilderness Committee, was walking through the woods in May of 2012 in Canada’s Carmanah Walbran Provincial Park, he came across the remains of an 800-year-old cedar tree. It had stood at almost 200 feet, and it was gone, cut off at its giant base, an entire ecosystem of birds, small mammals, mosses, and insects stolen with it. In a lengthy Smithsonian feature, reporter Lyndsie Bourgon details the fate of this and many other trees in what has become a global poaching scheme, only this time it's old-growth trees instead of ivory, and the living creatures in question are centuries in the making. "When it comes to the underground world of black market timber, the case of this 800-year-old cedar is just the tip of the iceberg," writes Bourgon. [...]

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