23 novembre 2017

Jeu politico-économique et piraterie

«Pour être certain de gagner, inventez votre propre jeu, et ne révélez jamais les règles aux autres joueurs.» ~ Ashleigh Brilliant

Les Greed Papers nous enseignent que le Décret 863-96 ne s’applique pas à tous...

«Tout est privilège concédé par l’État : votre voiture, votre maison, votre profession, bref votre vie; et ce que l’état donne, il peut le reprendre si vous n’êtes pas un contribuable docile.» ~ Pierre-André Paré
[Ex-sous-ministre au Ministère du Revenu du Québec (Décret 863-96, 10 juillet 1996) devant une commission de l’Assemblée Nationale. Rapporté par Le Devoir, le 6 avril 1996.]

Si par malheur une famille vit sous le seuil de la pauvreté, eh bien selon la logique de ce deal (à la Reagan/Thatcher/Trump), «votre vie est un privilège concédé par l’État [qu’il peut reprendre]». En effet, on laisse les pauvres crever de faim.

À Montréal en 2015 :

Se loger ou se nourrir

Photo : Jacques Nadeau | Le Devoir.

À Montréal, près de 41% des locataires (soit 210 000 ménages) affectent désormais plus de 30% de leurs revenus à leur loyer. Quatre ménages montréalais sur dix engouffrent plus du tiers de leurs revenus pour payer leur loyer, un problème qui a obligé l’an dernier près de 50 000 ménages locataires à se priver de nourriture en quantité ou en qualité suffisantes.
Isabelle Paré :

Les bas de Noël du ministre québécois des Finances Carlos Leitão sont-ils réellement des «cadeaux»? 

Pour mieux comprendre les maths du deal, lisez les billets de Gérald Fillion, journaliste spécialisé en économie et animateur de l’émission RDI Économie.

Photo : Armée du salut Canada

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Les appels des députés (et les vôtres) à la merci de l'espionnage
Par Brigitte Bureau et Sylvie Robillard d'Enquête
22 Novembre 2017 | ICI Radio-Canada nouvelles

[Quelques extraits]  

Des failles de sécurité dans les principaux réseaux de téléphonie mobile au pays rendent les Canadiens vulnérables à l'espionnage et à la fraude. Les conversations téléphoniques d'un député ont pu facilement être interceptées et ses mouvements suivis à la trace, démontrent des tests effectués pour Enquête.

Les enjeux de sécurité font partie du quotidien de Matthew Dubé. Ce député néodémocrate du Québec est porte-parole en matière de sécurité publique et vice-président du Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
   Il a accepté que l'on essaie d'intercepter ses communications. Sa seule demande : acheter un nouveau téléphone qu'il utiliserait avec des gens seulement au cours de l'expérience.
   Cela dit, il soutient que son téléphone de député n'est muni d'aucun dispositif de sécurité spécial et qu'il n'a jamais été informé des failles de sécurité que l'on voulait tester.
   Ce que les fournisseurs de services téléphoniques et les agences fédérales ne disent pas aux utilisateurs, c'est que tous les appareils reposent sur un système de trafic téléphonique qui, lui, est à la merci des pirates informatiques. Il s'agit du système de signalisation numéro 7 – ou, plus simplement, SS7.
   Pour mener cette expérience, Radio-Canada est allée rencontrer des pirates informatiques en Allemagne.
   Karsten Nohl et Luca Melette, de l'entreprise Security Research Labs à Berlin, sont des spécialistes des failles dans les réseaux de téléphonie mobile. Ces ingénieurs en informatique pratiquent ce qu'on appelle dans le milieu le «piratage éthique». Pour le compte de grandes sociétés, ils tentent de déceler les brèches qui pourraient être exploitées par des criminels.
   Le député Dubé fait remarquer que l'une des conversations que le pirate a interceptée s'est déroulée tout près de la Chambre des communes… et du bureau de Justin Trudeau. «Pour les gens qui ne connaissent pas le parlement, j'étais physiquement un étage en bas du bureau du premier ministre. C'est quelque chose.»
   C'est avec stupeur que le député Dubé constate la précision avec laquelle le pirate allemand a pu suivre ses moindres déplacements.
   Même des informations en apparence anodines peuvent servir aux malfaiteurs, explique-t-il. «Tout le monde a des petits secrets, des choses à cacher. [...] L'information privée peut être utilisée de façon malicieuse pour extorsion, donc forcer un politicien à agir d'une certaine manière.»
   «Comparativement à d'autres réseaux en Europe et ailleurs dans le monde, les réseaux canadiens sont faciles à pirater.» ~ Karsten Nohl, ingénieur en informatique

De simples citoyens aussi victimes
Il n'y a pas que la classe politique qui est vulnérable aux failles du SS7 dans le système de téléphonie mobile. Plus tôt cette année, de simples citoyens ont appris à la dure qu'ils pouvaient aussi en être victimes. En se levant un matin, des clients de la compagnie de téléphonie allemande O2-Telefonica ont découvert que leur compte en banque avait été vidé.  
   «Ça donne des frissons dans le dos. On a perdu le contrôle totalement sur le système de téléphonie international. C'est épeurant.» ~ Pierre Roberge, cyberexpert


Le cybercrime est un business lucratif, et les pirates peuvent se servir à volonté au bar ouvert Wifi. Mais, il existe aussi des «pirates éthiques» qui enseignent aux individus et aux entrepreneurs à se garer des intrusions. Comme le mentionne l’auteur de l'article (Maurits Martijn, De Correspondent; octobre 2014) on ne le répétera jamais assez : ne vous branchez pas sur les réseaux Wifi des espaces publics sans protection adéquate.    
   Lisez l’expérience menée aux Pays-Bas. Vider les comptes bancaires des usagers du Wifi est un jeu d’enfant à la portée de n’importe qui. Il n’est même pas nécessaire d’avoir des connaissances élaborées en informatique pour réussir : «Nous avons amené un pirate dans un café et, en 20 minutes, il savait où chaque client était né, quels collèges il avait fréquentés et les cinq dernières choses qu'il avait googlées.»


«La technologie des médias a parfois une influence catastrophique. Si elle répond seulement aux besoins des multinationales et des politiciens corrompus, elle peut créer des réalités faussées, totalement artificielles. Les fusions d’entreprises se multiplient; elles contrôlent de plus en plus la technologie et utilisent la publicité pour influencer la manière de penser du public.
   Plus grave encore est le problème du pouvoir politique et de la surveillance des citoyens, y compris dans les pays démocratiques. Sous prétexte de lutter contre les trafiquants de drogue et les terroristes, les États empiètent de plus en plus sur la vie privée de leurs habitants. Cette tendance vers une autorité centrale, dans un monde virtuel high-tech coupé de la nature, un monde où l’eau, la nourriture et les autres éléments essentiels de la vie quotidienne sont banalisés et dénaturés conduit à un désastre.
   En Occident, chaque individu croit qu’il peut être son propre maître. Eh bien, si c’était vrai jadis, aujourd’hui, dans un monde hautement technicisé où une arme tenant dans une simple valise peut détruire une ville entière, une telle philosophie est inapplicable. L’humanité ne survivra pas à ce genre de liberté.» ~ James Redfield   

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“The only moment that you can live here comfortably in these absolutely irreconcilable conflicts is in this moment when you embrace it all and you say ‘Look, I don’t understand a fucking thing at all – Hallelujah!’” ~ Leonard Cohen

“There is a crack, a crack in everything. That’s how the light gets in.” (L.C., Anthem)

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