Intéressant d’entendre les remarques ironiques de l’ex-premier ministre Jean Charest au congrès du PLQ.
L’UPAC
mène toujours une enquête sur le financement du Parti libéral du Québec (PLQ)
sous l’ère Charest. Aucune accusation n’a été portée contre l’ex-premier
ministre.
Selon M.
Charest, des informations le concernant ont été «coulées» aux journalistes, qui
les auraient «montées en épingle». «L’UPAC a beaucoup de pression [...] une
pression terrible de la part des médias. Dans certains cas, j’ai vu des
reportages sur des affaires ou des déplacements que j’aurais faits, que je ne
connaissais pas, qui n’ont jamais été faits, en présumant et en présentant ça
comme quelque chose de grave. C’est vraiment gonflé à l’hélium. On présente des
affaires comme si c’était très grave.»
(ICI Radio-Canada info)
Il aurait pu ajouter : «Hé, vous ne me pognerez pas,
mon père est plus fort que la police!»
«Mentons, mentons, on finira bien un jour par dire
par hasard une quelconque vérité.» ~ Serge
Bouchard (Le mensonge, De la fin du mâle,
de l'emballage et autres lieux communs, Éd. Boréal)
Ce que je trouve le plus ardu c’est de déterminer quand un menteur pathologique dit la
vérité... puisque ça lui arrive parfois.
Il me fait donc plaisir de partager ces quelques conseils du
psychologue Jack Schafer, auteur, analyste comportemental, conférencier et ex-agent du FBI.
http://www.words-talk.com/
http://www.words-talk.com/
Cinq choses
que les menteurs répondent souvent quand on les interroge. On ne
devrait pas les ignorer.
Détecter le mensonge à l'aide d'indices verbaux
reste une tâche difficile. La meilleure méthode pour prédire une tromperie consiste
à comparer ce que dit la personne à une preuve externe ou à une vérité connue.
Au mieux, certaines déclarations peuvent indiquer une plus grande probabilité de
supercherie, mais il n'existe pas de signal verbal unique pouvant la prédire avec
exactitude.
Cependant, dans un contexte donné, certains mots
ou groupes de mots peuvent signaler qu’une tromperie est susceptible de se
produire. Si la conversation est importante, savoir où réside la tromperie
potentielle peut certainement avantager, à la fois dans les relations
d’affaires et les interactions sociales.
Les cinq énoncés suivants méritent un drapeau
rouge.
1. «C'est à
peu près tout.»
La locution «à peu près» (presque) signifie que l'interlocuteur pourrait en dire davantage,
mais qu’il ne veut pas donner plus de détails. S’il racontait toute l'histoire,
sa réponse serait «C'est tout». La personne qui veut tromper ne divulguera pas
certains aspects de l’histoire. Les honnêtes gens rapportent tous les faits
sans crainte des conséquences juridiques ou sociales.
2. «Vous ne
pouvez pas prouver ça.»
Le mot «prouver» suggère qu'il existe des faits pouvant
confirmer l'hypothèse ou l'accusation que l’interrogateur n'a pas encore réussi
à découvrir. Les gens malhonnêtes savent qu’il y a des preuves. Les honnêtes
gens ne pensent pas en termes de preuves : ils savent qu'il n’y a pas de preuves
puisqu’ils n’ont pas fait ce dont on les accuse.
3.
«Pourquoi je ferais ça?»
Répondre à une question par une question est un
énorme drapeau rouge indiquant une possible tromperie. Les gens malhonnêtes
sont évasifs, et lorsqu'ils sont pris au dépourvu, ils ont besoin de temps pour
trouver une répartie crédible. La réponse «Pourquoi je ferais ça?» leur fait
gagner du temps. Les honnêtes gens démentissent tout de suite en répondant
simplement «Je n'ai pas fait ça».
4. «Êtes-vous
en train de m'accuser?»
En plus de répondre à une question par une
question, l'accusé peut subtilement, essayer de retourner la situation en
mettant l'interrogateur sur la défensive. Ces mots sous-entendent : «Comment
osez-vous m'accuser? Soyez prêt à vous défendre vous-même!» Cette
contre-attaque subtile pousse l'interrogateur à justifier ses accusations. Ce
faisant, l'accusé gagne du temps pour contre-attaquer ou préparer une histoire
crédible. La réponse simple à cette question serait : «Oui, je vous accuse, sinon
je n'aurais même pas abordé le sujet». Cette réponse pare la contre-attaque et remet
l'accusé sur la défensive.
5. «Je ne
me souviens pas avoir fait ça.»
Pour camoufler la vérité, les gens malhonnêtes prétendent
manquer de mémoire. Cette défense comprend deux pièges pour les dissimulateurs
:
En
premier lieu, pour ne pas se souvenir de ce qu’on a fait, il faut d'abord qu’il
existe un souvenir de l'événement. Par définition, ne pas se rappeler de
quelque chose suppose que toutes les informations ont d'abord été stockées dans
la mémoire. Le manque de mémoire indique que le souvenir est stocké dans le
cerveau, mais que la personne ne peut pas le récupérer. Habituellement, les
honnêtes gens répondent : «Je ne sais pas», car si la personne n’arrive
pas à récupérer le souvenir, par conséquent elle
ne sait pas ce qui est arrivé. Les honnêtes gens font tout ce qu'ils
peuvent pour récupérer le souvenir d'un événement. Les gens malhonnêtes ne
veulent pas se souvenir de peur de dévoiler des informations qui exposeraient
la vérité.
Le
deuxième piège est similaire. Une personne ne peut pas dire, «je ne me souviens
pas avoir fait ça», sans se rappeler ce
qu'elle a réellement fait. Le mot «ça» suggère que la personne ne se rappelle
pas avoir fait un ensemble d'actions. Pour dire «je n'ai pas fait ça», la personne
doit savoir ce qu'elle a fait d’autre. Logiquement, comment une personne peut-elle
dire qu'elle ne se souvient pas avoir fait une chose si elle n'a aucun souvenir
de l'événement? Le mot «ça» indique qu’il y a un souvenir de l’événement.
La
réponse de l'interlocuteur à cette
manœuvre devrait être : «Vous souvenez-vous alors de ce que vous avez fait?»
En général, les gens malhonnêtes s'accrochent au manque de mémoire en disant «Je
ne sais pas ce que j'ai fait». Ici l'interlocuteur devrait dire : «Si vous
ne savez pas ce que vous avez fait, il est donc possible que vous ayez fait
exactement ce que j'ai décrit». Les gens malhonnêtes ne feront aucun effort
pour récupérer le souvenir d'une action de peur de révéler la vérité. Les honnêtes
gens vous diront ce dont ils se souviennent, conformément à leur alibi.
La clé pour détecter le mensonge est d'écouter
attentivement ce que la personne vous dit. Les mots ne sortent pas de la bouche
des gens sans raison. Ils ont un sens et sont une représentation directe de ce
qu'une personne pense : les mots peuvent révéler l'imposture, et ils le font.
Source : Psychology Today
En complément :
~~~
La science du mensonge
Comment le
cerveau prend goût au mensonge
Par Lise Loumé
Des petits mensonges aux gros bobards, il n'y a
qu'un pas et une région de notre cerveau nous incite à le franchir... Cette
«spirale du mensonge» a été décryptée par des chercheurs britanniques.
Raconter
des petits mensonges de temps en temps, tout le monde (ou presque) le fait et cela
peut paraître anodin. Sauf que sans le savoir, un cercle vicieux s'enclenche
dans notre cerveau, car plus on ment, et plus cet organe «prend goût» au
mensonge! Voilà comment l'on peut passer de petits mensonges de rien du tout à
des plus gros qui permettent d'enfouir les précédents… Un mécanisme cérébral
fascinant mis en évidence par des chercheurs en psychologie de l'University
College de Londres (Grande-Bretagne) et détaillé dans la revue Nature
Neuroscience.
Les
émotions négatives liées au mensonge effacées par l'amygdale
Dans cette étude, les chercheurs ont demandé à 80
volontaires (âgés de 18 à 55 ans) de se prêter à un jeu, dans lequel ils
peuvent mentir pour un enrichissement personnel, ou dire la vérité.
Concrètement, ils se sont vus soumettre une photo haute résolution représentant
un pot en verre rempli de pièces de monnaie. Par ordinateur, ils ont aidé un
partenaire à estimer le montant d'argent contenu dans le récipient. Cette
personne (en fait un acteur) ne dispose pour sa part que d'une photo de
médiocre qualité. Dans un premier scénario, les opérateurs ont demandé aux
participants d'estimer de la façon la plus exacte possible le montant, en leur
disant que cela bénéficierait à la fois à eux-mêmes et à leur partenaire (ils
gagneraient tous les deux davantage d'argent). Puis les participants ont été
soumis à d'autres scénarios, dans lesquels sous-estimer ou surestimer
volontairement le montant contenu dans le pot pouvait présenter un intérêt pour
eux, au détriment de leur partenaire, ou bien l'inverse, ou encore profiter aux
deux...
L'expérience
montre que les gens mentent davantage quand c'est positif pour eux-mêmes et
pour les autres, «probablement parce que cela ne les fait pas se sentir mal»,
relèvent les chercheurs. Mais au fil de l'exercice, la plupart des volontaires
se sont mis à déformer la réalité... Pour comprendre pourquoi, les chercheurs
ont scanné le cerveau des volontaires pendant tout la durée de l'expérience.
Verdict : une zone du cerveau responsable de la mémoire émotionnelle,
l’amygdale, s'active lors du premier mensonge, et de plus en plus au fur et à
mesure que le participant ment...
Des petits
mensonges qui font «boule de neige» avec le temps
En fait, au début de l'expérience, le menteur
ressent un inconfort lorsqu'il déforme la vérité. Mais cette gêne s'estompe à
mesure que la liste de ses mensonges s'allonge, l'amygdale du cerveau qui gère
certaines de nos émotions s'étant en quelque sorte accoutumée. Et les mensonges
se font de plus en plus gros... «Il y a une sorte d'adaptation émotionnelle,
pointent les chercheurs. Cela peut conduire à une «pente glissante», lorsque de
petits arrangements avec la vérité peuvent déclencher une escalade et devenir
des mensonges importants». Un effet «boule de neige» évoqué par des «menteurs»
ou tricheurs «que ce soit dans le cas d'une infidélité, d'un dopage dans le
sport, de données scientifiques trafiquées ou de fraude fiscale», soulignent
les scientifiques.
«C'est
la première fois que l'on montre de manière empirique qu'un comportement
malhonnête s'accroît à mesure qu'il se répète», affirme dans un communiqué Neil
Garret, principal auteur de l'étude. Pour lui, ces résultats confortent l'idée
que l'amygdale pourrait «réagir à des actes que nous considérons mauvais ou
immoraux». «Nous avons testé uniquement les comportements malhonnêtes dans
cette expérience. Mais le même principe pourrait s'appliquer à d'autres
processus d'escalade, comme les comportements à risque et violents»,
estime-t-il.
Citation du jour :
[...] je crois que si le mensonge peut servir un
moment, il est nécessairement nuisible à la longue, et qu'au contraire la
vérité sert nécessairement à la longue bien qu'il puisse arriver qu'elle nuise
dans le moment. D'où je serai tenté de conclure que l'homme de génie qui décrie
une erreur générale, ou qui accrédite une grande vérité, est toujours un être
digne de notre vénération. ~ Denis
Diderot (Le neveu de Rameau)
Les journalistes d'enquête et leurs sources ont de ce fait toute mon admiration car ils contribuent à révéler les actes frauduleux, loin d'être anodins, qui entachent notre système politique. On peut leur dire grand merci.
Les journalistes d'enquête et leurs sources ont de ce fait toute mon admiration car ils contribuent à révéler les actes frauduleux, loin d'être anodins, qui entachent notre système politique. On peut leur dire grand merci.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire