7 août 2016

En voulons-nous de ce «monde meilleur»?

«Après le temps des rois est venu celui des individus. Du point de vue des connecteurs, un président élu au suffrage universel ne diffère guère d'un roi, sinon qu'une assemblée législative pondère sa toute-puissance. Ce pouvoir à deux têtes peut être considéré comme une oligarchie, plusieurs personnes exerçant ensemble l'autorité royale, ou comme un jeu de pouvoirs et de contre-pouvoirs qui se neutralisent. Aucune de ces deux perspectives n'est réjouissante. La seconde, synonyme d'impuissance, est caractéristique de la plupart des démocraties. 
       Mieux nous communiquons, plus nous nous libérons de l'influence des chefs. Leur force et leur intelligence ne peuvent plus lutter contre celles de l'ensemble, surtout quand l'ensemble rassemble des millions d'hommes qui dialoguent à la vitesse de la lumière.» ~ Thierry Crouzet (Le peuple des connecteurs, Bourin éditeur, 2006)


Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/ Cet artiste nous met sous le nez nos défis socioéconomiques et environnementaux avec la précision d’une lame X-ACTO. (Parmi me préférés dans le domaine, avec Pawel Kuczynski et Steve Cutts)

Montréal accueille le Forum social mondial

Source : Desautels le dimanche (ICI Radio-Canada Première, 07/08/2016) 


Riccardo Petrella, politologue et économiste, et Raphael Canet, coorganisateur du Forum social mondial à Montréal. Photo : Radio-Canada / Philippe Couture

Après Porto Alegre, Mumbai, Nairobi, Tunis, c'est au tour de Montréal d'accueillir le mouvement altermondialiste, constitué d'individus et d'organismes soucieux de changer le monde en proposant des solutions alternatives, tant dans la sphère politique qu'économique ou sociale. 
      Coorganisateur de l'événement, Raphaël Canet discute d'abord avec Frank Desoer des défis logistiques entourant l'événement. À quelques jours du Forum, plus de 200 délégués auraient vu leur demande de visa refusée, notamment Aminata Traoré, ex-ministre de la Culture et du Tourisme du Mali et candidate au poste de secrétaire générale de l'ONU. 
      Le politologue et économiste italien Riccardo Petrella, une des figures de proue du mouvement, discute quant à lui des nouveaux défis qui attendent les altermondialistes dans les prochaines années.

Pour écouter l’interview
http://ici.radio-canada.ca/emissions/desautels_le_dimanche/2015-2016/

Site du Forum social mondial 2016 https://fsm2016.org/

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L’article suivant a été publié avant que Bernie Sanders décide d’appuyer Hillary Clinton pour éviter que l’acrimonieux despote Donald Trump devienne président. Certains partisans de Sanders le considèrent comme un traitre – c’est le monde à l’envers. Auraient-ils préféré qu’il se fasse assassiner?

Si tous les chefs d’États adoptaient cette vision, commune au mouvement altermondialiste, le monde se porterait beaucoup mieux... En voulons-nous vraiment de ce monde meilleur?

Les racines du socialisme de Sanders
Par Andrée Mathieu, 18 juin 2016 (Encyclopédie de l’Agora)

[Extraits] 

«Pour moi, le socialisme ne signifie aucunement que l'État doit être propriétaire de tout. Il consiste à bâtir une nation, un monde dans lequel tous les êtres humains auraient un niveau de vie décent.» (B. S.)

Quiconque suit Bernie Sanders depuis ses années d'activisme étudiant ou depuis son discours épique de huit heures et demie le 6 décembre 2010, devant ses collègues du sénat américain, sait que sa trajectoire est droite comme un «i» majuscule. Le vieux militant socialiste n'ambitionne pas de devenir président des États-Unis, il veut porter une vision du monde qui fait rêver, spécialement les jeunes générations. L'objet de sa lutte est bien résumé dans ces quelques mots de sa célèbre allocution citée plus haut : «C'est la guerre en ce moment dans notre pays. Je ne parle pas de ce qui se passe en Irak ou en Afghanistan. Je parle de la guerre qui oppose les individus les plus riches, les plus puissants, aux familles américaines, aux humbles travailleurs, à la classe moyenne qui est en train de disparaître. La vérité, c'est que certains milliardaires veulent toujours plus et leur cupidité n'a aucune limite». Quand on lit dans le dernier rapport annuel du Boston Consulting Group (7 juin 2016) que les huit millions de foyers millionnaires américains (sur une population de plus de 324 millions) détiennent 63% de la richesse du pays, il faut admettre que le sénateur marque un point!

Un extrait du discours qu'il a prononcé à Los Angeles le soir de la primaire de la Californie nous permet de croire que le sénateur en est pleinement conscient :
«La démocratie, ce ne sont pas les milliardaires qui achètent les élections. Nous allons réparer notre système de justice détraqué. Nous allons démanteler les grandes banques de Wall Street. Nous allons joindre le reste du monde industrialisé et garantir à tous le droit à des soins de santé. Nous allons effectuer une véritable réforme de l'immigration et proposer un parcours vers la citoyenneté. Nous allons dire aux milliardaires et aux entreprises américaines qu'ils doivent commencer à payer leur juste part. Ce que nous comprenons et que chacun de nous a toujours compris, c'est que le vrai changement ne se produit jamais à partir du sommet mais à partir de la base. 
   Voilà l'histoire de l'Amérique, qu'il s'agisse de la création du mouvement syndical, du mouvement des droits civils, des mouvements féministes ou du mouvement LBGT. Et c'est la raison d'être de NOTRE mouvement.
   Mais vous savez tous que ça va bien au-delà de Bernie. Il s'agit de nous tous ensemble. C'est la raison d'être de ce mouvement. Ce sont des millions de personnes d'un océan à l'autre se levant debout, regardant autour d'eux et constatant que nous pouvons faire mieux, beaucoup mieux comme nation. Et peu importe si Wall Street aime ça, si les entreprises américaines aiment ça, si les riches donateurs aux campagnes électorales aiment ça ou si les empires médiatiques aiment ça, nous, ensemble, ensemble nous savons ce que nous avons à faire. Et c'est de rassembler le peuple américain pour créer un gouvernement qui fonctionne pour nous, pas pour le 1%.»

(...) La réforme du financement électoral s’impose «puisque que c'est la condition sine qua non pour restaurer la démocratie». Alors que la candidate Clinton essaie de convaincre les électeurs que le poste de président serait mieux servi par une renarde, à cause de sa polyvalence, le hérisson Sanders se concentre sur la redistribution de la richesse et l'anti-ploutocratie.

Encyclopédie de l’Agora http://agora.qc.ca/



“Everybody knows what’s happening who wants to know,” Bernie Sanders wrote in June 1972 in Movement, an irregular Liberty Union Party newsletter he edited. “A handful of people own almost everything … and almost everybody owns nothing. A handful of people make the decisions and the vast majority of people have virtually no control over their lives.” Dating all the way back to the 1960s and ‘70s in Vermont, a formative time for Sanders, the message of the surging socialist presidential candidate has been startling consistent. “The rich are getting richer and the poor are getting poorer, and the vast majority in the middle are having a harder and harder time,” he said – in 1974, and ever since.

Above, 1963: Economic justice has been the central focus of Sanders’ 40-plus-year political career – as a young activist at the University of Chicago, though, Sanders agitated more for racial equality. In 1963 he was arrested during a demonstration protesting the city’s segregated schools. He also traveled to Washington – his first time in D.C. – to hear Martin Luther King speak at the March on Washington for Jobs and Freedom.

http://www.politico.com/magazine/#superLatest

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