«On n’est
plus au temps des ‘voix radio-canadiennes’. Toute voix cherche une oreille. La
voix n'a plus de valeur dans ce monde métallique qui reflète des opinions et
qui se divertit de tout. Trop de voix numériques et transformées! Or, le
silence est précieux pour la voix.»~
Serge Bouchard (Émission C’est fou...;
Première Chaîne).
L’absence d’images distrayantes fait en sorte qu’à
la radio, seuls importent la voix (timbre, intonation, débit...) et le message.
Or depuis quelques années, on entend des voix gutturales, graveleuses, haut
perchées, étouffées, nasillardes, hésitantes, pot-de-miel... Que dire des verbomoteurs
qui passent leur temps à couper la parole des invités et collaborateurs, et du babillage
superficiel qui balaye les ondes en continu?
Le temps des «voix radio-canadiennes» est en effet
révolu. De même que celui de l’intelligence, dela perspicacité, du sens de la répartie et de l’humour de bon goût – une qualité d’animation en
voie d’extinction...
L’irremplaçable Michel Desautels, qui anima entre
autres la quotidienne d’affaires publiques en après-midi (2003 à 2013).
«Ne critique pas ce que tu n’as pas fait toi-même»,
dit l’aphorisme. Bien sûr, chacun fait de son mieux. Mais la direction de la
SRC est tellement obsédée par la rentabilité et le succès qu’elle semble en perdre le
discernement.
Les cotes d’écoute très élevées ne sont pas
toujours une garantie d’excellence; elles montrent aussi que le public est
friand de trivialités, de potinage et de méchanceté gratuite.
Je boude donc la majorité des émissions de
Première Chaîne, plus d’une à cause des animateurs / chroniqueurs (le féminin s’applique).
Mais, il en reste tout de même quelques-unes que j’écoute avec grand plaisir :
Desautels le dimanche (trop courte), C’est fou... (trop courte), Les années lumière, Plus on est de fous, plus on lit, Aujourd’hui l’histoire, Dessine-moi
un dimanche et La nature selon Boucar
(diffusée seulement l’été).
Enfin, si «le silence est précieux pour la voix», il
l’est aussi pour l’oreille.
~~~
Je profite du thème pour reproduire le plaidoyer
de Roméo Bouchard paru dans les pages
du Devoir – il s’indigne de la médiocrité abrutissante de notre télévision et
de notre radio. (Les passages en gras sont de mon initiative.)
Télévision québécoise Ras le bol des émissions de vedettes!
Roméo Bouchard – Saint-Germain-de-Kamouraska, 8 avril 2016
J'accuse
les médias de sombrer dans le divertissement futile et le vedettariat. Ce n’est
plus seulement une tendance, c’est devenu une calamité, une politique délibérée
de désinformation, un détournement de démocratie, une autre stratégie de
l’offensive des riches pour s’enrichir sans avoir les citoyens dans les jambes.
La formule est vieille comme le monde : régner
tranquillement, en offrant du pain et des jeux au petit peuple. La
plupart des émissions de télévision et même de radio, à part peut-être les
bulletins d’information bien-pensants qu’on nous repasse en boucle du matin au
soir, sont conçues désormais non plus en fonction de leur utilité ou de leur
intérêt public, mais en fonction de leur coût et de leur rentabilité en cotes
d’écoute, et donc, en publicité. Pour ce faire, on a recours aux artistes,
humoristes et cuisiniers les plus populaires, et donc les plus «payants», on
potine sur leur vie et leur travail, on les fait participer à des séances de jeux et de farces de plus en
plus grossières et insignifiantes. Ça donne des émissions banales, animées
par des vedettes, qui invitent d’autres artistes et humoristes et se parlent
entre eux, et souvent tous ensemble, de tout et de rien. Même
des émissions qui avaient à l’origine un contenu ouvert, comme Tout le monde en parle, Pénélope, Les enfants de la télé, etc., sont atteintes de ce virus du
divertissement à tout prix. Au retour de
Pénélope, qui était à l’origine une émission de divertissement léger d’été,
nous avons eu droit ces jours-ci à la couleur du rouge à lèvres de Véro, aux
secrets du gazon de Charles Lafortune, aux choix de chemise d’Alex Perron, aux
«bitchages» de Jean-Sébastien Girard et de Jean-René Dufort, et rien d’autre. Le Québec, c’est plus que ce circuit fermé
des artistes, des humoristes et des cuisiniers connus. Si brillants soient-ils,
ils sont surexposés et finissent par n’avoir plus grand-chose à dire, si ce
n’est figurer pour les cachets. Les
pièces de théâtre, les spectacles, les entrevues d’auteurs ou de penseurs, le
monde ordinaire, tout est disparu des écrans. Il n’y a plus que des vedettes.
Offre différente
Il y a
pourtant des gens partout au Québec, même hors de Montréal, qui publient des
livres remarquables, pas juste aux éditions de La Presse ou de Quebecor, mais à
Écosociété, à Lux, à Septentrion, à Atelier 10, aux Trois-Pistoles; il y a des gens qui font, qui inventent des
choses étonnantes et créent des projets magnifiques; il y a des gens qui
luttent pour sauver leur travail, leur village, leur vie, leur environnement;
il y a des gens qui ont des choses à dire et qui n’ont jamais accès aux médias
nationaux; il y a des drames humains et sociaux dont on ne parle jamais. La
vision du Québec et du monde que projettent ces médias est de plus en plus hors
de la réalité. C’est un détournement de conscience, de fonds et de moyens
lourds de conséquences. On est loin des leçons de politique de René Lévesque à Point de mire, des grandes entrevues de
Fernand Séguin au Sel de la semaine,
des grands questionnaires de Raymond Charette à Tous pour un, des télé-théâtres de Marcel Dubé aux Beaux dimanches, des émissions dont on
se souvient encore cinquante ans plus tard. Pour les gens de Montréal, pour la jeune
génération surtout, c’est peut-être un moindre mal, car la télévision
généraliste et la télévision en général sont de plus en plus remplacées par
diverses plateformes numériques et par le foisonnement culturel et politique de
la grande ville. Mais pour les plus âgés et pour les gens des régions
éloignées, ces options ne sont guère accessibles, et les gens y sont captifs de
ce lavage de cerveau abrutissant et aliénant. Les
médias d’information ont une grande responsabilité : ils sont un outil
essentiel pour une vie démocratique en santé. Présentement, ils sont devenus
une drogue empoisonnée qui nous détourne de notre réalité et nous enferme dans
l’insignifiance et l’inaction.Quelqu’un
pourrait-il dire aux responsables que nous en avons ras le bol de ces émissions
de vedettes médiocres et mercantiles?
«Plusieurs,
à l’intérieur même du milieu journalistique, ont déploré le mélange des genres
information-divertissement, dont le Conseil de presse, l’ex-ombudsman de
Radio-Canada Renaud Gilbert et le syndicat des journalistes de Radio-Canada. Si
tous reconnaissent l’impossibilité de cloisonner les genres de manière stricte,
il semble bien qu’on n’ait jamais étudié le problème dans le but de trouver des
solutions qui limiteraient les inconvénients des émissions hybrides, ouvertes
sur divers milieux – culturels, politiques, économiques, humanitaires,
sportifs, etc. –, invariablement animées par un fort en culture, au sens de show business. Trois types d’inconvénients surgissent
lorsqu’il y a mélange des genres. Premièrement, les émissions hybrides
contribuent à fabriquer des habitudes culturelles de superficialité de
traitement de l’information. Les questions sociopolitiques sont présentées
comme des faits divers, sans contexte (politique, historique, économique, etc.)
et de manière fragmentée. Vu de l’extérieur de Radio-Canada, on se demande s’il
n’est pas de plus en plus difficile par la suite de mettre à l’horaire des
émissions sérieuses qui font sérieusement le point sur un problème
sociopolitique; aussi nous retrouvons-nous avec des émissions d’affaires
publiques et des sections de bulletins télévisés de plus en plus légères, où on
invite des «personnalités» (du milieu culturel ou autre) à commenter l’actualité
nationale et internationale! Que ces personnalités n’aient aucun rapport avec
le domaine d’actualité concerné importe peu! Une expression résume bien le
phénomène : la «peopolisation de la
politique», qui renvoie à l’instrumentalisation de vedettes pour mousser les
émissions de nouvelles et d’affaires publiques. Il apparaît évident qu’on
charrie ici l’idée que l’information sérieuse est d’un ennui mortel. Lorsque
par hasard on invite un expert, il est surtout appelé à résumer et non à
expliquer, on lui offre de bien petites minutes... Le discours savant semble
impertinent à la télévision de Radio-Canada.»
*
Anne-Marie Gingras est professeure titulaire au Département de science
politique de l’Université Laval.
Pénélope
McQuade, émission Les échangistes. Par
curiosité j’ai regardé deux rediffusions sur le web – j’ai compris la virulence
des critiques. En tout cas, il faut avoir du temps à perdre. Jai
eu peur que Pénélope tombe dans l’escalier – pauvre fille. Était-ce le producteur Éric
Salvail qui lui faisait porter des échasses? On n’est pas loin de la torture
misogyne, encore présente chez les couturiers pour qui les femmes sont des
poupées.
Gravel le matin, 26 août 2016 (ICI Radio-Canada
Première)
Trop drôle. Transcription-maison : sans doute de petites erreurs, mais c'est fidèle.
J’ai envie de vous parler de la rentrée. Ça sent
la rentrée. J’adore cette fébrilité dans l’air. Cette odeur de cahiers Canada-vierge
et de moisissures dans les écoles. Y’a quelque chose de poétique dans le fait
qu’on vante aux enfants l’importance de l’éducation dans des écoles délabrées.
Le nouveau pis le vieux qui s’entremêlent, c’est très tendance. Vous savez
combien ça coûte éduquer un citoyen de la maternelle au secondaire 5? ... Ben,
je l’sais pas non plus. Mais ça prend pas une calculatrice à Papineau pour
savoir que l’éducation c’est une dépense. Quand
je vais à la banque et que je demande : «Monsieur le banquier, où
pourrais-je faire fructifier mes maigres épargnes?» Il ne répond pas : dans
la CSDM. L’argent, ça pousse pas dans les arbres, ça pousse dans les paradis
fiscaux. On peut pas demander aux entreprises de supporter à la fois l’évasion
fiscale, et ma foi elles le font avec une diligence exemplaire, et à la fois de
financer les services publics. À un moment donné, faut partager le fardeau, on
est dans une société socialiste, oui ou bouse? Excusez-moi, je me suis
emportée, mais c’est un sujet qui me tient à cœur, vous comprenez. Je suis
d’avis que l’éducation se pose en victime alors qu’elle pourrait tirer profit
des ressources à sa disposition. Pourquoi se casser la tête à développer des
programmes, créer de la matière et renouveler le contenu, pourquoi toutes ces
dépenses, quand l’actualité est une source intarissable de contenu pédagogique
gratis? J’ai quelques exemples de mon cru, de comment on pourrait recycler l’actualité
en contenu pédagogique. Par exemple en mathématique, une question pourrait être :
-- Un projet de pipeline prévoit transporter du
pétrole à raison de 100 000 litres par minute dans nos sols et nos cours d’eau.
Le projet controversé a été refusé à l’ouest du pays et au sud de la frontière.
Sa dernière chance est à l’est. Suivez-moi bien, parce ça se complique. Deux
des trois commissaires chargés d’étudier le projet sont en conflit d’intérêts.
Ils auraient discuté du projet avec Jean Charest alors qu’il était consultant
pour TransCanada. Or l’Office national de l’énergie refuse de les renvoyer même
en sachant leur partialité. Et là, la question : en tenant compte de ces
données, quel pourcentage du débat public doit être occupé par le burkini pour
que le scandale Énergie Est passe inaperçu. C’est un exemple de questions qu’on
pourrait poser à l’école. On peut
aussi utiliser l’actualité pour illustrer une définition, expliquer l’ironie à
un gamin de six ans de façon simple comme ceci : l’ironie, c’est le ministre
Barrette qui intimide les amis à l’Assemblée nationale et refuse de s’excuser,
et qui dit ensuite aux amis de faire attention à ce qu’ils disent pour éviter
de se faire tirer dans la face. On peut aussi expliquer l’incohérence. L’incohérence
c’est la France, pays de liberté, d’égalité et de fraternité qui déshabille et
met à l’amende des femmes musulmanes sur les plages. Et, le comble, si on veut
pousser la note, ce serait l’adjoint du maire de Nice qui menace de poursuivre
ceux qui diffusent des photos de sa burkini-police. Donc
voilà, l’école n’a pas besoin de coûter cher si on coupe aux bonnes places. Et
en plus, on va dire les choses comme elles sont et arrêter d’épargner les
sensibilités de tout un chacun. Une bonne éducation, c’est quoi? Une bonne
éducation ça prépare une nouvelle génération à la vraie vie. Et qu’est que la
vraie vie sinon des casse-têtes, des problèmes d’argent, des exigences de
rendement, de la moisissure dans les murs, une guerre de ressources. C’est ça
la vraie vie. C’est du monde sur le nerf et à bout de souffle qui font des
burn-out à 37 ans. L’école, c’est l’entrée officielle des enfants dans la
société. C’est ni plus ni moins un service qu’on leur rend en les préparant à
la réalité. Et le plus beau là-dedans, c’est que tant qu’on convainc les profs
qu’enseigner est une vocation on n’a pas besoin de les payer cher. Faire ce que
t’aimes dans la vie, y’a-tu kekchose de plus gratifiant que ça? Anyway. En
plus, entre vous et moi, si les profs sont à bout, ils organisent moins d’activités
parascolaires, l’école en demande moins, et hop! moins de dépenses. Certes nos
bibliothèques scolaires datent, les outils pédagogiques sont préhistoriques, or
non seulement nos écoliers n’en mourront pas, mais j’ai un pif qui me trompe
pas pour les bonnes affaires, et quelque chose me dit que bientôt, les musées
vont se battre pour annexer nos écoles. Che-Ching. Le
monde sait qu’au Québec, la grosse argent est dans les arts et la culture, dans
les poches des artistes du Plateau pis leurs projets d’enverdeure de gaugauche
végétarienne bien pensante. Je vais vous le dire, je parie qu’on aurait encore
Rona si on donnait pas tout notre argent à des subventions à Xavier Dolan pis à
toute sa gang. Je suis pas le genre à nourrir le moulin à rumeurs vous le
savez, mais y paraît que le ministre Daoust a autorisé la vente des actions de
Rona parce qu’il a reçu une enveloppe brune de l’UDA. Mais je
digresse, je vous disais que ça sent bon la rentrée dans notre glorieux système
d’éducation. Ça sent la soif d’apprendre, et le verre pas suffisamment plein qu’on
se félicite d’avoir acheté à rabais. Ça me
rappelle une citation, la dernière de la saison, de Derek Bok, avocat et ancien
président de l’université Harvard : “If you think education is expensive, try ignorance.”
Traduction libre : «Si vous pensez que l’éducation est dispendieuse, essayez le
PLQ.»
À voir ou revoir : The Lie We
Live (sous-titrage français) Le mensonge
dans lequel nous vivons
Une
coalition d'acteurs patronaux et syndicaux en faveur d'Énergie Est
La coalition formée, entre autres, de la Chambre
de commerce du Montréal métropolitain, du Conseil du patronat du Québec et de
la FTQ-Construction, a qualifié le projet d'oléoduc de « structurant, à la fois
pour le développement économique et l'avenir énergétique du Québec ». Cet appui
survient à quelques jours du début des audiences de l'Office nationale de
l'énergie sur le projet d'Énergie Est. J’écoutais
maître Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l’environnement du
Québec et pro Énergie Est / sables bitumineux. Comment peut-on promouvoir simultanément
l’exploitation des sables bitumineux et la réduction des émissions de gaz à effet
de serre? Madame Lauzon maîtrise la double contrainte avec une impassibilité
remarquable. Elle prétend que le projet rendrait le Québec autonome en matière d’hydrocarbures.
(Vous pouvez l’écouter à Midi info,
25 août 2016, à 12 h 47, ICI Radio-Canada Première) Or, tout le monde sait que cette merde brune est
destinée à des pays étrangers. Le Mamba noir du Canada (pipeline) : http://artdanstout.blogspot.ca/2015/12/le-mamba-noir-du-canada.html
Pour une idée globale de la situation lisez Alexandre
Shields, rubrique «Environnement», notamment le dossier Énergie Est, quotidien Le
Devoir : http://www.ledevoir.com/environnement
--- Située sur la côte orientale de l'Île de Baffin,
face au Groenland et à 2000 km du Pôle Nord, la localité de Clyde River doit assister au débarquement de navires de
prospection pétrolière dès l'année prochaine grâce au feu vert accordé fin
juin par l'Office national de l'Énergie du Canada (ONÉ). Lors de
consultations publiques préalables, les Inuits s'étaient inquiétés des dangers
que feraient peser sur l'environnement ces relevés sismiques réalisés à coups
de canons à air comprimé et, le cas échéant, la production pétrolière
elle-même. L'ONÉ avait d'ailleurs reconnu que ces tests très bruyants devant
permettre de cartographier en deux dimensions le sous-sol océanique «pourraient
avoir des répercussions sur la baleine boréale». Cela
n'a toutefois pas suffi pour bloquer la demande de relevés sismiques déposée
par trois sociétés: TGS-NOPEC Geophysical Company ASA (TGS), Petroleum
GeoServices (PGS) et Multi Klient Invest AS (MKI). Les
eaux convoitées par les groupes pétroliers sont riches en narvals, baleines
boréales, morses et phoques. ... L'Arctique
contiendrait 22% des réserves d'hydrocarbures restant à découvrir sur la
planète selon des estimations américaines datant de 2008, mais les promesses
énergétiques nées du recul de la banquise tardent à se concrétiser : le géant
norvégien Statoil a notamment renoncé à deux forages dans le Grand Nord depuis
juin, car pas assez viables commercialement. (Source : La Presse)
--- Changements
à la direction de Pétrolia
Alexandre
Gagnon quitte son poste de président-directeur-général de la société
Pétrolia pour se joindre à Pratt & Whitney Canada. Dans un communiqué, Pétrolia a souligné son «énorme héritage»,
notant entre autres que pendant son
mandat, il a joué un rôle actif dans la négociation et la signature de
l'entente qui a conduit à la création d'Hydrocarbures Anticosti. Martin
Bélanger, un membre du conseil d'administration, assurera l'intérim en
attendant de trouver un successeur à M. Gagnon. (PC)
--- Compte tenu de tous ces projets alarmants, je demande que le Québec au complet soit inscrit sur la liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses richesses naturelles (on parle de
la nature ici), culturelles, et ses réserves d’eau potable. Terminée l’exploitation
gazière à Anticosti, Baie des Chaleurs, Gaspé, Forillon, Old Harry, dans la
vallée du Saint-Laurent et le Grand Nord, etc. Point final.
Tant qu’à y être, je suggère que tous les prospecteurs/producteurs
aillent fracturer sur la planète Mars, comme ça nous aurons la paix.Mais,
peut-être que les Martiens protesteraient aussi...
L’automne arrive, alors on
amène les enfants cueillir des pommes au verger. Pourquoi ne les amène-t-on pas
visiter un abattoir? Je
suppose que vous connaissez la réponse.
Tableau :
Jackson Thilenius, “Next”
«Dans
la vie, nous avons le choix: si vous voyez quelqu'un souffrir, vous pouvez lui
tourner le dos. Ou vous pouvez vous en approcher et essayer de l'aider. Je
pense qu'il est de notre devoir de témoigner, et de venir en aide à ceux qui
souffrent. Des millions de personnes à travers le pays et le monde donnent
de l’eau aux animaux assoiffés, que ce soit à des chiens errants et même aux
oiseaux. Offrir de l’eau à un animal assoiffé est un acte de compassion. Ce n’est
pas seulement un droit, c’est un devoir pour tous. C’est causer de la
souffrance aux porcs qui est fautif. Je fais face à ces accusations criminelles
avec dignité, sachant que la vérité et la justice sont de mon côté.» ~ Anita
Krajnc
«Les
porcs sont destinés à l’abattoir de tout façon, pourquoi s’en faire?», diront certains.
Avez-vous déjà souffert de la soif? Non? Passez une vingtaine d’heures (souvent
c’est beaucoup plus) dans un conteneur à bétail sans boire d’eau, juste pour
voir... Comme les animaux ne sont pas des chaises, ils ont les mêmes besoins
élémentaires que nous tant qu’ils sont en vie, notamment de boire de
l’eau. Ah oui, on ne leur donne pas de nourriture non plus (même si le trajet dure plusieurs jours) pour éviter les
déjections naturelles. C’est incroyable les parallèles qu’on peut faire avec
les camps de concentration. Dieu au
dessus des hommes, et les hommes au dessus des femmes, des enfants et des animaux,
c’est-à-dire au-dessus des prétendus inférieurs.
Justice
comes when enough is enough
Que
de précieux temps d’audience et d’argent gaspillés pour un crime qui n’en est pas un. En fait, c’est le fermier qui devrait
être poursuivi! Aujourd’hui, nous avons le droit de fracasser les fenêtres d’une
voiture pour sauver des animaux de la mort par chaleur intense (1).
Si
des producteurs s’énervent au point d’engager des poursuites aussi ridicules, c’est
que leur propre bacon (gras de la fesse)
commence à trembler de peur – chacun son tour! Car, en effet, de plus en plus
de gens contestent les pratiques de l’industrie, réalisent que les animaux
souffrent et qu’il est temps de changer les choses.
Anita
Krajnc désaltérant les pourceaux.
Procès d’une Canadienne qui
a donné de l’eau à des cochons se rendant à l’abattoir
Par
Stéphane Parent RCI
Radio Canada International, 24 août 2016
C’est une cause unique et
insolite dans les annales de la justice canadienne qui commence mercredi à
Toronto. Une Ontarienne est accusée d’avoir tendu un biberon à des porcs qui se
trouvaient dans un camion à l’entrée d’un abattoir par une chaude journée.
Anita Krajnc,
militante des droits des animaux de 49 ans, est accusée de méfait et fait face
à une peine d’emprisonnement [maximale de 6 mois] ou à une amende maximale de
5000 $ pour avoir fourni de l’eau à travers les ouvertures étroites d’une
remorque en métal pour le transport des porcs, au moment où le camionneur
venait d’arriver à l’entrée de l’abattoir dans la ville de Burlington [Ontario].
L’intervention de secours qui a été filmée
a donné lieu à un échange musclé entre le camionneur et la militante appartenant
au groupe Toronto Pig Savehttp://www.torontopigsave.org/ La voyant faire, le camionneur la prévient
: «Ce ne sont pas des humains, maudite femme stupide! (dumb frickin broad)». Krajnc est loin d’être stupide puisqu’elle
a été professeure adjointe à l’Université Queen de Toronto et conseillère de
Charles Caccia, ancien ministre canadien de l’Environnement et du Changement
climatique.
La version de l’accusée
Anita
Krajnc, qui tenait une vigile devant l’usine de transformation de porc, le 22
juin 2015, dit que les porcs étaient surchauffés et gravement déshydratés. Les documents judiciaires indiquent que le
lendemain de l’incident, l’éleveur Eric Van Boekel, du comté d’Oxford, a
contacté les policiers. Les agents chargés de l’enquête estiment que la
militante a agi avec malice en versant aux animaux un «liquide inconnu». Mme Krajnc se défend en disant que son
groupe parle aux noms des animaux destinés à l’abattage.
Mobilisation de groupes
contre la cruauté animale
Toute
cette affaire a attiré l’attention des autres militants des droits des animaux,
qui utilisent le mot-clic #StandWithAnita. Certains envisagent de tenir une vigile
devant le tribunal mercredi, et il devrait y avoir une manifestation à
l’extérieur de l’abattoir. Le procès, tenu à la Cour de justice de
l’Ontario à Burlington, devrait durer deux jours. De nombreuses pétitions en ligne ont été
créées pour la défense d’Anita Krajnc. L’une deces pétitions a été appuyée par
plus de 125 500 signataires.
~~~
Mise
à jour : -
Premier jour : des militants ont rempli la salle d’audience tandis que d’autres
tenaient une vigile à l’extérieur. -
Deuxième jour : Les avocats d’Anita Krajnc, James Silver et Gary Grill, entendent
présenter des vidéos à la cour pour expliquer l’initiative des militants. Ils
souhaitent aussi faire témoigner Armaiti May, experte en bien-être animal et
membre de Humane Society Veterinary
Medical Association, pour signaler les indices de détresse chez les animaux
dans la vidéo. -
D’autres audiences sont prévues le 3 octobre et le 10 novembre 2016.
Camp
de concentration drummondvillois.
La compassion n'est pas un
crime. Un jour, grâce à des personnes comme Anita, nous
ouvrirons les yeux sur un crime qui l'est vraiment, tellement immense et
monstrueux que nous demanderons : comment fut-il possible de tuer des êtres
sensibles pour le seul plaisir de manger leur chair?
---
(1)
«L’attention consciente qu’on porte aux gens [ou aux êtres vivants] par
des gestes subtils exprime l’amour, sans le dire textuellement.» ~ Michael
Christie
Les
animaux (chiens, chats) peuvent mourir au bout de 10 minutes dans une voiture quand il fait chaud.
Quand il fait 90°F (32°C) à
l’extérieur la
température à l’intérieur du véhicule grimpe à : 109°F (43°C) en 10 minutes 124°F (51°C) en 30 minutes Vu que c'est permis au Canada, il peut être tentant de fracasser une fenêtre, mais il est préférable de composer le 911 avant, d'expliquer la situation et d'envoyer une vidéo ou une photo si possible, puis d'attendre en surveillant l'animal. Si personne n'intervient rapidement, vous pouvez procéder.
À voir ou revoir :
le documentaire «From one second to the
next» (D’une seconde à l’autre) de Verner
Herzog, diffusé en 2013. Son but était d’amener les gens à moins
utiliser leur téléphone cellulaire et surtout de leur montrer les possibles conséquences
désastreuses s'ils l'utilisent au mauvais endroit et au mauvais moment.
Les délinquants et les récalcitrants devraient le regarder.
Probablement qu’en entendant les témoignages, ils comprendraient que cette
pratique irresponsable peut gâcher des vies et tuer : 100 000 accidents par année impliquant des texteurs et le nombre
ne cesse d’augmenter (statistiques de 2013).
Derniers
mots de certains texteurs : «J’arrive», «Je t’aime». Ça pouvait
attendre.
Imaginez devenir handicapé ou mourir à cause d’une
liste d’épicerie! Génial.
J’ai beaucoup de difficulté à comprendre la fichue
disponibilité 24/7 et le constant sentiment d’urgence qu’induisent ces engins. Toujours
«allumé», toujours connecté, toujours rivé au téléphone, toujours le multitâche...
jusqu'à l'épuisement. La vie est totalement encastrée dans un minuscule boîtier
lumineux.
- 84 % des utilisateurs affirment qu'ils seraient
incapables de passer une seule journée sans leur téléphone cellulaire - 44 % des utilisateurs dorment avec leur smartphones
allumés à côté de leur lit pour ne pas rater des alertes et des mises à jour.
Je ne conteste pas l’utilité du smartphone – il
peut aussi sauver des vies en certaines occasions – je conteste la dépendance
qui semble priver certaines personnes de tout discernement.
Je vois encore des gens qui regardent leurs mains en conduisant et
louvoient sur la route. Ça me fait peur, alors je me tasse et les
laisse dépasser. Dommage qu’il faille des lois (et des agents pour en
surveiller le respect) à cause de l’immaturité de certains conducteurs.
Un coroner
veut criminaliser le cellulaire au volant Par Louis-Samuel Perron, La Presse 22 août 2016
Extraits
Saisie du
téléphone, brouillage des ondes, amende élevée : un coroner recommande de
durcir la répression contre le cellulaire au volant afin de «contrer ce
fléau». À l'instar de la conduite en état d'ébriété, une infraction distincte
devrait même être ajoutée au Code criminel, préconise-t-il dans un récent
rapport sur la mort d'un jeune camionneur distrait par son téléphone.
Dans son rapport de quatre pages, le coroner
dénonce vigoureusement le fait que de nombreux conducteurs utilisent leur
téléphone en conduisant même s'ils sont bien conscients des risques qu'ils
courent. «Si les gens sont dépendants de
leur cellulaire au point de risquer leur vie et leur intégrité ainsi que celles
des autres usagers de la route ou des piétons, c'est parce que leur cellulaire
est une extension de leur quotidien», constate-t-il. Il déplore le fait qu'année après année,
plus de 60 000 constats d'infraction liés à l'usage du cellulaire au volant
sont donnés au Québec, malgré les campagnes de sensibilisation et les amendes
sévères. «La répression semble être
l'outil qui va devoir être utilisé pour contrer ce fléau qu'est l'usage du
cellulaire au volant [...]. Parfois, l'outil répression est le seul disponible
et le prix à payer pour une meilleure protection de la vie humaine »,
écrit-il.
Le Code de la sécurité routière du Québec interdit
depuis le 1er avril 2008 l'utilisation d'un téléphone cellulaire en conduisant.
Il est illégal de tenir un téléphone en main, peu importe s'il est utilisé pour
faire un appel, envoyer un message texte ou aller sur les réseaux sociaux. L'amende
prévue varie de 80 $ à 100 $. Depuis avril 2015, les fautifs sont sanctionnés
de quatre points d'inaptitude, contre trois points auparavant. Après les excès
de vitesse et le non-respect d'un arrêt, le cellulaire au volant était
l'infraction la plus fréquente en 2014, davantage que le non-port de la ceinture
de sécurité. Selon la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ),
l'utilisation d'un cellulaire au volant «augmente considérablement le risque
d'accident».
Il faut
criminaliser le cellulaire au volant plaide un géant du camionnage Par Yvon Laprade, La Presse, 24 août 2016
Extraits
Un premier géant de l'industrie du camionnage
appuie le plaidoyer du coroner Michel Ferland en faveur de la criminalisation
du cellulaire au volant.
«Le temps
presse de passer à l'action, non seulement pour les automobilistes, mais aussi
pour les chauffeurs de camion», tonne Claude Robert, président du conseil
du Groupe Robert, un des chefs de file de l'industrie. Il se dit d'accord avec
les conclusions du coroner Ferland, qui recommande de durcir la répression
contre le cellulaire au volant afin de «contrer ce fléau», comme l'a rapporté La Presse lundi.
Le
ministre des Transports Jacques Daoust prétend qu’il ignorait ce que faisait
son chef de cabinet de l’époque (2014) Pierre Ouellet (affaire Rona). Tiens
donc, un autre!
Les élus
sont-ils tous aveugles ou atteints d’Alzheimer?
Ont-ils
des trous de mémoire ou des trous de conscience?
Autre
possibilité : soit les lobbyistes leur braquent un pistolet sur la tempe,
soit ils leur offrent de substantielles récompenses pour obtenir ce qu’ils
veulent (1).
C’est révoltant
d’être gouverné par des incompétents et/ou des proxénètes. Mes
petites cellules grises dansent la claquette ... d’indignation!
Ou
ouvrage à lire absolument, vu l'état des lieux :
Survivre à l'offensive des riches Roméo Bouchard | Résilience | 200 pages
Résumé de l’éditeur
À l’aube
de ses 80 ans, Roméo Bouchard livre ici un testament politique clair et
magistral sur la crise écologique et la crise de civilisation qu’elle entraîne,
au Québec comme partout ailleurs dans le monde. La démocratie, les services publics, la
solidarité sociale, le français, les médias, les régions éloignées,
l’agriculture, le climat, l’environnement : tout est en péril… sauf le pouvoir des riches qui tirent les
ficelles, ramassent les dividendes et semblent bien déterminés à siphonner le
sang de cette planète jusqu’à la dernière goutte. Pour cette oligarchie, tout
se déroule en effet comme prévu : le peuple, pris au piège de la consommation,
est réduit à une sorte d’esclavage par le travail et l’endettement. Comment survivre
à cette offensive des riches? Comment s’affranchir du joug de la croissance
économique illimitée qui menace les équilibres naturels indispensables à la
survie de l’espèce humaine sur Terre? Pour ce militant de longue date, il faut
avant tout restaurer la démocratie et la souveraineté du peuple par l’exercice
d’une assemblée constituante. À la lumière d’une vie d’engagement social
et politique, Roméo Bouchard débroussaille les chemins de la résilience
collective pour l’avenir de la planète, notre seule maison commune.
«On a besoin de venir en campagne pour se
régénérer à tous les points de vue et il faut la rendre belle, il faut
l'équiper, l'outiller, l'aménager au lieu de désertifier, de la raser et de
l'asphalter. Aménager pour retrouver un plaisir de vivre quelque part. Le but
de la vie c'est pas rien que de faire de l'argent.» ~ Roméo
Bouchard
[...] Roméo
Bouchard [a lancé] un nouvel essai en forme de cri du coeur et de cri d’alarme
: Survivre à l’offensive des riches
(Écosociété).
Roméo
Bouchard s’indigne depuis les années 60. Il l’a fait contre l’appauvrissement
de la langue française, contre le mépris des régions par le pouvoir
centralisant de la capitale nationale, contre l’exploitation polluante des
ressources naturelles, contre l’individualisme crasse de ses contemporains,
contre l’obsolescence programmée, contre une démocratie dénaturée, altérée par
une surexposition du «je» dans la sphère publique – un affront au nous étrangement accepté – et par
l’indolence des citoyens devant les magouilles de leurs élus. Et à l’aube de
ses 80 ans, Roméo Bouchard s’indigne toujours, en déjouant par le fait même les
préjugés tenaces sur les vieux : non, l’esprit combatif ne disparaît pas
fatalement avec l’âge! «Nos
démocraties représentatives sont devenues des ploutocraties contrôlées par une
aristocratie bancaire et industrielle. Le libre-échange nous asservit, le
pétrole nous tient en otage, la planète étouffe, le Québec nous échappe, le
français fout le camp, les régions se vident, les Premières Nations crient au
secours, l’agriculture nous empoissonne, les médias nous lavent le cerveau»,
dit-il en appelant à une prise de conscience collective du «péril et de notre
servitude», tout comme à la construction d’une économie verte et à la
restauration de nos démocraties... Un testament qui, certes, peut renforcer
des convictions, troubler des indolences ou encore indigner, exaspérer par les
marottes persistantes qu’il contient, provenant de ce vieux au coeur jeune dont
l’espèce, malgré tout, mériterait de se répandre un peu plus sur les bancs des
Chambres hautes comme basses de toutes les nations. À condition bien sûr qu’un
rapide programme de clonage soit désormais mis en place...
~ Fabien Deglise (Le vieux, Le Devoir, 11
avril 2016)
(1) L’exploration/exploitation
pétrolière illustre parfaitement la dépossession
tranquille. Par exemple, les permis accordés par le gouvernement (lui-même
investisseur) permettent non seulement aux industriels de s’approprier le
sous-sol des réserves fauniques et des parcs nationaux, mais également celui des
propriétés privées pour forer/exploiter (si ça sent le pétrole). Remarquez qu’il
y a des propriétaires qui vendent leurs terres pour un plat de lentilles parce
qu’ils ne reçoivent pas suffisamment d’aide du gouvernement – que voulez-vous, les priorités sont ailleurs.
Voyez la
carte interactive du Québec toxique – L’héritage empoisonné laissé par 160 ans d’industrialisation au Québec est
difficile à mesurer précisément: les données gouvernementales de base sont un
fouillis. Mais une chose est claire : les friches toxiques sont partout, et
surtout en plein cœur des villes, à un jet de pierre des quartiers résidentiels.
Dossier d’Hugo Joncas, Les Affaires :
http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/immobilier/terrains-contamines-la-carte-du-quebec-toxique/565793
Les réserves fauniques ouvertes à
l’exploration pétrolière Quatre réserves sont d’ailleurs visées par
des permis d’exploration
Par Alexandre Shields Le
Devoir, 18 août 2016
Photo :
Alexandre Shields, Le Devoir. La réserve des Chic-Chocs, située aux abords du
parc national de la Gaspésie, est visée par des permis. Sur son site Web, la
SEPAQ vante un «lieu de prédilection remarquable pour la faune».
Même si
elles constituent des territoires naturels d’une grande richesse fréquentés par
les amants de la nature, les réserves fauniques du Québec peuvent être ciblées
librement par les compagnies pétrolières. Pas moins de quatre d’entre elles
sont d’ailleurs couvertes par des permis d’exploration, a constaté Le Devoir.
Le gouvernement Couillard n’entend pas révoquer ces permis. Sans tambour ni trompette, les entreprises
qui lorgnent le potentiel en énergies fossiles du sous-sol québécois ont pu
mettre la main sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés de permis d’exploration
au cours de la dernière décennie. La mise à jour de la carte produite par le
ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles permet d’ailleurs de
constater que ces entreprises ont même ciblé le territoire de quatre «réserves
fauniques». Celles-ci relèvent de la responsabilité de la Société des
établissements de plein air du Québec (SEPAQ), une Société d’État chargée de la
gestion et de la conservation de ces territoires. Ces réserves ont toutes été créées dans la
foulée de l’abolition des clubs privés, qui ont longtemps eu le contrôle sur
des éléments majeurs du territoire naturel du Québec. Sur son site Web, la
SEPAQ évoque d’ailleurs une «démocratisation» de l’accès au territoire en
parlant de la création des réserves fauniques. Or, deux réserves de la Gaspésie
totalisant 2400 km2 sont aujourd’hui entièrement couvertes par des
permis d’exploration détenus par des entreprises privées. C’est le cas de la
réserve des Chic-Chocs, un territoire situé aux limites du parc national de la
Gaspésie. Une partie de la réserve est même enclavée dans le parc. «Cette
situation géographique, à la périphérie d’un territoire protégé, en fait un
lieu de prédilection remarquable pour la faune et pour la beauté de ses
paysages», souligne d’ailleurs la SEPAQ dans sa description de cette réserve. Celle-ci a été créée en 1949, notamment
pour protéger «un territoire exceptionnel pour la faune». L’entreprise
Pétrolia, dont le gouvernement du Québec est le «premier actionnaire», détient
aujourd’hui des permis d’exploration qui couvrent une bonne partie de cette
région. D’autres permis qui empiètent sur le territoire sont détenus par Junex,
dont Québec est le troisième actionnaire.
«Paysages époustouflants»
À l’ouest
du parc national de la Gaspésie,les
1275 km2 de la réserve faunique de Matane sont entièrement couverts
par des permis d’exploration contrôlés respectivement par Pétrolia et par
Marzcorp Oil Gas. Dans ce cas, la SEPAQ évoque «une suite de paysages
époustouflants», mais aussi des «panoramas incomparables» dans la promotion
qu’elle fait de cette réserve. Comme pour les autres territoires de ce type au
Québec, il est possible d’y pratiquer la pêche, la chasse, mais aussi la
randonnée, l’observation de la faune, différentes activités de plein air et le
camping. Dans le Bas-Saint-Laurent, le sous-sol de la
réserve de Rimouski est lui aussi convoité, puisque des permis d’exploration
ont été acquis en2006,puis en2009.Ils sont
aujourd’huidétenus parde petites entreprises actives dans la
recherche de pétrole, soitOlitraetRessources et Énergie Squatex. On retrouve enfin une quatrième réserve
faunique, soit celle dePortneuf,
située au nord-ouest de Québec.Ce
territoire comptant pas moins de 375 lacsest couvert en partie partrois
permis d’exploration acquis en 2012 parune
entreprise méconnue,NJ Exploration. Dans le cas de cette réserve, située à une
heure de voiture de Québec, la SEPAQ souligne qu’«un séjour en famille ou entre
amis» constitue «une expérience mémorable». «Que ce soit pour pêcher, chasser,
skier, glisser, patiner ou simplement pour vous détendre en formule
villégiature, c’est un rêve très accessible et facilement réalisable», ajoute
la société d’État chargée de faire la promotion des réserves fauniques de la
province.
Exploitation autorisée
Interpellée
par Le Devoir mercredi, la SEPAQ a simplement reconnu que le statut accordé aux
réserves fauniques «n’exclut pas d’autres types d’activités». Même son de cloche du côté du cabinet de
Laurent Lessard, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs. «Contrairement
au réseau de parcs nationaux, il est possible d’exploiter des ressources
naturelles dans les réserves fauniques du Québec. À titre d’exemple, des coupes
forestières sont autorisées annuellement dans certains secteurs de réserves
fauniques», a répondu par écrit son attaché de presse, Mathieu Gaudreault. Ce dernier a également précisé que la
délivrance des permis d’exploration relève du ministère de l’Énergie et des
Ressources naturelles. Mais en cas de projet pétrolier, le ministère des Forêts,
de la Faune et des Parcs «est consulté et peut mentionner ses préoccupations
quant à la conservation et à la mise en valeur de la faune». «En somme, lorsque les processus
écologiques, la protection des habitats fauniques réglementés et le maintien de
la qualité de l’expérience en réserves fauniques sont préservés, l’exploration
peut être considérée comme compatible avec la mission de protection», a
également fait valoir M. Gaudreault. Est-ce que le gouvernement entend révoquer
les permis d’exploration en vigueur dans les réserves fauniques? «Actuellement, le ministre des Forêts, de la Faune et des
Parcs n’entend pas demander la révocation des permis d’exploitation», a
répondu le cabinet du ministre Lessard. Alice de Swarte, chargée de projets en
conservation à la Société pour la nature et les parcs (SNAP), a pour sa part
déploré «la préséance des usages industriels sur tous les autres usages du
territoire». Une situation selon elle illustrée par les permis d’exploration
pétrolière et gazière en vigueur au Québec. Ces permis bloquent aussi la création
d’aires protégées au Bas-Saint-Laurent, selon ce qui se dégage d’un rapport
publié plus tôt cette année par la SNAP. Pas moins de six des sept territoires
ciblés pour devenir de telles zones de conservation se trouvent dans des zones
sous permis d’exploration. Pour Nature Québec, l’existence de permis
d’exploration aux limites de plusieurs parcs nationaux pose aussi des problèmes
de conservation, alors que c’est justement la mission des parcs nationaux. Ces
permis rendent également impossible l’agrandissement du territoire protégé.
Peut-être pas. Nous avons
été éduqués dans un système de récompenses / punitions. Si nous faisions ce que
nos parents ou nos enseignants demandaient, nous étions récompensés; dans le
cas contraire, nous étions punis. Or leur notion de «bien» découlait de leurs
propres croyances, ce qui ne signifiait pas que c’était nécessairement bon pour nous,
les autres et la société en général... De sorte que nous faisions les choses non
pas par choix ou parce qu’elles avaient du bon sens, mais pour obtenir une
récompense. Le même principe s’appliquait à la religion, au travail, etc.
«Je ne
veux pas penser aux prédateurs de ce monde. Je sais qu'ils existent, mais je
préfère me concentrer sur le meilleur de la nature humaine : la compassion, la
générosité, la volonté de venir en aide à ceux qui en ont besoin. Ce sentiment
peut sembler absurde, étant donné notre ration quotidienne de nouvelles
racontant des histoires de vols, voies de fait, viols, meurtres et autres perfidies.
Je sais qu'il y aura toujours des gens disposés à profiter des gens vulnérables
: jeunes enfants, vieillards et innocents de tous âges. Je le sais de par ma
longue expérience. Les cyniques doivent me trouver idiote, mais je m’accroche
au bien, travaillant dans la mesure du possible à écarter les malveillants de ceux
dont ils tirent profit.»(Prologue, T is for Trespass, Sue Grafton; Berkley Books, 2007)
Photo : Julia Schiller, Shadows Women
Nous ne naissons pas égoïstes Friederike Habermann * [Extraits]
Une femme
est en train d’écrire une lettre et son stylo tombe par terre. Elle se penche pour
le ramasser, mais n’arrive pas à l'atteindre. Un petit garçon se rend compte
qu'il peut l'aider. Il s’approche, le ramasse et le remet à la femme. Il s’agit d’une expérience réalisée avec des
enfants d’une vingtaine de mois. Dans la première phase de l'expérience, presque tous les
enfants étaient heureux d'aider les adultes qui laissaient tomber des objets et semblaient
incapables de les ramasser. Puis, les enfants furent répartis au hasard en
trois groupes. Dans le premier groupe, l'adulte ne répond pas à l'enfant; dans
le deuxième, l'adulte fait l'éloge de l'enfant; et dans le troisième, l’adulte
récompense l'enfant avec un jouet. Résultat : les enfants des deux premiers
groupes continuaient tout bonnement d'aider, alors que la plupart des enfants du
troisième groupe aidaient à condition d'être récompensés (Tomasello Warneken /2008). Le livre du philosophe Richard David Precht,
“The Art of Not Being an Egoist”,
inclut un chapitre intitulé “What
Money Does to Morals”. «C'est
une scène touchante», dit-il au début, se référant à une expérience très
similaire réalisée avec des enfants quatorze mois qui aident des adultes à
ouvrir la porte d'un placard (Precht 2010 : 314ff). Ces expériences en
anthropologie évolutionniste menées à l'Institut Max Planck de Leipzig en
Allemagne, peuvent être consultées sur Internet. Les scènes avec le troisième
groupe d'enfants ne sont pas en ligne, et honnêtement, je ne tiens pas à les
voir; ça m’attristerait. Precht parle de «l'étrange pouvoir de
l'argent, qui détruit le sens de nos qualités individuelles, de ce qui est rare
et éphémère, du moment, de l'intimité et ainsi de suite. Là où l'argent prévaut,
tout paraît terne et dépourvu d'intérêt. La vie semble totalement objectivée – à tel
point que tout ce qui n’a pas de rapport avec l'argent devient insignifiant»
(Precht 2010 : 319). Les jeux de coopération que les
économistes ont testés auprès d'adultes contredisent aussi la perception, si
fondamentale dans leur discipline, que l'humain est d’abord un Homo oeconomicus. Au lieu de démontrer
que les gens poursuivent uniquement leurs propres intérêts, ces jeux démontrent
plutôt une tendance à être juste – mais seulement dans les deux premières phases
de l’expérience (Precht 2010 : 394f). Lorsqu'on les compare à d'autres
étudiants, ceux qui étudient en affaires et en économie sont les premiers à renoncer
à la coopération et à adopter des stratégies de dissociation; ce qui n’a rien
d'étonnant après tout, puisqu’ils passent leurs journées à étudier l'Homo oeconomicus. Nous faisons tous partie d’une plus grande
expérience de ce genre : l'économie monétaire moderne. Celle-ci est également
fondée sur l’Homo oeconomicus, décrit dans le dictionnaire Duden de mots
étrangers (2005) comme «une personne exclusivement guidée par des
considérations d'opportunisme économique». ... Dans son livre Homo Oeconomicus, l’économiste
Gebhard Kirchgässner défend cette théorie en disant que ce n’est pas parce le
but n’est pas «désintéressé et raisonnable» comme dans la parabole du
Samaritain, qu’il est pour autant «détestable». ... La théorie économique
moderne «propose une image réaliste de l'humanité et … ne prétend pas que les
gens puissent devenir ‘meilleurs’ dépendant des circonstances» (2000 : 27).
Precht arrive à une conclusion différente : «L’évaluation pure et dure de l’utilitarisme,
la cruauté et la cupidité, ne sont pas les principales motivations de
l’homme, mais plutôt le résultat d’une éducation ciblée. On pourrait appeler le
processus ‘l'origine de l'égoïsme au
moyen de la sélection capitaliste’, par analogie aux célèbres travaux de
Charles Darwin» (Precht 2010 : 394). Ce que cela signifie pour la quête d'une meilleure
société est évident. À chaque fois que quelqu'un prétend qu'il ne peut y avoir
de société meilleure ni de modèle économique fondé sur autre chose que
l'intérêt personnel, parce qu’après tout «cela correspond à ce que les gens
sont», nous pouvons répondre avec les mots de Richard David Precht «nous ne
naissons pas égoïstes, on nous rend égoïstes» (Precht 2010 : 316). Selon Precht, savoir que les récompenses
matérielles gâchent le caractère altruiste des gens est profondément troublant.
Car, l'ensemble de notre système économique repose sur de tels échanges. Et si
l'économie perpétue l’éthique utilitariste par d'autres moyens, comme
l'économiste Karl Homann et d'autres le proposent – de quel genre d'éthique s’agit-il
si elle fait en sorte que des dizaines de milliers de gens meurent de faim
chaque jour? Ce sont les gens qui n'avaient pas suffisamment à offrir dans les
échanges commerciaux.»
* Friederike
Habermann (Allemagne) est une économiste, historienne et doctorante en sciences
politiques dont le travail se concentre sur l'interdépendance dans les
relations de pouvoir, les mouvements sociaux transnationaux et les stratégies
de subsistance alternatives.
Un
excellent ouvrage, facile à comprendre (notamment pour les nuls de ma catégorie).
Les passagers clandestins Métaphores
et trompe-l’œil de l’économie Ianik Marcil * Éditions
Somme toute (2016)
Résumé de l’éditeur : Le
discours économique et politique contemporain est truffé de métaphores et de
trompe-l’œil masquant la réalité et la complexité des phénomènes sociaux. On
dira par exemple que le marché est déçu d’une annonce politique, ce qui
n’explique d’aucune manière les mécanismes et les rapports de pouvoir
sous-jacents à la dynamique de la finance internationale. À force de répéter ce
genre de métaphore, on en vient à nous faire croire que le marché possède une
vie propre et autonome. Nous croyons alors que les phénomènes économiques sont
hors de notre contrôle, à l’instar des dieux ou de la météo. Ces métaphores et trompe-l’œil sont les
passagers clandestins du discours économique : ils tirent profit d’une
apparence de vérité sans payer leur dû de réflexion et d’explication de la
réalité. Nous devons nous objecter à ces stratégies rhétoriques car elles laissent
croire qu’un autre monde n’est pas possible. Ce livre propose la déconstruction
de ces métaphores et trompe-l’œil, première étape nécessaire à la
réappropriation du langage et à la construction d’un nouveau discours
économique.
~~~ «L’Agence
France-Presse titrait ainsi un article : «Le pétrole souffre dans un marché
inquiet pour l’économie mondiale». Le «pétrole souffre» et le «marché est
inquiet» – deux métaphores d’apparence anodine, mais pourtant insidieuses. ...
Si le marché est «inquiet», quoi faire d’autre qu’une prière ou faire brûler de
l’encens pour le calmer?» (Ianik Marcil)
~~~ Extraits
de l’Avant-propos, p. 7 / 9
[...] Ces
stratégies rhétoriques appartiennent à trois familles principales : les
pittoresques, les morales et les technoscientifiques. Les premières empruntent
généralement à l’imaginaire naturel; on dira, par exemple, que les marchés boursiers
traversent une zone de turbulence. Les deuxièmes dorent les pilules amères que
les politiciens et autres détenteurs de pouvoir cherchent à faire avaler à la
population en faisant appel au sens du devoir du contribuable pour qu’il fasse
sa juste
part – en l’occurrence, accepter des réductions de
services publics, des gels de salaires ou des hausses de taxes et d’impôt.
Enfin, le discours économique, notamment dans les médias, recourt souvent à un
jargon pseudo-technique que la vaste majorité de la population ne comprend pas; qui, à part les économistes patentés, comprend une telle phrase: «les gaz à
effet de serre produisent des externalités négatives qu’on peut
diminuer par un arrangement institutionnel de mise aux enchères de droits de
polluer»? Dans tous les cas, ces métaphores et
trompe-l’œil excluent la plupart d’entre nous du débat et servent à conserver
le statu quo, nous empêchant de considérer un monde différent de celui que nous
connaissons. Comment contrer le jargon de l’économiste de service à la
télévision, quand nous ne possédons pas le vocabulaire qu’il utilise? Comment
s’opposer à une injonction morale, surtout si elle occulte en trompe-l’œil ses
conséquences effectives, sans passer pour quelqu’un qui est contre la vertu?
Quoi faire lorsque nous traversons une zone de turbulence en avion, outre
serrer notre ceinture et nos dents? Nous ne pouvons rien changer à cette
fatalité de la nature, pas plus qu’à celles des humeurs du marché. Autant
pester contre la pluie, en espérant qu’elle cesse de tomber. Il est
pratiquement impossible de s’opposer aux métaphores naturalisantes, aux
trompe-l’œil moraux ou au langage technique que nous ne maîtrisons pas. [...] Car ce qu’on nomme par ces
métaphores, ce sont des phénomènes et des institutions humaines,
historiquement, socialement et culturellement construits. [...] Les sciences économiques jouissent d’un
prestige plus grand qu’aucune autre science sociale. ... Mes confrères et consœurs
économistes sont de toutes les tribunes, de tous les bulletins de nouvelles et
on leur dédie même des émissions de télévision complètes. C’est sans compter
qu’elles et qu’ils occupent des postes d’influence dans toutes les institutions
politiques les plus importantes sur la planète. Le pouvoir des idées des
économistes sur les décisions politiques n’a aucun équivalent. En dénoncer les
raccourcis intellectuels et le travestissement de leurs origines, c’est faire le
premier pas pour s’en libérer et reconstruire un discours qui nous appartienne.
Extraits
du chapitre Chacun pour soi, tous contre
les autres, p. 87 / 94
[...] Agréger
les préférences, les contraintes et les décisions de millions d’individus
nécessite que leur psychologie fonctionne uniformément. Leur comportement étant
agrégé, il correspond à une moyenne artificielle. Pour
simplifier, on doit poser l’hypothèse que les cerveaux de tous les agents
économiques obéissent aux mêmes impératifs, ceux de la maximisation du
bien-être sans contrainte, exposés par J.S. Mill : accumuler de la
richesse en choisissant les meilleurs moyens pour y parvenir. Or, les
comportements humains sont beaucoup plus complexes et, surtout, leurs
motivations sont variées. La nécessité, voire le devoir moral, d’optimiser son
travail, de le faire fructifier participant d’un principe naturel et divin, est
historiquement contingent. L’homo oeconomicus de Mill et Ricardo
suppose que l’appât du gain est constitutif de la nature humaine, laquelle
serait universelle. Cette généralisation a envahi tout le discours politique et
économique depuis l’ère Thatcher-Reagan, au moins. Money talks, dit-on. Les incitatifs financiers seraient les seuls
permettant d’influencer les comportements individuels. Exit la culture, les
institutions et les visions du monde différenciées. Pourtant, dans nombre de sociétés et
communautés, on valorise d’autres idéaux que l’enrichissement et le calcul
égoïste. [...] L’homo
oeconomicus et sa rationalité utilitariste ne sont pas universels.
Cependant, dans le discours politique, on le tient pour universellement acquis.
[...] L’idéologie néolibérale a encensé cet être
égoïste, sans le nommer, en oubliant que l’individualisme ne se confond pas
avec l’individualité. La liberté profonde dont tous les humains bénéficient ne
peut se réaliser qu’en présence d’institutions politiques qui la garantissent. ...
Jean-Marc Piotte affirme que l’individualisme «est la principale maladie
de l’homme moderne qui ne songe qu’à soi ou à ses proches, s’affranchissant de
tout devoir de solidarité envers la société et l’humanité. L’individualiste
poursuit ses intérêts privés, dissociés du bien public» (Démocratie des urnes et démocratie de la
rue : Regard sur la société et la politique; Montréal, Québec,
Amérique, 2013, p.23). Le lien social se construit grâce à la solidarité de
tous et de toutes envers les autres, comme le souligne le philosophe Christian
Nadeau, laquelle solidarité ne peut en aucun cas évacuer l’individualité, car
le projet politique de la modernité «respecte les individualités, et même
leur accorde une valeur de premier ordre, puisque l’interdépendance présuppose
une différenciation» (Liberté,
égalité, solidarité : Refonder la démocratie et la justice sociale;
Montréal, Boréal, 2013, p. 51).
* Ianik
Marcil est économiste indépendant spécialisé en innovation, justice sociale et
économie des arts et de la culture.