7 août 2012

Le Pactole du Plan Nord

Publié le 30 mai 2011 - où en sommes-nous en ce 7 août 2012?
Que choisirons-nous?  

La légende du roi Midas

«Selon Ovide, un jour, des paysans phrygiens trouvèrent un vieillard obèse, couronné de roses et ivre mort. Ils le conduisirent à Midas, leur souverain, qui reconnaît dans le vieillard, Silène, le compagnon et le précepteur de Dionysos. En son honneur, Midas offrit une joyeuse bacchanale, puis le roi conduisit son hôte auprès de Dionysos. 
      Heureux de retrouver son ami, le dieu invita Midas à formuler un vœu. S’adressant à Dionysos, Midas lui dit alors : «Fais que tout ce que je toucherai se transforme en or.» Dionysos accéda au désir du roi. 
      Impatient, Midas voulut éprouver son pouvoir et arracha une branche à un chêne; aussitôt, elle se mua en or. Il prit une pierre; elle se transforma en pépite. Il en fut de même d’une motte de terre, d’un épi, d’une pomme, de la porte du palais, et de l’eau quand Midas voulut se laver les mains. L’infortuné éprouva une désagréable surprise lorsqu’il se mit à table et que la nourriture se changea en or. Angoissé, Midas supplia Dionysos de lui pardonner et de le délivrer. Le dieu l’entendit et lui ordonna d’aller se laver dans la source du ruisseau Pactole. Midas fut ainsi débarrassé de son funeste privilège.»

La morale de l’histoire n’est pas difficile à tirer :  
L’avide veut avaler le monde entier.
Mais en définitive, il n’aura que des galettes d’asphalte à se mettre sous la dent.

Notez que je n'ai rien contre la richesse utilisée à bon escient.

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Flore arctique

Extraits d’un article de Greenpeace

«… La question forestière, [est] pratiquement absente de la couverture médiatique obnubilée par les méga chantiers miniers et hydro-électriques promis. Or ce fameux plan qui couvre pratiquement toute la forêt boréale, ouvre la porte à l’exploitation de nouveaux territoires nordiques fragiles, vierges et actuellement à l’abri des coupes. Un désastre écologique et un potentiel marasme économique qui devraient faire l’objet d’une plus grande attention de la part de tous les québécois. ()
      Raser le Nord : quand l’avidité dépasse la raison
      Alors que les derniers chiffres du Vérificateur général montre que les Québécois paieront 7171 millions de dollars en dépenses fiscales d’ici 2013 pour subventionner les chemins forestiers pour les compagnies forestières – eh oui, en plus de payer pour le reboisement et autres dépenses forestières, vous payez 90% des chemins forestiers dédiés à la coupe en forêt publique - , voilà que le gouvernement Charest veut faire pénétrer les chemins en zone jusqu’alors impensable économiquement et insensée écologiquement parlant.
      Aucune compagnie forestière n’est assez kamikaze pour investir dans des coupes à plus de 300 km de l’usine sans avoir des subventions généreuses, des crédits d’impôt abondants et autre soutien de l’État. Voilà que le Plan Nord pave la voie pour aller récolter ces forêts peu denses, peu productives, extrêmement fragiles et si lentes à se régénérer. Signe que la forêt du «Sud», mise à mal par une exploitation abusive depuis des décennies, ne suffit plus à rassasier les ardeurs de ce gouvernement avide de développement tous azimuts.»

En savoir plus :
http://www.greenpeace.org/canada/fr/Blog/plan-nord-qubec-ouvre-la-voie-un-nouveau-dsas/blog/34738
Plan Nord : page 65-70 sur la question forestière
Réaction de Greenpeace au Plan Nord
Réaction des groupes environnementaux au Plan Nord

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Frère Marie-Victorin et Léonard DE VINCI s’arracheraient les cheveux s’ils vivaient au Québec en ce moment - ou n'importe où sur la planète, à vrai dire.  

Extrait de la préface à la première édition de
FLORE LEURENTIENNE
Frère Marie-Victorin, É.C.;
Les Presses de l’Université de Montréal; réédition 1964

«Je dédie ce livre à la jeunesse nouvelle de mon pays, et particulièrement aux dix mille jeunes gens et jeunes filles qui forment la pacifique armée des Cercles des Jeunes Naturalistes. Ce sera mon humble contribution à une œuvre pressante : le retour des intelligences aux bienfaisantes réalités de la Nature, au Livre admirable et trop souvent fermé, à cette Bible qui parle le même langage que l’autre, mais où si peu d’hommes savent lire les rythmes de beauté et les paroles de vie.

Devant les spectacles affligeants d’aujourd’hui, devant le désarroi du monde, beaucoup d’esprits mûrs se demandent si nous n’avons pas fait fausse route en condamnant le cerveau de nos enfants et de nos jeunes gens à un régime exclusif de papier noirci, si la vraie culture et le véritable humanisme n’exigent pas une sorte de retour à la Terre, où les Antée que nous sommes, en reprenant contact avec la Nature qui est notre Mère, retrouveraient la force de vivre, de lutter, de battre des ailes vers des idéals rajeunis!

Au fort de cette inquiétude, nous nous retournerons vers le Passé d’où monte une voix immortelle, la voix de quelqu’un qui croyait que la science complète et l’amour parfait sont une seule et même chose, la voix de cet homme étonnant qui pouvait à la fois s’élever aux plus hautes spéculations mathématiques et rêver le Christ de la Cène.

Léonard DE VINCI parcourait un jour avec ses élèves la campagne ensoleillée de Florence. Après d’une ruine, on venait d’exhumer une admirable statue grecque, une Vénus de marbre encore mal dégagée de sa gangue terreuse. La maître s’agenouilla auprès de la déesse, sortit de sa poche un compas, un goniomètre, un rapporteur de cuivre, et, curieusement, commença à mesurer les proportions des différentes parties du corps. Ses doigts glissaient sur le marbre, vérifiaient des rapports connus de lui seul.

- Maître, dit le disciple Giovanni, comment cherchez-vous ainsi la divine proportion? Voudriez-vous réduire la beauté à la froide mathématique? Les Anciens n’ont-ils pas atteint la perfection en toutes choses, et la nôtre n’est-elle pas de les prendre pour modèles?
- Celui qui peut s’abreuver à la source, n’a que faire de boire dans un vase, fut-il d’or ou de vermeil! dit l’artiste, souriant dans sa longue barbe blanche.
- Maître! s’écria Giovanni, si vous estimez que les Anciens ne nous ont offert qu’une coupe dorée, où donc est la source?
- La Nature! Et Léonard, sourd aux protestations de son disciple, reprit son compas.

L’illustre Florentin ne faisait que rappeler la vérité enseignée par le grand Éducateur du monde à ceux qui le suivaient sur les collines de Judée et dans la plaine des Philistins… Que la jeunesse du pays laurentien écoute la voix du sublime artiste de la Cène, et qu’elle réponde à la douce invite du Christ aux hommes : Considérez le Lis des Champs!»  

3 avril 1935

Daine arctique

«… Sur ce squelette qu’est généralement une flore, nous avons voulu mettre un peu de chair et de peau, faire courir dans ce grand corps les effluves de la vie. Les espèces végétales sont situées dans un système d’antécédences temporelles et spatiales. Le cycle vital de chacune d’elles est une histoire qui se raconte, et toutes ces histoires s’enchaînent, s’engrènent, s’équilibrent dans la grande mosaïque que composent à la surface de l’exceptionnelle planète Terre, les innombrables vies végétales et animales. Enfin, les plantes ont mille points de contact avec l’homme, s’offrant à lui, l’entourant de leurs multitudes pour servir ses besoins, charmer ses yeux, peupler ses pensées : elles ont en un mot une immense valeur humaine

Citations de Marie-Victorin concernant les régions arctique et hudsonienne :

«La région arctique du Québec est restreinte à une étroite bande à l’extrême nord, bande qui s’élargit au nord-ouest de l’Ungava en un vaste triangle grossièrement équilatéral, mesurant environ 350 milles de côté. Tout ce pays est occupé par une formation végétale particulière, la toundra, où prédominent les Mousses et les Lichens, particulièrement le Lichen des Caribous. Le sol constamment gelé jusqu’à une grande profondeur, ne dégèle, sur une épaisseur d’un pied au plus, que durant une courte saison.
      Cette mince couche de sol utilisable par la végétation maintient cependant, outre les Mousses et les Lichens, une flore particulière importante, flore fortement xérophytique, dépourvue d’arbres, mais riche en types éricacés, flore en somme intéressante et parfois très belle : on sait en effet que les fleurs arctiques ont souvent une large corolle vivement colorée. Nombre d’espèces d’Hyménoptères contribuent à pollinisation des fleurs, et les Moustiques, qui jouent aussi un rôle pollinisateur en certains cas, abondent partout. L’état de congélation empêche le drainage normal du sol; il en résulte que la toundra est en réalité une immense tourbière dont l’étendue, la solitude, l’uniformité et le silence sont saisissants.»

«Vers le 55° lat. N., on commence à trouver des arbres sur le bord des lacs et des rivières. Vers le 53° les collines sont boisées, sauf sur les sommets, qui reproduisent les conditions des hautes cimes alpines. Enfin, vers le sud de la région hudsonienne, la forêt devient continue. L’Épinette noire est l’arbre dominant, et forme les neuf-dixièmes des peuplements. Même sous ces hautes latitudes, l’arbre peut atteindre un grand âge, cinq cents ans, et une taille relativement élevée, quinze à vingt mètres.

1 commentaire:

  1. Anonyme31.5.11

    Pour être "vert", il faut que le vert reste vert.
    Mot galvaudé...
    Bonne journée!

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