12 novembre 2010

Vivre libre

La liberté, quel objet de veines palabres depuis l’aube des temps. Parce que la terre est une prison dont les portes sont ouvertes, nous croyons à tort que nous sommes libres. Une illusion de plus, une illusion de moins…

«Tout est privilège concédé par l’État, votre voiture, votre maison, votre profession, bref votre vie; et ce que l’État donne, il peut le reprendre si vous n’êtes pas un contribuable docile.» (Pierre-André Paré, ex-sous-ministre au Ministère du Revenu du Québec devant une commission de l’assemblée Nationale; rapporté par Le Devoir, le 6 avril 1996)

J’avais noté cette citation car il est plutôt rare d’entendre discours aussi franc, direct et honnête sortir de la bouche d’un politicien!  

Quoiqu’il en soit, nous pouvons toujours essayer de nous libérer des limites que nous nous imposons nous-mêmes, à défaut de nous libérer des jougs sociopolitiques qui pèsent si lourdement sur nos sociétés – mais, encore une fois, il s’agit d’un miroir.

Au menu du jour :
Oser vivre libre, par JAMES FADIMAN; Stanké, Coll. Parcours, 1995.  

Avant propos
Par Josette Ghedin Stanké

Tous, nous voulons être libres d’entraves. Et parce que nous ne le sommes pas, la quête nous obsède. Pourtant, peu ou rien ne se passe. Nous troquons une vieille habitude pour une neuve, mais le fond de notre comportement demeure. Nous nous accrochons à un nouveau concept et c’est encore une fuite de l’expérience directe. Nous comptons sur le changement des autres pour améliorer notre vie, alors qu’il nous est si difficile de changer un iota de nous-mêmes. C’est parce que l’ego ne veut rien plus férocement que le statu quo. Même un connu débilitant vaut mieux que du nouveau.

Nous avons appris ce que nous savons en emmagasinant des idées, des routines. Nous avons trouvé des explications, des consolations, mais aussi des identifications. Nous sommes devenus ce que nous pensons être. Pas plus. Pas moins. Et notre imagination qui pourrait être développante s’est cognée à des idées fixes qui l’ont bornée. Nous ne savons plus risquer d’ouvrir notre esprit à des territoires étrangers. Nous demeurons là où c’est confortable. Pas parce que cela est bon pour nous, mais parce que nous avons édifié, dans notre étroite réalité, une batterie de protections et de défenses. Elles nous bloquent, bien sûr, pour aller vivre plus large. Même lorsque notre dynamique ne s’accorde plus à l’expérience actuelle, nous ne changeons rien. Nous sommes victimes de ce que nous acceptons qui nous limite. «Nous avons rencontré l’ennemi et c’est nous.»

Il suffirait pourtant de prendre un risque minime en explorant nos idées toutes faites sur ce que nous valons et pouvons accomplir, sur ce que pourrait être notre avenir si nous déployions nos capacités virtuelles. Ces certitudes que nous avons apprises peuvent être désapprises, même si elles sont en quelque sorte aussi âgées que nous. Pour les désapprendre, il faut les apprendre à nouveau. Les cerner. Les nommer. Traquer leur influence dans notre vie. Toucher l’invalidité de ces contraintes que nous nous imposons nous-mêmes. Décider de changer et agir maintenant. Il nous faut pour cela nous rendre disponibles à ce qui se passe en nous et dirige à notre insu notre existence. Suivre comment ces vieilles habitudes de comportements et d’idées freinent notre ouverture de cœur, notre créativité et notre épanouissement personnel.

On comprend alors que changer est un devoir, mais on ne le voit plus comme un danger. Cela devient une entente passée avec soi pour devenir et rester accordé à son être et à la vie en mouvement. Dès que nous consentons à nous mouvoir avec nos sentiments, avec notre esprit toujours changeant, à exprimer notre vérité du mieux que nous pouvons, à entrer dans des relations sincères, il nous vient en aide une intelligence tout à fait sage. Elle n’a que peu à voir avec le savoir étriqué que nos intellects ont accumulé. Mais nous avons à être dans l’expérience de notre propre être pour faire la différence.

Introduction
Cet ouvrage vous propose de retrouver un plus grand sentiment de liberté en apprenant à maîtriser les forces fondamentales qui façonnent votre existence.
(…)
La liberté et la réussite ne sont pas un privilège réservé à quelques initiés. C’est un droit de naissance. De nombreuses personnes se sont transformées. Mes exemples sont tirés des expériences de ceux que j’ai connus et avec lesquels j’ai travaillé durant des colloques, des sessions de relation d’aide, des cours à l’université, dans l’industrie, au gouvernement et dans les centres de développement personnel. Partout, il y a des êtres qui veulent changer et qui y parviennent. Gardez confiance.

Concept de soi et intelligence supérieure
C’est un secret bien gardé que chacun de nous a un esprit supérieur actif et fonctionnel. Le reconnaître et s’en servir donnent un immense contentement. Cet aspect de nous a une aptitude insoupçonnée à résoudre les problèmes si bien développée et si exacte que lorsque nous en prenons conscience nous nous demandons pourquoi nous n’avons pas eu une vie plus fructueuse jusque-là. Nous avons à comprendre pourquoi ce parfait outil ne nous a pas rendu les choses aussi faciles qu’il aurait dû.

Nous découvrons alors une vérité à la fois déconcertante et puissante. Malgré tous ses pouvoirs, cette partie de notre esprit si précise et si inspirée n’a ni but, ni intention, ni programme propres. Elle ne fournit aucun effort, n’est en proie à aucune inquiétude ou aucun doute. Elle ne désire par le succès et ne regrette pas l’échec.

Notre niveau de réussite est limité et déterminé par notre concept de soi conscient et inconscient. Même lorsque nous avons un grand désir de régler un problème, l’efficacité de notre solution est prédéterminée par l’opinion que nous avons sur nos propres capacités. Notre degré d’accomplissement reflète exactement nos attitudes envers nous-mêmes.

Nous n’obtenons pas ce que nous désirons, mais ce que nous pensons mériter. L’esprit est esclave du concept de soi. Si celui-ci est négatif, nous laissons délibérément passer les occasions de plaisir, de succès et d’avancement. Une personne avec un concept de soi positif saura saisir ces occasions et en tirer profit. Ce rapport évident est trop souvent nié. Il peut expliquer pourtant les changements de vie, l’avancement professionnel et les «coups de chance» qui surviennent dans les vies qui connaissent le succès.

N’ayant aucune volonté propre, les pouvoirs supérieurs de la conscience sont à la merci des structures inconscientes de nos habitudes. [Les successions d’échecs sont de brillantes solutions pour perpétuer une pauvre image de soi.]  
(…)
Quels sont les facteurs déterminants? Les réalisations qui viennent de cette force supérieure se fondent sur une intention et une orientation justes. Des ouvrages de croissance personnelle et du Nouvel Âge laissent entendre que l’intention et l’orientation sont suffisantes pour réussir. Mes propres recherches me font insister sur deux autres facteurs. Le premier, évident même si on le mentionne rarement, est que les aptitudes de base doivent être accessibles au subconscient. Ceux qui ne savent pas jouer d’un instrument de musique ne deviennent pas compositeurs, quelle que soit la pureté de leur âme ou de leurs intentions. Le second est que cette partie lucide, vive, brillante, créative et pleine de sagesse est un serviteur et non un maître. Son service nous est donné selon notre degré de conscience et pas plus que le niveau de notre concept de soi ne peut recevoir.

Nous n’allons pas plus loin que les buts que nous nous fixons et ceux-ci sont déterminés par ce que nous croyons mériter. (…) Nos vertus coexistent avec nos défauts. William James dans son ouvrage Les Variétés de l’expérience religieuse, étudia le phénomène religieux et spirituel, notamment ce qu’il décrivit comme les comportements névrotiques des saints. Il observa que ces individus pleins de bonté pouvaient parfois se comporter avec violence, stupidité, égoïsme et malhonnêteté. James chercha une explication et conclut que nous avons plusieurs moi, des divisions de l’identité. À chacune se greffe un ensemble d’habitudes. Selon lui, à moins que nous choisissions une identité à laquelle nous tenons fermement, nos comportements oscillent d’un ensemble d’habitudes à un autre, ballotés autant par les forces extérieures que par notre propre volonté. Il lui semblait que nous devions renforcer l’unité identitaire et l’affermir par des efforts conscients. La reconnaissance de l’étendue et du pouvoir du Soi supérieur est une étape vers la réalisation de nos objectifs.  

Quatrième de couverture
«Je ne pourrai jamais…» «Je ne dois pas…» Dans ces mots, nos limites sont tracées. Nous ne pouvons que ce que nous croyons pouvoir. Nous ne sommes que ce que nous pensons être. Pourquoi en est-il ainsi?
(…)
Oser vivre libre nous guide à travers les étapes à franchir pour laisser derrière nous nos clichés, nos peurs, nos habitudes, pour choisir et atteindre nos buts, que ceux-ci s’adressent à notre ouverture dans nos relations importantes, notre vie professionnelle ou notre épanouissement personnel.

JAMES FADIMAN est psychologue diplômé des universités Harvard et Stanford, et cofondateur de l’Institute of Transpersonal Psychology, Californie.

***
«Dieu n’est pas le Tout-puissant dominateur, c’est le Tout-puissant captif des libertés qu’il a créées à la cime du monde pour que le monde puisse culminer dans l’amour.»
Abbé Pierre

«L’illumination, c’est d’abord la liberté d’être le raté que l’on est.»
Alan Watts

«Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie.»
Jacques Prévert

«La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne.»
François Cavanna 

«C’est par la grâce de Dieu que nous avons ces trois précieuses choses : la liberté de parole, la liberté de penser et la prudence de n’exercer ni l’une ni l’autre.»  
Mark Twain

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