Lumière! Lumière!
Lumière emplissant le monde.
Lumière, baiser des yeux, douceur du cœur, lumière!
Ah! La lumière danse au centre de ma vie!
Les cieux s’ouvrent, le vent bondit :
Un rire a parcouru la terre.
Rabindranath Tagore
***
Toi seul doutes et crains. Toi, l’acteur du destin,
Tu frémis de la nuit et trembles au matin…
Ta plainte est un blasphème et s’achève en torture…
- Mais n’as-tu donc jamais admiré la nature,
L’amour, dans l’homme et l’astre, au fond du ciel vermeil?
N’as-tu point, échappant à ton morne sommeil,
Grisé ton cœur trop lourd de visions superbes?
Quand les baisers du vent courbent toutes les herbes.
N’as-tu jamais senti qu’une magique voix
Frissonnante d’ardeur murmurait : «Je le vois!»
Devant les soirs brodés d’étoiles et de flammes,
Devant les profondeurs encloses en les âmes,
Le mystère splendide et profond de la chair,
Devant l’aube, devant l’azur, devant l’éclair,
Oses-tu demeurer le négateur farouche
Dont la colère emplit les yeux, le front, la bouche?
(…)
- Homme tu n’es pas seul! Dans le terrestre lieu
Tu gravites suivi par le regard de Dieu.
Que tu sois sous la pourpre ou sous un toit de chaume
Réjouis-toi d’être homme. À jamais, sur l’atome,
Ton soleil resplendit prometteur de rayons,
S’élevant au-dessus des âpres tourbillons,
Sur l’oscillation lugubre de la vie,
Ton esprit connaîtra cette extase ravie
Ton esprit connaîtra cette extase ravie
Que l’idéal ajoute à l’orbe lumineux.
Plus de doutes, d’horreurs, de limites, de nœuds…
- Comment, de l’idéal, le réel est capable,
Et tout ce qui nous est caché sera palpable?
- Oui! l’Infini liera par un ordre éternel
L’engrenage moral, le rouage charnel
Aux pivots des soleils, aux spirales des formes!
- Toutes les forces sont des aveugles énormes.
Mais cette obscure mort que Dieu te donnera.
Quel éblouissement elle te jettera
Lorsqu’elle allumera, jaillissante de flammes,
La constellation formidable des Âmes.
Homme, la mort n’est point! L’ombre n’est point!
Tout est prodige!
Le tombeau cache l’aube et l’effrayant vertige,
À ton esprit calmé, porte l’apaisement.
Tout est Clarté, Lueur, Splendeur, Embrasement…
Genre humain qui m’entends, ouvre tes larges ailes!
Tente un essor vers les demeures éternelles!
Le cercueil est un nid où l’âme libre éclot.
N’accueille point la mort d’un tragique sanglot,
Du formidable appel de ta désespérance;
Le râle commencé s’achève en délivrance,
La matière croule, emportant la douleur,
L’âme s’épanouit dans toute son ampleur;
Rien n’est fait pour rester dans l’horreur des pénombres;
Et le soleil divin dore toutes les ombres.
Ne pleure points tes morts à l’abri des cyprès,
Ne crains pas le trépas car l’extase est après…
Sous l’azur éclatant où tout rêve, où tout pense,
La «Terre châtiment» monte au «Ciel récompense»,
Homme, relève-toi! Du plus faible au plus haut,
Un invisible amour flotte sur le chaos
Et liant tous les fronts aux ailes des archanges,
Fait des jets d’arc-en-ciel avec toutes les fanges…
SYMBOLE
Jeanne Laval, 1934
L’heure des révélations
L’appel des étoiles
Ce 11 novembre, en France, face aux monuments aux morts, à l’abri des cyprès, on pleure les soldats mutins et combattants de la première guerre mondiale. Paix à leurs âmes, puissent-elles toucher cet invisible amour qui flotte sur le chaos...
RépondreEffacerQuelques réflexions de Mark Twain à propos de la guerre:
RépondreEffacerAll war must be just the killing of strangers against whom you feel no personal animosity; strangers whom, in other circumstances, you would help if you found them in trouble, and who would help you if you needed it.
- "The Private History of the Campaign That Failed"
To be a patriot, one had to say, and keep on saying, "Our country, right or wrong," and urge on the little war. Have you not perceived that that phrase is an insult to the nation.
- "Glances at History," 1906
An inglorious peace is better than a dishonorable war.
- "Glances at History," 1906
Statesmen will invent cheap lies, putting blame upon the nation that is attacked, and every man will be glad of those conscience-soothing falsities, and will diligently study them, and refuse to examine any refutations of them; and thus he will by and by convince himself that the war is just, and will thank God for the better sleep he enjoys after this process of grotesque self-deception.
- "Chronicle of Young Satan"
Man is the only animal that deals in that atrocity of atrocities: War. He is the only one that gathers his brethren about him and goes forth in cold blood and calm pulse to exterminate his kind. He is the only animal that for sordid wages will march out... and help to slaughter strangers of his own species who have done him no harm and with whom he has no quarrel... And in the intervals between campaigns he washes the blood off his hands and works for "the universal brotherhood of man" --with his mouth.
- "What Is Man?"