Si l’on va du côté des
Maritimes, les Îles-de-la-Madeleine risquent un affaissement important à moyen terme – c’est quand même pas rien!
Anse-au-Plâtre,
Îles-de-la-Madeleine. De1963 à 2008, le littoral des Îles a migré, en
moyenne, de 24 centimètres par année. Dans certains secteurs, le recul a
atteint d'un à deux mètres par année. C'est une des régions du monde où on
mesure les vitesses les plus importantes de hausse du niveau de la mer.
Photo : laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières
de l'UQAR
Par malheur,
le délire capitaliste l’emportant sur la raison (le simple bon sens) on prévoit
donc augmenter le trafic maritime sur le Saint-Laurent. On vocifère, mais on
laisse faire.
L’industrie
des croisières, considérée comme un levier économique par les gouvernements,
est devenu un facteur important de pollution maritime.
Mais il y a
pire. Les cargos représentent une double menace : ils transportent des
conteneurs de marchandises, mais aussi du pétrole et des matières dangereuses.
L’on sait que plusieurs sont en mauvais états, rouillés, passés date, et que
des fuites non détectées se produisent.
Rappelons-nous du cargo Kathryn Spirit, stationné sur le lac Saint-Louis (Beauharnois)
de 2011 à 2017. On craignait qu’il chavire et déverse dans le fleuve ses deux millions de
litres d’eau contaminées par des résidus pétroliers. Des produits
dangereux avaient été répertoriés à bord du navire : amiante, biphényles
polychlorés (BPC), produits de
nettoyage, huiles, graisses, plomb, mercure, gaz carbonique comprimé, organoétains, cadmium, chrome hexavalent,
matériaux radioactifs.
11 millions $
puisés dans les fonds publics pour nettoyer les dégâts et démanteler le cargo
qui n’avait plus de propriétaire depuis 2015 : vendu à une entreprise mexicaine
qui devait le démanteler au Mexique, celle-ci a déclaré faillite. Super!
Démentèlement du Kathryn Spirit : une manoeuvre périlleuse et coûteuse.
Comment
devenir un cancre environnemental accompli
– Si tout «va
bien», la construction du terminal
portuaire de Contrecoeur sur la Rive-Sud devrait débuter en 2020.
L’administration portuaire de Montréal (APM) vise à soutenir la croissance du marché des conteneurs au Québec et dans l’est
du Canada. À terme, ce nouveau terminal
portera la capacité totale du Port pour la manutention des conteneurs à 2,1 millions de conteneurs EVP sur l’île de
Montréal.
Le nouvel espace portuaire en développement
à Contrecœur permettra de profiter des
occasions d’affaires découlant des marchés émergents, de l’Accord économique et
commercial global entre le Canada et l’Union européenne et de la Stratégie
maritime du Québec.
Une étude sur les impacts du projet
d'agrandissement, révèle qu’il entraînera des destructions importantes de
l'environnement. À terme, il y circulera jusqu'à trois navires par semaine, de
même qu'un train et 1200 camions par jour.
En plus de l'érosion des berges et de la
perte de milieux humides, l'étude conclut que les poissons, les amphibiens, les
reptiles et les mammifères seront fortement touchés. On peut lire que le projet
aura un impact d'importance «forte» sur plusieurs espèces de poissons, en
raison de la diminution de la qualité de l'eau et de la dégradation de leur
habitat par les travaux de dragage.
– Même scénario à Québec : l’Administration
portuaire de Québec (APQ) est fière d’annoncer la signature d’une entente
commerciale à long terme avec Hutchison Ports, le plus important réseau de
ports dans le monde, et le Canadien National (CN), la principale compagnie de
transport et de services de chaîne logistique en Amérique du Nord, en vue de
construire et d’exploiter le nouveau terminal de conteneurs, dans le cadre du
projet Laurentia (appelé auparavant Beauport 2020).
Grâce à cette entente, Hutchison Ports
compte maintenant dans son réseau mondial 52 ports situés dans 27 pays dont le
Royaume-Uni, l’Espagne, la Pologne, la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas, la
Belgique, l’Australie, la Chine, le Pakistan, l’Égypte, l’Argentine, le Mexique
et le Panama. Véritable force de l’industrie maritime dans le monde, Hutchison
Ports manutentionne chaque année près de 85 millions d’équivalents vingt pieds
(EVP), soit environ 11 % du trafic mondial de conteneurs. (Source : Port
Québec, le 28 mai 2019)
Fou dingue! La stupidité est la seule énergie fossile
durable (inépuisable!) qui ne disparaîtra qu’avec l’extinction de l’espèce
humaine.
Un autre clou dans le cercueil
Québec dit oui à un terminal en carburant de 150
millions à Montréal-Est
André Dubuc |
La Presse 3 juillet 2019
Les
investissements se sont faits rares à Montréal-Est dans les dernières années,
mais le vent semble vouloir tourner. Québec vient de donner son aval à la
construction d'un terminal en carburant pour avions d'une valeur de 150
millions.
Le décret du conseil des ministres
autorisant le terminal a été publié dans la Gazette officielle aujourd'hui,
mercredi.
La semaine dernière, La Presse rapportait la
volonté de la société Cryopeak d'investir des millions à Montréal-Est dans un
parc de 75 camions-citernes et remorques
pour transporter le gaz naturel liquéfié jusqu'aux clients.
Pour ce qui est du terminal de la
Corporation internationale d'avitaillement de Montréal (CIAM), organisme à but
non lucratif formé par des transporteurs nationaux et internationaux, il sera
composé d'un terminal maritime, de 8
réservoirs et d'un pipeline d'environ 7 kilomètres qui ira se brancher sur
l'oléoduc de Pipelines Trans-Nord. L'investissement à terme s'élève à 150
millions.
Le terminal servira à approvisionner les
aéroports de Toronto, d'Ottawa et de Montréal.
Le projet a fait l'objet d'une étude
environnementale menée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement.
Dans son rapport publié en juin 2018, le BAPE a reconnu la pertinence du projet
et la cohérence de sa localisation. (...)
Les travaux doivent débuter au printemps
2020 et durer 3 ans.
Moi, les
études du BAPE, euh...
«L’ennemi avance lentement, mais
sûrement. Il ronge le rocher, il monte de quelques millimètres par année, il
repousse de plus en plus les limites, il avance doucement. Il avance…
rapidement dans les faits.»
~ Gérald
Filion, Blogue économique, ICI Radio-Canada
Des îles du fleuve Saint-Laurent
rapetissent ou disparaissent
René Saint-Louis
ICI
Radio-Canada nouvelles, 2 juillet 2019
Entre Montréal et le lac Saint-Pierre,
certaines îles sont mal en point tellement elles ont été grugées par les vagues
que font les navires qui passent dans la Voie maritime du Saint-Laurent. Or,
ces îles servent de refuge à des animaux dont certains sont menacés de
disparition.
Île
Deslauriers. Photo : Jean-François Giroux, professeur au Département des
sciences biologiques à l’UQAM
C'est le cas
de l'île Deslauriers, située à quelques minutes en bateau de Varennes.
Il ajoute
que, quand l'île Deslauriers disparaîtra – et elle disparaîtra, insiste-t-il,
car elle perd plusieurs mètres de rivage chaque année –, «les gens se
retrouveront avec des problèmes parce que les oiseaux pourraient nicher sur les
toits plats en ville, comme c'est déjà le cas dans le coin de Dorval. Quand ils
sont ici sur cette île, les goélands à bec cerclé ne dérangent personne».
On y retrouve la plus grande colonie de
goélands à bec cerclé d'Amérique du Nord, soit environ 32 000 couples. Des
hérons gris et des canards y nichent aussi.
Depuis 10 ans, l'île a perdu le tiers de sa
superficie. Les oiseaux qui y nichent pourraient donc devoir trouver refuge
ailleurs. Mais où? se demande le biologiste Francis St-Pierre.
Certaines îles plus petites, comme l'île
Bellegarde un peu plus au nord, ont déjà disparu.
Sur l'île Sainte-Thérèse, une très grande
île située devant la municipalité de Varennes, des nids d'hirondelles de rivage
sont aussi menacés. Les nids sont creusés à même la falaise de terre, et cette
année, au moins trois mètres de rivage ont été emportés.
Le grand marais situé sur l'île aux Fermiers
est aussi menacé. Francis St-Pierre craint que, d'ici quelques années, le
marais se déverse dans le Saint-Laurent en raison de l'érosion des berges. Les
petits blongios, les fuligules à tête rouge et les goglus des prés qui y vivent
perdront donc leur habitat.
Article
intégral
Pour ceux et
celles qui croient encore que les activités de l’homme n’ont aucun impact sur
la nature, le climat et les désastres, le documentaire Inondations : une menace planétaire (et ce n’est pas Nostradamus
qui parle) pourrait éclairer leur lanterne.
Le
développement urbain le long des grands cours d’eau et de la mer (pour des
motifs économiques au profit des promoteurs) se retourne contre nous.
Plus de 136 métropoles côtières sont
menacées d’affaissement – Montréal est sur la liste
Principales
causes?
– Urbanisation frénétique et
continuelle malgré les menaces
– Multiplication des gratte-ciels
(toujours plus nombreux et plus hauts)
– Bétonisation des métropoles
– Constructions sur des zones
artificielles (fonds sablonneux)
– Liquéfaction des sols
– Barrages, détournements de cours
d’eau
– Pompage dans la nappe phréatique
– Disparition des mangroves
– Piscicultures
– Surpopulation urbaine
– Changements climatiques
– Et non les moindres : mégalomanie, compétition,
sociopathie, orgueil, arrogance, avidité...
À voir ou
revoir (documentaire complet, 2 :34)
Le Canada sera-t-il épargné?
Aucunement.
Réchauffement
du climat et montée des eaux
(Décembre 2015)
(Décembre 2015)
Qu'est-ce qui cause la montée des
mers?
Le
réchauffement des eaux de surface des océans provoque un phénomène que l'on
appelle la dilatation thermique. Lorsqu'elle se réchauffe, l'eau prend de
l'expansion. À cela s'ajoute la fonte des glaces continentales du Groenland et
de l'Antarctique qui se retrouvent soudainement dans les océans, alors qu'elles
reposaient auparavant sur la terre ferme. Ces phénomènes sont responsables de
la montée des mers.
Le Canada, tout comme le reste du monde, est à la croisée des chemins. Selon l'équipe de chercheurs de Climate Central, une hausse de 4 degrés veut dire que la montée des eaux submergerait, à long terme, les territoires où vivent actuellementprès de 627 millions de personnes dans le monde. Si la communauté internationale stoppe la hausse des températures de 2 degrés, ce nombre baissera à 280 millions de personnes.
La Chine, l'Inde et le Bengladesh figurent en tête de liste des pays qui seront touchés. Mais le Canada sera aussi affecté et doit se préparer à la montée des océans.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire