4 juillet 2019

Le Saint-Laurent vandalisé – suite

La circulation dans la voie maritime tue non seulement des baleines mais contribue à l’érosion des berges et à la disparition des îles. 
   Si l’on va du côté des Maritimes, les Îles-de-la-Madeleine risquent un affaissement important à moyen terme – c’est quand même pas rien!

Anse-au-Plâtre, Îles-de-la-Madeleine. De1963 à 2008, le littoral des Îles a migré, en moyenne, de 24 centimètres par année. Dans certains secteurs, le recul a atteint d'un à deux mètres par année. C'est une des régions du monde où on mesure les vitesses les plus importantes de hausse du niveau de la mer. Photo : laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l'UQAR

Par malheur, le délire capitaliste l’emportant sur la raison (le simple bon sens) on prévoit donc augmenter le trafic maritime sur le Saint-Laurent. On vocifère, mais on laisse faire.

L’industrie des croisières, considérée comme un levier économique par les gouvernements, est devenu un facteur important de pollution maritime.

Mais il y a pire. Les cargos représentent une double menace : ils transportent des conteneurs de marchandises, mais aussi du pétrole et des matières dangereuses. L’on sait que plusieurs sont en mauvais états, rouillés, passés date, et que des fuites non détectées se produisent.
   Rappelons-nous du cargo Kathryn Spirit, stationné sur le lac Saint-Louis (Beauharnois) de 2011 à 2017. On craignait qu’il chavire et déverse dans le fleuve ses deux millions de litres d’eau contaminées par des résidus pétroliers. Des produits dangereux avaient été répertoriés à bord du navire : amiante, biphényles polychlorés (BPC), produits de nettoyage, huiles, graisses, plomb, mercure, gaz carbonique comprimé, organoétains, cadmium, chrome hexavalent, matériaux radioactifs
   11 millions $ puisés dans les fonds publics pour nettoyer les dégâts et démanteler le cargo qui n’avait plus de propriétaire depuis 2015 : vendu à une entreprise mexicaine qui devait le démanteler au Mexique, celle-ci a déclaré faillite. Super!

Démentèlement du Kathryn Spirit : une manoeuvre périlleuse et coûteuse.

Comment devenir un cancre environnemental accompli

– Si tout «va bien», la construction du terminal portuaire de Contrecoeur sur la Rive-Sud devrait débuter en 2020. L’administration portuaire de Montréal (APM) vise à soutenir la croissance du marché des conteneurs au Québec et dans l’est du Canada. À terme, ce nouveau terminal  portera la capacité totale du Port pour la manutention des conteneurs à 2,1 millions de conteneurs EVP sur l’île de Montréal.
   Le nouvel espace portuaire en développement à Contrecœur permettra de profiter des occasions d’affaires découlant des marchés émergents, de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne et de la Stratégie maritime du Québec.
   Une étude sur les impacts du projet d'agrandissement, révèle qu’il entraînera des destructions importantes de l'environnement. À terme, il y circulera jusqu'à trois navires par semaine, de même qu'un train et 1200 camions par jour.
   En plus de l'érosion des berges et de la perte de milieux humides, l'étude conclut que les poissons, les amphibiens, les reptiles et les mammifères seront fortement touchés. On peut lire que le projet aura un impact d'importance «forte» sur plusieurs espèces de poissons, en raison de la diminution de la qualité de l'eau et de la dégradation de leur habitat par les travaux de dragage.

Même scénario à Québec : l’Administration portuaire de Québec (APQ) est fière d’annoncer la signature d’une entente commerciale à long terme avec Hutchison Ports, le plus important réseau de ports dans le monde, et le Canadien National (CN), la principale compagnie de transport et de services de chaîne logistique en Amérique du Nord, en vue de construire et d’exploiter le nouveau terminal de conteneurs, dans le cadre du projet Laurentia (appelé auparavant Beauport 2020).
   Grâce à cette entente, Hutchison Ports compte maintenant dans son réseau mondial 52 ports situés dans 27 pays dont le Royaume-Uni, l’Espagne, la Pologne, la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Australie, la Chine, le Pakistan, l’Égypte, l’Argentine, le Mexique et le Panama. Véritable force de l’industrie maritime dans le monde, Hutchison Ports manutentionne chaque année près de 85 millions d’équivalents vingt pieds (EVP), soit environ 11 % du trafic mondial de conteneurs. (Source : Port Québec, le 28 mai 2019)

Fou dingue!  La stupidité est la seule énergie fossile durable (inépuisable!) qui ne disparaîtra qu’avec l’extinction de l’espèce humaine.

Un autre clou dans le cercueil

Québec dit oui à un terminal en carburant de 150 millions à Montréal-Est

André Dubuc | La Presse 3 juillet 2019

Les investissements se sont faits rares à Montréal-Est dans les dernières années, mais le vent semble vouloir tourner. Québec vient de donner son aval à la construction d'un terminal en carburant pour avions d'une valeur de 150 millions.
   Le décret du conseil des ministres autorisant le terminal a été publié dans la Gazette officielle aujourd'hui, mercredi.
   La semaine dernière, La Presse rapportait la volonté de la société Cryopeak d'investir des millions à Montréal-Est dans un parc de 75 camions-citernes et remorques pour transporter le gaz naturel liquéfié jusqu'aux clients.
   Pour ce qui est du terminal de la Corporation internationale d'avitaillement de Montréal (CIAM), organisme à but non lucratif formé par des transporteurs nationaux et internationaux, il sera composé d'un terminal maritime, de 8 réservoirs et d'un pipeline d'environ 7 kilomètres qui ira se brancher sur l'oléoduc de Pipelines Trans-Nord. L'investissement à terme s'élève à 150 millions.
   Le terminal servira à approvisionner les aéroports de Toronto, d'Ottawa et de Montréal.
   Le projet a fait l'objet d'une étude environnementale menée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Dans son rapport publié en juin 2018, le BAPE a reconnu la pertinence du projet et la cohérence de sa localisation. (...)
   Les travaux doivent débuter au printemps 2020 et durer 3 ans.


Moi, les études du BAPE, euh...

«L’ennemi avance lentement, mais sûrement. Il ronge le rocher, il monte de quelques millimètres par année, il repousse de plus en plus les limites, il avance doucement. Il avance… rapidement dans les faits.»
~ Gérald Filion, Blogue économique, ICI Radio-Canada

Des îles du fleuve Saint-Laurent rapetissent ou disparaissent

René Saint-Louis
ICI Radio-Canada nouvelles, 2 juillet 2019

Entre Montréal et le lac Saint-Pierre, certaines îles sont mal en point tellement elles ont été grugées par les vagues que font les navires qui passent dans la Voie maritime du Saint-Laurent. Or, ces îles servent de refuge à des animaux dont certains sont menacés de disparition.

Île Deslauriers. Photo : Jean-François Giroux, professeur au Département des sciences biologiques à l’UQAM

C'est le cas de l'île Deslauriers, située à quelques minutes en bateau de Varennes.
Il ajoute que, quand l'île Deslauriers disparaîtra – et elle disparaîtra, insiste-t-il, car elle perd plusieurs mètres de rivage chaque année –, «les gens se retrouveront avec des problèmes parce que les oiseaux pourraient nicher sur les toits plats en ville, comme c'est déjà le cas dans le coin de Dorval. Quand ils sont ici sur cette île, les goélands à bec cerclé ne dérangent personne».
   On y retrouve la plus grande colonie de goélands à bec cerclé d'Amérique du Nord, soit environ 32 000 couples. Des hérons gris et des canards y nichent aussi.
   Depuis 10 ans, l'île a perdu le tiers de sa superficie. Les oiseaux qui y nichent pourraient donc devoir trouver refuge ailleurs. Mais où? se demande le biologiste Francis St-Pierre.
   Certaines îles plus petites, comme l'île Bellegarde un peu plus au nord, ont déjà disparu.
   Sur l'île Sainte-Thérèse, une très grande île située devant la municipalité de Varennes, des nids d'hirondelles de rivage sont aussi menacés. Les nids sont creusés à même la falaise de terre, et cette année, au moins trois mètres de rivage ont été emportés.
   Le grand marais situé sur l'île aux Fermiers est aussi menacé. Francis St-Pierre craint que, d'ici quelques années, le marais se déverse dans le Saint-Laurent en raison de l'érosion des berges. Les petits blongios, les fuligules à tête rouge et les goglus des prés qui y vivent perdront donc leur habitat.

Article intégral

Pour ceux et celles qui croient encore que les activités de l’homme n’ont aucun impact sur la nature, le climat et les désastres, le documentaire Inondations : une menace planétaire (et ce n’est pas Nostradamus qui parle) pourrait éclairer leur lanterne.

Le développement urbain le long des grands cours d’eau et de la mer (pour des motifs économiques au profit des promoteurs) se retourne contre nous. 

Plus de 136 métropoles côtières sont menacées d’affaissement – Montréal est sur la liste

Principales causes? 
– Urbanisation frénétique et continuelle malgré les menaces
– Multiplication des gratte-ciels (toujours plus nombreux et plus hauts)
– Bétonisation des métropoles
– Constructions sur des zones artificielles (fonds sablonneux)
– Liquéfaction des sols
– Barrages, détournements de cours d’eau
– Pompage dans la nappe phréatique
– Disparition des mangroves
– Piscicultures
– Surpopulation urbaine
– Changements climatiques
– Et non les moindres : mégalomanie, compétition, sociopathie, orgueil, arrogance, avidité...  

À voir ou revoir (documentaire complet, 2 :34)

Le Canada sera-t-il épargné? Aucunement.

Réchauffement du climat et montée des eaux 
(Décembre 2015)

Qu'est-ce qui cause la montée des mers?

Le réchauffement des eaux de surface des océans provoque un phénomène que l'on appelle la dilatation thermique. Lorsqu'elle se réchauffe, l'eau prend de l'expansion. À cela s'ajoute la fonte des glaces continentales du Groenland et de l'Antarctique qui se retrouvent soudainement dans les océans, alors qu'elles reposaient auparavant sur la terre ferme. Ces phénomènes sont responsables de la montée des mers. 
   Le Canada, tout comme le reste du monde, est à la croisée des chemins. Selon l'équipe de chercheurs de Climate Central, une hausse de 4 degrés veut dire que la montée des eaux submergerait, à long terme, les territoires vivent actuellementprès de 627 millions de personnes dans le monde. Si la communauté internationale stoppe la hausse des températures de 2 degrés, ce nombre baissera à 280 millions de personnes. 
   La Chine, l'Inde et le Bengladesh figurent en tête de liste des pays qui seront touchés. Mais le Canada sera aussi affecté et doit se préparer à la montée des océans.

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