30 juillet 2019

La «route de l’agrile»

L’émission de Boucar Diouf portait sur un insecte envahissant et indésirable. Notre industrie forestière, qui déboise entre autres pour le papier-cul des Américains, ne suffisait pas, il nous fallait un insecte pour donner un coup de barre à notre beau projet : zéro arbres.


La nature selon Boucar
ICI Première, 27 juillet 2019

La voracité de l’agrile du frêne est en train d'engendrer une catastrophe écologique, car elle décime les populations de cet arbre. Quel est cet insecte et comment menace-t-il tant le frêne?
   L’agrile du frêne est un coléoptère qui vient d’Asie (Chine, Corée, Mongolie). Il a été détecté une première fois à Détroit et en Ontario en 2002. Il serait cependant arrivé en Amérique du Nord bien plus tôt, vers 1990, par le transport maritime.
   Aujourd’hui, il est présent dans 35 États des États-Unis et dans 5 provinces du Canada, soit au Québec, en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
   L’agrile du frêne commence à s’accoupler une semaine après avoir atteint le stade adulte. La femelle commence à pondre des œufs deux semaines plus tard et les cache sous l’écorce. Elle pond entre 60 et 200 œufs par semaine et vit près de 4 semaines.
   «C’est un insecte coriace, qui, sur le plan biologique, est difficile à travailler dans tous les sens du terme. Ces arbres ne disparaîtront pas tous de la carte du Canada,  mais la population de frênes va tellement descendre rapidement que d’autres espèces compétitrices vont remplacer la forêt.» ~ Pierre Gingras, chroniqueur horticole

L’agrile du frêne et la lutte biologique (transcription) :

Lorsque l’on parle de millions de morts, d’armes biologiques, d’un ennemi qui gagne rapidement du terrain et dévaste tout sur son passage, qui se cache, qui creuse des tunnels et des tranchées pour mieux assiéger et couper les vivres à une population, il n’y a pas à dire, on est en guerre. Par la force du nombre, l’agrile, ce petit coléoptère, nous livre une dure bataille qu’on ne gagnera jamais sans des alliés naturels. Mais dans l’intérêt général, j’espère qu’avant de rendre les armes cet ennemi coriace qui pille les ressources de son refuge jusqu’à causer sa mort va nous donner une bonne image miroir de l’humanité. Et pour cause.
   Pris entre l’arbre tendre de la protection environnementale et l’écorce bien mince mais trop dure du développement économique, l’humain se tue aussi petit à petit à siphonner tout ce qu’il peut d’un écosystème en phase terminale. Nous sommes huit milliards à peser de notre poids collectif sur une branche qui s’approche dangereusement du point de rupture. Quand, ne réalisant pas la gravité de la situation, l’humain aura scié l’unique branche sur laquelle il pouvait s’asseoir, la chute fatale qui nous attend, on ne l’aura pas volée.

Carte de la «route de l’agrile»

Ces bibittes arrivées clandestinement (transcription) :

Bien avant que la mondialisation des cultures ne soit d’actualité, celle des bibittes se faisait discrètement à l’abri des regards. Mais là, je ne parle pas de celles que votre voisin un peu courailleux  a ramenées de son dernier voyage dans le Sud. Je ne parle pas non plus de ce qui se passe au Village olympique à des milliers de jeunes dans la fleur de l’âge qui décident de donner un autre sens à la devise «plus haut, plus loin, plus fort».
   Sur le continent américain si certaines bestioles ont été invitées et se sont installées, d’autres sont arrivées clandestinement. [...] Prenez la carpe asiatique. Les carpes asiatiques, on les a invitées, elles ne sont pas arrivées comme ça. Elles menacent maintenant le système du Saint-Laurent. Elles ont été introduites dans le Sud des États-Unis dans les années 1970 pour nettoyer les étangs d’élevage de poissons, elles mangeaient les algues et autres parasites. Depuis elles se sont retrouvées jusque dans le Mississipi, puis elles ont monté jusque dans les Grands Lacs, et elles menacent le système du Saint-Laurent. Une invasion qui a des conséquences écologiques et économiques dramatiques. Ça c’est connu. Le problème avec ces carpes, et moi je le dis souvent, le plus gros problème, c’est pas qu’elles sont voraces et énormes, c’est qu’on ne sait pas quoi faire avec ces carpes. Parce que même les Chinois ne les mangent pas. Et quand les Chinois ne mangent pas quelque chose, c’pas une bonne idée de mettre ça à ton menu, ok? (Rires) Savez-vous quoi, comme biologiste, je m’incline devant la grande capacité de la Chine  à valoriser la biomasse terrestre quand vient le temps de manger, ça il faut le saluer. [...] C’est un fait, quand l’homo sapiens commence à trouver un animal délicieux, cette proie peut aller tout de suite s’inscrire sur la liste des espèces en voie de disparition.
   L’agrile du frêne fait partie des bestioles qui sont venues clandestinement en containeurs, de la Chine. Sans prédateur naturel dans son nouveau milieu d’adoption, le coléoptère a trouvé le champ libre pour mettre en place son programme de destruction. Il a décimé des dizaines de millions de frênes et coûté des milliards en programmes de lutte et de prévention.
   Une chose surprenante, encore plus surprenante, sur cet insecte. Une recherche menée par le Département des eaux et forêts américain a démontré que la mortalité humaine était plus élevée dans les endroits où les arbres ont été décimés par ce parasite. Ça veut dire quoi ça? Cette mortalité était marquée par une augmentation des maladies cardiovasculaires et des problèmes respiratoires. On le sait, le pouvoir assassin du coléoptère s’explique entre autres à cause du rôle de premier plan que jouent les arbres dans la dépollution de l’air en milieu urbain. Là où vous avez des arbres, l’air est plus pur. Si l’agrile du frêne arrive et fait disparaître tous les frênes d’un quartier il n’y a plus rien pour tamiser l’air et donc les maladies respiratoires peuvent augmenter et par conséquent la mortalité aussi. Comme quoi, l’agrile du frêne n’a pas fait que décimer des arbres en Amérique, elle a aussi semé la mort sur son passage.

Audiofil

Carte des «routes de la soie» (Le Point.fr)

Impossible d’ignorer la similitude avec l’invasion entrepreneuriale chinoise. Leur arrogance et leur agressivité me rendent furieuse, je n’ai pas honte de le dire. Lorsqu'une espèce (incluant l’humaine) réussit à coloniser un territoire, elle devient alors une espèce invasive, et les conséquences peuvent être catastrophiques. Certaines populations humaines agissent comme des prédateurs invasifs. Quand une catégorie de prédateurs humains s’introduit soudainement dans des environnements où les populations ne connaissent pas leurs techniques de prédation, elles n’arrivent pas à s’adapter. La croissance des échanges internationaux augmente le risque de propagation des espèces humaines invasives.
   Je me souviens des autocars remplis de hordes de Chinois venus explorer les Hautes Laurentides, à Mont-Tremblant par exemple, en vue d’acquérir des propriétés et des terres. C’était au début des années 2000. Aucun savoir-vivre, aucun respect de l’environnement, et des comportements à dresser les cheveux sur la tête, notamment en matière d’hygiène. 
   À une certaine époque, allez dans le Chinatown à Montréal était un parcours de combattant. Les ordures longeaient les façades de restaurants – il ne fallait surtout pas visiter les cuisines – et les ruelles puaient le poisson en décomposition, au grand bonheur des rats et des chats errants. D’ailleurs on disait que les Chinois remplaçaient le poulet par des chats dans leurs menus. Je n’ai aucune difficulté à le croire puisqu’ils mangent leurs chiens et leurs chats dans leur pays. À un moment donné, les inspecteurs municipaux en sécurité sanitaire et alimentaire ont mis le nez dans le quartier et contribué à améliorer la salubrité des lieux. 

Festival annuel de viande de chien Yulin. Une horreur qui ne passerait pas au Canada... 


Bon, je ne mets pas tous les Chinois dans le même panier. Parmi les 1 384 688 986 d’individus (juillet 2018), il doit sûrement y en avoir quelques milliers qui ont du bon sens. On dit que la population a diminué – c’est peut-être parce qu’ils déménagent par bandes en d’autres pays oû ils pourront se reproduire à volonté...

Inconscient, sadique, cruel
Comment peut-on imaginer une chose aussi stupide?!

Des animaux piégés vivants dans des porte-clés pour le divertissement, vendus 1,50 $ en Chine

China Watch Canada | 20 juin 2019

Une étrange tendance s'est répandue en Chine, et de nombreuses personnes dans d'autres régions du monde sont horrifiées. Les défenseurs des droits des animaux sont particulièrement contrariés par le fait que les Chinois gardent des poissons, des tortues et d'autres amphibiens vivants comme souvenir sur leurs porte-clés.
   Ces breloques sont simplement de petits sacs en plastique qui contiennent juste assez d'eau pour permettre à l'animal de survivre.
   Le sac contient également une petite quantité d'oxygène cristallisé et d'autres nutriments pour garder les animaux à peine en vie. Cependant, la créature est piégée dans une minuscule prison pour le plaisir de son propriétaire.

Si tu ne peux pas différencier le bien du mal, c’est que tu manques de sensibilité et d'empathie. Ça s’apprend. Mais ce n’est probablement pas au programme scolaire chinois, pas plus que le respect des droits de la personne et de l’environnement.  

Les animaux ne survivent en fait que peu de temps dans leur petite prison, donc si le propriétaire veut que son animal survive, il doit couper le sac de plastique et le libérer.
Malheureusement, tout le monde ne se donne pas cette peine. Certaines personnes laissent simplement mourir les animaux et les jettent ensuite.
   Ces étranges souvenirs sont souvent vendus à l'extérieur des gares de train et de métro pour aussi peu que 1,50 $.


Voici un excellent article de Manon Cornellier au sujet du conflit «diplomatique» entre le Canada et la Chine. Nous n’avons pas de prisons chinoises, du moins pas encore, et la madame Meng vit dans l’une de ses deux résidences de luxe à Vancouver. Alors, pas de quoi s’énerver. Jinping n’a qu’à demander à Trump de lâcher prise sur sa demande d’extradition. Quoiqu’il soit, rien n’empêchera la Chine de poursuivre son expansion ici et ailleurs. Elle s’attaque à l’Arctique. Et aussi au Grand Nord du Québec, notamment par le biais de sa haute technologie Huawei 5G. Ce qui lui fournira une base extraordinaire d’espionnage et de surveillance; une confortable emprise sur tout le Canada. Et tandis que tout le monde s’inquiète du péril musulman, personne ne s’alarme du péril chinois qui rampe comme l’agrile du frêne sous l’écorce de l’arbre. Nous n’avons pas les yeux vis-à-vis des trous. Plus j'en apprends sur les comportements chinois, plus mon estime décroît à la vitesse 5G. 

Carte de la «route de la soie polaire»

Les limites du charme
Manon Cornellier | Le Devoir 29 juillet 2019

La filiale canadienne du géant chinois des télécommunications Huawei est sur les dents. La crise diplomatique entre la Chine et le Canada, provoquée par l’arrestation de la directrice financière Meng Wenzhou à la suite d’une demande d’extradition américaine, mine la position commerciale de l’entreprise et son image dans l’opinion publique. En plus, Ottawa tarde à se prononcer sur la participation de Huawei au développement du réseau sans fil de cinquième génération (5G) canadien.

Pour tenter de renverser la vapeur, Huawei Canada a lancé une opération charme, avec publicité, lobbying et, surtout, l’annonce lundi dernier de son soutien au déploiement, d’ici 2025, de services haute vitesse sans fil dans au moins 70 communautés nordiques, dont 50 dans le Nord-du-Québec.

Pour ces collectivités, c’est évidemment une bonne nouvelle. Dans son rapport de l’automne dernier sur la connectivité des régions rurales et éloignées, le vérificateur général soulignait qu’en 2016, seulement 39 % des Canadiens de ces régions avaient accès à l’Internet haute vitesse, soit 5,4 millions de personnes dépendantes d’un service plus lent. Le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie déplorait aussi ce fossé numérique dans ses rapports du printemps 2018 et de juin dernier.

Depuis des années, le gouvernement fédéral, le CRTC, les provinces et l’entreprise privée promettent d’y voir, mais malgré les demandes répétées de comités consultatif et parlementaire, Ottawa tarde à se doter d’une stratégie digne de ce nom. Il a des programmes, a promis des investissements, dont environ 6 milliards sur 10 ans inscrits dans le dernier budget. Il s’y fixe d’ailleurs pour cible de connecter à des services haute vitesse 95 % des ménages canadiens d’ici 2026 et 100 % d’ici 2030. Mais dans sa réponse au comité parlementaire, il ne fait pas mention d’une stratégie, préférant une approche dite englobante axée sur le marché et reposant sur des investissements privés et publics.

L’annonce de Huawei fait donc son affaire, puisqu’elle contribue à l’atteinte de ses objectifs. Elle est d’autant plus utile que le vérificateur général avait conclu que la politique du ministère de l’Innovation, des Sciences et de la Technologie était inefficace à la lumière des sommes engagées et en l’absence d’une vraie stratégie assurant une optimisation des dépenses publiques.

Mais quel est l’intérêt véritable de Huawei dans cette affaire? Est-on face à une entreprise simplement désireuse d’entrer dans les bonnes grâces des Canadiens ou à une compagnie qui exploite une faille canadienne pour faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire charmer d’un côté et, de l’autre, servir les intérêts du gouvernement chinois?

La question se pose, et Ottawa devrait être aux aguets avant de permettre à l’entreprise chinoise une position quasi monopolistique dans des communautés trop petites pour attirer la concurrence en matière de technologie sans fil. La Chine a des visées sur l’Arctique, comme le décrivait bien un reportage de Radio-Canada au printemps dernier.

Le gouvernement chinois ne s’en cache d’ailleurs pas. En janvier 2018, il a publié un livre blanc décrivant ses ambitions d’édification d’une «route de la soie polaire» qui mise sur l’ouverture des voies maritimes arctiques pour, entre autres, accéder aux ressources. Ses entrepreneurs sont déjà actifs dans l’Arctique canadien et au Groenland. Des communautés inuit ont été approchées avec des propositions d’investissements dans des infrastructures importantes.

Huawei est une entreprise chinoise, soumise à la loi chinoise. La réponse musclée de Pékin à l’arrestation en décembre dernier de Mme Meng démontre l’importance stratégique de ce fleuron industriel pour les autorités chinoises. La détention arbitraire de deux Canadiens accusés faussement d’espionnage et les représailles commerciales contre des produits agricoles d’ici ne visent qu’à forcer le Canada à refuser l’extradition de cette femme qui fait face à des accusations de fraude aux États-Unis.

Le vice-président des affaires commerciales de Huawei Canada, l’ancien conseiller conservateur Alykhan Velshi, a déploré lundi dernier le traitement réservé aux deux Canadiens incarcérés et a insisté sur l’indépendance de son entreprise. Malheureusement pour lui, ce n’est pas au Canada qu’il trouvera solution à ses problèmes; la source de ses ennuis est à Pékin et pas ailleurs.  


Ndlr : Le néodémocrate albertain Brian Topp avait déjà fait part de ses inquiétudes face au nombre d'investisseurs étrangers dans le secteur énergétique : «La seule stratégie énergétique, industrielle et commerciale du Canada c'est de ne pas en avoir et d'inviter les pays étrangers à venir se servir dans nos ressources brutes pour en profiter chez eux», écrivait-il dans une tribune publiée dans la presse en 2012, où il citait entre autres les pratiques de la Chine, des États-Unis et du Brésil.

28 juillet 2019

Damnée guerre contre la Nature

Sans y perdre son temps et son énergie, il n'est pas de combat à mener lorsque la victoire est impossible.

Existe-t-il un gouvernement mondial secret? Probablement pas, mais il y a bien des réseaux d'influence ultra puissants devant lesquels tous les gouvernements majeurs, peut-être faibles parce que démocratiquement élus, s'inclinent systématiquement.

~ Romain Guilleaumes (Carnets http://www.romain-guilleaumes.net/ )

Qui osera approuver ce projet de fou pour 2500 emplois? Ah oui, on prévoit des retombées de 70 milliards de dollars – qui iront en majeure partie dans les poches des investisseurs, puis au paradis fiscaux.

Le projet Frontier dans l'intérêt public malgré ses effets négatifs, juge la commission d'examen

Stéphanie Rousseau, ICI Alberta 25 juillet 2019

Le mégaprojet minier Frontier dans les sables bitumineux est dans l’intérêt public, malgré ses effets négatifs sur l’environnement et les communautés autochtones, selon la commission d'examen chargée d'étudier le projet.

«Même si nous estimons que le projet aura des effets négatifs importants et qu’il y aura des effets cumulatifs sur certaines composantes environnementales et communautés autochtones, nous considérons que ces effets se justifient et que le projet Frontier est dans l’intérêt public», indique un résumé de la décision de la commission d’examen conjoint formée de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et l'Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta.
   La commission justifie son évaluation environnementale par les retombées économiques et la création d'emplois liées à ce projet.
   Le rapport note que le projet «devrait créer 7000 emplois pendant la construction et jusqu’à 2500 emplois pendant la durée de vie de la mine, soit 41 ans».
   La mine devrait en outre susciter des retombées de «plus de 70 milliards de dollars» pour les trois ordres de gouvernement.

Un mégaprojet minier

Le projet de mine Frontier est proposé par l’entreprise de Colombie-Britannique Teck Resources *. Son coût est estimé à plus de 20 milliards de dollars.
   Devant produire 260 000 barils de bitume par jour, il comprend deux mines à ciel ouvert, une usine de préparation du minerai, une usine de traitement du bitume, des installations de préparation et de gestion des résidus, des aires d’élimination et de stockage des résidus, une prise d’eau fluviale, un aérodrome et un campement pour les travailleurs.

Photo : David Dodge / The Pembina Institute. Wood Buffalo National Park.

Un parc à protéger

Il sera situé à quelques kilomètres du parc national de Wood Buffalo, alors que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) évalue actuellement si le parc doit être placé sur sa liste des sites en péril.

L’organisme international a donné jusqu’en 2020 au Canada pour prouver qu’il en fait assez pour protéger ce site unique, après avoir jugé insuffisant le plan présenté par le gouvernement de Justin Trudeau.
   Dans le résumé de son rapport, la commission juge que la mine «ne devrait pas avoir d’effets mesurables sur le débit ou le niveau d’eau dans le delta des rivières de la Paix et Athabasca» et que les changements climatiques auront «des effets négatifs beaucoup plus importants sur le parc national».
   Selon la commission, «Frontier sera aussi un grand émetteur de gaz à effet de serre» et produira l'équivalent de 4 millions de tonnes de CO2 par année, mais elle n'établit aucun lien direct entre ces émissions et les changements climatiques.

Impacts environnementaux majeurs et irréversibles

Photo: Iron Mountain Daily News / Operation Migration. Whooping cranes, an endangered and federally protected species, stand nearly five feet tall and have a wingspan of about 7.5 feet. Le parc national Wood Buffalo est le dernier endroit où les grues blanches se reproduisent naturellement. Il accueille aussi un des plus grands troupeaux de bisons.

Le projet «est susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants sur les milieux humides, les forêts anciennes, la biodiversité et les espèces en périls dépendantes des milieux humides et des forêts anciennes», indique le rapport, qui précise que les lynx, les caribous des bois et la harde de bisons du lac Ronald seront touchés.
   «La commission reconnaît que le caribou des bois est en déclin dans l’ensemble de son aire de répartition», souligne le rapport, en ajoutant que «le projet a le potentiel d’apporter une contribution supplémentaire aux effets cumulatifs importants déjà existants». Pour diminuer l’impact du projet sur cette espèce menacée, la commission demande à Teck Resources de finaliser un plan d'atténuation et de surveillance.
   Le rapport révèle aussi que «le projet Frontier enlèvera tous les milieux humides de [sa] zone de développement».
   «La perte de plus de 14 000 hectares de milieux humides est un effet de grande ampleur et irréversible», ajoutant que le projet aura «des effets cumulatifs négatifs importants sur les milieux humides de la région».

Conséquences sur les peuples autochtones

Le rapport mentionne aussi que les peuples autochtones de la région perdront des terres qu'ils utilisent pour leurs activités traditionnelles et qu’il «n’est pas certain que les groupes autochtones rétabliront les activités d’usage traditionnel sur les terres remises en état après une interruption sur plusieurs générations et vu la perte de liens culturels avec ces terres».
   Le rapport note toutefois que «tous les groupes autochtones qui seraient touchés de façon importante par le projet Frontier ont signé des ententes avec Teck».
   Le gouvernement fédéral doit donner son approbation en vertu de la Loi sur les pêches et de la Loi sur la protection de la navigation.
   La ministre fédérale de l’environnement, Catherine McKenna, doit déterminer si le projet est susceptible de causer des dommages environnementaux négatifs importants, malgré les mesures d'atténuation exigées.
   Si tel est le cas, il appartiendra au cabinet fédéral de décider si ces effets sont justifiés dans les circonstances. La décision d’Ottawa doit être rendue en février.
   Les groupes environnementaux ont déjà souligné que la mine est difficile à concilier avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada.


* Teck Resources est une entreprise minière canadienne spécialisée dans l'extraction, la transformation et la distribution du plomb, du zinc et du charbon. Le 3 juillet 2009, Teck Resources a accepté une offre d'investissement de 1,74 milliard CAD de la part de la firme d'investissement chinoise China Investment Corporation.

La Chine multiplie les partenariats financiers dans tous les domaines,  sur tous les continents. Ainsi avance la «nouvelle route de la soie» de Xi Jinping, à bulldozeurs. À la lumière de ce qui suit, on suppose que Jinping résiste, pour l’instant, à envoyer des chars d’assaut à Hong Kong, à l’instar de Deng Xiaoping à Tiananmen, sans doute par crainte d’un boycottage international.
   «La méthode chinoise consiste à établir des jalons tels que des grandes réalisations tout au long des itinéraires des anciennes «routes de la soie», puis de joindre ces points d’ancrage et étendre ainsi son influence. Détail important : les traités signés avec les états prévoient que la Chine reste propriétaire des infrastructures installées dans les pays amis et peut intervenir pour les protéger en cas de problèmes. On appelle ça «l’ingérence sécuritaire» mais d’autres y verront une violation possible de la souveraineté nationale. L’objectif inavoué de Pékin est le même qu’en mer de Chine où l’Empire rouge avance ses pions sur les différents ilots revendiqués par le Vietnam, les Philippines ou Taiwan. Il s’agit d’étendre la domination économique et de «protéger» les terres conquises.
   Xi Jinping habille cette initiative d’un discours poétique et historique, celui de la main tendue et de l’amitié entre les peuples, destiné à étouffer toute contestation, rappelant qu’il y a plus de 2000 ans, «un émissaire de la dynastie des Hans chargé d’une mission de paix fut envoyé en Asie centrale, inaugurant ainsi les échanges amicaux avec ces peuples de l’ouest». Aujourd’hui, la route a bien sûr changé d’aspect. Elle est aussi maritime. Il faut pouvoir gagner l’Europe par les océans et surtout sécuriser cet itinéraire menacé par l’instabilité autour des ilots de la mer de Chine ou les risques de piraterie dans le détroit de Malacca, le golfe d’Aden ou le détroit d’Ormuz... L’empire de Xi Jinping se voit assez bien devenir le gendarme qui va sécuriser cet itinéraire. Ça n’est pas de l’expansionnisme nous dit-on à Pékin mais simplement une nécessité de protéger le commerce. Personne ne songe d’ailleurs à s’opposer aux «offres» de la Chine.
   Les chiffres de la présence chinoise dans le monde parlent d’eux-mêmes. En 1980 on comptait 250 000 Chinois installés en dehors des frontières de l’empire rouge. En 2016 ils étaient 50 millions auxquels on peut ajouter plus de 100 millions de touristes... Le devoir du régime est donc de les soutenir, de défendre leurs intérêts et leur sécurité.» (Philippe Rochot / Reportages pour mémoire)

Un exemple. En 2005, Ineos a racheté Innovene, une filiale de BP spécialisée dans les dérivés pétroliers (utilisant comme matière première les produits issus des vapocraqueurs pour synthétiser des polymères notamment). Le 1er juillet 2011, la compagnie pétrolière chinoise PetroChina et Ineos ont finalisé un partenariat dans le négoce et le raffinage en Europe. L’accord se traduit par la constitution de deux filiales communes entre PetroChina et Ineos pour l’exploitation de la raffinerie de Grangemouth en Écosse et celle de Lavéra en France. L’investissement pour l’acquisition par PetroChina s’élève à 1 015 millions de dollars.
   Les deux sites restent intégrés dans la production pétrochimique d'Ineos à la suite de la finalisation. La société-tête du groupe de PetroChina, China National Petroleum Corporation (CNPC), et Ineos rédigent un contrat de coopération stratégique pour partager l'expertise et les technologies de raffinage et pétrochimiques de leurs entreprises respectives.

Raffinerie de Grangemouth, Écosse. Photo: The ferret, Scotland

L’industrie de la fracturation hydraulique viole les droits humains

Le Permanent Peoples’ Tribunal, créé en Italie en 1979 pour défendre les droits de la personne, avait enquêté sur la fracturation hydraulique et conclu que les compagnies et les gouvernements avaient failli à leurs devoirs.
   En 2018, l’industrie de la fracturation hydraulique fut accusée de violer les droits de la personne, de menacer la santé humaine et de saccager la nature par un tribunal international. Ce tribunal a utilisé comme preuve le géant pétrochimique Ineos et a demandé au gouvernement écossais de bannir la fracturation. Dix juges de huit pays différents avaient présenté des centaines de rapports indépendants.
   «Les processus de fracturation contribuent de manière substantielle aux dommages anthropiques, y compris le changement climatique et le réchauffement de la planète, et impliquent des violations massives d'une série de droits humains fondamentaux et procéduraux et des droits de la nature.»
   Les juges ont également critiqué les gouvernements du monde entier pour leur incapacité à réglementer l'industrie et à protéger les communautés et la nature. «Ils n'ont pas réagi rapidement et efficacement aux dangers du changement climatique que représente la fracturation», ont-ils déclaré.
   L’avocate Lisa Mead, basée à Moray et directrice du groupe environnemental Earth Law Alliance a témoigné. «Nous avons rassemblé et soumis une masse de preuves démontrant les impacts négatifs sur la nature et sur la santé humaine. La fracturation et d'autres formes d'extraction non conventionnelle de pétrole et de gaz sont des activités très dangereuses et dommageables. L'homme et la nature en subissent de graves conséquences négatives, en particulier aux États-Unis, au Canada et en Australie.»
   Mead a présenté des mémoires sur la pollution climatique, les eaux usées toxiques et les risques pour l'environnement naturel. Elle a accusé l'industrie de faire de l'argent au détriment de la santé des gens et de «menacer notre avenir sur cette planète».

Fracking violates human rights, says international tribunal
Rob Edwards on June 11, 2018

Les ministres écossais appuient Ineos

En 2019, le gouvernement écossais a soutenu l’appel du géant pétrochimique de Grangemouth, Ineos, qui refusait de se soumettre aux nouvelles restrictions sévères sur la pollution sonore due au torchage.
   Les ministres ont rejeté la requête de l'Agence écossaise de protection de l'environnement (Sepa) visant à protéger la santé des personnes vivant près du terminal pétrolier et gazier de Kinneil, dans le Firth of Forth.
   Au lieu de cela, ils ont conclu que les restrictions de Sepa étaient «déraisonnables», «irrationnelles» et ne tenaient pas compte de l'impact sur l'activité de l'entreprise.
   La décision du gouvernement a été qualifiée de «terrible» et condamnée par les écologistes, Le gouvernement a tout de même admis qu'Ineos devrait «faire des efforts» pour réduire le bruit du torchage.
   Le Furet a rapporté en mai 2018 qu'Ineos essayait de bloquer la requête de Sepa visant à limiter le bruit du torchage nocturne à Kinneil à moins de 54 décibels. Ineos a acheté le terminal vieillissant de la multinationale pétrolière BP pour 186 millions de livres sterling en octobre 2017.
   Friends of the Earth Scotland a souligné que la restriction obligatoire du bruit nocturne était devenue volontaire. «C'est une décision terrible qui place les intérêts économiques d'Ineos avant la protection de la communauté locale», a déclaré un militant du groupe environnemental, Gavin Thomson. «Il est difficile de croire qu'Ineos prendra cela au sérieux alors qu'elle ne respecte même pas les limites déjà imposées par la loi.»
   Ineos a également menacé de fermer une usine de fabrication à Middlesbrough, à moins d'être autorisé à d’ajourner le respect des règles de l'Union européenne pour prévenir la pollution de l'air et de l'eau.
   Ineos est une entreprise de combustibles fossiles en expansion, dirigée par l'un des hommes les plus riches du Royaume-Uni, Jim Ratcliffe [1], qui exploite la majeure partie du réseau d'oléoducs de Grangemouth et de Forties North Sea, et a développé d'importants projets de fracturation dans le centre de l'Écosse et en Angleterre.

Scottish ministers back Ineos on noise pollution from flaring
Rob Edwards on March 27, 2019

[1] Jim Ratcliffe, le troisième homme le plus riche de Grande-Bretagne, mène une nouvelle bataille de planification pour obtenir l'autorisation de transformer un «cottage en tôle» abandonné en une maison de trois chambres à coucher pour son «gardien permanent» chargé de protéger et d'entretenir sa résidence côtière de 6 millions de livres sur la côte de Solent, dans le parc national New Forest. Il avait obtenu la permission de construire sa propre résidence côtière, Thorns Beach House, après une bataille de six ans avec les autorités de planification et les écologistes.


Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/

Le patrimoine de Ratcliffe s’élevait à 21 milliards de livres sterling en 2018. L’homme d’affaires a pris publiquement position pour le Brexit et milite pour la baisse des impôts et la déréglementation. Il a récemment décidé selon la presse de transférer son patrimoine à Monaco, la principauté étant connue pour son système fiscal avantageux pour les plus fortunés – les étrangers sont exonérés d'impôts. Il aurait aussi déménagé le siège social de son entreprise en Suisse pour des raisons fiscales. Cet exil monégasque s'accompagne selon le Sunday Times de la mise en place d'un montage d'optimisation fiscale qui devrait lui permettre, ainsi qu'à deux d'autres dirigeants, de réduire leur facture fiscale d'un montant pouvant atteindre jusqu'à 4 milliards de livres. Chiffre d’affaires annuel d’Ineos : 60 milliards de dollars, provenant de 171 sites d’exploitation dans 24 pays (février 2019). La première syllabe de son nom de famille fait image...

23 juillet 2019

C’est entre la religion et l’État qu’on doit ériger un «mur»

Le roman historique Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar est très inspirant, surtout en ces temps troublés. Néanmoins, il nous met sous le nez le fait que nous n’avons pas évolué depuis.

«... la plus haute forme de vertu, la seule que je supporte encore : la ferme détermination d'être utile.» (Mémoires d'Hadrien)

L’empereur romain Hadrien, «cet homme presque sage» fut un initiateur des temps nouveaux, et l’un des derniers libres esprits de l’Antiquité. Reconnu pour être pacifique, il rompit avec la politique expansionniste de son prédécesseur Trajan, structura administrativement l'Empire, consolida certaines frontières et réprima les révoltes de ses sujets. La pire révolte de son règne, en Judée, fut d’une violence inouïe et une catastrophe tant pour les vainqueurs que pour les vaincus.
   En 129 Hadrien fit une halte à Jérusalem afin d’établir un plan de reconstruction de la ville. Il souhaitait en faire une grande métropole selon le modèle romain habituel avec ses temples, ses marchés, ses bains publics, etc. La population juive s’indigna. Les ouvriers qui donnèrent le premier coup de pioche furent molestés par la foule. Le projet initia la dernière grande révolte juive contre Rome, dite de Bar-Kokhba, entre 132 et 135. La dégradation des relations entre les Juifs et les Romains fut intense et venimeuse. Après la défaite du zélote Simon Bar-Kokhba en 135, Jérusalem fut rasée et interdite aux Juifs. Les responsables du judaïsme se regroupèrent en Galilée. Puis, Ælia Capitolina fut rebâtie. La Judée fut jointe à la province romaine de Syrie pour former celle de Syrie-Palestine, avec deux légions à demeure, dont une séjournant à Jérusalem.

Sous la plume de Yourcenar, voici ce que raconte Hadrien sur l’aspect religieux du conflit (extrait) :
   «Les Juifs, stylés par leurs coreligionnaires de Judée, aigrissaient de leur mieux cette pâte sûre. La synagogue de Jérusalem me délégua son membre le plus vénéré : Akiba, vieillard presque nonagénaire, et qui ne savait pas le grec, avait pour mission de me décider à renoncer aux projets déjà en voie de réalisation à Jérusalem. [...] Ce fanatique ne se doutait même pas qu’on pût raisonner sur d’autres prémisses que la sienne; j’offrais à ce peuple méprisé une place parmi les autres dans la communauté romaine : Jérusalem, par la bouche d’Akiba, me signifiait sa volonté de rester jusqu’au bout la forteresse d’une race et d’un dieu isolés du genre humain. (p. 200)  
   Ce fut à cette époque que Quadratus, un évêque chrétien, m’envoya une apologie de sa foi. J’avais eu pour principe de maintenir envers cette secte la ligne de conduite strictement équitable qui avait été celle de Trajan dans ses meilleurs jours; je venais de rappeler aux gouverneurs de provinces que la protection des lois s’étend à tous les citoyens, et que les diffamateurs des chrétiens seraient punis s’ils portaient contre eux des accusations sans preuves. Mais toute tolérance accordée aux fanatiques leur fait croire immédiatement à de la sympathie pour leur cause. (p.228)  
   L’injonction qui consiste à aimer autrui comme soi-même est trop contraire à la nature humaine pour être sincèrement obéie par le vulgaire, qui n’aimera jamais que soi, et ne convient nullement au sage, qui ne s’aime pas particulièrement soi-même. (p. 229)
   Les affaires juives allaient de mal en pis. Les travaux s’achevaient à Jérusalem malgré l’opposition violente des groupements de zélotes. Un certain nombre d’erreurs furent commises, réparables en elles-mêmes, mais les fauteurs de troubles surent en profiter. [...] Les rabbins s’arrangèrent pour lire de nuit ce que le gouverneur Tinéus Rufus leur interdisait de lire de jour; cette féroce histoire, où les Perses et le Juifs rivalisaient d’atrocité, excitait jusqu’à la folie la rage nationale des Zélotes. Enfin, ce même Tinéus Rufus, homme par ailleurs fort sage, et qui n’était pas sans s’intéresser aux fables et aux traditions d’Israël, décida d’étendre à la circoncision, pratique juive, les pénalités sévères de la loi que j’avais récemment promulguée contre la castration, et qui visait surtout les sévices perpétrés sur de jeunes esclaves dans un but de lucre ou de débauche. Il espérait oblitérer ainsi l’un des signes par lesquels Israël prétend se distinguer du reste du genre humain. Je me rendis d’autant moins compte du danger de cette mesure, quand j’en reçus avis, que beaucoup de Juifs éclairés et riches qu’on rencontre à Alexandrie et à Rome ont cessé de soumettre leurs enfants à une pratique qui les rend ridicules aux bains publics et dans les gymnases, et s’arrangent pour en dissimuler sur eux-mêmes les marques. J’ignorais à quel point ces banquiers collectionneurs de vases myrrhins différaient du véritable Israël.
   Je l’ai dit : rien de tout cela n’était irréparable, mais la haine, le mépris réciproque, la rancune l’étaient. En principe, le Judaïsme a sa place parmi les religions de l’empire; en fait, Israël se refuse depuis des siècles à n’être qu’un peuple parmi les peuples, possédant un dieu parmi les dieux. [...] Aucun peuple sauf Israël, n’a l’arrogance d’enfermer la vérité tout entière dans les limites étroites d’une seule conception divine, insultant ainsi à la multiplicité du Dieu qui contient tout; aucun autre dieu n’a inspiré à ses adorateurs le mépris et la haine de ceux qui prient à de différents autels. Je n’en tenais que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs races et plusieurs cultes pourraient exister en paix; j’oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus. (p. 241/242)
   Si seize ans du règne d’un prince passionnément pacifique aboutissaient à la campagne de Palestine, les chances de paix du monde s’avéraient médiocres dans l’avenir. (p. 248) Je voyais revenir les codes farouches, les dieux implacables, le despotisme incontesté des princes barbares, le monde morcelé en états ennemis, éternellement en proie à l’insécurité.  D’autres sentinelles menacées par les flèches iraient et viendraient sur le chemin de ronde des cités futures; le jeu stupide, obscène et cruel allait continuer, et l’espèce en vieillissant y ajouterait sans doute de nouveaux raffinements d’horreur. (p. 250)  

Si les décors et l’arsenal militaire changent, les humains ne changent pas!

Un exemple – Le Festival de démolition néo-zélote 2019 :  

Israël a détruit lundi des logements appartenant à des Palestiniens qu'il juge illégaux au sud de Jérusalem, à proximité de la barrière de séparation isolant la Ville sainte de la Cisjordanie occupée, une opération condamnée par les Palestiniens, l'ONU et les Européens.


Résidents et militants ont été évacués et la presse tenue à distance pendant que les crans d'acier des pelles mécaniques dévoraient plusieurs immeubles à Sour Baher, quartier à cheval entre Jérusalem et la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
   «Je veux mourir ici», criait un homme, après avoir été évacué de force.
   Un immeuble inachevé de huit étages a également été partiellement détruit aux explosifs, ont constaté les journalistes de l'AFP.
   Les Palestiniens accusent de leur côté Israël d'utiliser la sécurité comme prétexte pour les contraindre à abandonner la zone et qualifient cette barrière constituée de barbelés, de clôtures électroniques et de murs de béton atteignant jusqu'à neuf mètres de haut de «mur de l'apartheid». (Agence France-Presse 22 juillet 2019) 

En passant, condamner ce crime inhumain n'est pas du racisme ni de l'antisémitisme. C'est clair?

Fin de la parenthèse

Les réformes économiques de l’empereur Hadrien, telles que décrites par Yourcenar, seraient aujourd’hui les bienvenues. Mais, nos hommes d’État ne s’en inspirent pas; en réalité, à moins d’être dé-lobbytomisé, aucun d’eux n’aurait le courage de les appliquer.

[Extrait]

Une partie de nos maux provient de ce que trop d’hommes sont honteusement riches, ou désespérément pauvres. Par bonheur, un équilibre tend de nos jours à s’établir entre ces deux extrêmes : les fortunes colossales d’empereurs et d’affranchis sont choses du passé; Trimalcion et Néron sont morts. Mais tout est à faire dans l’ordre d’un intelligent réagencement économique du monde. En arrivant au pouvoir, j’ai renoncé aux contributions volontaires faites par les villes à l’empereur, qui ne sont qu’un vol déguisé. [...] L’annulation complète des dettes des particuliers à l’État était une mesure plus risquée, mais nécessaire pour faire table rase après dix ans d’économie de guerre. Notre monnaie s’est dangereusement déprimée depuis un siècle : c’est pourtant au taux de nos pièces d’or que s’évalue l’éternité de Rome : à nous de leur rendre leur valeur et leur poids solidement mesurés en choses. Nos terres ne sont cultivées qu’au hasard : seuls, des districts privilégiés, l’Égypte, l’Afrique, la Toscane, et quelques autres, ont su se créer des communautés paysannes savamment exercées à la culture du blé et de la vigne. Un de mes soucis était de soutenir cette classe, d’en tirer des instructeurs pour des populations villageoises plus primitives ou plus routinières, moins habiles.  J’ai mis fin au scandale des terres laissées en jachère par des grands propriétaires peu soucieux du bien public : tout champ non cultivé depuis cinq ans appartient désormais au laboureur qui se charge d’en tirer parti. Il en va à peu près de même pour les exploitations minières. La plupart de nos riches font d’énormes dons à l’État, aux institutions publiques, au prince. Beaucoup agissent ainsi par intérêt, quelques-uns par vertu, presque tous finalement y gagnent. Mais j’aurais voulu voir leur générosité prendre d’autres formes que celle de l’ostentation dans l’aumône, leur enseigner à augmenter sagement leurs biens dans l’intérêt de la communauté, comme ils ne l’ont fait jusqu’ici que pour enrichir leurs enfants. C’est dans cet esprit que j’ai pris moi-même en main la gestion du domaine impérial : personne n’a le droit de traiter la terre comme l’avare son pot d’or.
   Nos marchands sont parfois nos meilleurs géographes, nos meilleurs astronomes, nos plus savants naturalistes. Nos banquiers comptent parmi nos plus habiles connaisseurs d’hommes. J’utilisais les compétences; je luttais de toutes mes forces contre les empiètements. L’appui donné aux armateurs a décuplé les échanges avec les nations étrangères; j’ai réussi ainsi à supplémenter à peu de frais la coûteuse flotte impériale : en ce qui concerne les importations de l’Orient et de l’Afrique, l’Italie est une île, et dépend des courtiers du blé pour sa substance depuis qu’elle n’y fournit plus elle-même; le seul moyen de parer aux dangers de cette situation est de traiter ces hommes d’affaires indispensables en fonctionnaires surveillés de près. Nos vieilles provinces sont arrivées dans ces dernières années à un état de prospérité qu’il n’est pas impossible d’augmenter encore, mais il importe que cette prospérité serve à tous, et non pas seulement à la banque d’Hérode Atticus ou au petit spéculateur qui accapare toute l’huile d’un village grec. Aucune loi n’est trop dure qui permette de réduire le nombre d’intermédiaires dont fourmillent nos villes : race obscène et ventrue, chuchotant dans toutes les tavernes, accoudée à tous les comptoirs, prête à saper toute politique qui ne l’avantage pas sur-le-champ. Une répartition judicieuse des greniers de l’État aide à enrayer l’inflation scandaleuse des prix en temps de disette, mais je comptais surtout sur l’organisation des producteurs eux-mêmes, des vignerons gaulois, des pêcheurs du Pont-Euxin dont la misérable pitance est dévorée par les importateurs de caviar et de poisson salé qui s’engraissent de leurs travaux et de leurs dangers. Un de mes plus beaux jours fut celui où je persuadai un groupe de marins de l’Archipel de s’associer en corporation, et de traiter directement avec les boutiquiers des villes. Je ne me suis jamais senti plus utilement prince. (p. 125/127)

Nous sommes aux antipodes de ce programme économique équitable avec nos représentants politiques ultracapitalistes ou ultraconservateurs ou les deux à la fois.
   Le Canada compte maintenant six provinces dont les premier-ministres sont des ultraconservateurs : Dennis King, Parti progressiste-conservateur, Île-du-Prince-Édouard; Blaine Higgs, Parti progressiste-conservateur, Nouveau-Brunswick; Doug Ford, Parti progressiste-conservateur, Ontario; Brian Pallister, Parti progressiste-conservateur, Manitoba; Scott Moe, Parti saskatchewanais, Saskatchewan; Jason Kenney, Parti conservateur uni, Alberta.
   Donc, des provinces en parfaite harmonie avec la droite chrétienne intégriste de la «Bible Belt» du sud américain – majoritairement républicaine.

Plusieurs observateurs se demandent si une guerre civile similaire à la Guerre de Sécession ne pourrait pas surgir.

Un relent de «guerre de sécession» à la canadienne

Jason Kenney projette une image de conquérant à l’ambition illimitée. Il ne se soucie pas du tout de la «crise climatique». Son plan de sauvetage économique pour l’Alberta consiste à faire de la province une vache pétrolière qui desservira le marché international – bien qu’il sache que les émissions de GES s’accroîtront dramatiquement au pays. Il semble croire que le Canada appartient à l’Alberta et que seul le pétrole peut sauver l’économie du pays. Il manque d’imagination...
   Durant sa campagne électorale, il avait promis l’ouverture d'un centre de crise (war room) à savoir que le gouvernement de l'Alberta pourrait intenter des poursuites et s’opposer aux organisations non gouvernementales et aux groupes de pression qui contestent les projets de pipelines canadiens. L’idée avait enthousiasmé, pour ne pas dire enflammé, les sociétés pétrolières et gazières et leurs dirigeants.

Les «verts» devront-ils étudier des stratégies militaires pour se défendre?

Le profil «catholique» de Jason Kenney est révélateur. Il a épousé très jeune l’idéologie de la droite chrétienne. Par exemple, alors qu’il étudiait en philosophie à l’Université de San Francisco (Californie), il publia un article où il accusait les catholiques américains d’ignorer les enseignements de l’église. L’année suivante, en 1988, il s’en prenait aux étudiantes en droit qui militaient pour le droit à l’avortement. En 1989, il organisait une pétition pour que l’université californienne soit déclarée «institution catholique» – l’archevêque refusa.
   Ce qui fait du premier-ministre albertain une voix importante pour la droite chrétienne soutenue par le Parti progressiste-conservateur [1].

Les premiers ministres divergent sur le pétrole de l'Ouest au Conseil de la fédération
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir 12 juillet 2019   

... Une mésentente nuisant à l’unité canadienne, selon le chef du gouvernement albertain, Jason Kenney.
   «Le niveau de frustration et d’aliénation qui existe en Alberta en ce moment à l’endroit d’Ottawa et de la fédération est, j’en suis persuadé, certainement à son plus haut niveau de l’histoire contemporaine de notre pays», a-t-il fait valoir, au terme de la rencontre estivale des premiers ministres provinciaux et territoriaux, jeudi après-midi. «Trop souvent, il semble que nous avons des partenaires dans la fédération, y compris à Ottawa, qui veulent nous écraser», a-t-il ajouté, aux côtés de ses homologues.
   M. Kenney reproche au Québec de barrer la route au pétrole canadien destiné à l’exportation, et ce, même s’il reçoit, bon an mal an, des milliards de dollars en paiements de péréquation provenant de l’Alberta, dont «près» de 13 milliards en 2019.

Qui écrase qui? Le jour où les Albertains n’auront plus d’eau potable à cause de la pollution qu’ils génèrent sur leur propre territoire, ils pourront supplier Dieu de leur en procurer, et si ça ne marche pas, le Québec leur en enverra par pipeline... en guise de péréquation.

Caricature : Serge Chapleau, La Presse avril 2019 

Réclamer plus de pouvoirs en environnement au détriment de l’environnement?
Alexandre Shields, Le Devoir 13 juillet 2019

Que se passerait-il si une pétrolière [Énergie Est / Trans Canada] présentait de nouveau un tel projet de pipeline? Pour le premier ministre albertain, Jason Kenney, il est évident que le gouvernement fédéral dispose de tous les leviers décisionnels pour l’imposer aux provinces récalcitrantes, dont le Québec. La récente décision de la Cour d’appel de Colombie-Britannique dans le dossier Trans Mountain semble d’ailleurs lui donner raison.
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[1] Pourquoi ériger un «mur» entre la religion et l’État?

J’ai cité les propos d’Hadrien au sujet de la révolte en Judée parce que symboliquement et physiquement Jérusalem est la pierre angulaire de l’idéologie politique de la droite chrétienne évangélique, américaine et canadienne.

Stephen Harper est un grand ami de l’état d’Israël – il l’a prouvé lors de sa visite en 2014. Il était accompagné d’une délégation de 300 personnes incluant des ministres, 30 hauts dirigeants d’entreprise, 21 rabbins, et six représentants de fédérations chrétiennes, dont la Trinity Bible Church, le groupe médiatique Crossroads Christian Communications et les Pentecostal Assemblies of Canada (membre de l'Alliance évangélique du Canada). Dans son discours devant la Knesset il a déclaré : «Le droit à l’existence d’Israël en tant qu’État juif est absolu et non négociable. Oui, je suis un sincère ami de l’État d’Israël! Oui, je suis avec vous corps et âme!» Harper profita de l’occasion pour réaffirmer la position de son gouvernement à l’encontre de l’Iran.
   Stephen Harper, est membre de l’église évangélique presbytérienne Christian & Missionary Alliance Church. Durant son mandat, les chrétiens évangéliques mènent une lutte à finir contre l'avortement et le mariage gai. Ils sont persuadés que nous vivons dans un univers décadent sous l'emprise du péché. Ils croient que la fin du monde approche et que le Canada est prédestiné à jouer un rôle de premier plan dans le retour du Christ sur terre. Ces chrétiens évangéliques ont eu un accès privilégié à Ottawa. En outre, plusieurs députés conservateurs, eux-mêmes très religieux, s'affichaient publiquement dans les manifestations de ces chrétiens born again qui tentaient d'influencer des décisions du gouvernement Harper. Qu’il s’agisse des droits des femmes, des sciences, du climat ou de l’appui inconditionnel du Canada au gouvernement d’Israël, Stephen Harper et ceux qui l’entouraient étaient à l’écoute de la droite religieuse. De nombreux critiques s’inquiétaient des conséquences de ses politiques sur les droits de la personne, les changements climatiques et la recherche scientifique au Canada – et avec raison...

Caricature : Aprilus, 30 janvier 2012. Harper Land / Armageddon  

Understanding Harper’s Evangelical Mission
Andrew Nikiforuk | The Tyee 14 Sep 2015

Signs mount that Canada’s government is beholden to a religious agenda averse to science and rational debate

[...] For starters, Christianity Today pegged Harper as “The Smartest Evangelical Politician You Never Heard Of” in 2006. Harper had a secret formula for not being likened to George W. Bush or Sarah Palin, said the magazine. It included “keeping his God talk below the media radar.” And Harper has maintained that discipline. ...
   Next comes the union made by Big Oil and right-wing evangelicals in Alberta. When the Petroleum Belt linked to the Bible Belt more than 50 years ago, the province forged a unique Republican-style political culture. In fact, Harper’s views draw upon and are part of a tradition that goes back to Ernest Manning and Sunoco president J. Howard Pew of oil sands fame. [...]


À la droite de Harper 1 de 2

À la droite de Harper 2 de 2

Si par malheur le dauphin de Harper, Andrew Scheer, prenait le pouvoir en octobre prochain (tout est possible, puisque Trump a été élu président), on pourrait s’attendre à un raz-de-marée évangélique et à une révision à la baisse de nos droits et libertés si durement acquis depuis les années 1960.

Mais qu’est-ce que la droite chrétienne?
C’est une coalition religieuse aux visées politiques qui est composée principalement d’évangéliques et de catholiques et protestants intégristes. Ils obtiennent aussi parfois l’appui des mormons et de certains groupes juifs fondamentalistes. Cette coalition se fédère autour de causes communes telles que l’activisme antiavortement, l’opposition aux droits des personnes LGBTQ et aux cours d’éducation sexuelle, la promotion de la prière à l’école et de l’enseignement du créationnisme (ou du dessein intelligent), la lutte contre l’euthanasie, et la sauvegarde de la liberté religieuse. L’ordre du jour de la droite chrétienne se résume essentiellement à ceci : l’idée d’un nationalisme chrétien où l’établissement des «valeurs» judéo-chrétiennes est le fondement de la loi du pays. [...] ~ André Gagné, professeur agrégé de l’Université Concordia

Le projet sociopolitique de la droite chrétienne :

Pourquoi la droite chrétienne est-elle si concernée par le sort d’Israël?

– Pascal Riché, L’OBS 14 mai 2018 : Si Donald Trump aide tant les Israéliens, ce n’est pas seulement pour plaire à Benjamin Netanyahou. C’est aussi (surtout?) pour séduire les fondamentalistes chrétiens qui composent une partie de sa base électorale. Des Américains qui prennent la Bible au sens littéral. On estime que plus de 80 % des blancs fréquentant ces églises évangéliques ont voté Trump. Or, depuis une vingtaine d’année, ces églises défendent bec et ongle Israël. Pas forcément par sympathie pour les Israéliens, mais parce qu’ils préparent le retour du Messie et la fin du monde. Or, dans le scénario que ces églises ont dessiné à partir de l’apocalypse de Saint Jean et d’autres textes [de l’Ancien testament], le peuple juif doit revenir à Jérusalem, y reconstruire le temple et se battre à mort avec ses voisins. Pour ces églises évangéliques, les événements actuels au Proche-Orient s'inscrivent dans ce programme prophétique : l'instauration d’un ordre mondial satanique, le retour du peuple d’Israël à Jérusalem, la chute de Babylone (est-ce Bagdad, ou, disent certains, Téhéran?), la grande bataille contre l’Antéchrist («Armageddon»), les désastres naturels et au final, l’enlèvement au ciel des bons chrétiens et des juifs convertis ("the rapture"). Commenceront alors les temps paradisiaques, avec Dieu vivant éternellement au milieu des hommes. Petit détail qui a son importance : dans ce scénario eschatologique, les deux tiers du peuple d’Israël périssent dans la bataille de l’Armageddon. Et seuls les survivants qui se convertissent échapperont à l'enfer. Autrement dit, ces chrétiens flattent les Israéliens… tout en étant convaincus qu’ils sombreront. D’où les pressions de cette droite religieuse sur la Maison-Blanche, pour que Trump agisse au Proche-Orient : il s’agit d’accélérer le processus pour hâter la venue du Christ.

– Christian Latreille, ICI Radio-Canada 18 octobre 2018 : Les évangéliques américains représentent une force politique incontournable en vue des élections de mi-mandat, le 6 novembre. Ils sont plus de 62 millions d'adultes aux États-Unis qui s'identifient comme évangéliques protestants. Quelque 61 % d'entre eux, pour la plupart des Blancs, ont appuyé Donald Trump en 2016.
   La «Bible Belt», un bastion du fondamentalisme religieux dans le sud du pays, est une terre promise pour les républicains, puisque le vote de ces électeurs leur est assuré dans une douzaine d’États.
   En Alabama, dans la petite ville d’Arab, une centaine d’évangéliques sont venus prier, un soir d’octobre, avec le pasteur Daniel McGehee à la petite église baptiste du coin. Leur dévotion à Jésus-Christ est totale et leur foi en Donald Trump, inconditionnelle.
   L’actuel président a réussi à convaincre ces fidèles de voter pour lui en se prononçant contre l’avortement, en nommant des juges conservateurs à la Cour suprême et en déménageant l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
   La création d’Israël est l’oeuvre de Dieu, selon la Bible. Les évangéliques attendaient, depuis longtemps, ce déménagement promis par plusieurs présidents américains. [...]

Les évangéliques fidèles à Donald Trump :

Au fond, la mission des évangéliques est peut-être plus simple qu’on n’imagine. De par leur idéologie libertarienne, ils sont déterminés à éliminer l’État providence, et pour compenser, ils incitent les gens vulnérables à se tourner vers l’Église providence qui fait des miracles – «tu as le pouvoir de sortir de ta merde, mais uniquement si tu crois en Dieu et suis ses enseignements». Big deal!

Tar sand poop

Il était une fois un moineau non conformiste qui avait décidé de ne pas voler vers le sud pour l'hiver. Bientôt, la température devint si froide, qu’à contrecoeur il se résigna à partir. En peu de temps, de la glace se forma sur ses ailes et il tomba par terre dans une basse-cour. Une vache passant par là, lâcha une bouse sur le moineau. L'oiseau crut que c'était la fin. Mais le fumier le réchauffa et dégela ses ailes. Au chaud et heureux, il commença à chanter. C'est alors qu'arriva un chat. Il entendit le gazouillis, déblaya le fumier et mangea l'oiseau.

Imaginez la morale qui vous convient...