La
nature selon Boucar
ICI
Première, 27 juillet 2019
La
voracité de l’agrile du frêne est en train d'engendrer une catastrophe
écologique, car elle décime les populations de cet arbre. Quel est cet insecte
et comment menace-t-il tant le frêne?
L’agrile du frêne est un coléoptère qui
vient d’Asie (Chine, Corée, Mongolie). Il a été détecté une première fois à
Détroit et en Ontario en 2002. Il serait cependant arrivé en Amérique du Nord
bien plus tôt, vers 1990, par le transport maritime.
Aujourd’hui, il est présent dans 35 États
des États-Unis et dans 5 provinces du Canada, soit au Québec, en Ontario, au
Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
L’agrile du frêne commence à s’accoupler une
semaine après avoir atteint le stade adulte. La femelle commence à pondre des
œufs deux semaines plus tard et les cache sous l’écorce. Elle pond entre 60 et
200 œufs par semaine et vit près de 4 semaines.
«C’est un insecte coriace, qui, sur le plan
biologique, est difficile à travailler dans tous les sens du terme. Ces arbres
ne disparaîtront pas tous de la carte du Canada, mais la population de frênes va tellement
descendre rapidement que d’autres espèces compétitrices vont remplacer la forêt.»
~ Pierre Gingras, chroniqueur horticole
L’agrile du frêne et la lutte
biologique (transcription) :
Lorsque
l’on parle de millions de morts, d’armes biologiques, d’un ennemi qui gagne
rapidement du terrain et dévaste tout sur son passage, qui se cache, qui creuse
des tunnels et des tranchées pour mieux assiéger et couper les vivres à une
population, il n’y a pas à dire, on est en guerre. Par la force du nombre,
l’agrile, ce petit coléoptère, nous livre une dure bataille qu’on ne gagnera
jamais sans des alliés naturels. Mais dans l’intérêt général, j’espère qu’avant
de rendre les armes cet ennemi coriace qui pille les ressources de son refuge
jusqu’à causer sa mort va nous donner une bonne image miroir de l’humanité. Et
pour cause.
Pris entre l’arbre tendre de la protection
environnementale et l’écorce bien mince mais trop dure du développement économique, l’humain se tue aussi petit à petit à
siphonner tout ce qu’il peut d’un écosystème en phase terminale. Nous
sommes huit milliards à peser de notre poids collectif sur une branche qui
s’approche dangereusement du point de rupture. Quand, ne réalisant pas la
gravité de la situation, l’humain aura scié l’unique branche sur laquelle il
pouvait s’asseoir, la chute fatale qui nous attend, on ne l’aura pas volée.
Carte
de la «route de l’agrile»
Ces bibittes arrivées clandestinement (transcription) :
Bien
avant que la mondialisation des cultures ne soit d’actualité, celle des
bibittes se faisait discrètement à l’abri des regards. Mais là, je ne parle pas
de celles que votre voisin un peu courailleux
a ramenées de son dernier voyage dans le Sud. Je ne parle pas non plus
de ce qui se passe au Village olympique à des milliers de jeunes dans la fleur
de l’âge qui décident de donner un autre sens à la devise «plus haut, plus loin,
plus fort».
Sur le continent américain si certaines
bestioles ont été invitées et se sont installées, d’autres sont arrivées
clandestinement. [...] Prenez la carpe asiatique. Les carpes asiatiques, on les a invitées, elles ne sont pas
arrivées comme ça. Elles menacent maintenant le système du Saint-Laurent. Elles
ont été introduites dans le Sud des États-Unis dans les années 1970 pour
nettoyer les étangs d’élevage de poissons, elles mangeaient les algues et
autres parasites. Depuis elles se sont retrouvées jusque dans le Mississipi,
puis elles ont monté jusque dans les Grands Lacs, et elles menacent le système du
Saint-Laurent. Une invasion qui a des conséquences écologiques et économiques
dramatiques. Ça c’est connu. Le problème avec ces carpes, et moi je le dis
souvent, le plus gros problème, c’est pas qu’elles sont voraces et énormes,
c’est qu’on ne sait pas quoi faire avec ces carpes. Parce que même les Chinois
ne les mangent pas. Et quand les Chinois ne mangent pas quelque chose, c’pas
une bonne idée de mettre ça à ton menu, ok? (Rires) Savez-vous quoi, comme
biologiste, je m’incline devant la grande capacité de la Chine à valoriser la biomasse terrestre quand vient
le temps de manger, ça il faut le saluer. [...] C’est un fait, quand l’homo sapiens
commence à trouver un animal délicieux, cette proie peut aller tout de suite
s’inscrire sur la liste des espèces en voie de disparition.
L’agrile du frêne fait partie des bestioles
qui sont venues clandestinement en containeurs, de la Chine. Sans prédateur naturel
dans son nouveau milieu d’adoption, le coléoptère a trouvé le champ libre pour
mettre en place son programme de destruction. Il a décimé des dizaines de millions
de frênes et coûté des milliards en programmes de lutte et de prévention.
Une
chose surprenante, encore plus surprenante, sur cet insecte. Une recherche
menée par le Département des eaux et forêts américain a démontré que la
mortalité humaine était plus élevée dans les endroits où les arbres ont été décimés
par ce parasite. Ça veut dire quoi ça? Cette mortalité était marquée par une augmentation
des maladies cardiovasculaires et des problèmes respiratoires. On le sait, le
pouvoir assassin du coléoptère s’explique entre autres à cause du rôle de
premier plan que jouent les arbres dans la dépollution de l’air en milieu
urbain. Là où vous avez des arbres, l’air est plus pur. Si l’agrile du frêne
arrive et fait disparaître tous les frênes d’un quartier il n’y a plus rien
pour tamiser l’air et donc les maladies respiratoires peuvent augmenter et par
conséquent la mortalité aussi. Comme quoi, l’agrile du frêne n’a pas fait que
décimer des arbres en Amérique, elle a aussi semé la mort sur son passage.
Audiofil
Carte
des «routes de la soie» (Le Point.fr)
Impossible
d’ignorer la similitude avec l’invasion entrepreneuriale chinoise. Leur
arrogance et leur agressivité me rendent furieuse, je n’ai pas honte de le
dire. Lorsqu'une espèce (incluant l’humaine) réussit à coloniser un territoire,
elle devient alors une espèce invasive, et les conséquences peuvent être
catastrophiques. Certaines populations humaines agissent comme des prédateurs
invasifs. Quand une catégorie de prédateurs humains s’introduit soudainement dans
des environnements où les populations ne connaissent pas leurs techniques de
prédation, elles n’arrivent pas à s’adapter. La croissance des échanges
internationaux augmente le risque de propagation des espèces humaines
invasives.
Je me souviens des autocars remplis de hordes
de Chinois venus explorer les Hautes Laurentides, à Mont-Tremblant par exemple, en
vue d’acquérir des propriétés et des terres. C’était au début des années 2000. Aucun
savoir-vivre, aucun respect de l’environnement, et des comportements à dresser
les cheveux sur la tête, notamment en matière d’hygiène.
À une certaine époque, allez dans le Chinatown à Montréal était un parcours de combattant. Les ordures longeaient les façades de restaurants – il ne fallait surtout pas visiter les cuisines – et les ruelles puaient le poisson en décomposition, au grand bonheur des rats et des chats errants. D’ailleurs on disait que les Chinois remplaçaient le poulet par des chats dans leurs menus. Je n’ai aucune difficulté à le croire puisqu’ils mangent leurs chiens et leurs chats dans leur pays. À un moment donné, les inspecteurs municipaux en sécurité sanitaire et alimentaire ont mis le nez dans le quartier et contribué à améliorer la salubrité des lieux.
Festival annuel de viande de chien Yulin. Une horreur qui ne passerait pas au Canada...
À une certaine époque, allez dans le Chinatown à Montréal était un parcours de combattant. Les ordures longeaient les façades de restaurants – il ne fallait surtout pas visiter les cuisines – et les ruelles puaient le poisson en décomposition, au grand bonheur des rats et des chats errants. D’ailleurs on disait que les Chinois remplaçaient le poulet par des chats dans leurs menus. Je n’ai aucune difficulté à le croire puisqu’ils mangent leurs chiens et leurs chats dans leur pays. À un moment donné, les inspecteurs municipaux en sécurité sanitaire et alimentaire ont mis le nez dans le quartier et contribué à améliorer la salubrité des lieux.
Bon, je ne mets pas tous les Chinois dans le même panier. Parmi les 1 384 688 986 d’individus (juillet 2018), il doit sûrement y en avoir quelques milliers qui ont du bon sens. On dit que la population a diminué – c’est peut-être parce qu’ils déménagent par bandes en d’autres pays oû ils pourront se reproduire à volonté...
Inconscient, sadique, cruel
Comment
peut-on imaginer une chose aussi stupide?!
Des animaux piégés vivants dans des
porte-clés pour le divertissement, vendus 1,50 $ en Chine
China
Watch Canada | 20 juin 2019
Une
étrange tendance s'est répandue en Chine, et de nombreuses personnes dans
d'autres régions du monde sont horrifiées. Les défenseurs des droits des
animaux sont particulièrement contrariés par le fait que les Chinois gardent
des poissons, des tortues et d'autres amphibiens vivants comme souvenir sur
leurs porte-clés.
Ces breloques sont simplement de petits sacs
en plastique qui contiennent juste assez d'eau pour permettre à l'animal de
survivre.
Le sac contient également une petite
quantité d'oxygène cristallisé et d'autres nutriments pour garder les animaux à
peine en vie. Cependant, la créature est piégée dans une minuscule prison pour
le plaisir de son propriétaire.
Si tu
ne peux pas différencier le bien du mal, c’est que tu manques de sensibilité et
d'empathie. Ça s’apprend. Mais ce n’est probablement pas au programme scolaire
chinois, pas plus que le respect des droits de la personne et de
l’environnement.
Les
animaux ne survivent en fait que peu de temps dans leur petite prison, donc si
le propriétaire veut que son animal survive, il doit couper le sac de plastique
et le libérer.
Malheureusement,
tout le monde ne se donne pas cette peine. Certaines personnes laissent
simplement mourir les animaux et les jettent ensuite.
Ces étranges souvenirs sont souvent vendus à
l'extérieur des gares de train et de métro pour aussi peu que 1,50 $.
Voici
un excellent article de Manon Cornellier au sujet du conflit «diplomatique» entre
le Canada et la Chine. Nous n’avons pas de prisons chinoises, du moins pas
encore, et la madame Meng vit dans l’une de ses deux résidences de luxe à
Vancouver. Alors, pas de quoi s’énerver. Jinping n’a qu’à demander à Trump de
lâcher prise sur sa demande d’extradition. Quoiqu’il soit, rien n’empêchera la
Chine de poursuivre son expansion ici et ailleurs. Elle s’attaque à l’Arctique.
Et aussi au Grand Nord du Québec, notamment par le biais de sa haute technologie
Huawei 5G. Ce qui lui fournira une base extraordinaire d’espionnage et de
surveillance; une confortable emprise sur tout le Canada. Et tandis que tout le
monde s’inquiète du péril musulman, personne ne s’alarme du péril chinois qui rampe
comme l’agrile du frêne sous l’écorce de l’arbre. Nous n’avons pas les yeux
vis-à-vis des trous. Plus j'en apprends sur les comportements chinois, plus mon estime décroît à la vitesse 5G.
Carte
de la «route de la soie polaire»
Les limites du charme
Manon
Cornellier | Le Devoir 29 juillet 2019
La
filiale canadienne du géant chinois des télécommunications Huawei est sur les
dents. La crise diplomatique entre la Chine et le Canada, provoquée par
l’arrestation de la directrice financière Meng Wenzhou à la suite d’une demande
d’extradition américaine, mine la position commerciale de l’entreprise et son
image dans l’opinion publique. En plus, Ottawa
tarde à se prononcer sur la participation de Huawei au développement du réseau
sans fil de cinquième génération (5G) canadien.
Pour
tenter de renverser la vapeur, Huawei
Canada a lancé une opération charme, avec publicité, lobbying et, surtout,
l’annonce lundi dernier de son soutien au déploiement, d’ici 2025, de services
haute vitesse sans fil dans au moins 70 communautés nordiques, dont 50 dans le
Nord-du-Québec.
Pour
ces collectivités, c’est évidemment une bonne nouvelle. Dans son rapport de
l’automne dernier sur la connectivité des régions rurales et éloignées, le
vérificateur général soulignait qu’en 2016, seulement 39 % des Canadiens de ces
régions avaient accès à l’Internet haute vitesse, soit 5,4 millions de
personnes dépendantes d’un service plus lent. Le Comité permanent de
l’industrie, des sciences et de la technologie déplorait aussi ce fossé
numérique dans ses rapports du printemps 2018 et de juin dernier.
Depuis
des années, le gouvernement fédéral, le CRTC, les provinces et l’entreprise
privée promettent d’y voir, mais malgré les demandes répétées de comités
consultatif et parlementaire, Ottawa tarde à se doter d’une stratégie digne de
ce nom. Il a des programmes, a promis des investissements, dont environ 6
milliards sur 10 ans inscrits dans le dernier budget. Il s’y fixe d’ailleurs
pour cible de connecter à des services haute vitesse 95 % des ménages canadiens
d’ici 2026 et 100 % d’ici 2030. Mais dans sa réponse au comité parlementaire,
il ne fait pas mention d’une stratégie, préférant
une approche dite englobante axée sur le marché et reposant sur des
investissements privés et publics.
L’annonce
de Huawei fait donc son affaire, puisqu’elle contribue à l’atteinte de ses
objectifs. Elle est d’autant plus utile que le vérificateur général avait
conclu que la politique du ministère de l’Innovation, des Sciences et de la
Technologie était inefficace à la lumière des sommes engagées et en l’absence
d’une vraie stratégie assurant une optimisation des dépenses publiques.
Mais quel est l’intérêt véritable de
Huawei dans cette affaire?
Est-on face à une entreprise simplement désireuse d’entrer dans les bonnes
grâces des Canadiens ou à une compagnie qui exploite une faille canadienne pour
faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire charmer d’un côté et, de l’autre,
servir les intérêts du gouvernement chinois?
La
question se pose, et Ottawa devrait être
aux aguets avant de permettre à l’entreprise chinoise une position quasi
monopolistique dans des communautés trop petites pour attirer la concurrence en
matière de technologie sans fil. La Chine a des visées sur l’Arctique,
comme le décrivait bien un reportage de Radio-Canada au printemps dernier.
Le gouvernement chinois ne s’en cache
d’ailleurs pas. En
janvier 2018, il a publié un livre blanc décrivant ses ambitions d’édification
d’une «route de la soie polaire» qui
mise sur l’ouverture des voies maritimes arctiques pour, entre autres, accéder aux ressources. Ses entrepreneurs sont
déjà actifs dans l’Arctique canadien et au Groenland. Des communautés inuit ont
été approchées avec des propositions d’investissements dans des infrastructures
importantes.
Huawei
est une entreprise chinoise, soumise à la loi chinoise. La réponse musclée de
Pékin à l’arrestation en décembre dernier de Mme Meng démontre l’importance
stratégique de ce fleuron industriel pour les autorités chinoises. La détention
arbitraire de deux Canadiens accusés faussement d’espionnage et les
représailles commerciales contre des produits agricoles d’ici ne visent qu’à
forcer le Canada à refuser l’extradition de cette femme qui fait face à des
accusations de fraude aux États-Unis.
Le
vice-président des affaires commerciales de Huawei Canada, l’ancien conseiller
conservateur Alykhan Velshi, a déploré lundi dernier le traitement réservé aux
deux Canadiens incarcérés et a insisté sur l’indépendance de son entreprise. Malheureusement
pour lui, ce n’est pas au Canada qu’il trouvera solution à ses problèmes; la
source de ses ennuis est à Pékin et pas ailleurs.
Ndlr :
Le néodémocrate albertain Brian Topp avait déjà fait part de ses inquiétudes
face au nombre d'investisseurs étrangers dans le secteur énergétique : «La seule stratégie énergétique,
industrielle et commerciale du Canada c'est de ne pas en avoir et d'inviter les
pays étrangers à venir se servir dans nos ressources brutes pour en profiter
chez eux», écrivait-il dans une tribune publiée dans la presse en 2012, où
il citait entre autres les pratiques de la Chine, des États-Unis et du Brésil.