La semaine verte – documentaire
Année
de production : 2019
Date
de diffusion : 2019-02-16
Ingrédient actif du RoundUp de Monsanto, le glyphosate est l'herbicide le plus vendu à travers le monde et l'un des plus controversé. Ce produit, quasi incontournable pour les agriculteurs aujourd'hui, se retrouve au cœur d'un débat très polarisé. Produit miracle ou substance à éviter?
Ou
sur tou.tv :
La piste canadienne des Monsanto
Papers
Émission
Enquête, le 21 février 2019
Les
Monsanto Papers ont fait couler beaucoup d’encre aux États-Unis et en Europe,
depuis deux ans, mais bien peu ici au Canada.
Les Monsanto Papers font référence aux
milliers de pages de documents internes du géant agrochimique Monsanto,
divulguées dans le cadre de poursuites judiciaires aux Etats-Unis. Ils révèlent
des pratiques troublantes pour défendre la réputation de son produit-vedette,
le Roundup, dont des allégations de «ghostwriting» d’articles scientifiques.
Au milieu de cette controverse, Santé Canada
vient de renouveler l’homologation du glyphosate pour une durée de 15 ans.
Cette situation soulève d’inquiétantes questions sur le processus
d'homologation au pays.
Ou
sur tou.tv :
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CE N'EST PAS
Musulmans
contre Juifs – Égypte contre Israël – États-Unis contre Terrorisme – Capitalisme
contre Islamisme – Pétrole contre Éolien – Tibet contre Chine – Apple contre
Microsoft – BMW contre Mercedes – Real Madrid contre Barça – PS3 contre Xbox – Rap
contre Rock
CE
N'EST MÊME PAS
Religion
contre Philosophie – Science contre Politique – Hommes contre Femmes – Pauvre contre
Riche – Maître contre Esclave – Maladie contre Santé – Vérité contre Mensonge –
Guerre contre Paix – Mal contre Bien – Eux contre Nous
C'EST
SEULEMENT
PROFIT CONTRE HUMANITÉ
PROFIT CONTRE HUMANITÉ
Et vous ne savez toujours pas de quel
côté vous situer
Affiche :
un génial auteur inconnu
Inhabitable
pour les animaux, inhabitable pour nous! Plus personne sur la planète n’ignore
que nous sommes à un point de bascule, sur le bord du gouffre, et que nous ne
pouvons pas continuer ainsi INDÉFINIMENT. Nous devons décider si nous voulons
faire les changements nécessaires pour rendre la planète plus viable et hospitalière. Et si oui, pousser
les décideurs politiques dans leurs derniers retranchements.
Concernant
la citation du photoquote : bien qu’il s’agisse
d’un cas américain, le parallèle avec l'agronome Louis Robert est évident – tous les lanceurs d’alerte risquent
de ruiner leur propre existence en dénonçant des pratiques frauduleuses.
Le tournage du court-métrage de Stephen
Maing, The Surrender, a débuté en
février 2015 et fut diffusé simultanément à l'enquête de Peter Maass, Destroyed by the Espionage Act. Le documentariste
suit l'analyste de haut niveau des services de renseignements du
département d'État américain, Stephen Kim, dans les jours précédant et suivant son incarcération
en vertu de cette loi. Il fut accusé d’avoir révélé des informations
classifiées à un journaliste. Le président Obama a poursuivi davantage de
personnes pour violation de la Loi sur l'espionnage (Espionage Act) que tout autre président des États-Unis.
Field of Vision / The Intercept
Enquête
de Peter Maass :
C’est
en entendant un scientifique déboulonner les «chemtrails» que j’ai eu envie d’investiguer
la dispersion de poisons chimiques dans l’environnement. Beaucoup de gens
croient que les trainées laissées par les avions dans le ciel comportent des
substances toxiques délibérément répandues dans l’atmosphère pour nous rendre
malades et/ou nous décimer (une sorte de complot).
Oublions la théorie du
complot et prenons pour acquis les explications scientifiques : Lorsqu’un
avion traverse certaines couches atmosphériques, on peut observer l’apparition
de trainées de condensation non persistantes appelées contrails. Elles peuvent également se transformer en banc de
cirrus. Les facteurs physiques qui peuvent, en pratique, déterminer la
formation des trainées de condensation sont : l’apport de noyaux de
condensation dans une atmosphère sursaturée, l’apport d’eau sous forme de
vapeur et le refroidissement de l’air. Tous les avions sont susceptibles de
faire des traînées. Cela dépend essentiellement de la quantité d’humidité et de
la température en haute atmosphère.
Néanmoins,
il est impossible de croire à la bonne volonté de l'industrie agrochimique Monsanto (maintenant propriété de Bayer AG) quand on examine les multiples
dégâts environnementaux, accidents industriels et scandales sanitaires dont
cette entreprise est responsable.
–
Vous souvenez-vous de l’affreux insecticide DDT, massivement pulvérisé dans les
années 50/60? «DDT is good for me!», disait la pub. Plusieurs pays commencèrent
à l’interdire après la publication du «Printemps silencieux» de Rachel Carson
en 1962.
–
Comment oublier la dispersion aérienne du défoliant appelé agent orange? Il fut
interdit seulement en 1970. L’agent orange fut créé par Monsanto et Dow Chemical pour
le département de la Défense des États-Unis. C’est le défoliant le plus connu
car il fut largement utilisé au Viêt Nam. L’Académie nationale des sciences des
États-Unis estime aujourd'hui que près de 80
millions de litres de ce défoliant ont été déversés. Dans son ouvrage Ecocide, Franz J. Broswimmer écrit que cet
épandage a touché 20 % des forêts du Sud Viêt Nam et empoisonné 400 000
hectares de terrain agricole. Encore aujourd’hui, les parcs de bétail sont
régulièrement pulvérisés de divers poisons, à l’insu des consommateurs.
–
Monsanto créa l’herbicide Roundup
à base de glyphosate en 1975. Son usage massif débuta au milieu des années 1990 et se
poursuit depuis. Il est utilisé en épandage aérien ou en pulvérisateur manuel.
C'est un herbicide non sélectif, d'où le qualificatif d’«herbicide total», dont
la substance active (herbicide) est le glyphosate. Son usage massif par les
agriculteurs depuis la fin des années 1990 (c'était alors l'herbicide le plus
vendu au monde) a conduit à l'apparition de mauvaises herbes résistantes au
glyphosate. En terme de toxicité aiguë, le glyphosate
seul est réputé très peu toxique pour les animaux à sang chaud; cependant ajouté aux additifs et au
surfactant qui composent le Roundup, il forme un produit irritant, toxique et
écotoxique. Selon Monsanto le glyphosate serait rapidement dégradé (des
bactéries du genre Pseudomonas pourraient dégrader le glyphosate en glycine, en
passant par un intermédiaire, la sarcosine CH3 - NH - CH2 -CO2-32). Or ces
produits de dégradation, dont l'AMPA, s'accumulent dans les nappes phréatiques en
cas d'usage excessif.
– Des
apiculteurs de la Caroline du Sud (États-Unis) ont découvert des millions
d’abeilles mortes dans leurs exploitations, à la suite d’un épandage aérien de Naled, un pesticide controversé,
destiné à éliminer les moustiques porteurs du virus Zika. Le Naled est toxique
par ingestion, inhalation et absorption cutanée. Les vapeurs ou fumées du Naled
sont corrosives pour les membranes des muqueuses tapissant la bouche, la gorge
et les poumons, et l'inhalation peut causer de graves irritations. Une
sensation de serrement dans la poitrine et de la toux sont communément
ressentis après l'inhalation. Comme avec tous les composés organophosphorés, le
Naled est facilement absorbé par la peau. Si la peau a été en contact avec le
produit elle doit être lavée immédiatement avec du savon et de l'eau, et tous
les vêtements contaminés doivent être retirés. Les personnes qui souffrent de
problèmes respiratoires ou hépatiques exposées à des inhibiteurs du
cholinestérase présentent un risque accru de problèmes de santé. Le Naled répandu
à des températures ambiantes élevées ou à des rayons UV visibles, peut
augmenter sa toxicité. L’insecticide est très toxique quel que soit le mode
d'exposition.
–
Les insecticides néonicotinoïdes, sont
plus puissants que le DDT. En 2013,
un ‘Bee Summit’ fut organisé par Monsanto
et un ‘Bee care centre’ par Bayer AG pour prouver aux dirigeants
politiques européens et américains que les fabricants de pesticides sont de
bonne volonté et qu’ils prennent les mesures nécessaires afin de protéger les
populations d’abeilles. Selon ces entreprises, leurs pesticides ne posent aucun
problème. Par contre, les détracteurs déclarent que la science prouve le
contraire. Les insectes disparaissent, puis les plantes «normales», puis les
oiseaux, et puis... La chaîne se rompt et compromet l’alimentation planétaire
au complet. Les insecticides néonicotinoïdes qu’on incorpore aux semences ou
vaporise au-dessus des cultures, ont un mode d'action commun : ils affectent le
système nerveux central des insectes, provoquant la paralysie et la mort. Les
néonicotinoïdes sont parmi les insecticides les plus utilisés à travers le
monde. Plusieurs études scientifiques ont souligné l'impact négatif de cette
famille sur les abeilles et bourdons en laboratoire et lors de tests en
conditions contrôlées; et de nombreux apiculteurs mettent en cause ces
molécules pour expliquer le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles.
Une étude suggère que les néonicotinoïdes pourraient affecter défavorablement
la santé humaine, spécialement le développement du cerveau. Alors que la
«production mondiale de néonicotinoïdes augmente toujours» et que «tous les
autres pollinisateurs sauvages sont affectés», l’étude recommande d'urgence
d'interdire l'usage des néonicotinoïdes et de développer des alternatives aux
insecticides qui soient inoffensives pour les pollinisateurs.
Sachant
à quel point tous ces poisons sont dangereux pourquoi les gouvernements les autorisent-ils
encore? Il semble que les lobbyistes (ceux qui fabriquent, distribuent et
vendent ces substances toxiques) ont les mains dans les poches des
fonctionnaires. Au diable la chaîne alimentaire, tout ce qui compte c’est le
profit.
Faut-il revoir le processus
d’homologation du glyphosate?
Catherine
Mercier
ICI
Radio-Canada nouvelles, le 18 février 2019
Le glyphosate, c'est la star des
herbicides. Même si on le juge moins toxique que d'autres produits qu'il a
remplacés, son utilisation à très grande échelle soulève des questions. Le
glyphosate est aujourd'hui dans l'eau, dans les aliments que l'on mange et même
dans notre urine. Plusieurs voix s'élèvent pour revoir son homologation.
En
2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déclare le glyphosate «cancérigène
probable» pour les humains. La nouvelle provoque une onde de choc. L’Europe,
qui est en plein processus de réhomologation du glyphosate, est déchirée.
Les manifestations se succèdent. Plus d’un
million de personnes signent une pétition demandant l’interdiction du produit.
Le vote de la Commission européenne est remis à six reprises. Au lieu des 15
ans initialement prévus, les députés européens font preuve de prudence et
réautorisent le glyphosate pour 5 ans seulement.
Au
Canada, l’annonce de la réhomologation du produit tombe en avril 2017 : le glyphosate est reconduit pour 15 ans,
jusqu’en 2032. Santé Canada conclut que le glyphosate ne pose «probablement
pas de risque pour le cancer humain».
Mais pourquoi une conclusion aussi
divergente de celle de l’agence de l’OMS? Pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que le CIRC et Santé Canada
n’ont pas regardé les mêmes études. L’agence
de l’OMS s’est penchée seulement sur les études publiées dans des journaux
scientifiques, des études publiques, révisées par des pairs. Les études
financées par les compagnies de pesticides, souvent produites pour obtenir l’homologation
d’un produit, ont été écartées.
Du côté de Santé Canada, on a retenu
des centaines d’études confidentielles, qui proviennent principalement de
l’industrie. Cette réalité a fait sursauter Louise Vandelac, la directrice
du CREPPA, le Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les
politiques et les alternatives. «Quand on s'est mis à regarder attentivement
les documents, on s'est dit : “Mais ce sont essentiellement des documents non
publiés, des documents secrets, auxquels on n'a pas accès”. Venant d'une
industrie qui bénéficie de la décision, c'est quand même un peu anormal.»
Au chapitre de la santé humaine, 636 études ont été retenues, dont 77 %
proviennent de l’industrie, selon Santé Canada. À la direction de la
gestion de la réévaluation, Frédéric Bissonnette explique que le Canada n’est
pas le seul pays à accorder autant de poids aux études financées par
l’industrie.
[...]
«Quand on procède à une réévaluation, il
faut avoir les données les plus récentes de la littérature scientifique pour
être en mesure de voir s'il y a des problèmes. C'est rarement l'industrie qui
met en évidence les problèmes qui se passent», souligne Louise Vandelac.
[...]
Les résultats obtenus il y a 30 ou 40 ans ne
peuvent donc pas tenir compte d’enjeux inconnus à l’époque. «Il y a 20 ans, par
exemple, on ne se posait pas la question des effets perturbateurs endocriniens
parce qu'on ne les connaissait pas ou alors très peu. Maintenant, les nouveaux
tests qui doivent être faits doivent aussi prendre en compte ces nouvelles
découvertes et étudier les effets sur les hormones pendant le développement,
les effets neurologiques. Ce sont des effets qui n'étaient pas forcément bien
étudiés il y a 20 ans», explique Robin Mesnage, chercheur au King’s College de
Londres.
Autre différence, Santé Canada et le CIRC ne
s’intéressent pas exactement aux mêmes produits. Le CIRC a surtout révisé les
impacts des formulations de glyphosate, autrement dit le produit tel qu’il
est vendu aux agriculteurs, alors que Santé Canada considère surtout la
toxicité du glyphosate. Pourtant, cet
ingrédient n’est jamais vendu seul. Dans le Roundup, le principe actif, le
glyphosate, ne représente qu’environ 40 % de la formulation. D’autres molécules
y sont ajoutées.
«La
raison pour laquelle la majorité des études toxicologiques sont sur le principe
actif, c’est parce que c'est vraiment la molécule qui est la plus susceptible
d'influencer la santé humaine, [de poser] les risques à la santé humaine ou à
l'environnement», soutient Frédéric Bissonnette, de Santé Canada.
Or, ce n’est pas ce que les chercheurs ont
découvert. Au King’s College de Londres, le Français Robin Mesnage nous explique qu’il a cherché à connaître les impacts des molécules qui accompagnent le
glyphosate. «On a fait des études où on
a comparé la toxicité de neuf formulations de glyphosate qui étaient
différentes et on a vu que le glyphosate n'était pas l'ingrédient le plus
toxique, dit-il. L'ingrédient qui
était le plus toxique, c'était un de ces formulants, qui est considéré comme
secret industriel, et il était 10 000 fois plus toxique que le glyphosate.»
[...]
Pour
André Comeau, chercheur pendant plus de 40 ans à Agriculture Canada, il est
urgent de revoir tout le processus d’homologation. «On donne une protection à des compagnies pour mettre sur le marché des
produits chimiques, et après ça, [...] c'est à la société de faire la preuve
que le produit est nocif. Ça devrait être l'inverse. Ça devrait être la
compagnie qui est obligée de nous prouver que le produit n'est pas dangereux et
devrait le prouver avec preuves à l'appui disponibles. Donc, on inverse le
fardeau de la preuve avec les pesticides.»
Article
intégral :
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