30 août 2018

Adieu lynx roux et lynx du Canada

La pollution atmosphérique pourrait être encore plus néfaste que prévu pour la santé, selon une nouvelle étude. L'exposition prolongée à l'air vicié aurait un impact majeur sur les capacités cognitives, plus encore chez les hommes âgés.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, à prendre une telle initiative?

Les justifications sont tellement stupides, c’est incroyable. Le grossiste chinois Alibaba va sauter sur la manne...

Québec met fin aux quotas de piégeage pour le lynx  

Alexandre Shields
Le Devoir 30 août 2018 | Environnement

Photo : Alexandre Shields / Le Devoir. Selon les données du gouvernement du Québec, environ 2500 lynx du Canada sont piégés chaque année.
[C’est quand même pas rien!]  

Le gouvernement Couillard a décidé d’abolir les quotas de piégeage pour les deux espèces de lynx qu’on retrouve au Québec, mais aussi de permettre les captures sur tout le territoire et sur une plus longue période de l’année. Le ministère de la Faune affirme que ces félins sont suffisamment abondants pour aller de l’avant avec de telles mesures, même s’il ne détient aucun inventaire.
   Par la voie d’un arrêté ministériel très technique publié dans la Gazette officielle du 8 août, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a annoncé officiellement la fin des quotas pour les trappeurs qui piègent le lynx du Canada et le lynx roux. Des informations confirmées au Devoir par le ministère.
   Jusqu’à présent, les trappeurs qui capturent le lynx du Canada pour vendre sa fourrure pouvaient piéger un maximum de sept bêtes au cours d’une même saison, et ce, à la condition de répartir leurs prises dans différentes régions du Québec.
   Quant au lynx roux, un seul animal pouvait être mis à mort. Il faut dire que cette espèce, surtout présente dans le sud de la province, a été décimée par le piégeage en raison de la grande valeur de sa fourrure sur le marché au cours des années 1970 et 1980. La situation est alors devenue si critique que le gouvernement a imposé une fermeture du piégeage pendant plus de 20 ans, soit de 1991 à 2011.
   Dès cet automne, cependant, les trappeurs québécois pourront piéger sans avoir à respecter de quotas, et ce, sur l’ensemble du territoire de la province. Qui plus est, la période de trappage s’étendra sur environ cinq mois dans l’ensemble des «unités de gestion des animaux à fourrure». [...]
   «Il peut sembler risqué de permettre un piégeage plus permissif des lynx. Cependant, cette nouvelle réglementation ne doit pas être considérée comme une invitation à augmenter la pression déployée pour capturer ces espèces. Elle souhaite plutôt reconnaître la réalité de l’activité de piégeage et la sélectivité imparfaite de certains engins, de même que limiter les mises en infraction involontaires», a expliqué le MFFP dans une réponse écrite.
   La «récolte» de lynx «ne devrait pas tellement changer», selon la biologiste Marianne Cheveau.
   «Le marché de la fourrure est moins favorable, parce que la fourrure ne se vend pas très cher en ce moment, donc la pression mise sur les populations n’est pas très élevée.» [...]


Interpellé sur la «cruauté» réelle ou supposée du trappage, il [le MFFP] souligne qu’avec le recours aux collets, «l’animal meurt très rapidement» (1). Cette technique est d’ailleurs de loin la plus utilisée au Québec. Les trappeurs peuvent toutefois utiliser légalement les pièges à patte, qui ne tuent pas la bête.


Il n'est pas rare de rencontrer des animaux pris au piège en forêt. Au Canada, de nombreux pièges sont disséminés afin de récupérer la fourrure ou bien la chair d'animaux tels que le castor, le lynx roux, les fouines ou les renards. Dans certaines régions, la chasse au lynx du Canada est interdite, là où l'espèce est considérée comme en danger, voire «particulièrement en danger». Or, les pièges posés par les chasseurs ne font pas de distinction, ainsi arrive-t-il souvent que les lynx s'y retrouvent empêtrés.

Il n’existe pas de manière non-violente de brutaliser et de torturer 

Trappés, les animaux sauvages mettent parfois longtemps à mourir de faim, de soif et de froid. Ils sont pris dans des pièges qui les retiennent ou les suspendent par une patte, broient leur chair et leurs os ou les étranglent.

D’autres, les prisonniers des «fermes d’élevage», passent leur vie dans des cages attendant une mort toujours douloureuse : injection dans le cœur, électrocution par le rectum, désarticulation, asphyxie, empoisonnement ou extermination par balle. Un seul jacket «Opéra» nécessite 200 chinchillas.  

Photo : Jo-Anne McArthur; élevage de visons.

Le documentaire THE GHOSTS IN OUR MACHINE (Les animaux qu’on nous cache) par Liz Marshall porte sur la photoreporter Jo-Anne McArthur qui a pour mission de documenter la guerre invisible face au monde animal. Une puissante charge contre les abus de l’Homme envers les animaux… un superbe exemple de cinéma engagé.

Le 15 juin 2018 : le Luxembourg a été le dixième pays européen à prohiber les élevages d’animaux pour la fourrure. La loi entrera en vigueur en octobre 2018. Le ministre de l’Agriculture avait présenté ce projet de loi en 2016.

Le 23 juillet 2018 : le parlement flamand (Belgique) a adopté une loi similaire. Les dix-sept fermes d’élevage encore en opération dans les Flandres, devront fermer leurs portes d’ici 2023.


Un article de Fur Free Alliance : 

Le piégeage 

Chaque année, des millions d'animaux sauvages, dont le lynx roux, le coyote, le renard, le lynx, le raton laveur et le loup, sont capturés et tués dans des pièges, principalement aux États-Unis, au Canada et en Russie, bien que le piégeage soit également pratiqué à plus petite échelle dans d'autres pays.
   Les pièges sont aveugles, ils attrapent le premier animal à marcher dessus. D'innombrables chiens, chats, cerfs, oiseaux et autres animaux – y compris des animaux menacés et en voie de disparition – sont également blessés et tués chaque année par les pièges. Ces animaux sont appelés des «déchets» par les trappeurs.
 
Le piégeage est une pratique intrinsèquement violente 

Les pièges utilisés, y compris les pièges à patte à mâchoires d'acier, les pièges au corps et les collets métalliques autoserrants, sont des dispositifs inhumains qui causent beaucoup de douleurs et de souffrance. Les pièges sont conçus pour maintenir les animaux dans un étau plutôt que de les tuer – ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas fuir leurs prédateurs. Les trappeurs appellent ça l'anneau de sécurité (ring-off). Certains peuvent mourir d’une hémorragie ou à cause du choc, mais la plupart des animaux resteront vivants pendant des jours avant que le trappeur ne revienne les tuer. L'American Veterinary Medical Association (AVMA) et l'American Animal Hospital Association ont déclaré que le piège à mâchoires d’acier est inhumain.
   Ainsi, plusieurs animaux meurent en essayant de se libérer, et de déshydratation, d'hypothermie et d’hémorragie. Souvent, les animaux deviennent si désespérés qu'ils s’automutilent en rongeant le membre piégé jusqu’à l’os afin de se dégager, se cassant les os et les dents sur l’acier dans le processus. Quand le trappeur revient enfin, si l'animal n’est pas mort, il est battu, étranglé ou piétiné pour éviter d'endommager la peau. [Ndlr : On les assomme d’un coup de gourdin sur le plat du museau, puis avec le plat d’une hache, on leur assène un coup entre les épaules; on les étouffe en maintenant les pieds sur la gorge de l’animal – imaginez la terreur. Il faut être sadique.]
   La fréquence de vérification des pièges varie entre une fois toutes les 24 heures et une fois tous les 14 jours. La réglementation sur le piégeage est inadéquate et extrêmement difficile à appliquer, ce qui signifie que des quantités incalculables de souffrances animales ne sont pas documentées et ne font pas l'objet d'enquêtes.


Les animaux de compagnie pris au piège

Les pièges à mâchoires d'acier, le Conibear ou les collets, de par leur nature, ne sont pas sélectifs. Chaque année aux États-Unis [ndlr : idem au Canada], des pièges blessent et tuent des millions d'animaux «non ciblés» – des chiens et des chats domestiques, des lapins, des cerfs, des oiseaux chanteurs, des rapaces, du bétail et même des espèces menacées. 


Appelés «animaux-déchets», les animaux non ciblés sont souvent simplement jetés. Les blessures causées par les pièges à mâchoires d’acier sont souvent si graves que le membre d'un animal de compagnie piégé doit être amputé. Le piège Conibear, par exemple, fait un grand nombre de victimes involontaires.


The Association for the Protection of Fur-Bearing Animals

Il n’existe pas de pièges humanitaires


(1) Le collet étrangle lentement l’animal lorsque celui-ci se débat pour se libérer. J’ai vu un lièvre coincé de la sorte, les joues gonflées, les yeux exorbités. C’est horrible. L’ami avec qui je faisais du ski de randonnée l’a dégagé. Il a ensuite enlevé plusieurs collets aux alentours ce jour-là.

Le Conibear (mâchoires rotatives en acier) n’assure pas une mort rapide et sans souffrance puisqu’il est possible que l’animal n’y entre pas correctement et qu’il se prenne par le cou ou l’abdomen si l’impact n’est pas assez puissant.

Le piège à patte (leg-hold), vieux de plus de 300 ans et que Charles Darwin décrivait comme «l’instrument de torture le plus diabolique jamais inventé», est maintenant interdit dans de nombreux pays parce qu’il est trop cruel – sauf au Canada, aux États-Unis et en Russie. L’animal pris dans un piège à patte ne meurt pas immédiatement. Faites un test en claquant la porte de votre voiture sur votre poignet en hiver; restez ainsi pendant 24 heures – vous songerez peut-être à vous automutiler... Certains trappeurs ont une prédilection pour ce piège parce qu’il laisse l’animal vivant et capable, dans une certaine mesure, de se défendre contre les prédateurs et ainsi garder son «manteau» de fourrure intact.

Voulant promouvoir les captures humanitaires, les experts suggèrent de mettre des serrures aux collets, des coussins aux pièges à patte et un mécanisme de noyade automatique pour les animaux semi-aquatiques (castor, rat musqué, loutre de rivière).   
   Dans les années 1990, à Vegreville en Alberta, un centre de recherche environnementale comprenant des intervenants de l’industrie de la fourrure et de divers ministères fédéraux et provinciaux ont réalisé des tests de piégeage prétendument humanitaire. Avec une subvention de 2,5 millions de dollars ils ont piégé «scientifiquement» la martre, le vison, le raton laveur et le renard. Dans un vaste enclos clôturé et protégé par un système d’alarme, on filmait les animaux. Des appareils électroniques évaluaient le niveau de traumatisme et les réactions de l’animal, ainsi que le temps écoulé entre la capture et la mort. Les chercheurs prétendaient qu’un piège qui pourrait tuer un animal en trois minutes serait humanitaire. À la condition toutefois que l’animal soit de la bonne espèce, qu’il ait le bon format et le bon poids, et surtout qu’il s’introduise de la façon appropriée dans le piège. Il faudrait donner un cours 101 aux animaux : comment s’introduire dans un piège sans abimer son poil.

Comprendre la vie, c’est reconnaître qu’aucun être vivant n’a choisi l’espèce à laquelle il appartient. L’humain et l’animal sont prisonniers de leur apparence. Les animaux ne sont pas des «inférieurs», ils possèdent simplement une forme physique et une conscience différentes de la nôtre.

En complément

Soyez chic, ne portez pas de fourrure! 

Des trois félins sauvages du Canada (le lynx, le lynx roux et le couguar), le lynx et le lynx roux se ressemblent le plus et sont les plus étroitement apparentés. Ils sont probablement tous les deux des descendants du lynx d’Eurasie, qui est plus grand qu’eux. Il existe certaines différences mineures entre le lynx et le lynx roux. Le lynx roux est un peu plus petit, et ses pieds sont un peu moins grands que ceux du lynx, ce qui fait que le lynx roux est moins bon chasseur dans la neige profonde. Le bout de la queue du lynx est noir, tandis que la queue du lynx roux est striée de trois ou quatre barres noires et marquée d’une tache noire près du bout sur la surface supérieure; les taches sur le poil du lynx roux sont plus prononcées. Quant au couguar, il est beaucoup plus grand et plus puissant que le lynx et le lynx roux; on le reconnaît facilement à sa longue queue.
   Au Canada, mis à part le déclin de la population de lièvres d’Amérique, la proie principale du lynx, le piégeage semble être le seul facteur important de mortalité. ... Le piégeage produit le plus grand effet anthropique sur le lynx. Il est facile de piéger le lynx et lorsque les prix des fourrures sont à la hausse les trappeurs prennent une plus forte proportion de la population de lynx, ce qui peut éliminer la plupart des lynx d’une région donnée. Le piégeage a déjà apporté des changements à long terme à la taille des populations de lynx au Canada. ...
   De nos jours, le lynx est piégé dans tous les territoires et dans toutes les provinces sauf l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Les saisons de piégeage sont réglementées, et les gestionnaires des espèces sauvages peuvent modifier les règlements, selon les besoins, d’une année à une autre et selon les districts d’une province. ...
   ...L’exploitation forestière facilite l’accès des trappeurs en créant des routes. Si la réglementation relativement à l’exploitation forestière n’est pas assez prudente et souple, les grandes coupes à blanc éliminant presque entièrement les forêts de conifères sur de grandes superficies nuiront probablement aux populations résidentes de lynx.

27 août 2018

Changeons de couleur... politique

Drôle de coïncidence, pas plus tard que la semaine dernière, je me proposais de troquer le noir de l’entête pour du vert. La suggestion de Karel Mayrand (relayée sur le compte Twitter du comédien Vincent Graton) est formidable, alors je suis passée à l’acte... J’ai hâte de voir les cercles verts se multiplier sur Twitter!

«Vous voulez signifier aux formations politiques que vous voulez que l’environnement et le climat soient des priorités électorales? Changez votre photo de profil et partagez!» ~ Karel Mayrand, directeur général pour le Québec, Fondation David Suzuki.



Les médias « officiels » ne parlent pas du tout du Parti Vert du Québec, alors je publierai avec grand plaisir des éléments de leur plateforme tout au long de la campagne électorale.
Site du Parti Vert du Québec https://www.pvq.qc.ca/
Leader : Alex Tyrrel  

Dans la même veine : 
Ensemble on vire au vert

26 août 2018

Un monde sans religions pour sauver les enfants

Si les religions n’avaient aucun pouvoir politique et rendaient les pratiquants meilleurs, on ne s’en plaindrait pas. Mais...  

De toute évidence, les prêtres ont compris de travers la phrase du christ «laissez venir à moi les petits enfants».

12 novembre 2017. Jose Garcia Ataulfo, un prêtre catholique, a été acquitté après qu’il ait avoué avoir violé près de 30 jeunes filles âgées de 5 à 10 ans. Aucune charge n’a été retenue contre lui, malgré le fait qu’il savait qu’il avait le virus du SIDA quand il a mis la main sur ces enfants.

Niall O'Dowd, via Irish Central :
...Ce rapport est écœurant. Au cours de cette enquête, le grand jury a découvert un cercle de prêtres prédateurs opérant dans le diocèse [de Pittsburgh] qui partageaient des renseignements ou des informations sur leurs victimes. Ils s’échangeaient les victimes entre eux pour créer de la pornographie juvénile... [et] ils usaient de fouets, de sévices corporels et de sadisme lors des viols. Selon le procureur général de la Pennsylvanie, Josh Shapiro, un garçon nommé George, «fut forcé de se tenir debout sur un lit dans un presbytère, de se déshabiller et de poser comme le Christ en croix pour les prêtres. Ils prirent des photos de leur victime, et l’ajoutèrent à leur collection de pornographie juvénile produite et partagée sur le réseau de l’église».

Comme disait mon bien-aimé Mark Twain : «Quand vous êtes en colère, comptez jusqu'à quatre; quand vous êtes très en colère, jurez. Dans certaines circonstances, des circonstances urgentes, des circonstances désespérées, le blasphème procure un soulagement que même la prière ne peut offrir.» 

«L'aspect le plus dangereux de la religion est sa tendance à glorifier l'absurde et à justifier l'odieux.» (Stifyn Emrys) 

«Comment peut-on être heureux quand on pense que chaque action et pensée est surveillée par un fantôme?» (Dan Barker)

L’Église catholique a choisi de protéger son statut et sa réputation au lieu de protéger les droits des enfants. L’histoire des orphelins de Duplessis en est un exemple : les communautés religieuses ont choisi l’argent au lieu des enfants – en déplaçant les orphelins sains d’esprit en institut psychiatrique, elles n’avaient plus à les instruire. Et, au lieu de recevoir 0,70 $ par orphelin par jour, la congrégation recevait 2,25 $. Selon un calcul approximatif, entre 1940 et 1960, le transfert aurait rapporté aux communautés un revenu additionnel de 70 millions de dollars, en dollars d’aujourd’hui (un minimum). D’après les témoignages de survivants, au Mont-Providence, les sévices corporels, les agressions sexuelles, la sodomie... étaient choses courantes. Terrorisés par les menaces de représailles des religieux, les enfants se taisaient. Pour recevoir des indemnités compensatoires, les orphelins ont dû signer une quittance de non-poursuite. Les orphelins des écoles de réforme comme Huberdeau ont subi les mêmes sévices sans recevoir de compensation parce qu’ils n’étaient pas allés en institut psychiatrie. L’Église a toujours refusé d’admettre la culpabilité des communautés religieuses. L’ex premier ministre péquiste Bernard Landry les a même défendues car selon lui elles n’avaient fait que du bien. (!!)
   Synopsis : Sous le règne de Duplessis, des enfants illégitimes sont étiquetés comme malades mentaux et internés dans des asiles. Ces «enfants du péché» sont victimes d'une manœuvre du gouvernement Duplessis afin d'obtenir des subventions fédérales. Inconscients des tractations qui s'opèrent dans le noir, ils continuent à subsister de leur mieux sans se douter que leur destin et celui de leurs amis est scellé par des manigances politiques... Au début des années 1990, les orphelins se mobilisent et réclament justice et réparation. Ils mènent un combat inégal pour sortir de l'amnésie collective qu'a longtemps entretenu la société québécoise à leur égard. Ils veulent enfin sortir de l'anonymat, de la honte...


~~~
À lire – la lettre percutante et sans ménagement de Nancy Huston.

Extrait

Ce n’est pas un sacre, c’est un massacre

Nancy Huston | Écrivaine | Le Devoir 22 août 2018
Texte adressé au pape François.

Cher François,

Ces jours-ci, le monde tangue sous le choc d’un nouveau scandale de pédophilie qui, en Pennsylvanie cette fois, vient «éclabousser» l’Église catholique : sur une période de 70 ans, 1000 enfants abusés ou violés par des prêtres, et, compte tenu de la célérité des intéressés à escamoter les preuves et de la honte des victimes à témoigner, l’on peut être certain que ce chiffre est encore inférieur à la vérité.
[...]
Si l’on mettait à la disposition des enfants du monde entier un site Internet où ils pourraient déposer leur plainte en toute sécurité, ce «balancetonpretre» provoquerait un tsunami mondial qui, par sa violence et son volume, dépasserait à coup sûr celui de «balancetonporc». Seraient encore reléguées au silence, il est vrai, les nombreuses victimes qui, en raison de leur jeune âge (18 mois, exemple entendu ce matin) ou de leur misère (enfants du Tiers-Monde, illettrés et/ou non connectés), n’auraient pas accès au site. 
[...]  
Ils ont peur
Pourquoi s’en prennent-ils de façon si prépondérante aux enfants et aux adolescents? Non parce qu’ils sont pédophiles – la proportion de vrais pédophiles parmi les prêtres est sûrement aussi minuscule que dans la population générale – mais parce qu’ils ont peur, et que les plus jeunes sont les plus faibles, les plus vulnérables, les plus faciles à intimider, les moins aptes donc à les dénoncer.
[...]
Texte intégral :

Excellente idée : I think it's time to give Robin Williams’ idea a try and turn those little white collars they wear into shock collars. Everytime they get a little too close to a kid it gives them a shock, after the third shock it drops them to the floor.  ~ James Morgenroth @AtheistsRise August 23, 2018

Dans la foulée de l’enquête sur les prêtres des diocèses de la Pennsylvanie, j’ai revu le film Spotlight (2016); le parallèle avec l’enquête du procureur Josh Shapiro est criant.
   Synopsis : Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe (en 2002) – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis au jour un scandale sans précédent au sein de l’Église catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que l’Église catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.

Photomontage : AFP

Voici une compilation d’articles référés par The Thinking Atheist 

Following the shocking revelations of 70 years of abuse of children by Pennsylvania priests, we owe Sinead O’Connor an apology.

By Niall O'Dowd | Irish Central | August 19, 2018

Her declaration back in 1992 that the Catholic Church was rotten to its core and pedophile priests and their enablers were the real enemy was true.
   It caused a massive worldwide reaction when she tore up a picture of the then Pope on Saturday Night Live in October 1992 and declared, “Fight the real enemy.”
Before Spotlight, before the worst of the American and Irish church scandals, O'Connor called it right and only got abuse in return.
   The enemy has become very obvious since then. [...] We now know that the pedophile scandals were rampant during the era of Pope John Paul, who chose to turn a blind eye. O’Connor was calling out the right person.
   Imagine if 300 imams were named as sex abusers of children. The Muslim religion would likely be banned and the imams driven out or jailed.
   There is no reason to believe that Pennsylvania is an outrider and that similar scandals were not omnipresent in other dioceses.
   The report is sickening. “During the course of this investigation, the Grand Jury uncovered a ring of predatory priests operating within the [Pittsburgh] Diocese who shared intelligence or information regarding victims as well as exchanging the victims amongst themselves. This ring also manufactured child pornography ... [and] used whips, violence and sadism in raping their victims.”
   According to Pennsylvania Attorney General Josh Shapiro, a boy named George, “was forced to stand on a bed in a rectory, strip naked and pose as Christ on the cross for the priests. They took photos of their victim, adding them to a collection of child pornography which they produced and shared on church grounds.”
More:


~~~
Andrew Seidel, August 23 2018:
   Pontifex: Everyone should fast and pray.
   Bishop Morlino: Blame the gays.
   Cardinal Rivera: Blame the victims.
This is the Catholic Church guaranteeing that the cycle of abuse and cover-up will continue. 

Bishop Morlino’s abuse response showcases the church’s true problem: Itself

By Andrew L. Seidel | Freedom From Religion Foundation | Aug 21, 2018

Blame the gays. That appears to be the strategy of Bishop Robert Morlino of the Diocese of Madison, who penned a letter to his flock. “Until recently, the problems of the church have been painted purely as problems of pedophilia, this despite clear evidence to the contrary,” wrote Morlino, essentially arguing that homosexuality, not priests preying on children, was the problem: “There is a homosexual subculture within the hierarchy of the Catholic Church that is wreaking great devastation in the vineyard of the Lord.”
   This is a disgusting attempt to paint LGBTQ Americans, who have made great strides toward acceptance and equality despite the best efforts of the Catholic Church, as “disordered,” “deviant,” and “in violation of the natural moral law.” As the tidal wave of this scandal again crashes down on his church, Morlino is trying to shift the blame.
   Morlino is wrong. There is not now, nor has there ever been, a link between homosexuality and pedophilia. This myth, bred of ignorance, has been debunked countless times. For those of us who dwell in the world of facts and reality, the research is clear: Most sexual abuse is committed by heterosexual males.
   Worse, Morlino’s callous ignorance makes it that much more difficult to fix the real problem: the Catholic Church.
   The reason the child sexual abuse problem is so rampant and seemingly ineradicable is the church itself. The power structure of the church is predicated on an unquestionable, unassailable authority — a divine authority. Under Catholic Canon law, adherents are required to give a “religious submission of the intellect and will” to their church.
   And the church uses that power to suppress questions, doubts, and dissent. It has for millennia. Without religion, would anyone argue that three is really one or one is really three, or that crackers turn to flesh if a few magic words are uttered over them?
   A group of fallible, celibate men have nearly unlimited power over a community of people who have been drilled toward credulity their whole lives. This is a recipe not only for abuse, but for covering up that abuse.

Andrew L. Seidel is a constitutional attorney who specializes in the legal relationship between state and church. He works at the Madison-based Freedom From Religion Foundation.

More:

~~~
Mexican Cardinal: Pedophile Priests’ Victims Should Think About Their Own Flaws  

By Hemant Mehta | Friendly Atheist | August 23, 2018

Given the magnitude of the Catholic Church sex abuse scandal, you’d think Church leaders would be better at responding to the outrage. Say you’re sorry, say you’re working to make the Church more transparent, say that you’ll cooperate with law enforcement whenever there’s an accusation of wrongdoing in the future, etc.
   Mexican Cardinal Sergio Obeso Rivera didn’t get that memo because his reaction was to blame the victims for speaking out.
   Even though he acknowledged that some allegations are true, he went after the victims and avoided referring to the Pennsylvania grand jury report in the United States that found some 300 abusive priests in a span of seven decades in six dioceses.
   Obeso Rivera’s words came last week, after the report was made public.
   “I’m here happy to talk about nice things, not about problematic things, it’s an accusation that is made, and in some cases it’s true. But the evil of many is the consolation of fools, because sometimes those who accuse men of the Church should [be careful] because they have long tails that are easily stepped on.”

More:

~~~ 
Ce type mérite d’être enfermé en asile psychiatrique :

Catholic League On Predatory Priests: It’s Not Rape If The Child Isn’t Penetrated

By Michael Stone | Patheos | August 16, 2018

Catholic League president Bill Donohue defends predatory priests by claiming it’s not rape if the child isn’t penetrated.
   In a bizarre, insensitive, and outrageous post, Bill Donohue, president of the very conservative Catholic League, attacked the recent grand jury report documenting the rape and sexual abuse in Pennsylvania.
   Donohue called the report released by the Pennsylvania Supreme Court an “obscene lie” while defending the Catholic Church and their deplorable record of covering up and enabling the rape and sexual abuse of children by predatory priests.
   At one point in the deplorable post Donohue has the audacity to claim that the statement “the priests raped their victims” is actually a “myth,” writing:
    Myth: The priests “raped” their victims.
Attempting to justify his assertion that the claim that “the priests raped their victims” is a “myth,” Donohue writes:
    Fact: This is an obscene lie. Most of the alleged victims were not raped: they were groped or otherwise abused, but not penetrated, which is what the word “rape” means.

More:

Report: New York Catholic Church Spent Over $2M Protecting Predator Priests

By Michael Stone | Patheos | August 24, 2018


Bad Catholics: An exclusive report from the New York Daily News explains: The Catholic Conference… spent more than $2.1 million on lobbying from 2007 through the end of 2015, state records show. Filings show the lobbyists were retained, in part, to work on issues associated with “statute of limitations” and “timelines for commencing certain civil actions related to sex…
   According to the report, the money is being used to “block legislation that would eliminate the statute of limitations on child sex abuse civil cases and open a one-year window to bring lawsuits for victims who can no longer sue under current law.”
   The report notes that the person responsible for the effort to deny justice to the victims of rape and sexual assault by predator priests is headed by Cardinal Timothy Dolan, the current Archbishop of New York.

Remember, if you support the Catholic Church, you support the rape and sexual assault of children.

More:

Quote of the day:

"In terms of the spaceship Earth, the wrong crew is in command, and it is time for a mutiny." ~ Mayan Indian

24 août 2018

La barrière est ouverte – the gate is open

Souhait d’un futur greffé du cœur :
– Docteur, je voudrais avoir le cœur d’un député.
– Pourquoi donc?        
– Parce qu’il n’a pas beaucoup servi!

C’est très important l’éducation, la santé, l’économie, la classe moyenne, les pauvres, les enfants, les vieux, etc., mais à quoi bon de si belles promesses si nous ne nous occupons pas de l’environnement de plus en plus toxique dans lequel nous évoluons? Mis à part le Parti Vert, les partis traditionnels balancent la question au dernier plan, alors que tout le reste en dépend. Pour un vrai changement positif, j’ai confiance aux jeunes du Parti Vert du Québec https://www.pvq.qc.ca/ Ils ne pourraient pas faire pire que les vieux partis corrompus qui mènent le pays tout droit dans le mur, c'est impossible.
   Daniel Green disait au 15-18 : «Contrairement à l’amour, le BPC c’est pour toujours. Les entreprises continuent à déverser des BPC dans l’environnement, et les inspections sont de plus en plus rares. Il faut absolument surveiller les entrepôts et la manière dont on élimine les BCP...» Les gouvernements confient la décontamination à des mafieux sans scrupules pour qui la seule chose qui compte est de faire de l’argent à moyen terme. On en a vu quelques exemples récemment.
   Daniel Green est un expert québécois en pollution environnementale qui travaille pour la protection des écosystèmes du Québec et du Canada depuis plus de 30 ans. Il s’est donné comme mission de faire de la vulgarisation scientifique et de l’information publique sur les grands enjeux environnementaux. Ses domaines d’expertise sont entre autre la réduction de la contamination des cours d’eau, la prévention des déversements de pétrole, le contrôle des polluants atmosphériques et la surveillance des incinérateurs de déchets dangereux. Il est actuellement président de la Société pour Vaincre la pollution (SVP), un des plus anciens groupes environnementaux du Canada. Ses tâches l’ont amené à intervenir auprès du public, des médias et des tribunaux pour faire valoir le droit de la population à un environnement sain. «La pollution nous tue, au profit de quelques-uns. Cela ne peut plus durer, le temps est court.» En 2017, avant les élections municipales, il recommandait aux Montréalais de voter avec leurs poumons. La recommandation tient pour les élections du 1er octobre.

Caricature : Serge Chapleau, La Presse; 23 août 2018

Course électorale : grand galop et petit trot  

Les campagnes électorales me font penser aux courses de chevaux. Voici quelques similitudes – j’ai remplacé cheval par candidat (ce qui inclut le/la chef de parti). Tout est dans tout. Yeeeeeeeeehaw!  

Hippodrome Blue Bonnets, Montréal (années 1960 ?) qui fut démoli, yé! J'ai hâte de voir disparaître du Vieux-Montréal les horribles instruments de torture appelés "calèches".

Déroulement... adapté   

Les courses électorales se déroulent sous haute surveillance. De la préparation des candidats à celle des jockeys jusqu'au placement sur la ligne de départ, tout est fait sous le regard d'officiels, mais aussi des spectateurs.
   Le poids des jockeys a une importance capitale. Dans une course à handicap, les candidats les plus performants sont handicapés par un poids plus lourd. Les candidats sont préparés pour être montés et ensuite présentés aux spectateurs de la course.
   Le public peut ainsi découvrir les toques et les casques, mais aussi l'état global des concurrents. Cette étape est primordiale, et le défilé sur le rond de présentation est attendu avec un grand intérêt par les parieurs. Les paris peuvent commencer juste avant le coup d'envoi du départ. Les commissaires chargés de la surveillance de la course se mettent de la même façon en place. Les candidats et leurs jockeys s'installent au départ.
   Le déroulement de la course électorale est filmé pour éviter toute anomalie, et pouvoir relever les fautes.
   L'atmosphère est unique, car les parieurs encouragent bruyamment leurs favoris. Le suspens est intense. L'arrivée est photographiée pour un résultat précis et un classement sans erreur. Des réclamations sont possibles, lancées par les propriétaires (entrepreneurs/investisseurs) ou les entraineurs (lobbyistes).
   Quand la course est finie, les candidats et leurs cavaliers défilent encore une fois sur le rond de présentation, où le vainqueur est acclamé. Les parieurs qui ont eu la chance de miser sur le bon candidat peuvent récupérer leur gain.


VOCABULAIRE DE BASE

Propriétaire (entrepreneur/investisseur) : Personne possédant un ou plusieurs candidats et ayant présenté une demande d’agrément et de couleurs auprès de la Direction des élections.

Entraîneur (lobbyiste) : Véritable préparateur physique et psychique du candidat, il juge de l’aptitude du candidat à la compétition et l’amène progressivement à exprimer tout son potentiel grâce à un programme spécifique adaptés à ses capacités. Dresser un candidat, ce n’est pas seulement le faire obéir, c’est aussi le préparer à être monté. Le candidat doit apprendre à accepter le jockey/cavalier sur son dos, à avancer plus vite ou plus lentement en fonction des ordres qu’on lui donne.

Leader (chef) : Le chef est chargé d’imprimer un rythme soutenu à la course afin de placer les candidats avec lesquels il fait écurie dans une bonne position.

Écurie (parti politique) : Par analogie avec le lieu destiné à loger les candidats, se dit des candidats engagés dans une même course et ayant le même propriétaire ou défendant des intérêts communs.

Jockey : Celui qui monte le candidat en course (course de plat).

Driver : Celui qui mène un candidat sur un sulky – voiture légère à deux roues utilisée dans les courses de trot attelé.

Cavalière : Femme jockey, autorisée à participer uniquement aux courses d’amateurs.

Gentleman-rider : Cavalier autorisé à participer uniquement aux courses d’amateurs.

Couleurs : Chaque propriétaire (entrepreneur/investisseur) de candidats possède ses couleurs qui sont toujours les mêmes. Elles sont reprises sur la casaque (tunique) et la toque (housse en tissu qui habille le casque des jockeys et des drivers).

Réunion : Ensemble des courses se déroulant sur un même députédrome, la même journée. Simulcasting ou simultané : Se dit des réunions se déroulant simultanément dans différentes circonscriptions.

Engagement : Inscription d’un candidat dans une course.

Forfait : Déclaration faite par l’entraîneur qui retire l’engagement d’un candidat dans une course. Non-partant : Candidat initialement inscrit au programme et qui, sur décision de l’entraîneur, ou plus rarement du médecin, ne prend pas le départ. [Le premier ministre Couillard a cavalièrement congédié le député François Ouimet à quelques jours du début de la course.]

Handicap : Dans une course à handicap, un expert a égalisé les chances des candidats par le jeu des poids (influence). Ainsi la chance théorique de chaque concurrent est identique.

Inédit : Candidat participant pour la première fois à une course.

Maiden : Candidat n’ayant encore jamais gagné de course.

Crack : Candidat, ou jockey ou driver d’exception.

Course à réclamer : Type de course à l'issue de laquelle les candidats sont mis en vente. Dans les courses «à réclamer», les partants sont mis aux enchères à bulletins secrets déposées dans une urne. Un prix minimum pour chaque candidat est inscrit sur le programme. Chaque candidat est vendu au plus offrant. La somme inscrite au programme est remise au vendeur et la différence entre la somme inscrite sur le bulletin et le prix minimum est acquise à la gérance des courses. [Les candidats sont parfois mis en vente avant la course : Gertrude Bourdon s’est elle-même offerte au plus offrant (PLQ) après avoir flirté avec les deux autres principaux partis. À cause de son CV impressionnant, les partis se la disputaient. Si elle est élue dans sa circonscription et si le PLQ remporte la victoire, elle remplacera Gaétan Barrette, qui lui hériterait du Conseil du trésor s’il est élu. Oulala!]

Code des courses : Code fixant l’ensemble des règles appliquées aux courses électorales. Le Directeur général des élections réglemente et supervise les courses.

Commissaires : Officiels bénévoles indépendants chargés de juger les courses, de veiller à leur régularité et à l'application du code des courses. Les commissaires ont le pouvoir de rétrograder un concurrent et de modifier l’ordre d’arrivée.

Enquête : Les commissaires observent le déroulement de la course et mènent régulièrement des enquêtes de leur propre initiative. Si un jockey, un entraîneur ou un propriétaire considère que son candidat a été gêné pendant la course, il peut déposer une réclamation auprès des commissaires qui sera suivie d’une enquête.

Disqualifier : Dans une course au trot, on peut éliminer un candidat pour allure irrégulière, en abrégé D.A.I. Il peut aussi être disqualifié pour avoir franchi le poteau au galop, en abrégé D.P.G. Poteau : Endroit où se juge l’arrivée de la course.

Faute : Allure non réglementaire ou obstacle mal franchi.

Canter : Galop d’échauffement par lequel le candidat se rend au départ.

Rond de présentation : Lieu où les candidats sont présentés au public avant le départ. Paddock : terme anglais du «rond de présentation».

Les ordres : Consignes données par l’entraîneur au jockey dans le rond de présentation avant la course. Sous les ordres : Annonce faite aux concurrents, 3 minutes avant le départ et qui signifie qu’ils sont sous les ordres du starter (nom donné au juge de départ). Les candidats sont «sous les ordres» lorsque le starter appelle les concurrents au départ.

Boîtes de départ : Boxes métalliques (autobus) dans lesquels se placent les candidats pour le départ des courses; lorsqu’ils sont tous en place dans les stalles, toutes les portes s’ouvrent en même temps et le départ est donné.

Autostart : Véhicule spécialement aménagé pour faire partir les candidats lancés sur une même ligne.

Allure : Façon qu’utilise le candidat pour se déplacer.

Galop de chasse : Souvent, dans les courses longues, les candidats vont moins vite (au galop de chasse) puis sprintent dans la dernière ligne droite.

Oeillères : Équipement placé sur la tête du candidat, limitant son champ de vision; elles sont utilisées pour rassurer les candidats nerveux ou pour leur assurer une meilleure concentration.

Corde : Lice intérieure de la piste, à gauche ou à droite suivant le sens de la course (orientation du candidat).

Élastiques : Méthode utilisée pour les départs des courses à obstacles, plus rarement pour les courses de plat et plus souvent pour les départs en trot.

Photo-finish : Lorsque l’arrivée des candidats est très groupée, la photo-finish est indispensable au juge pour établir le classement.

Classé : On dit qu’un candidat est classé lorsqu’il arrive parmi les premiers à l’arrivée.

Dead-head : Signifie ex-æquo, quand deux ou plusieurs candidats n’ont pu être départagés par la photo-finish.

Source du vocabulaire

22 août 2018

Que signifie être honnête?

Vous croyez peut-être que les notions d’honnêteté et de confiance me préoccupent. C’est vrai, j’en cause souvent. Aucune relation ne peut tenir la route sans confiance mutuelle; et si elle a été ébranlée par le mensonge, la trahison, la tromperie, il est impossible de revenir en arrière.

«Les ouvrages de psychologie, de philosophie et de religion parlent tous de la nécessité de l’honnêteté et de la vérité. Nous avons un besoin vital de croire qu’on nous dira toujours la vérité. Pourtant, il serait intéressant de nous demander si nous connaissons quelqu’un qui soit absolument intègre. ... Mais que veut dire honnête? Honnête comment? Dans quelles circonstances? Avec qui? Honnête pour les choses importantes? Autant de questions qui suggèrent qu’il y a plusieurs sortes et plusieurs degrés d’honnêteté.
   Quelle que soit la définition que l’on en donne, il reste que la malhonnêteté est la grande coupable de l’échec des relations. Les familles se séparent, les amants s’agressent physiquement et commettent des ‘crimes passionnels’. Les commerces se dissolvent, les gouvernements s’écroulent et les nations se livrent à des guerres sanglantes. Il est souvent moins ‘grave’ de dire un mensonge pour éviter de graves crises. On se dit : ‘Tant que cela ne blesse personne’...
   Les exemples de malhonnêteté sont légion dans presque tous les secteurs de notre société, à tous les niveaux. On les retrouve dans les relations les plus ordinaires, comme au sein des politiques internationales les plus complexes. Si les gens ne mentent pas carrément, on peut dire qu’ils pratiquent des semi-vérités.
   Les publicistes nous déclarent avec une vulgarité criarde que leurs produits sont les meilleurs. Ils promettent la guérison, un soulagement instantané, si nous achetons leurs produits. Même les plus naïfs savent que ce sont des mensonges, mais nous les entendons si souvent que nous finissons par être désensibilisés; ils ne nous choquent plus.
   Les journalistes qui se vantent de porter la vérité aux yeux du public n’hésitent pas à mentir pour avoir accès à la vérité. Les promesses électorales des politiciens ne sont pas tenues. On nous promet d’équilibrer le budget, de faire disparaître la criminalité, de mettre fin aux guerres, d’éliminer la pauvreté... Certains promettent même de donner un regain de vitalité à la famille et de réintroduire la morale dans notre société décadente. Après plus de cent ans de rêve américain de liberté, de justice et d’égalité pour tous, nous avons encore de l’espoir. Nous ne sommes pas stupides mais conditionnés à ne pas être trop exigeants dans le domaine de la vérité.
   Un mensonge ‘fait son chemin’. Si, comme c’est le cas pour la vérité, le mensonge ne suscitait qu’une réaction, nous n’aurions qu’un choix à faire : y croire ou non. Mais le mensonge nous laisse généralement dans un état de confusion, de crainte, d’incertitude, de doute, de ressentiment. On a sous-évalué l’importance de dire la vérité. Les doutes qui naissent du mensonge ont une grande influence sur la durabilité de la confiance. Elle est au cœur de toute relation. Il n’y a pas de confiance sans vérité.
   Le besoin de croire est très humain. Nous avons besoin de nous faire mutuellement confiance. Je crois que nous deviendrions fous si nous ne pouvions avoir confiance en personne. La vérité procure un sentiment de sécurité qui nous rend plus ouverts.»
~ Leo Buscaglia (Loving Each Other, 1984)

Or les mensonges et les escroqueries de l’industrie pharmaceutique menacent la vie même des consommateurs de médicaments. C’est quand même terrifiant. Sauf en cas de nécessité absolue, je me tiens loin des pilules, par expérience personnelle et instinct de survie. Et aussi parce que j’ai vu des gens de mon entourage aux prises avec des effets secondaires néfastes, souvent pires que les symptômes qu’on cherchait à traiter – par exemple, les anxiolytiques de la catégorie des benzo qu’on administre comme des bonbons en CHSLD. Je me méfie du made in China puisqu’on ne peut compter sur de quelconques normes de salubrité, de qualité et de sécurité d’utilisation. Raison de plus en matière de produits pharmaceutiques : des tas de lumières rouges clignotent! De toute façon, les grands laboratoires pharmaceutiques ne souffrent pas d’une overdose d’honnêteté; le problème est international (1).

L'industrie pharmaceutique ne crée pas des remèdes... elle crée des clients.

Je ne voudrais être dans les souliers des «clients» qui prennent ces médicaments :  

Huit lots supplémentaires de médicaments à base de valsartan seront rappelés «par précaution» a indiqué Santé Canada. Plusieurs produits avaient déjà fait l’objet d’un rappel en juillet pour les mêmes raisons, le N-nitrosodiméthylamine (NDMA) classé comme une substance cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé.

Le Devoir, le 4 août 2018 :
Le rappel de médicaments à base de valsartan est la goutte qui fait déborder le vase pour l’Ordre des pharmaciens du Québec. Ce médicament destiné aux patients cardiaques, qui a été prescrit à plus de quatre millions de Canadiens en 2017, a fait l’objet d’un rappel mondial le mois dernier et lève une fois de plus le voile sur les risques associés aux monopoles dans l’industrie pharmaceutique.
   Du N-nitrosodiméthylamine (NDMA), une substance classée comme cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé, a été retrouvée dans des médicaments à base de valsartan dont l’ingrédient actif, sous forme de poudre, a été produit par la pharmaceutique Zhejiang Huahai en Chine.
   Le hic, c’est que le laboratoire pétrochimique de l’entreprise est l’unique fournisseur de cette poudre pour la plupart des grandes compagnies pharmaceutiques. Zhejiang Huahai a fait son mea culpa cet été en disant que la contamination était probablement due au fait qu’elle a modifié son processus manufacturier en 2012.
   La valsartan est l’ingrédient actif de plusieurs médicaments destinés aux personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, comme l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artérielle. La contamination pourrait être présente dans certains médicaments depuis 2012.

De la poudre au comprimé
L’usine chinoise fournit la majorité des géants de l’industrie. C’est pourquoi on retrouve ces médicaments sous plusieurs noms dans les pharmacies, tels que Act-Valsartan, Teva-Valsartan, Sandoz Valsartan, Valsartan de Sanis, Valsartan de Pro Doc Limitée et Valsartan de Sivem produits pharmaceutiques.

La liste complète des produits rappelés est disponible sur le site de Santé Canada.


Alliances intéressées, alliances dangereuses pour la santé

Pierre Biron
Agora | Dossier : Système de santé


Joel Lexchin. Doctors In Denial : Why Big Pharma And The Canadian Medical Profession Are Too Close For Comfort. Toronto : Lorimer; 2017 - ISBN 978-1-4594-1244-6 (imprimé) - ISBN 978-1-4594-1245-3 (EPUB)

L’auteur, urgentologue et expert en politique du médicament, peint une fresque historique des alliances entre la profession médicale, l’industrie et les gouvernements au Canada. Ces alliances entre tous les acteurs du médicament se font au détriment des consommateurs, volontaires ou obligés. Voici quelques observations et réflexions choisies dans son livre :

a) Cette «alliance» est antérieure à l’amorce du néolibéralisme ouvertement mise en œuvre par Reagan aux É.-U. et Thatcher au R.-U.; elle en fut renforcée et continue de l’être. En même temps la privatisation de la santé a commencé à s’installer au pays dans les années 1980 et continue de le faire : frais accessoires en cabinet et à l’hôpital; privatisation de la collecte de sang, de la radiologie pointue, des polycliniques, de laboratoires biomédicaux; désaffiliation du régime public par des médecins; PPP dans la construction et la gérance d’hôpitaux (pourtant avérés désastreux à l’étranger et au pays), PPP ou financement privé en recherche clinique et en formation médicale continue; tous des indicateurs fermement dénoncés par Médecins québécois pour un régime public (Canadian Doctors for Medicare dans le reste du Canada).

b) L’alliance et la privatisation convergent pour justifier que l’on trouve éthiquement normales de nombreuses situations conflictuelles liées aux soins, à la formation, à la recherche et à la santé publique. L’alliance et les PPP se ressemblent en assumant que des fonds privés soient nécessaires pour «servir le public», une aberration en soi car le privé ne vise que le profit et le public vise le meilleur service au meilleur coût.

c) Toute bonne pratique de soins doit reposer sur un savoir médical et une habileté clinique dont l’objectif doit demeurer soignant alors que les pharmaceutiques dominées par le marketing n’hésitent pas à enfreindre leurs propres codes, à tricher, à encourir des condamnations civiles et criminelles, à corrompre politiques, agences, médias, instances médicales, revues savantes, chercheurs cliniques, associations de patients et prescripteurs. Les engagements de l’industrie à se comporter en firmes socialement responsables ne sont que des fausses promesses alors qu’on y pratique une marchandisation socialement irresponsable.
[...]
Article intégral :

Image : © Wildpixel (via Searcy Law)

(1) Les études médicales
L'une des questions critiques à se poser lorsqu’on lit un article de revue médicale est : qui a financé l'étude? Dans la plupart des revues, les chercheurs doivent identifier leurs sources de financement. Alors c’est quoi le problème? Eh bien, les chercheurs peuvent masquer la véritable origine du soutien financier : le cacher, le camoufler, ou même blanchir l'argent par le biais d'un groupe de façade. Pourquoi la source de financement est-elle importante? Sur les milliers d'études, une sur huit serait financée par l'industrie et publiée pour ses conclusions favorables. Mais nous ne pouvons pas le certifier puisque 77 % des auteurs ne révèlent pas leurs sources de financement. Le problème est que la responsabilité de divulguer les vraies sources de financement est laissée à l’entière discrétion des auteurs. Alors, combien de chercheurs divulguent la vérité?
   Un rédacteur en chef de longue date au New England Journal of Medicine a écrit un article cinglant sur les sociétés pharmaceutiques et les médecins qui ont omis de déclarer les centaines de milliers de dollars qu’ils ont reçus des sociétés pharmaceutiques telles que GlaxoSmithKline. Cette société a été poursuivie et condamnée à des milliards de dollars d’amendes pour des activités de corruption et de suppression de données. Quand GSK obtenait des résultats «commercialement inacceptables», elle les enterrait, tout simplement. Des amendes de milliards de dollars, mais pour les entreprises pharmaceutiques cela fait partie des coûts pour faire des affaires. Aussi répréhensibles que soient les pratiques de l'industrie pharmaceutique, une grande partie des membres de la profession médicale est encore plus coupable. Nous pouvons nous attendre à ce que les sociétés pharmaceutiques accordent la priorité aux résultats financiers, mais nous atendons plus d’honnêteté de la part des professionnels de la santé. ~ Michael Greger, MD., Care2