19 août 2018

Je bois à la revanche de l’intelligence sur l’argent!

À partir du 23 août tous les politiciens nous rabâcherons les oreilles avec la relance et la croissance économique. Pourtant, il serait plus judicieux et intelligent de nous tourner vers la décroissance à grande vitesse.

«Si apprendre que durant les 40 dernières années le monde a perdu plus de 50 % de ses vertébrés sauvages (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons) ne parvient pas à nous faire comprendre qu'il y a quelque chose qui cloche dans notre façon de vivre, il est difficile d'imaginer ce qui le pourrait. Qui peut croire qu'un système économique et social qui a cet effet est sain, et, considérant les pertes, appeler cela progrèsCe que les économistes appellent le progrès, les écologistes le voient comme une ruine.» ~ Georges Monbiot (La faille dans le cerveau de l’homme)   

Caricature : La grosse machine libérale prête pour les élections par Serge Chapleau; La Presse 18 août 2018. On a appris que le premier ministre Philippe Couillard, chirurgien de profession qui a enseigné en Arabie Saoudite, est fasciné par l’histoire de la guillotine. Son intérêt est purement technologique et chirurgical; c'est rassurant.

Voici un exemple local de développement économique basé sur le pillage des ressources, dont les retombées écologiques seront lugubres. On nous pousse littéralement dans le couloir de la mort. Encore conscients après la phase d’étourdissement, au lendemain des élections, on recevra peut-être un coup de barre de fer sur le crâne, comme les animaux dans les abattoirs quand l’étourdissement est raté.

En politique, même les promesses non tenues comptent.

Hydrocarbures : le pouvoir discrétionnaire du ministre Moreau fait rager des environnementalistes

ICI Radio-Canada | Le 18 août 2018

Des environnementalistes fulminent contre l'entrée en vigueur imminente de la loi sur les hydrocarbures ainsi que contre le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, qui conserve un pouvoir discrétionnaire l'autorisant à approuver certains projets d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures en milieu hydrique.
   Le gouvernement a procédé vendredi à l'édiction des quatre règlements relatifs aux hydrocarbures. Cette nouvelle mouture interdit dorénavant les activités d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures dans les milieux hydriques et dans un rayon d'un kilomètre autour de ceux-ci.
   L’annonce fait grincer des dents le cofondateur de Non à une marée noire dans le Saint-Laurent, Martin Poirier, qui considère le 17 août comme «date funeste pour les Québécois» puisqu’elle confirme l’entrée en vigueur imminente de la Loi sur les hydrocarbures, loi décriée par les groupes environnementalistes.
   Pour Martin Poirier, cette annonce indique que l’industrie pétrolière pourra bientôt, explorer et exploiter le pétrole près des bâtiments tels que les hôpitaux et les écoles en plus des cours d’eau et des parcs nationaux.
   De plus, en conservant le droit d’autoriser des activités à l'intérieur ou à moins d'un kilomètre d'un milieu hydrique, le ministre Moreau garde la porte ouverte à l’industrie pétrolière pour exploiter nos cours d'eau, selon M. Poirier.
   «Le gouvernement permet [l’exploitation pétrolière] en mentant sur ce qu’il autorise ou pas. C’est ignoble comment le gouvernement a géré le dossier [des hydrocarbures] durant les 15 dernières années.» ~ Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus

Article intégral par Marie-Josée Paquette-Comeau en collaboration avec Laurence Gallant :

D’un autre côté, il est très réconfortant de voir de jeunes journalistes se questionner et investiguer avec honnêteté les immenses défis auxquels notre civilisation fait face.

RAD, le laboratoire de journalisme de Radio-Canada
Les enjeux de société et l’actualité, ça concerne tout le monde. Notre mission, c’est de rendre l’information accessible. On teste, on apprend, on évolue, avec vous. Rad, c’est une expérience renouvelée de l’information, la rencontre entre les codes du web et la rigueur journalistique de Radio-Canada.

Décroissance | La base
Sortir de la crise écologique par la décroissance?  
Par Olivier Arbour-Masse, journaliste
14 août 2018

La crise écologique semble de plus en plus inévitable. Plusieurs estiment que la croissance perpétuelle sur laquelle repose notre système économique est responsable de la dégradation de l'environnement. Ils prônent la décroissance.



«On court après la croissance parce qu’elle permettrait d’augmenter le niveau de tous. Mais c’est pas exactement ça qui se passe. L’an dernier «82 % de la croissance des richesses enregistrée dans le monde a été placée dans les comptes bancaires du 1 %, les gens les plus fortunés du globe» (Unesco). Pour générer cette croissance, on doit consommer plus que le mois précédent, et plus que l’année précédente. Plus on produit, plus on pollue, plus on épuise les ressources naturelles. Des ressources qui servent à fabriquer ce qu’on consomme mais aussi à l’emballer, à l’expédier, à le livrer. Le problème c’est qu’on utilise plus de ressources naturelles que ce que la Terre est capable de régénérer. On puise dans les ressources naturelles que la terre à mis des millénaires à emmagasiner, mais on est en train les brûler en quelques décennies. La croissance perpétuelle dans un monde aux ressources finies n’est pas soutenable. Et donc, certaines personnes appellent à décroître, à plafonner, et éventuellement à réduire ce que nous produisons. Parce que si l’on continue dans cette quête effrénée de la croissance on devrait atteindre un point de rupture aux environs de 2030


Thèmes des vidéos RAD : Décroissance 1, 2, 3 – Tatouages – Intelligence artificielle – Accessibilité – Deuxième génération – Reproduction – Carrière – Autochtones – Corée – Alimentation – Recyclage textile – Aide médicale à mourir – Rap – Sexe – Baptême – #pub – Festivals – Fausses nouvelles – Burnout – Troisième genre – Prostitution – Hacking – Revenge porn – Murs


«Bien à l’opposé de plus de confort matériel et spirituel, le progrès signifierait une répartition humaine de plus en plus équitable des peines et des infortunes, des richesses et des avantages. Progresser pourrait donc signifier un rapprochement graduel entre les hommes de toute condition et de toute origine.» ~ Gabrielle Roy (Fragiles Lumières de la terre)

Environnement et politique avec Karel Mayrand et Alexandre Shields
ICI Radio-Canada Première | Le samedi 18 août 2018 

«On n'est plus au stade de changer nos ampoules, mais à changer nos lois et à changer nos gouvernements», explique Karel Mayrand, président de Réalité climatique Canada et auteur du livre Une voix pour la terre. En compagnie du journaliste spécialisé dans les questions environnementales Alexandre Shields (journal Le Devoir), il incite la population à poser des gestes collectifs plus écologiques et d'être à l'affût des propositions vertes que proposent les différents partis politiques avant les élections.
   «Si vous réduisez votre consommation de viande, vous allez réduire de beaucoup votre impact environnemental. Un kilo de bœuf, c’est 35 kilos de gaz à effet de serre.» ~ Karel Mayrand

Demain le Québec. Des initiatives inspirantes pour un monde plus vert et plus juste 
Éditions La Presse, avril 2018
Auteurs : Karel Mayrand, Diego Creimer, Louise Hénault-Éthier et Julie Roy

Résumé : L'environnement se détériore à un tel rythme que certains chercheurs annoncent même la fin possible de l'humanité. Devant ce scénario apocalyptique, de plus en plus de gens refusent de baisser les bras et choisissent plutôt l'engagement.
   Inspirés du film Demain, le documentaire maintes fois primé des Français Cyril Dion et Mélanie Laurent, les auteurs de ce livre tous rattachés à la Fondation David Suzuki, sont allés à la rencontre de ceux et celles qui préparent le Québec de demain. De Montréal à Mingan, de Trois-Rivières à Trois-Pistoles, des Québécois contribuent à créer un monde plus juste, plus vert et plus démocratique. Ils œuvrent dans tous les domaines, que ce soit dans les transports, l'énergie, les déchets, le bâtiment, l'agriculture et l'alimentation, la finance et le développement des régions ou l'innovation sociale. Leurs projets peuvent inspirer le monde entier. Tous portent en eux un élan de transformation et un potentiel de contagion qui transcendent leur environnement immédiat.

Audiofil et liens utiles mentionnés par Karel Mayrand :

Cette chanson de Boris Vian est une satire de la société de consommation des années 1950. La période des Trente Glorieuses (1946-1975) fut marquée par une croissance économique fulgurante et l’apparition d’une multitude de produits de consommation qui ont modifié notre mode de vie pour le meilleur et le pire. Que dirait Vian de nos dépotoirs contemporains remplis de gadgets inutiles.

LA COMPLAINTE DU PROGRÈS
Boris Vian* (1920-1959)

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d’amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant, c’est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l’oreille

Ah Gudule, viens m’embrasser et je te donnerai...  

Un frigidaire  
Un joli scooter  
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pelles à gâteaux
Une tourniquette
Pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux!

Autrefois s’il arrivait
Que l’on se querelle
L’air lugubre on s’en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit : «rentre chez ta mère»
Et on se garde tout

Ah Gudule, excuse-toi ou je reprends tout ça...

Mon frigidaire  
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses,
Mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace
Et mon chasse-filous!
La tourniquette
À faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture

Et si la belle
Se montre encore rebelle
On la fiche dehors
Pour confier son sort...  

Au frigidaire
À l’efface-poussière
À la cuisinière  
Au lit qu’est toujours fait
Au chauffe-savates  
Au canon-à-patates
À l’éventre-tomates  
À l’écorche-poulet!

Mais très très vite
On reçoit la visite
D’une tendre petite
Qui ouvre son cœur
Alors on cède
Car il faut qu’on s’entraide
Et l’on vit comme ça jusqu’à la prochaine fois  
Et l’on vit comme ça jusqu’à la prochaine fois  
Et l’on vit comme ça jusqu’à la prochaine fois!

* Poète, parolier, chanteur et musicien de jazz

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