5 août 2018

Permis de forage : un viol de notre milieu de vie

J’ai enfin compris pourquoi il est si urgent d’accorder des permis de forage pétrolier/gazier sur les rives du fleuve Saint-Laurent et dans les lacs et les rivières. Aller forer sous la glace de la planète Mars nécessitera beaucoup de gaz. L’avantage : quand nous n’aurons plus d’eau potable, les industriels pourront en ramener et nous la vendre à gros prix. En outre, cela créera des emplois pour les astronautes. Il fallait y penser!
   Que dites-vous de ça :    
   En 2017, le Luxembourg proposait une loi encadrant les activités liées à l’exploitation et l’utilisation des ressources spatiales, entre autres, les ressources minières des astéroïdes. Après les États-Unis en 2015, le Luxembourg était le deuxième pays au monde à se doter d’un cadre législatif permettant aux sociétés établies au Grand-Duché de pouvoir extraire et s'approprier des ressources spatiales telles que des métaux, des hydrocarbures ou de l'eau. Ces sociétés seront autorisées, soit à amener ces ressources sur Terre, soit à les utiliser sur place pour les besoins d'une colonie humaine (oxygène, eau potable, ergols) ou pour construire les infrastructures en dur d'une base spatiale.
   À l'inverse de la loi américaine, le texte luxembourgeois permet aux entreprises étrangères, pour autant qu'elles aient élu domicile au Luxembourg, d'exploiter commercialement les ressources spatiales. Le gouvernement prévoit par ailleurs d'installer un régulateur pouvant délivrer des «licences d'utilisation» des matériaux sur Terre ou dans l'espace.
   Sur Terre, les gisements ont tendance à s'épuiser ou, du moins, deviennent de plus en plus difficiles d'accès, car les éléments les plus lourds ont migré vers le cœur de notre Planète durant sa formation, de sorte qu'ils sont plus rares en surface. Collecter de l'or, du platine, du tungstène ou des silicates apparaît donc plus facile sur des corps de petites dimensions comme les astéroïdes (de quelques mètres à plusieurs dizaines de kilomètres).
   «La fabrication d'habitats, de machines et de structures géantes à partir des ressources spatiales va ouvrir une nouvelle ère dans l'exploration et la colonisation du Système solaire» clame l'industriel sur son site Web. En outre, comme le souligne Étienne Schneider, ministre de l'économie luxembourgeois, ce type de prospection minière a l'avantage de préserver l'environnement terrestre : «Notre objectif est d'ouvrir l'accès à une multitude de ressources minières encore inexplorées sur des rochers sans vie qui fonce dans l'espace, sans endommager les habitats naturels».
Source :

J’aime bien cette remarque tellement futée : «ce type de prospection a l’avantage de préserver l’environnement terrestre». Et puis le set up dans un paradis fiscal comme le Luxembourg est parfait.

L’ironie ne soulage pas mon syndrome de «solastalgie» – info sur l’anxiété et la détresse émotionnelle dus à la destruction de notre habitat individuel et planétaire :

Mes pensées de sincère aversion à ceux qui approuvent des activités aussi scandaleuses, machiavéliques, irrationnelles, inconscientes, à l’encontre de tout bon sens quant à la préservation de l'élément le plus primordial de la vie : de l'eau propre.

Des forages permis dans les lacs et rivières

Photo: Pierre St-Jacques. La réglementation de la Loi sur les hydrocarbures devrait entrer en vigueur «avant les élections», a indiqué le cabinet du ministre Moreau.

Alexandre Shields
Le Devoir 4 août 2018 Environnement

Contrairement à ce qu’a affirmé à plusieurs reprises le ministre Pierre Moreau, le gouvernement Couillard a bel et bien décidé d’ouvrir la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec. Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a d’ailleurs élaboré un projet de règlement spécifique pour encadrer l’exploration «en milieu hydrique».
   Depuis le mois de juin, Le Devoir a demandé à plusieurs reprises au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) de préciser si la Loi sur les hydrocarbures autorisera les forages dans les lacs et les rivières du Québec. C’est finalement vendredi après-midi, au moment où se terminaient les 45 jours de consultation sur les projets de règlements de la future législation, que le MERN a répondu à nos questions.
   Par courriel, le porte-parole du ministère, Nicolas Bégin, a ainsi confirmé que le gouvernement ouvrira la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec.
   «Un titulaire qui souhaiterait réaliser un forage en milieu hydrique devrait, préalablement à la délivrance de l’autorisation par le ministre, soumettre son projet de forage à la Procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement et respecter l’ensemble des conditions d’exercices établies au Règlement sur les activités en milieu hydrique», a-t-il expliqué.
   À l’instar des forages en milieu terrestre, les forages en milieu hydrique seront toutefois interdits «dans les périmètres d’urbanisation et dans une zone additionnelle d’un kilomètre autour de ces derniers», mais aussi «à moins de 100 mètres d’une aire protégée inscrite au Registre des aires protégées ou d’un parc national».

70 %
Les données compilées par Le Devoir indiquent que plus de 70 % du territoire québécois sous permis d’exploration pétrolière et gazière est contrôlé par des entreprises de l’extérieur du Québec majoritairement albertaines depuis le passage de Junex et de Pétrolia à des intérêts albertains.

Carte : zones de permis d’exploration, ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles

Exceptions
Le Règlement sur les «activités d’exploration, de production et de stockage d’hydrocarbures en milieu hydrique» prévoit également que 13 cours d’eau considérés comme des «voies navigables» seraient hors d’accès pour les entreprises, dont le fleuve Saint-Laurent, le lac Saint-Jean, le lac Memphrémagog, le canal de Lachine, la rivière Richelieu, la rivière Saint-Maurice et la rivière Saguenay.
   En vertu de ces règles, plusieurs cours d’eau du Québec pourraient donc être ouverts à l’exploration.
   Le projet de règlement précise d’ailleurs de façon très détaillée les règles pour la réalisation, «en milieu hydrique», de levés géophysiques, mais aussi de sondages stratigraphiques, de forages et d’«essais d’extraction d’hydrocarbures».

Forage d’un puits de Junex à Saint-Simon, près de Saint-Hyacinthe

Dans le cas d’un forage, par exemple, l’entreprise qui demanderait une autorisation devrait préciser «le port d’attache et l’emplacement de la base terrestre» pour l’entreposage du matériel des travaux, indiquer «la profondeur de l’eau à l’endroit du forage», décrire «la faune aquatique» et «protéger l’intégrité de l’eau souterraine et du milieu hydrique».

Forage horizontal
Des règles sont également prévues pour les «essais de production», qui peuvent s’étendre sur un maximum de 240 jours et comprendre l’utilisation d’une «torchère», mais aussi pour la «fermeture d’un puits».
   Dans ce cas, le gouvernement exigerait «une carte bathymétrique de la zone où est situé le puits», mais aussi différentes mesures pour sécuriser le puits «en dessous du fond de l’eau».
   Par ailleurs, a précisé Nicolas Bégin vendredi, une entreprise pourrait être autorisée à réaliser un forage horizontal sous le milieu hydrique.
  Dans ce cas, la tête du forage devra être implantée «en milieu terrestre». Qui plus est, l’entreprise devrait respecter les «distances séparatrices» prévues par réglementation, dont une distance de 300 mètres d’une résidence isolée.
   Au moment de publier la deuxième mouture des projets de règlements de la Loi sur les hydrocarbures, en juin, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, avait pourtant affirmé à plusieurs reprises qu’il serait impossible de réaliser des forages dans les lacs et les rivières du Québec.
   «Vous dites que je veux ouvrir la porte aux forages dans les cours d’eau. C’est carrément faux», avait alors laissé tomber le ministre, en référence aux informations publiées par Le Devoir. «Il n’y aura pas de forages dans les lacs et les rivières», avait insisté M. Moreau.
   «Les seules activités qui seront possibles, au-dessus des cours d’eau, ce seront des relevés aériens ou des sondes», avait-il également affirmé.
   Est-ce que le projet de règlement sur l’exploration en milieu hydrique sera retiré ou modifié?
   «Ce projet de règlement ne sera pas retiré étant donné que l’intention du ministre est claire : encadrer de manière stricte les activités d’exploration, de production et de stockage d’hydrocarbures en milieu hydrique. S’il y a des modifications, elles seront connues au moment de l’édiction des règlements», a précisé vendredi au Devoir l’attachée de presse du ministre Moreau, Catherine Poulin.
   La réglementation de la Loi sur les hydrocarbures devrait entrer en vigueur «avant les élections», a-t-elle ajouté.
   Québec a élaboré un règlement pour encadrer la recherche de pétrole et de gaz dans les cours d’eau.

Note : Vous trouverez une carte des permis de recherche d'hydrocarbures au Québec par Alexandre Shields et Florent Daudens. La majorité de la vallée du Saint-Laurent est assujettie à des permis d'exploration. La carte représente tous les permis accordés, classées par couleur, selon l'entreprise titulaire du permis; elle a été mise à jour le 1er mars 2018.


The Kayford Mine near Charleston, West Virginia, photographed in 2008, ddimick/flickr, CC BY-NC. To remove the top of the mountains, coal companies use destructive processes. In order to extract the underlying coal seams, a peak’s forest and brush are clear-cut and the topsoil is scraped away. The resulting debris is often set on fire. Then, explosives are poured into huge holes to literally blast off up to 800 to 1,000 feet of mountaintops. Draglines – huge machines able to scoop up to 100 tons in a single load – push rock and dirt into nearby streams and valleys, damaging waterways and life associated with them.


Mes pensées de sincère répulsion à Donald Trump qui a approuvé la réouverture des mines de charbon, et damnation éternelle au feu de l’enfer tel que les évangélistes de son cabinet le décrivent...

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