8 février 2017

Sacrer est salutaire!

Il y a des têtes que je ne peux plus voir – même en caricatures! – tant elles m’horripilent @&#$!


Nos injures et jurons (1) sont particulièrement blasphématoires, sans doute par esprit de rébellion contre l’ingérence du clergé qui fut omniprésente de l’arrivée de Jacques Cartier jusqu’aux années 1960! La lutte pour séparer l’État de la religion et obtenir une éducation «neutre» (laïque) a été héroïque et semée d’embûches. Voilà pourquoi nous sommes allergiques à toute forme de contrôle religieux.
Si le sujet vous intéresse :
https://artdanstout.blogspot.ca/2016/02/notre-repulsion-envers-la-religion.html

La présence de chrétiens radicaux à la Maison-Blanche, tels que Mike Pence et Betsy DeVos doit sérieusement alarmer les athées ou les gens de confessions autres que chrétienne. [Confirmé : DeVos sera au département de l’Éducation; 51/100 avec le vote de Pence. Mauvaise nouvelle pour les classes défavorisées.]

Que dirait Mark Twain de cette administration de milliardaires égocentriques, bigots, racistes, misogynes et climatosceptiques? 
   “No god and no religion can survive ridicule. No church, no nobility, no royalty or other fraud, can face ridicule in a fair field and live.” (Notebook, 1888
    “Suppose you were an idiot, and suppose you were a member of Congress, but I repeat myself.” 
   “Man is the only animal that robs his helpless fellow of his country takes possession of it and drives him out of it or destroys him. Man has done this in all the ages. There is not an acre of ground on the globe that is in possession of its rightful owner, or that has not been taken away from owner after owner, cycle after cycle, by force and bloodshed.” (The Lowest Animal
   “...Why should anybody want to save the human race, or damn it either? Does God want its society? Does Satan?” (Notebook #42)

Note positive – Le cinéaste québécois Fernand Dansereau croit que les radicaux de toutes sortes, Trump inclus, mènent des combats d'arrière-garde qui ne stopperont pas le progrès humain : «Dans 25 ans, ils auront perdu. Le vote pour Trump est un vote contre l'avenir, mais l'avenir n'est pas réglé. Il y a des gens qui s'accrochent aux valeurs d'hier, mais cela ne reviendra plus. La vie avance et progresse. On ne le dit pas assez.»

~~~

Comme j’étais dans le mood, j’ai tapé «cursing» sur internet et trouvé des tas de choses intéressantes. Cet article résume pas mal les résultats de recherche dans le domaine.

Jurer peut être mal vu, mais cela comporte des avantages inattendus
Neel Burton M.D.
Psychology Today

Soulagement de la douleur. Jurer produit la même réaction qu’en situation de danger : la poussée d’adrénaline et l’effet analgésique correspondant. Richard Stephens de l'Université de Keele en Angleterre a découvert que les gens qui jurent sont capables de garder leurs mains dans l'eau glacée deux fois plus longtemps. Cependant, cela vaut pour les gens qui jurent seulement quelques fois par jour; ceux qui sacrent tout le temps s’insensibilisent et leurs jurons n’ont plus le même impact. On ne sait pas si certains gros mots sont plus efficaces que d'autres, mais cela semble très probable.

Pouvoir et contrôle. Jurer peut augmenter notre sentiment de pouvoir et de contrôle sur une mauvaise situation. En jurant, nous montrons que nous ne sommes pas des victimes passives et que nous pouvons réagir et nous défendre. Cela peut augmenter la confiance et l’estime de soi, et aussi fournir l’élan pour entreprendre des mesures correctives. Mark Twain disait : «Si vous êtes en colère, comptez jusqu'à quatre; si vous êtes très en colère, jurez.»

Châtiment non violent. Jurer permet de répondre aux gens méchants ou aux mauvaises situations sans recourir à la violence (2). Au lieu de donner un coup de poing à quelqu'un, ou pire, nous canalisons et désarmons notre colère en jurant. Il est vrai que jurer peut aussi avoir des conséquences négatives, mais les jurons sont préférables au poignard. Jurer peut également servir de signal d'avertissement ou de marqueur hiérarchique, un peu comme le grognement de l’animal : «Attention. Arrête, ou tu vas le payer cher.»

Humour. Jurer entre amis peut être rigolo *. Dans ce cas, cela représente une libération des normes sociales, ou comme dans le combat ludique, il peut aider à prendre plus à la légère une situation ou une personne potentiellement dangereuse.

Pairs et liens sociaux. Jurer peut servir à afficher notre appartenance à un groupe, ou que nous pouvons rester nous-mêmes et totalement à l'aise avec ses membres. Si c’est fait correctement, cela peut également signaler que nous sommes ouverts, honnêtes, faciles à vivre, et capables d'autodérision et de nous amuser.

Expression de soi. Jurer peut être une façon de dire honnêtement ce qu’on ressent. C’est pourquoi les jurons sont si utilisés par les sportifs. Jurer élargit aussi notre registre et nous rend plus vivants et intéressants, quand par exemple on s’en sert pour ajouter de l'emphase ou du «punch» à notre discours.

Santé psychologique et physique. Jurer comporte de nombreux avantages pour la santé : amélioration de la circulation, sécrétion d’endorphine accrue, impression de calme, de contrôle et de bien-être. La clé est de jurer avec parcimonie et sans se mettre en colère en même temps, ce qui serait très nuisible – de même que terriblement vulgaire.

Hell Yes: The 7 Best Reasons for Swearing
https://www.psychologytoday.com/

* C’est vrai, c’est même jouissif de sacrer avec des gens de même longueur d’ondes. En tout cas, jurer est une bonne façon de se libérer d’une charge émotionnelle sans talocher personne ni faire de casse.

Si tout ça ne fonctionne pas, essayez les jurons!

~~~
(1) Wikipédia : Le juron est une brève exclamation, plus ou moins grossière, vulgaire ou blasphématoire, dont on se sert pour donner une intensité particulière à un discours, que cela soit pour exprimer ce qu'on ressent face à une situation donnée, pour manifester sa colère, son indignation ou sa surprise (dans ce dernier cas il fera office d'interjection) ou encore pour donner de manière générale plus de force à un propos. Un juron peut éventuellement être interprété comme une insulte selon les circonstances dans lesquelles il est proféré. Cependant, de façon générale, le juron est une réaction devant une situation et ne vise pas, en principe, un destinataire particulier. ... https://fr.wikipedia.org/wiki/Juron
   Au Québec, les jurons sont souvent des mots de la religion catholique déformés et utilisés de manière blasphématoire, et sont nommés sacres. Les sacres québécois :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sacre_qu%C3%A9b%C3%A9cois

Le sacre le plus utilisé par les Québécois très fâchés : «hostie de criss de câlice de tabarnak». Par les indifférents : «on s’en câlice-tu tabarnak».

(2) Dans leur introduction, les auteurs du Dictionnaire des injures québécoises (Stanké 1996) expliquent avec humour leur motivation : 
     Nous pensons qu’il est préférable de s’injurier que de se blesser ou de se tuer. Nous vivons une époque très difficile. Chacun vit replié sur lui-même, s’isole de plus en plus, devient plus méfiant et parfois plus violent. 
     Autrefois, les gens, lorsqu’ils n’étaient pas d’accord, se traitaient de toutes sortes de noms, et, soulagés, repartaient à leurs occupations. Jusqu’à la prochaine engueulade. 
     Les gens d’aujourd’hui, lorsqu’ils ont un différent, sortent aussitôt le coup-de-poing américain, le pic à glace ou la Kalashnikov made in Russia, et c’est le carnage. 
     Il faut décidément abandonner cette pratique barbare et salissante qu’est la violence et retrouver au plus vite cette valeur d’antan : l’injure vigoureuse, cinglante, rude, mordante, ironique, mais toujours non violente, sans coups ni blessures. N’est-il pas plus sain de traiter le voisin qu’on hait de trou-d’cul ou de face-de-rat que de le saigner comme un cochon, sur le palier, d’un coup de couteau? [...] 
     L’injure se contrôle, la violence non. 
     Dans un pays civilisé, on ne se bat pas, on ne se tue pas, on s’injurie. [...] 
     L’injure est psychologiquement saine (c’est reconnu par les plus grands psychoquelquechoses au monde), surtout pour la personne qui la profère. Des études avancées permettent d’établir que le fait d’injurier quelqu’un décongestionne le foie et active l’élimination de la bile; facilite l’assimilation de l’azote et de l’oxygène; fortifie le système cardiaque stimulant la circulation du sang; fait abondamment transpirer, favorisant ainsi l’élimination de la cellulite; et surtout détend énormément les nerfs. 
     L’injure développe aussi la franchise et pourrait devenir une merveilleuse soupape dans notre société sclérosée, nous aidant à passer notre colère par la bouche plutôt que par les poings.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire