Donald Trump a choisi l’ancien procureur de l’Oklahoma Scott Pruitt, un climato-sceptique grand allié des pollueurs industriels, pour piloter l’Agence de protection de l’environnement américaine (APE). Ce choix est en accord avec les objectifs du président désigné d’augmenter la pollution aux États-Unis et probablement de démanteler l’APE, puisque Pruitt a passé son temps à combattre le «Clean Power Plan». Pour allonger la soupe au pétrole, le PDG d'Exxon Mobil, Rex Tillerson, pourrait devenir secrétaire d'État.
«Il est plus facile de duper les gens... que de les convaincre qu'ils ont été dupés.» ~ Mark Twain
Ces éléments combinés aux projets de pipelines canadiens (Kinder Morgan, Keystone XL et Énergie Est) et au bâillon du PLQ pour forcer l'adoption du projet de loi 106, signifient que nous allons y goûter (1). Merci à tout ce beau monde.
Les climato-sceptiques devraient aller faire un tour en France : «Les concentrations de particules fines et de dioxyde d'azote sont particulièrement importantes ce mardi à Paris et en Île-de-France. Les organismes de prévision prévoient aussi des pics de pollution dans le sud-est de la France dans les prochains jours.» (Le Parisien, 06/12/2016)
«Changements climatiques, production alimentaire, surpopulation, disparition des espèces, apparitions de nouvelles épidémies résistantes, acidification des océans, sont autant d’événements qui pourraient projeter l’humanité au bord de la disparition pendant ce millénaire si celle-ci ne s’active pas pour l’empêcher.» ~ Stephen Hawking
Qu’est-ce qui est le plus mortel :
les armes à feu, les voitures ou la pollution de l'air?
Selon le CDCP (Center for Disease Control and Prevention), les Américains sont susceptibles de mourir d’un accident routier ou par arme à feu. Malheureusement, dans environ 21 États, ils sont plus susceptibles de mourir de blessure par arme à feu que d’un accident de voiture. C'est une triste statistique.
Mais le plus grave, c’est que les Américains sont désormais plus susceptibles de mourir des effets de la pollution atmosphérique que des deux autres causes réunies.
En chiffres (2014) :
– Accidents de voiture : 10,3 décès par 100 000
– Armes à feu : 10,3 décès par 100 000
– Pollution de l'air : 70 à 130 décès par 100 000
(Baltimore avait le taux le plus élevé : 130)
Les chiffres, bien sûr, varient d'année en année, mais environ
– 30 000 Américains meurent d’un accident de voiture
– 30 000 Américains meurent par arme à feu, et
– 200 000 Américains meurent chaque année de la pollution de l'air.
En chiffres réels pour l’Utah (2015) :
– 256 personnes ont perdu la vie dans accident de voiture
– 260 personnes lors d’une fusillade, et environ
– 1300 personnes des effets de la pollution atmosphérique.
Pourquoi faut-il s’inquiéter de la pollution de l’air aux États-Unis?
Quand quelqu'un meurt d'une blessure par balle ou d’un accident de voiture, la cause est évidente, et souvent clairement montrée. Le problème avec la pollution atmosphérique, c’est que la mort se faufile de façon insidieuse et ambiguë... Essentiellement, personne n’aboutit à la morgue avec une étiquette à l’orteil disant «cause du décès : pollution atmosphérique». On inscrit plutôt : crise cardiaque, asthme, maladie respiratoire, accident cardiovasculaire, SIDS (Sudden Infant Death Syndrome) ou cancer. Le résultat est le même que pour les deux autres causes : des vies tragiquement et inutilement écourtées.
Le pire, c'est que nous savons que la pollution de l’air tue, mais nous ne faisons pas tout notre possible pour nettoyer et réduire cette pollution.
Nous laissons les grands pollueurs industriels et les grandes associations commerciales nous tyranniser et marteler que nous devons choisir entre une économie forte et la qualité de l'air, ce qui est un faux choix. En fait, l'APE a montré que pour chaque dollar dépensé pour réduire et prévenir la pollution, entre 30 $ et 90 $ de bénéfice économique retourne aux communautés locales. La pureté de l'air et la richesse vont de pair.
Tant que nous accepterons la pollution atmosphérique et la mortalité qui lui est associée, nous aurons de l'air insalubre. Mais, quand nous nous regrouperons pour affirmer haut et fort que notre droit de respirer de l'air pur l'emporte sur les droits des grands pollueurs industriels, alors nous aurons de l'air pur.
~ Cherise Udell (Care2)
J'aimerais connaître les statistiques concernant les problèmes de santé et le taux de mortalité chez les mineurs et les travailleurs des exploitations minières. On sait qu'en Inde, en Amérique du Sud et en Asie c'est catastrophique, mais qu'en est-il vraiment en Amérique du Nord?
~~~
(1) Pauvre planète...
L’exploration/exploitation des énergies fossiles de retour en force au Québec?
(Québec) Le gouvernement Couillard va imposer le bâillon parlementaire pour forcer l'adoption du projet de loi 106 sur la mise en oeuvre de la politique énergétique et encadrant l'exploitation pétrolière.
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a annoncé mercredi après midi qu'une seconde période des questions aurait lieu vendredi en fin de journée pour permettre une seconde journée de débat parlementaire.
Le projet de loi devrait être adopté dans la nuit de vendredi à samedi, selon les plans du gouvernement.
Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a refusé de fermer complètement la porte à l'exploitation du pétrole et du gaz dans la vallée du Saint-Laurent, au motif que de nouvelles technologies pourraient rendre cette industrie plus acceptable à l'avenir. (Denis Lessard, Martin Croteau, La Presse, 07/12/2016)
Or à la fin de septembre M. Couillard laissait entrevoir la fin du gaz de schiste
Le premier ministre Philippe Couillard a pratiquement sonné le glas du gaz de schiste au Québec, hier, en affirmant qu'il n'y «aura[it] pas» de fracturation hydraulique dans la vallée du Saint-Laurent.
UN «MORATOIRE» INDÉFINI – Le gouvernement Couillard a déposé 80 amendements au projet de loi 106 sur les hydrocarbures, hier. L'un d'entre eux reconduit la suspension des licences d'exploration adoptée par le gouvernement Charest en 2011, puis prolongée en 2014. La mesure sera en vigueur «jusqu'à la date déterminée par le gouvernement», précise le texte. Or, dans un discours au congrès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), le premier ministre a clairement indiqué que cette date ne viendrait pas. «Vous savez qu'il n'y a pas eu de fracturation dans les basses terres du Saint-Laurent, il n'y en aura pas, a-t-il dit. On va continuer avec la même attitude.»
ANTICOSTI NON PLUS – Les permis seront effectivement suspendus dans les basses terres du Saint-Laurent. C'est là que se trouve l'essentiel des bassins de gaz de schiste au Québec. M. Couillard a d'ailleurs souligné qu'il s'agit de «l'endroit principal» où la fracturation hydraulique peut être exécutée dans la province. L'île d'Anticosti n'est pas visée par la suspension des permis, mais le premier ministre a assuré que ce dossier «va se régler par lui-même». «C'est un milieu insulaire, a-t-il dit. La montagne de démonstrations à faire est tellement élevée. Les choses suivront leur cours, mais ce n'est pas un endroit pour faire la fracturation.» (Martin Croteau, La Presse, le 30 septembre 2016)
Lequel des deux Philippe Couillard dit vrai? Test polygraphique SVP...
Couillard et Trudeau «parlent des deux côtés de la bouche en même temps», ou «des deux côtés du tuyau (pipeline)» disait un journaliste. Leur style de gouvernance me fait penser au film «Dieu seul me voit» : Albert hésite interminablement avant de prendre la moindre décision, laisse les événements trancher pour lui et s’en remet aux choix et aux décisions d’autrui.
---
Les groupes environnementaux aux États-Unis sonnent la mobilisation générale contre Donald Trump, qui a promis durant sa campagne de défaire les lois et réglementations pour la protection de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.
Le président élu a ainsi indiqué son intention de retirer les États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine, de l'accord de Paris sur le climat signé fin 2015 par 192 pays. «Si Trump essaye de revenir sur la lutte contre le changement climatique et la protection de l'environnement, nous le combattrons dans les tribunaux, dans la rue et au Congrès», promet Michael Brune, qui dirige le Sierra Club, une des plus grandes ONG américaines de défense de la nature, forte de 2,4 millions de membres.
«Nous avons eu davantage de nouveaux adhérents rejoignant le Sierra Club durant les trois semaines qui ont suivi l'élection que depuis le début de l'année, et 9000 donateurs supplémentaires», précise-t-il dans un entretien avec l'AFP. «Les gens sont inquiets et en colère». (Jean-Louis Santini, Agence France-Presse, Washington; 07/12/2016)
---
Des milliers d'oies sauvages sont mortes après s'être posées sur les eaux toxiques d'une mine désaffectée du Montana, dans le nord des États-Unis, alors qu'elles tentaient d'échapper à une tempête de neige pendant leur migration.
Jusqu'à 10 000 oies des neiges se sont posées le 28 novembre près de Butte (Montana) sur le lac que forme cette mine de cuivre à ciel ouvert désaffectée et remplie d'eau et de déchets toxiques, et plusieurs milliers ont péri depuis, a déclaré Mark Thompson.
M. Thompson est directeur des questions environnementales au sein de la compagnie minière Montana Resources, qui gère ce site appelé Berkeley Pit avec la société pétrolière Arco.
Ce n'est pas la première fois que des oies périssent sur ce site minier, qui n'est plus en exploitation depuis 1982 et a été rempli depuis par des eaux toxiques.
(Agence France-Presse, 07/12/2016)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire