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Le collège électoral américain, composé de 538 grands électeurs, doit confirmer aujourd’hui le républicain Donald Trump au poste de président des États-Unis.
Le sort des États-Unis entre les mains d’un prédateur sexuel d’une vulgarité obscène, d’un bigot instable, menteur compulsif, raciste et climatosceptique? Bienvenue à l’obscurantisme!
Pas étonnant que «des scientifiques inquiets de l'arrivée de Trump sauvegardent des milliers de documents» (tant aux États-Unis qu’au Canada)
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1006576/scientifiques-inquiets-arrivee-donald-trump-sauvegardent-milliers-documents
Ça ne peut pas arriver ici
«Le sénateur était vulgaire, presque analphabète, un menteur facile à détecter, dont les "idées" étaient presque idiotes, qui prêchait la piété comme un voyageur de commerce vend du mobilier pour les églises, et dont l'humour célèbre était du cynisme de magasin général… Il n'y avait pas acteur plus bouleversant sur scène, au cinéma, ou dans une chaire. Il agitait les bras, cognait sur les tables, roulait des yeux fous, vomissait la colère biblique de sa bouche béante; mais il pouvait roucouler comme une mère allaitante, supplier comme un amoureux transi, et, entre les deux tours il pouvait assommer froidement et presque dédaigneusement les foules avec des chiffres et des faits – des chiffres et des faits qui étaient inévitables même lorsque, comme il arrive souvent, ils étaient totalement inexacts…» ~ Sinclair Lewis (It Can’t Happen Here)
Ça vous rappelle quelqu’un?
Quand Lewis a écrit sa description du sénateur "Buzz" Windrip qui s’est s'emparé du pouvoir lors des élections de 1936, il s'est appuyé sur des rapports sur la montée du nazisme en Allemagne, compilés par son adjointe, la journaliste Dorothy Thompson.
It Can’t Happen Here (Ça ne peut pas arriver ici) n'est pas un livre particulièrement bon, même si, comme la description ci-dessus l’indique, Lewis a capté le ton distinctif de la démagogie américaine. Mais, il nous rappelle quand même qu'il y a eu d'autres périodes où la démocratie du pays fut très instable.
Source : Jeff Sparrow
https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/dec/05/reaching-for-perspective-books-to-make-sense-of-the-new-world-order?CMP=share_btn_tw
L’ornithologue scientifique Laura Erickson (1) s’inquiète aussi des conséquences dramatiques de la nomination de Trump et de son féroce clan climatosceptique. Il y a de quoi! C’est épouvantable. J’ai lu dans un autre article que son choix portait sur Bernie Sanders.
«Après l'élection du mois dernier, des gens que je connais parlaient sérieusement de fuir les États-Unis. J'étais en Ouganda pendant l'élection, et plusieurs personnes ont soulevé la possibilité de simplement rester là, mais dans l'ensemble, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande semblaient les choix les plus populaires. Les personnes qui ont consacré leur vie entière à la protection de la faune, des habitats naturels, de la qualité de l'air et de l'eau, ou des questions de base comme l'égalité entre humains ici en Amérique, sont soudainement dans un état tragique de peur et de désespoir.
Ce qui m'a amenée à rechercher un essai sur lequel j’étais tombée par hasard dans un exemplaire du magazine Woman's Day trouvé chez une amie il y a quelques années. “Homily for a Troubled Time” écrit par Bernard DeVoto, fut publié en janvier 1951, une autre période où l'Amérique vivait dans la peur.» ~ Laura Erikson (dimanche, 18 décembre, 2016)
Suite en anglais :
http://blog.lauraerickson.com/2016/12/bernard-devotos-homily-for-troubled-time.html
Je seconde sa proposition. (Je le répète, nous pouvons beaucoup apprendre des animaux, certaines espèces nous battent à plate couture en matière de comportements.)
Choisissons une mésange comme président
Laura Erickson
Mercredi, 8 octobre 2008
[...]
Quelle que soit la manière dont elle arrive, une nouvelle c'est nouvelle, et à tous les quatre ans, dans un cycle aussi régulier que les rythmes naturels, nous, les Américains, nous devenons de plus en plus agités et irritables puisque nous faisons encore face une élection nationale. En ce moment, les mésanges sont aussi en train d'organiser la hiérarchie de leur nouveau groupe, mais elles n'ont pas l'air aussi irritées que nous, peut-être parce qu'elles n'accordent pas à leurs leaders une quelconque autorité sur leur vie personnelle; peut-être parce qu'elles travaillent sur leurs différences sans chamailles ni rancune, ou campagne négative; peut-être parce qu'elles n'ont jamais inciter leurs partisans à crier "terroristes!" à leurs adversaires; et peut-être parce que leur pire choix sera d’élire une mésange – une mésange amicale, honnête, prudente mais curieuse, et réaliste par rapport aux danger mais toujours optimiste, sachant qu'un groupe de mésanges peut survivre à n'importe quoi tant qu'elles restent solidaires. Les mésanges n'ont pas de problèmes avec les banques ou les entreprises qui perdent leur richesse, ni à laisser d'autres mésanges capitaliser sur leur épargne – chaque mésange stocke de la nourriture dans une variété de cachettes solides, et si la foudre ou une tempête de vent renverse l'une de ses caches d'épargne, il y en a sûrement beaucoup d’autres qui restent debout. Elles ne se rabattent pas sur la libre-entreprise parce qu'elles ne favorisent aucune forme d’entreprise. Elles n'ont pas de protections gouvernementales parce qu'elles ne croient pas au gouvernement. Pourtant elles ne sont pas libertariennes pour autant, elles transcendent à la fois le conservatisme et le libéralisme, car elles sont profondément et absolument autonomes tout en reconnaissant à quel point elles dépendent des règles de base et de la structure de la société civile. Les mésanges acceptent joyeusement dans leurs groupes pas seulement des mésanges mais aussi une multitude d'oiseaux d'autres espèces, sachant qu'à court terme et long terme, la sécurité et le succès dépendent de l'inclusion, de la diversité, et des intérêts communs. Les mésanges parlent doucement et se perchent, plutôt que de le porter, sur leur bâton. Elles savent que les seules choses qu'elles ont à craindre ce sont les faucons, les pies-grièches, et d'autres prédateurs, mais plutôt que d’afficher leur couleur, elles lancent un avertissement sonore et s’en vont.
Les mésanges peuvent être dissidentes – ces oiseaux ne se joignent pas à un groupe particulier mais se déplacent dans quatre ou cinq groupes différents – mais les groupes ne semblent pas les respecter davantage ou moins que les mésanges qui honorent les rôles traditionnels au sein de leur groupe.
http://blog.lauraerickson.com/2008/10/lets-have-chickadee-for-president.html
Les mésanges et la politique
Laura Erickson
Mardi, 3 avril 2007
Mes pensées tournaient à la fois autour de la politique et de la migration récemment, et en quelque sorte cette juxtaposition étrange m'a amenée à souhaiter que notre pays soit géré comme dans un groupe de mésanges. Les mésanges sont probablement les oiseaux les plus tolérants du continent, si bien que non seulement les pics et les sittelles s’associent à eux, mais aussi les parulines, les viréos, les roitelets et d'autres migrants passant dans leur secteur. Ces étrangers de passage peuvent négocier un territoire inconnu beaucoup plus facilement lorsque les mésanges leur montrent la voie. Et les mésanges accueillent pratiquement n'importe qui dans les coopératives alimentaires de leurs groupes, assurant la tranquillité domestique, elles participent à la défense commune, favorisent le bien-être général, et s'assurent les bienfaits de la liberté pour elles-mêmes et leurs descendants d'une manière tout à fait conforme à l'esprit de la Constitution des États-Unis.
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(1) LAURA ERICKSON, 2014, a reçu de l'American Birding Association le prestigieux prix Roger Tory Peterson. Professeur de formation scientifique, elle oeuvre à la réhabilitation de la faune. Conférencière, photographe et blogueuse professionnelle, à titre d’expert, elle collabore au populaire site web éducatif de Journey North et est éditrice scientifique à Cornell Lab of Ornithology. Une auteur prolifique qui a publié plusieurs livres sur les oiseaux : ABA Field Guide to the Birds of Minnesota; le best-seller Into the Nest: Intimate Views of the Courting, Parenting, and Family Lives of Familiar Birds (co-écrit avec la photographe Marie Read); Sharing the Wonder of Birds with Kids (National Book Award winning); 101 Ways to Help Birds; The Bird Watching Answer Book pour Cornell Lab of Ornithology; et le National Geographic Pocket Guide to Birds of North America. Elle est actuellement chroniqueuse et rédactrice pour le magazine BirdWatching. Depuis 1986, elle produit l’émission de radio "For the Birds" disponible sur de nombreuses stations de radio publiques; le programme est aussi disponible en podcast sur iTunes. Elle vit à Duluth, Minnesota, avec son mari, sa belle-mère, titulaire d’Eastern Screech-Owl Archimedes, deux chats d'intérieur, et son petit birding dog Pip.
Si vous aimez les oiseaux, son blogue est une mine d’or. Plein de précieux conseils et de savoureuses anecdotes personnelles.
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L’influence «des mésanges» sur la bonté humaine
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