30 mai 2016

L’art de duper pour vaincre

La planète web en entier a vu cette pub chinoise de savon à lessive Qiaobi. En résumé : la fille fait avaler une capsule de savon au peintre de race noire et le balance dans sa lessiveuse; à la fin du cycle, il a été transformé en p’tit asiatique plus blanc que le riz blanchi au chlore. Chez les nouveaux riches chinois, les filles doivent de préférence épouser des asiatiques à peau blanche et riches, possédant des appartements luxueux à Shanghai ou Shenzhen et de rutilantes bagnoles prestigieuses. Les générations post-Mao frustrées rattrapent le temps perdu au grand galop.



En fait, il s’agit d’un copié/collé de pub raciste américaine du siècle dernier :


"Pourquoi ta mère ne te lave pas avec le savon des fées (Fairy Soap)?"

Cette odieuse pub vous répugne? Détournez simplement les yeux, comme pour tout le reste : la politique, la corruption, les paradis fiscaux, les guerres, les génocides, la prédation industrielle, la pauvreté, l’esclavage, le réchauffement climatique, l’itinérance...

Exclusif. Le projet de centre de commerce international chinois à Varennes bat de l’aile. Un investissement de 60 millions connaît de nombreux ratés qui risquent de compromettre sa réalisation, a appris La Presse. L'un des promoteurs chinois est poursuivi par des fournisseurs de services au Québec, la vente du terrain n'avance pas, et la Ville de Varennes n'a plus de nouvelles depuis plusieurs mois.
    Le Groupe Robert, propriétaire du terrain de 1,5 million de pieds carrés convoité par les acheteurs chinois à Varennes, s'impatiente. «Les deux partenaires impliqués dans la négociation [MITC Management et Min Yin Holdings] sont en brouille et en désaccord sur des questions financières», constate la porte-parole du Groupe, Caroline Lacroix. 
   Pour sa part, le maire de Varennes, Martin Damphousse, reconnaît que la situation est difficile à interpréter. «Je ne dis pas que le projet est compromis, mentionne-t-il avec prudence. Je ne sais rien pour le moment. Ça fait des mois qu'on n'a pas de nouvelles des investisseurs. C'est communication zéro. C'est préoccupant.» 
   Le projet de centre de commerce chinois, selon le modèle proposé, consiste en deux bâtiments de trois étages d'une superficie de 500 000 pieds carrés chacun, avec des stands installés dans les imposants hangars pour vendre les produits manufacturiers «made in China» aux détaillants québécois. (La Presse)

Non merci, pas d’extra! Nos dépotoirs débordent de chinoiseries obsolètes et inutiles.

«Il est plus facile de duper les gens... que de les convaincre qu'ils ont été dupés.»
~ Mark Twain

J'entendais un journaliste rapporter les propos d'un économiste qui vantait l'omniprésence des Chinois en Afrique qui dans 20 ans devraient être immensément riches -- les Africains ou les Chinois?!

Ce qui m'a fait penser à... 
 
Un sage chinois, il y a de cela plusieurs siècles, conseiller de l’empereur, confia à ce dernier :
«Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre 20 ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants, dirigé par des voleurs. Il vous sera facile de les vaincre.»



Dans son traité L’Art de la guerre, rédigé vers le Ve siècle avant J.-C., le Chinois Sun Tse (Sun Zi ou Sun Tzu, mais son vrai nom était Sun Wu), enseignait :
«L’art de la guerre est l’art de duper, et en donnant toujours l’apparence contraire de ce que l’on est, on augmente les chances de victoire.»

Ainsi, le dessein de faire la guerre une fois formé, les troupes étant déjà sur pied et en état de tout entreprendre, ne dédaignez pas d’employer les artifices.
     Commencez par vous mettre au fait de tout ce qui concerne les ennemis; sachez exactement tous les rapports qu’ils peuvent avoir, leurs liaisons et leurs intérêts réciproques; n’épargnez pas les grandes sommes d’argent; n’ayez pas plus de regret à celui que vous ferez passer chez l’étranger, soit pour vous faire des complices, soit pour vous procurer des connaissances exactes, qu’à celui que vous emploierez pour la paie de ceux qui sont enrôlés sous vos étendards : plus vous dépenserez, plus vous gagnerez; c’est un argent que vous placez pour en retirer un gros intérêt.
     Ayez des espions partout, soyez instruit de tout, ne négligez rien de ce que vous pourrez apprendre; mais, quand vous aurez appris quelque chose, ne la confiez pas indiscrètement à tous ceux qui vous approchent.
     Lorsque vous emploierez quelque artifice, ce n’est pas en invoquant les Esprits, ni en prévoyant à peu près ce qui doit ou peut arriver, que vous le ferez réussir; c’est uniquement en sachant sûrement, par le rapport fidèle de ceux dont vous vous servirez, la disposition des ennemis, eu égard à ce que vous voulez qu’ils fassent.
[...] 
     Le grand secret de venir à bout de tout consiste dans l’art de savoir mettre la division à propos; division dans les villes et les villages, division extérieure, division entre les inférieurs et les supérieurs, division de mort, division de vie.
[...] 
     La division de vie est celle par laquelle on répand l’argent à pleines mains envers tous ceux qui, ayant quitté le service de leur légitime maître, ont passé de votre côté, ou pour combattre sous vos étendards, ou pour vous rendre d’autres services non moins essentiels.
      Si vous avez su vous faire des complices dans les villes et les villages des ennemis, vous ne manquerez pas d’y avoir bientôt quantité de gens qui vous seront entièrement dévoués. Vous saurez par leur moyen les dispositions du grand nombre des leurs à votre égard, ils vous suggéreront la manière et les moyens que vous devez employer pour gagner ceux de leurs compatriotes dont vous aurez le plus à craindre ; et quand le temps de faire des sièges sera venu, vous pourrez faire des conquêtes, sans être obligé de monter à l’assaut, sans coup férir, sans même tirer l’épée.
     Si les ennemis qui sont actuellement occupés à vous faire la guerre ont à leur service des officiers qui ne sont pas d’accord entre eux ; si de mutuels soupçons, de petites jalousies, des intérêts personnels les tiennent divisés, vous trouverez aisément les moyens d’en détacher une partie, car quelque vertueux qu’ils puissent être d’ailleurs, quelque dévoués qu’ils soient à leur souverain, l’appât de la vengeance, celui des richesses ou des postes éminents que vous leur promettez, suffiront amplement pour les gagner ; et quand une fois ces passions seront allumées dans leur cœur, il n’est rien qu’ils ne tenteront pour les satisfaire.
     Si les différents corps qui composent l’armée des ennemis ne se soutiennent pas entre eux, s’ils sont occupés à s’observer mutuellement, s’ils cherchent réciproquement à se nuire, il vous sera aisé d’entretenir leur mésintelligence, de fomenter leurs divisions; vous les détruirez peu à peu les uns par les autres, sans qu’il soit besoin qu’aucun d’eux se déclare ouvertement pour votre parti; tous vous serviront sans le vouloir, même sans le savoir.
[...] 
     Que vous restera-t-il à faire pour vous rendre maître d’un pays dont les peuples voudraient déjà vous voir en possession?
     Si vous récompensez ceux qui se seront donnés à vous pour se délivrer des justes craintes dont ils étaient perpétuellement agités, et pour mettre leurs jours à couvert; si vous leur donnez de l’emploi, leurs parents, leurs alliés, leur amis seront autant de sujets que vous acquerrez à votre prince. 
     Si vous répandez l’argent à pleines mains, si vous traitez bien tout le monde, si vous empêchez que vos soldats ne fassent le moindre dégât dans les endroits par où ils passeront, si les peuples vaincus ne souffrent aucun dommage, assurez-vous qu’ils sont déjà gagnés, et que le bien qu’ils diront de vous attirera plus de sujets à votre maître et plus de villes sous sa domination que les plus brillantes victoires.
     Soyez vigilant et éclairé; mais montrez à l’extérieur beaucoup de sécurité, de simplicité et même d’indifférence; soyez toujours sur vos gardes, quoique vous paraissiez ne penser à rien; défiez-vous de tout, quoique vous paraissiez sans défiance; soyez extrêmement secret, quoiqu’il paraisse que vous ne fassiez rien qu’à découvert; ayez des espions partout; au lieu de paroles, servez-vous de signaux ; voyez par la bouche, parlez par les yeux; cela n’est pas aisé, cela est très difficile. On est quelquefois trompé lorsqu’on croit tromper les autres. Il n’y a qu’un homme d’une prudence consommée, qu’un homme extrêmement éclairé, qu’un sage du premier ordre qui puisse employer à propos et avec succès l’artifice des divisions. Si vous n’êtes point tel, vous devez y renoncer; l’usage que vous en feriez ne tournerait qu’à votre détriment.
[...] 
     Punissez sévèrement, récompensez avec largesse : multipliez les espions, ayez-en partout, dans le propre palais du prince ennemi, dans l’hôtel de ses ministres, sous les tentes de ses généraux; ayez une liste des principaux officiers qui sont à son service; sachez leurs noms, leurs surnoms, le nombre de leurs enfants, de leurs parents, de leurs amis, de leurs domestiques; que rien ne se passe chez eux que vous n’en soyez instruit.
[...] 
     Défendre les États de son souverain, les agrandir, faire chaque jour de nouvelles conquêtes, exterminer les ennemis, fonder même de nouvelles dynasties, tout cela peut n’être que l’effet des dissensions employées à propos.
     Telle fut la voie qui permit l’avènement des dynasties Yin et Tcheou, lorsque des serviteurs transfuges contribuèrent à leur élévation.
[...] 
     Une armée sans agents secrets est un homme sans yeux ni oreilles.

Traité intégral : http://art-de-la-guerre.blogspot.ca/

Aucun commentaire:

Publier un commentaire