18 mai 2016

Biocide animal

Abattoirs : être cruel pour être rentable?
Par Isabelle Sorente, écrivaine – 7 avril 2016
Libération.fr  

...Les vidéos de l’association L214 mettent en lumière les cadences infernales de la filière viande. Les employés sont face à un dilemme éthique, sauver ou achever. 
    En moins de six mois, l’association L214 a diffusé trois films tournés dans trois abattoirs qui, malgré leur taille dite humaine, malgré leur qualification «bio», ont été le théâtre d’actes de cruauté envers les animaux. Je garde en mémoire l’image d’un agneau déchiqueté par une machine. L’opérateur arrive trop tard, la bête est coupée en deux, elle bouge encore. Que feriez-vous à sa place? À la place de l’opérateur, tel est le nom qui désigne l’employé de l’abattoir, le nom qui en a remplacé d’autres comme boucher ou saigneur, telle est la terminologie, au XXIe siècle, l’opérateur, c’est l’homme en combinaison qui constate que la machine cisaille l’animal qui vit encore. 
    J’ignore la cadence de travail de l’abattoir de Mauléon-Licharre, mais je connais celle d’une chaîne de découpe d’un abattoir porcin : 900 animaux saignés à l’heure. 15 saignées à la minute. Tel est le rythme imposé à l’opérateur, par la chaîne de découpe et les robots fendeurs. Les machines imposent leur rythme aux ressources humaines, comme aux animaux mis à mort. (...) 
    ...Ce que dissimule cette optimisation, c’est que la souffrance des êtres vivants - celle des animaux comme celle des employés – devient une variable ajustable de l’équation économique. Alors la cruauté? Fonctionnement ou dysfonctionnement? La seule façon de répondre à cette question est de reconstituer l’histoire : Que feriez-vous à sa place? Vous êtes l’opérateur, un agneau coupé en deux tombe à vos pieds, il hurle, vous faites quoi? Vous l’achevez comme vous pouvez? Vous tournez la tête? C’est une histoire sans issue. C’est une histoire tragique. C’est une histoire que les hommes et les femmes qui travaillent dans des élevages industriels connaissent par cœur.

Article intégral :
http://www.liberation.fr/debats/2016/04/07/abattoirs-etre-cruel-pour-etre-rentable_1444674

Derrière les murs – ce que l’industrie ne veut pas qu’on sache : http://www.l214.com/

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Témoignage d’un ex-tueur ayant travaillé dans un abattoir de poulets qui approvisionne Kentucky Fried Chicken (KFC) aux États-Unis.

Dans le crâne d'un tueur
Virgil Butler
Traduit de l'anglais par David Olivier
Article intégral : http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article239

Voici un sujet concret auquel la plupart des gens ne pensent même pas, même ceux qui se battent pour les droits des animaux : comment les personnes dont la tâche est de tuer les poulets sont-elles affectées? C'est que la machine à tuer ne parvient jamais à trancher la gorge de tous ceux qui défilent, surtout de ceux qui n'ont pas été correctement insensibilisés par le bac électrique. Il y a donc un «tueur» dont la tâche consiste à attraper ces poulets de manière à éviter qu'ils soient ébouillantés vivants dans le chaudron. (Évidemment, le tueur ne peut les attraper tous, j'en reparle plus loin.)
     (En lisant ce qui suit, gardez à l'esprit que je travaillais dans le plus petit de tous les abattoirs de Tyson. Ils en ont de bien plus grands qui traitent des centaines de milliers de poulets par nuit. Bien sûr, ils ont aussi plusieurs tueurs; il y a toujours un tueur par chaîne.)

Si les droits des animaux vous intéressent, visitez les libellés «Zoofriendly» et «Végétarisme»

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Suggestions de livres 

Il y a une trentaine d’années, les végétariens étaient abondamment ridiculisés. Quand j’entends les journalistes questionner Aymeric Caron sur la valeur des insectes par rapport à celle aux humains, j’ai envie de sauter au plafond. J’aime bien la réponse qu’il a servie à Marie-Louise Arsenault à l’émission Plus on est de fous, plus on lit (non textuel) : «Pourquoi les gens s’accrochent-ils aux insectes? Pourquoi ne se questionnent-ils pas sur les milliards d’animaux maltraités quotidiennement dans les élevages industriels et les abattoirs par exemple?» Voilà. 



Un passionnant plaidoyer : 

Antispéciste
Aymeric Caron
Éditions Don Quichotte, avril 2016

Présentation de l’éditeur :

Un jour, les animaux auront tous des droits. L’animalisme figure le prochain projet idéologique révolutionnaire, qui réconcilie les hommes avec eux-mêmes et avec leur avenir.
    Certains en possèdent déjà : les animaux de compagnie, les espèces protégées et les animaux d’élevage. Mais les droits que nous leur avons consentis sont minimaux et incohérents. Nous traitons différemment les chiens, que nous considérons comme des membres de la famille, des cochons, réduits au rang d’objets produits en masse et abattus dans d’indignes conditions. Pourtant cochons et chiens possèdent une sensibilité et une intelligence similaires. Comment en sommes-nous venus à les classer dans des catégories si différentes? C’est que nous sommes spécistes.
    Le terme, peu connu en France, fera bientôt partie de notre vocabulaire. À l’instar du racisme et du sexisme, dont il poursuit la logique. Le spécisme consiste à traiter différemment, et sans la moindre raison valable, deux espèces qui présentent les mêmes caractéristiques. Tout comme nous avons longtemps dénié aux femmes les mêmes droits que les hommes. L’affirmation de l’antispécisme sera celle de l’animalisme, un mouvement philosophique qui promeut la nécessité d’accorder des droits à tous les animaux, en raison de leur capacité à souffrir. (...)

http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/Argu.php?ID=125

L’auteur a également publié en 2013 No steak aux éditions Fayard. «Bientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitivement de tuer des êtres vivants – 60 milliards d’animaux chaque année – pour nous nourrir.»



Anthologie d’éthique animale. Apologies des bêtes
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
Éditions Puf, 2011 

(L’auteur recommande d’acheter son livre à la boutique L214)

Présentation de l’éditeur :

La conduite des hommes à l’égard des animaux fait depuis toujours l’objet d’une évaluation morale par ceux d’entre nous que la souffrance indigne. La philosophie officielle en occident, qui justifie l’exploitation des bêtes pour manger, travailler, expérimenter, nous divertir et nous tenir compagnie, n’a jamais fait l’unanimité. L’éthique animale est l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux et cette anthologie est son histoire. Une contre-histoire des animaux, dans laquelle Pythagore, Vinci, Cyrano de Bergerac, Rousseau, Voltaire, Sade, Schopenhauer, Lamartine, Darwin, Wagner, Hugo, Tolstoï, Zola, Gandhi, Russell, Colette, Claudel, Yourcenar, Singer, Lévi-Strauss, Derrida, Houellebecq, Onfray et beaucoup d’autres prennent position sur les droits des animaux, les devoirs de l’homme à leur égard, le végétarisme, la chasse, l’expérimentation, la corrida, les zoos et d’autres questions théoriques et pratiques. Réunissant 180 auteurs, plus de 40 traductions et plusieurs textes inédits, ce livre de référence est la première et la seule anthologie francophone sur le statut moral des animaux. Autres ouvrages et articles de l’auteur : http://www.jbjv.com/-Livres-.html  

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La «glu» dans vos saucisses à hot-dog  

Si seulement les gens savaient ce qu’ils mangent...

L’emballage des saucisses à hot-dog devraient inclure une mise en garde
Par Diane Vukovic (Care2)

Les étiquettent de produits comme les cigarettes et la bière incluent des mises en garde à cause des problèmes de santé qu'ils peuvent causer. Même les produits qui ne sont pas destinés à la consommation, comme les détergents à vaisselle, en ont aussi. Pourtant, des aliments dangereux pour la santé ne comportent aucune mise en garde. Voici pourquoi les saucisses à hot-dog devraient inclure une étiquette de mise en garde.

Les saucisses à hot-dog : de la glu blanche (white slime)

Les résidus de viande déchiquetée mécaniquement (VDM) constituent le principal ingrédient de la plupart des saucisses à hot-dog. On appelle ces déchets organiques «glu blanche» à cause de leur ressemblance à la «glu rose» (1). La VDM est dégueulasse mais la fabrication des saucisses l’est encore plus. On pousse sous haute pression les restes des animaux à travers un tamis. Il en sort une substance pâteuse (glu blanche) qui contient les os, le cartilage, la peau, les nerfs, les vaisseaux sanguins et des débris de chair. À cause de la maladie de la vache folle, transmise par le liquide céphalorachidien qui pénètre les déchets organiques, l'USDA n'autorise pas le déchiquetage mécanique de la viande de boeuf. 
    Ce processus est vraiment dégueulasse. Toutefois, Fooducate souligne que ce n'est pas la seule cause de risques pour la santé. Le problème est que les saucisses ne contiennent que le pire de la viande : des déchets récupérés auxquels on ajoute des agents de conservation et des matières grasses.

(1) La glu rose (pink slime), aussi connue sous les dénominations «lean finely textured beef» (LFTB) et «boneless lean beef trimmings» (BLBT), est un ingrédient de remplissage bon marché à base de bœuf qu’on ajoute à la viande hachée ou aux viandes transformées.



Liens entre saucisses à hot-dog et cancer

Le problème majeur avec les saucisses à hot-dog, et plusieurs autres viandes transformées, est qu’elles contiennent des nitrates. Maintenant, beaucoup d’aliments, y compris certains légumes comme les carottes, contiennent des nitrates. Mais, les nitrates présents dans les saucisses se transforment en nitrosamines lorsqu’ils se combinent à l’amine de la viande. Les nitrosamines sont reconnues pour causer le cancer, notamment du côlon. 
    Quelle est la gravité du risque? Selon EHSO, manger un hot-dog par jour augmente le risque de développer un cancer colorectal de 21 pour cent! Des études ont également démontré que la consommation de viandes transformées augmente le risque de développer un cancer de la prostate, de l'ovaire, et la leucémie infantile.
    Mais qu’en est-il des saucisses étiquetées «sans nitrates ajoutés»? Elles ne sont pas moins dangereuses. Même si l’on n’ajoute pas de nitrates, elles en contiennent naturellement, et celles-ci peuvent se transformer en agents cancérigènes.

Liens entre saucisses à hot-dog et maladies cardiaques

Les maladies cardiaques sont actuellement la principale cause de décès aux États-Unis. Nous savons déjà que manger de la viande, surtout de la viande rouge, est lié aux maladies cardiaques. Cependant, les viandes transformées, comme les saucisses à hot-dog, augmentent les risques de beaucoup. 
    La viande transformée est plus dommageable que la viande non transformée à cause de sa teneur élevée en sodium, nitrates et additifs alimentaires qui affectent le coeur. Une étude publiée par l'American Heart Disease Journal a comparé les effets de la consommation de viande non transformée à celle de viandes transformées. On a constaté que les hommes qui mangeaient plus de viandes  transformés avaient un risque plus élevé d'insuffisance cardiaque (28 %) que ceux qui en mangeaient moins. Pour chaque 50 grammes (un hot-dog) de viande transformée consommée quotidiennement, le risque d'insuffisance cardiaque augmentait de 8 pour cent.

Les saucisses à hot-dog contiennent des antibiotiques

On administre des antibiotiques aux animaux pour leur faire prendre du poids rapidement et les garder en santé dans des usines d’élevage dont les conditions sont déplorables. Il est impérieux de cesser d’inclure des antibiotiques dans la nourriture des animaux car cela contribue à l'augmentation de super bactéries qui résistent aux antibiotiques; ce qui peut constituer une menace pour la santé humaine. Il y a également de plus en plus de preuves que ces antibiotiques ont des effets nocifs directs sur la santé humaine, notamment parce qu’ils favorisent la prise de poids.

Les saucisses à hot-dog contiennent des protéines hydrolysées

Un autre ingrédient commun inclus dans les saucisses à hot-dog est la protéine hydrolysée. Si vous mangez des saucisses à hot-dog végé parce que vous les croyez plus sains, vous serez déçu d’apprendre qu’ils sont souvent fabriqués à partir de protéines hydrolysées ou des ingrédients de mauvaise qualité comme l’isolat de soja (protéines végétales texturées). 
    La protéine hydrolysée est néfaste parce que sa fabrication consiste à la faire bouillir dans une cuve d'acide pendant plusieurs jours, puis à la neutraliser avec de la soude caustique. Le processus décompose les protéines afin qu'elles se transforment en acide glutamique, mieux connu sous l’appellation GMS (glutamate monosodique). Ainsi, sur l'étiquette d’emballage on remplace trompeusement GMS par «protéine hydrolysée».

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Pour une spectaculaire crise cardiaque :

Le Bacon Fest de Sherbrooke (en fin de semaine). Poutine au bacon, saucisses au bacon, bacon-bonbons, sundaes au bacon, bière au bacon, fudges au bacon, biscuits Oréo au bacon, macaroni au fromage enrobé de bacon et bombes de bacon gratinées. Le QUÉBEC BACON FEST offrira un très large éventail de produits décadents à base de porc salé.

Suicidaire. Le cœur me lève juste à lire le menu.


Ça me fait penser au Quadriple Bypass Burger du Heart Attack Grill
https://www.youtube.com/watch?v=d-DDbXh1MYc

Voyez «La civilisation porc/bacon émergeante» :
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/07/la-civilisation-porcbacon-emergeante.html

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