23 décembre 2014

2014 : à notre image...

Beaucoup de gaspillage et d’excès pendant les Fêtes dans les pays dits riches où cependant beaucoup de gens crèvent quand même de faim. On en fait trop – trop de cadeaux, trop d’alcool, et trop de bouffe dont on jette les restants aux ordures (1).

Un excellent film d’animation, sans paroles mais très parlant : 
The Hoarder, par Evelyn Lambart
«... The Hoarder raconte l’histoire d’un oiseau gourmand aux prises avec un grave problème de cupidité. ... Le film nous rappelle que le partage est bon et que l’avarice peut engloutir la lumière du monde  ̶  littéralement.»
~ Carolyne Weldon, rédactrice Web et blogueuse ONF.ca

Tout à fait à l'image de notre monde actuel - prédation, prédation, prédation, même si nous avons tout ce qu'il nous faut et plus. 



Le partage

Si l’on ne trouve personne à qui donner dans son entourage, il existe des organismes intègres. 
   Je pense notamment à la Fondation du Dr Gilles Julien : http://fondationdrjulien.org/ 
Vous pouvez donner jusqu’au 15 janvier, cependant, attention aux fraudeurs :
«Nous avons été informés que des gens effectuent du porte-à-porte frauduleusement dans divers quartiers de Montréal. Merci de signaler ces personnes aux autorités policières (911), car ce sont des fraudeurs. La Fondation du Dr Julien ne collecte jamais dans les rues OU aux portes, sauf lors de la Guignolée du Dr Julien (qui a eu lieu le samedi 13 décembre dernier). Soyez vigilants!»
   Pour toute question: Julie Sauvageau (agente au financement) jsauvageau@pediatriesociale.org  ou 514-527-3777 poste 268.

Le bilan

"Alors, Adam – comment te débrouilles-tu
‘au sommet de la chaîne alimentaire’?" 


La paix pourrait commencer dans notre assiette : 

Cartooniste : Dan Piraro

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(1) Extrait du «Dernier texte publié par Kerouac de son vivant, cet article, repris en 1993 dans Good Blonde & others, parut d’abord sous le titre «Après moi, le déluge», en réponse à un questionnaire, dans le Chicago Tribune Magazine du 28 septembre 1969.» 

À quoi suis-je en train de penser?

J’essaie de comprendre où je me situe entre les politiciens établis et les radicaux, les flics et les voyous, les inspecteurs des impôts et les vandales. 
     Je ne suis pas un Exempté de l’Impôt, pas un Hippie-Yippie – je dois être un Bippie-au-Centre. (...) 
     Mais à présent, où dois-je me tourner? Oh, je sais, je vais me diriger vers les «échelons supérieurs» de la Société Américaine, les cheveux bien plaqués en arrière, et essayer d’oublier les équipages des navires de la Seconde Guerre mondiale qui se laissaient pousser la barbe et les cheveux jusqu’à ce que la mission soit terminée, ou l’«air débraillé» de G.I. Joe dans les terriers, ouais, l’«apparence négligée» des hommes et des femmes dans les soupes populaires des années 30, et comprendre que l’apparence fait l’homme, tout comme l’habit fait le moine, et courir à un dîner de gala politicard. Président de la Commission des Finances, Directeurs de la Santé publique, Présidents de Commissions, Directeurs Adjoints de la Planification Régionale, Directeurs des Centres de Voisinage, Présidents-directeurs des Banques, Présidents des Sous-comités de Réinsertion, Planificateurs du Plan d’Occupation des Sols, Membres des Comités d’Éthique, Entrepreneurs de la Commission des Services Publics, Directeurs de l’Administration des Autoroutes, journaleux locaux, porte-paroles, plaideurs, applaudisseurs, assistants et femmes en organdi, 2 500 dollars de nourriture et 5 000 dollars d’alcool et la part du traiteur cadeau, pour un «déjeuner», déductible d’impôts, retransmis à la télévision aux nouvelles du soir dans un spot de 15 secondes pour montrer à quel point ils savent bien faire les choses. À vos frais. 
     Ici chaque poignée de main, chaque sourire, chaque applaudissement foireux rayonne d’hypocrisie, de luxure et de concupiscence politique, un braiment de niais mélodieusement appuyé par un ronronnement neurologique horrible de vénalité accompagné par le chœur d’enclume des couvercles de poubelles cognés sur des filets mignons à peine touchés et qui ne vont même pas aux chiens, encore moins aux enfants affamés des «électeurs» absents. (...) 
     Les invités du banquet, les politicards et leur entourage souriant en robes et costumes scintillants, tous brasseurs de paperasse, ploutocrates flagrants avec pattes de derrière et pattes de devant rassemblées, nouveaux riches de la veille, seraient même encore plus fiers s’ils pouvaient obtenir des «hippies parasites et non productifs» qu’ils travaillent à la construction d’une nouvelle route et fassent la cuisine et la vaisselle à ces galas de bienfaisance de sorte que ces sales paumés puissent au moins faire quelques contributions en liquide ou, mieux, payer des impôts pour permettre aux brasseurs de paperasse de commander plus de papier et de photocopieuses avec lesquels ils pourraient, maintenant exubérants, former une commission de «planification» (pour une durée de trois ans, se consacrant à la pollution, au sexe, choisissez quoi que ce soit de bien sale) tout en s’asseyant et en admirant la vue sur leur pelouse où tous les arbres que seul Dieu peut faire ont été abattus en même temps que les nids des oiseaux.

~ Jack Kerouac, 1969

KEROUAC Sur la route et autres romans 
Éditions QUARTO GALLIMARD; 2003

En lisant ça, je ne peux m’empêcher de penser à l’ex-lieutenant-gouverneur du Québec Lise Thibault dotée d’immunité royale... ainsi qu’à certains élus désormais reconnus pour leurs coûteuses excentricités défrayées par les contribuables. Et, l’on ose nous rebattre les oreilles avec les bienfaits de l’austérité (ou de la rigueur) administrative? Aïe.

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