10 octobre 2010

Un must!

Pour survivre, il faut penser «local» au lieu de «global». L’inverse de ce qu’on préconise actuellement. L’on revient au bon vieux au lieu de nourrir quelqu’un, montre-lui à cultiver. Les humains voudront-ils redescendre de leur Himalaya de plastique? À suivre.

Manuel de transition : de la dépendance au pétrole
à la résilience locale
Rob Hopkins
Éditions Écosociété  
Collection Guides Pratiques  
ISBN 978-2-923165-66-0- 216 p. - 25 $ - 20 euros

En partenariat avec l'association S!lence

Extrait du site écosociété :
Que seraient nos sociétés sans pétrole ? Brutalement métamorphosées… Plus d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures ni d’avions, plus de plastique ; nous devrions rapidement réapprendre à produire un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous capables d’une telle autonomie?

Ce scénario catastrophe est loin d’être paranoïaque. Il représente au contraire un avenir proche que nous devrons affronter tôt ou tard. Car allié aux changements climatiques, le pic pétrolier (la fin d’un pétrole abondant et peu cher) exige un changement draconien de nos habitudes de vie, une Transition énergétique qui mettrait fin à notre vulnérabilité collective. Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyenNEs, de prendre l’initiative et de nous préparer.

C’est ce que propose ce Manuel de Transition, outil révolutionnaire et inspirant, entièrement consacré aux solutions pour construire dès maintenant des sociétés écologiques et résilientes, capables de s’adapter aux catastrophes que constituent le pic pétrolier et les changements climatiques. Enfin traduit et adapté en français, ce livre accessible, clair et convaincant expose tous les outils, les détails pratiques et les étapes nécessaires pour préparer l’avenir en diminuant radicalement les besoins énergétiques à l’échelle de sa communauté.

Déjà, des milliers d’Initiatives locales ont démarré leur processus de Transition. Planter des arbres fruitiers, réapprendre à la population à cultiver un potager, développer la résilience, réorganiser la production énergétique, développer le transport actif, réapprendre les savoir-faire que nous avons oubliés, telles sont, entre autres, les nombreuses actions concrètes que les citoyenNEs peuvent réaliser au sein de leur village, leur ville, ou leur quartier.

Vous tenez entre vos mains un outil de changement incroyable… Alors, on commence quand ?

Fondateur du mouvement de Transition, Rob Hopkins enseigne la permaculture et continue d’animer avec fougue ce mouvement en marche. En 2009, il a été nommé Ashoka fellow, titre prestigieux pour souligner sa contribution au changement social.

TABLE DES MATIÈRES
Préface par Serge Mongeau
Préface par Richard Heinberg pour l’édition anglaise
Présentation de Michel Durand pour l’édition canadienne
Introduction
Aperçus séduisants de ce qu’est la « résilience »

Première Partie LA TÊTE
CHAPITRE I Pourquoi le pic pétrolier et le changement climatique signifient qu’il est inévitable de faire petit
Ajout sur l’économie : ÉCONOMIES EN TRANSITION — La monnaie repose sur la croissance et la croissance dépend de l’énergie
CHAPITRE II La vue du sommet
CHAPITRE III Pourquoi il est aussi important de rebâtir la résilience que de réduire les émissions de carbone
CHAPITRE IV Pourquoi « faire petit »  est inévitable

Deuxième partie LE COEUR
Pourquoi il est déterminant d’avoir une vision positive
CHAPITRE V Comment le pic pétrolier et le chaos climatique nous affectent-ils :
Le syndrome de stress post-pétrolier
CHAPITRE VI Comprendre la psychologie du changement
CHAPITRE VII Comment exploiter la puissance d’une vision positive
CHAPITRE VIII Une vision pour 2030 : retour sur la Transition
CHAPITRE IX Kinsale, une première tentative de visualisation par la communauté

Troisième partie LES MAINS
Passer des idées à l’action : explorer le modèle de Transition pour inspirer une résilience locale de reconstruction
CHAPITRE X Le concept de Transition
CHAPITRE XI Démarrer votre Initiative de Transition
CHAPITRE XII La Transition au Canada – Charlotte Astier et Camille Daum-Lobko
 CHAPITRE XIII France qui décroît, France en transition – Luc Semal et Mathilde Szuba

Conclusion
Annexes
Annexe 1 Questionnaire sur l’épuisement du pétrole
Annexe 2 Les quatre stades de tout projet selon John Croft
Annexe 3 : Obtenir le statut d’Initiative officielle
Annexe 4 : Avant-goût d’un PADE (Plan d’action de descente énergétique)

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Pour se remettre dans le contexte, je republie le texte de Fred Vargas, archéologue et auteure de romans policiers (voyez l’onglet Introduction) :

Nous y sommes! 

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance. Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés. On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles : faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés. Franchement on en a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes. Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie. «On est obligés de la faire, la Troisième Révolution?» demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.
C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse). Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix. On s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés). S'efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde. Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d'échappatoire, allons-y. Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible. À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut être.

À ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. À ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

***
The Transition Handbook: from oil dependency to local resilience
by Rob Hopkins
Published by Green Books

“If your town is not yet a Transition Town, here is guidance for making it one. We have little time, and much to accomplish.” - Richard Heinberg, Post Carbon Institute, Santa Rosa, California, author of ‘Power Down’ and ‘Peak Everything’

We live in an oil-dependent world, and have got to this level of dependency in a very short space of time, using vast reserves of oil in the process – without planning for when the supply is not so plentiful. Most of us avoid thinking about what happens when oil runs out (or becomes prohibitively expensive), but The Transition Handbook shows how the inevitable and profound changes ahead can have a positive outcome. These changes can lead to the rebirth of local communities, which will grow more of their own food, generate their own power, and build their own houses using local materials. They can also encourage the development of local currencies, to keep money in the local area.

The book has three sections, the Head, the Heart and the Hands. The Head explores the issues of peak oil and climate change, and how when looked at together, we need to be focusing on the rebuilding of resilience as well as cutting carbon emissions. It argues that the focus of our lives will become increasingly local and small scale as we come to terms with the real implications of the energy crisis we are heading into. The Heart looks at where we find the personal tools for responding to what can feel like overwhelming challenges. It argues that key to our success will be our ability to generate positive visions of future, to harness the power of engaged optimism, and overcome powerlessness. The Hands offers a detailed exploration of the Transition model, setting out its principles, its origins, the 12 Steps of Transition, how they were applied in the first year of Transition Town Totnes, as well as offering a taste of how the model has been applied in a range of other settings. The book also contains lots of ‘Tools for Transition’, exercises and activities that can help to deepen this work in your community.

There are now over 40 Transition Towns in the UK, with more joining as the idea takes off. With little proactivity at government level, communities are taking matters into their own hands and acting locally. If your town is not a Transition Town, this upbeat guide offers you the tools for starting the process. It is a process which is, as Richard Heinberg writes in his Foreword, “more like a party than a protest march”.

The Author: Rob Hopkins, founder of the Transition Network has long been aware of the implications of our oil-dependent status, and has been energetically campaigning to increase awareness of its impact. Having successfully created an Energy Descent Plan for Kinsale in Ireland which was later adopted as policy by the town council, Rob moved to Totnes in Devon and initiated Transition Town Totnes, the first UK town to address the issues of life after peak oil (www.transitiontowns.org/Totnes).

What the Reviews Say:
“In conclusion, the book succeeds brilliantly at every level: as a precise, detailed, what-to-do manual for those developing Transition Initiatives; as a guide for those curious as to what Transition is all about; and even as a lay-persons guide to peak oil, climate change and what to do about them… this is one of the most important books in the sustainability field to appear in this decade. It is essential reading for all environmental activists and all concerned about what we can actually DO about the threats now bearing down on us. The future well-being of us all, depends on its success”. - Robert Morgan, Green College 

“The Transition concept is one of the big ideas of our time. Peak oil and climate change can so often leave one feeling depressed and disempowered. What I love about the Transition approach is that it is inspirational, harnessing hope instead of guilt, and optimism instead of fear. The Transition Handbook will come to be seen as one of the seminal books which emerged at the end of the Oil Age and which offered a gentle helping hand in the transition to a more local, more human and ultimately more nourishing future.” - Patrick Holden, director of the Soil Association

“Rob Hopkins is the Gentle Giant of the green movement, and his timely and hugely important book reveals a fresh and empowering approach that will help us transition into a materially leaner but inwardly richer human experience. Full of reliable, readable, far-reaching scholarship, and warmhearted practical advice on how to instigate transition culture wherever you are, this book will energise and regenerate your commitment to place, community and simple living. There is no better call to action than this book, and no better guide to the hands-on creation of a liveable future.” Dr Stephan Harding, co-ordinator of the MSc in Holistic Science at Schumacher College and author of Animate Earth: Science, Intuition and Gaia

2 commentaires:

  1. Le temps est venu de se retrousser les manches!
    En terme d'action politique qu'attendent donc nos contemporains?

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  2. Ils réagissent uniquement lorsque c'est rendu dans "leur" cour, "leur" eau et "leur" assiette - et pas deux secondes et demi avant... Bon vieux pattern découlant de l'incontournable "selfish gene".

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