Avec ou sans abri

Les autres chiens pensent-ils que les caniches ne font pas partie de l’espèce?

Un chien c’est un chien – avec ou sans grime.

Un humain c’est un humain – avec ou sans vernis.  

Après septembre 2001, un besoin effréné de sécurité et de confort fit son apparition en Amérique du Nord. Chacun voulait se prémunir contre les agressions du monde extérieur – terrorisme, guerre bactériologique, pollution, potentiels voisins psychopathes, voleurs, tueurs, etc. Depuis, partout dans le monde, des forteresses de béton armé se sont érigées autour des quartiers riches urbains pour se protéger contre les pauvres et se dissocier de leur existence. Pourtant, faut-il se rappeler qu’il suffit d’une faillite ou d’une perte d’emploi pour se retrouver de l’autre côté de la clôture, parmi les files d’attente des banques alimentaires?  

La question des sans-abris revient périodiquement sur la place publique car leur nombre augmente dramatiquement, notamment chez les femmes, et pas seulement dans les grandes villes. Payer son droit de vivre sur cette planète est devenu si exorbitant, que bientôt, peu de gens pourront en assumer la dépense...

Anecdote

En 2002, un reportage nous montrait un groupe de mendiants qui avaient construit des abris de fortune sous un viaduc. L’un d’eux disait : «Je me sens bien ici, c’est chez moi. Je peux dormir au chaud, c’est si petit que les chandelles réchauffent la place très vite. Je peux même me cuire une soupe.» Il avait fabriqué un mini réchaud pour réchauffer ses conserves. Ses copains et lui avaient l’air heureux de leur petit monde où ils se sentaient plus libres qu’en maison d’accueil. Malheureusement, peu de temps après, ils ont été délogés afin de préserver la sécurité du quartier et l’image de prospérité de la ville.

Ce reportage me faisait aussi réaliser à quel point la notion de sécurité et de confort est bien relative. En réalité, il suffit de peu pour se sentir chez soi, et tout le reste n’est que décor de théâtre plus ou moins sophistiqué. Car en définitive, cet abri n’a de signification qu’en raison de l’individu qui l’habite et sans lequel, en dépit de tous les meubles du monde, il serait vide. Vouloir s’entourer de beauté et de confort et y pourvoir selon ses moyens est tout à fait légitime, mais il n’en demeure pas moins que nos amis se souviendront bien plus de notre accueil que de notre décor – c’est nous qu’ils viennent voir, non pas nos bibelots ni notre moquette. Ne vaut-il pas mieux miser sur notre propre nature chaleureuse, car celle-ci se propage inévitablement de l’intérieur vers l’extérieur et peut nous suivre partout.

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Cyberpresse - Un Québécois sur six craint de devenir itinérant

Plus de villes que jamais participeront à la Nuit des sans-abris vendredi soir au Québec, alors que 23 municipalités prendront part à la présentation de l'événement.

Un sondage CROP dévoilé lundi par les organisateurs de la Nuit indique que 16% des Québécois pensent qu'ils pourraient un jour devenir des sans-abri, soit un Québécois sur six.

Selon le porte-parole de l'événement, Christian Vanasse, du groupe Les Zapartistes, quand autant d'individus se «sentent» sur la corde raide, toute la société doit se sentir interpellée et doit participer à la recherche de solutions.

À Montréal, l'an dernier, la fréquentation des refuges pour sans-abris a augmenté de 5% chez les hommes et de plus de 30% chez les femmes. L'itinérance continuerait aussi à prendre de l'ampleur au Québec, à l'extérieur des grands centres urbains.

La Nuit des sans-abris a pour but de sensibiliser la population et surtout les élus. Les participants exigent notamment une politique globale en itinérance.

L'an dernier, environ 10 000 personnes réunies dans 22 villes ont ainsi démontré leur solidarité face au phénomène de l'itinérance.

La 21e Nuit des sans-abri se déroulera simultanément dans 23 villes du Québec, durant la nuit de vendredi (15 octobre) à samedi.