31 octobre 2010

Overload

Vieux courriel toujours drôle...

New Age Overload
(Author unknown)

Note : Désolée pour les personnes qui ne lisent pas l’anglais, mais cette parodie aurait perdu tout son brillant une fois traduite. Les lecteurs qui ont couru les thérapies alternatives ne manqueront pas d’apprécier.

I was having an out of body experience one day so I grounded myself and got centered with the help of my spirit guides and almost astral traveled anyway, but the phone rang.

I sensed the negative vibrations so I threw the I-Ching and checked my numerology chart and nearly had a primal, but my energy was too blocked, so I did some bioenergetics and self-parenting, took some flower essence and ate an organic oat bran ginseng muffin.

But my inner child wasn’t feeling nurtured yet so I had a Rice Dream Frozen Pie too, but that made me hyper so I did the relaxation response while listening to my subliminal tapes, but I was feeling depersonalized so I did some polarity work, foot reflexology and past life regression, then rebirthed myself and called Moon Beam, the bodyworker, to make an appointment for a Shiatsu, Reike, Rolfing, Feldenkreis, Swedish, Japanese deep tissue massage, but she flaked out and never returned my call.

So I decided to energize my crystals and do some positive imagery because all my visualization techniques and affirmations made my space feel invaded. So to get empowered, I got a psychic reading from Mother Heart Love around the issue of my assertiveness so I could feel my radiance and have some energy for my psycho-callisthenics and inversion swing before my harmonic brain-wave synergy session, which made me more focused for my actualization seminar, holistic healing class and dream workshop, so I’d be more clear for my Gestalt behavioural cognitive transpersonal Rechian Jungian Freudian Ericksonian session at the hot springs.

But my aura was weak for my trance-channelling group so I fasted until noon to recharge my chakras and I sensed my intuition was high and my cycle was focused, so I turned on my ion generator to open up for my Neural-linguistic programming session, but I needed to have my pyramid recharged before my guided synchronicity meditation.

So I got some cranio-sacral therapy, which aligned me for the fire walk, which was between my tarot card reading and my sensory deprivation tank appointment, but after all that I felt what I truly needed was a meaningful relationship to mirror myself. So I went to my personal shaman, and then to my guru, but they were no help, so instead I went to the Intensive Whole Life Earth Rebirth Cosmic Expo Symposium Workshop to find someone who really knew what was going on.

But that didn’t work either, so I locked myself in a calcium coated Orgone Box and went to sleep so I could “get it” in the dream state.

28 octobre 2010

Voltaire : des bêtes

En introduction au texte de Voltaire, un commentaire sur «Ma vie avec ces animaux qui guérissent» de Victor-Lévy Beaulieu (voyez le libellé Zoofriendly  «Dans l’air : Zoothérapie»). À noter que son livre «Bibi» est en lice pour le Prix Décembre; je lui souhaite les meilleures chances.

Ma vie avec… est riche d’anecdotes prenantes, émouvantes et parfois dures en raison de la barbarie des hommes envers les animaux. J’avais envie de le lire rapidement car j’étais captivée, mais j’ai réussi à étirer le plaisir. En fait, j’aurais aimé que l’ouvrage eût 500 pages…

Quand on naît dans le béton urbain, l’éventail des animaux de compagnie se limite aux chats, chiens, hamsters, lapins miniatures, perruches, etc. Voilà que VLB nous fait également découvrir les animaux de ferme – ceux qu’on mange, entre autres – un univers inconnu pour moi.

Quelques réflexions de VLB avec lesquelles je me sens en harmonie depuis fort longtemps (j’espère qu’il ne m’en voudra pas de publier d’aussi longs passages…) :

«Je n’avais encore jamais mis les pieds dans un couvoir. Quand je vis les énormes incubateurs et les œufs qui venaient à éclosion dedans, j’eus déjà regret d’avoir accepté la proposition de mon voisin : les employés du couvoir besognaient comme des automates. Les bons poussins mis dans des caisses et ceux qui ne faisaient pas l’affaire jetés dans un gros baril. Les employés auraient été devant une chaîne de montage qu’ils n’auraient pas agi autrement avec des boulons ou des clenches de porte.
(…) Mais les poussins qui deviennent chapons ne sont pas vraiment des animaux. Ils sont le produit d’une fabrication pour ainsi dire artificielle : on a joué dans leurs gènes, on les a bourrés de toutes sortes d’hormones et d’antibiotiques pour qu’ils croissent le plus rapidement possible. Au bout d’un mois, les chapons sont devenus si lourds que leurs pattes ne les supportent plus : accroupis, ils restent là devant les trémies et ne font plus que manger.
(…) Cette chair trop grasse et jaune, ce n’était plus de la nourriture mais le symbole d’une société qui ressemblait aux chapons qu’elle consommait : trop grasse, trop jaune, trop dénaturée pour même s’en rendre compte.»

«Il est difficile de comprendre que dans une société qui se prétend aussi évoluée que la nôtre, on trouve encore tant de gens jouant aux marâtres par-devers les animaux. Il ne se passe pas un jour sans que les médias ne nous bombardent d’images nous montrant de pauvres bêtes maltraitées dans de prétendus chenils ou dans des fermes qui sont de véritables lieux concentrationnaires. Pourquoi les gens gardent-ils des animaux quand ils n’ont aucun sentiment pour eux et aucune émotion même quand, par leur faute, ils souffrent et meurent ? D’où vient cette violence-là ? Du fait qu’on voit tant d’hommes, de femmes et d’enfants mourir pour ainsi dire en direct à la télévision, et que cela a fini par émousser nos sens? Si tant d’hommes, de femmes et d’enfants sont tués partout dans le monde sans qu’on n’en éprouve la moindre culpabilité, pourquoi en aurait-on par-devers les bêtes?»

«La majorité des agronomes qui trafiquent les sols et les semences n’ont jamais vu non plus une vache, une chèvre ou une brebis de leur vie. Pourquoi les verraient-ils d’ailleurs ? Le but qu’ils poursuivent n’a plus rien à voir avec la nature et à l’idée de sagesse qui en est le fondement. On a tué la mythologie animale, on a tué ce qu’elle avait de sacré, par cupidité dominatrice. On est loin du rêve utopique qu’entretenait Léonard de Vinci qui, à la Renaissance, croyait que l’évolution de l’homme le réconcilierait à ce point avec les bêtes qu’il renoncerait à les tuer.
     (…) Le chaos, il semble que nous soyons en plein dedans et que, toujours par cupidité, nous préférons qu’il nous emporte plutôt que de redécouvrir la nature et l’idée de sagesse qui en est le fondement.»

«Évidemment, les animaux n’ont pas le cerveau aussi dérangé que le nôtre, ils sont à l’abri de tous ces dogmes religieux qui, depuis le commencement de l’humanité, sont la source de presque toutes les guerres les plus sanguinaires que se sont livrées les hommes. Le fanatisme religieux et la cupidité ont toujours fait bon ménage, ce sont là aujourd’hui encore les deux mamelles auxquelles s’abreuvent les empires, les tyrans de toutes espèces et les Églises de toutes confessions.
     Quand je suis parmi les animaux, à les soigner, à en prendre soin, à jouer avec eux, c’est moi que je soigne, c’est avec moi que je joue. J’en oublie le monde tel qu’il est devenu dans l’affreuseté de son quotidien, manquant de sens pour les avoir émoussés. Même l’abjection est pour ainsi dire devenue une norme acceptable. 
(…) même si je n’ouvre pas la radio ou le téléviseur : il y a toujours quelqu’un qui survient, en personne, par téléphone ou par courrier interposé, pour te rappeler quel bordel est devenue la Terre dans cette anarchie qui la détermine.
(…) Tout devient désespérant, et surtout le moi haïssable, quand cette totale absurdité du monde vous frappe en plein front. (…) Il fallait que je me désapprenne de moi-même pour que le monde, comme chez les penseurs grecs, redevienne, malgré son aliénation, une harmonie qui soit atteignable. Mon chemin pour y arriver a été cette passion que j’ai toujours eue par-devers les animaux, leur simplicité volontaire, leur plaisir à vivre pleinement l’instant, leur instinct qui en fait de formidables survivants en dépit de la sottise des hommes cherchant à modifier leur nature dans le seul but d’en faire des marchandises comme n’importe quel autre produit usiné. Parce qu’il refuse d’en faire le constat, l’homme lui-même est en train de se dénaturer et de dénaturer la planète entière. Car le terrorisme qui nous menace vraiment n’est pas celui de tous les Ben Laden du monde, mais celui que nous pratiquons contre nous-mêmes.
     (…) Peut-être faut-il que l’homme repasse aujourd’hui par la barbarie, et si nous fermons les yeux, c’est sans doute parce que nous ne voulons pas nous rendre compte qu’elle est là et menace tout ce que nous avons été et tout ce que nous pourrions être. Peut-être la barbarie est-elle paradoxalement la seule chance que nous avons de renaître un jour pour de vrai.» 
***

Voltaire,
Il faut prendre parti [1772],
Œuvres complètes de Voltaire,
Tome 25, 1819, p. 164-166.

XV.

Du mal, et en premier lieu de la destruction des bêtes.

Nous n’avons jamais pu avoir l’idée du bien et du mal que par rapport à nous. Les souffrances d’un animal nous semblent des maux parce que, étant animaux comme eux, nous jugeons que nous serions fort à plaindre si on nous en faisait autant. Nous aurions la même pitié d’un arbre si on nous disait qu’il éprouve des tourments quand on le coupe, et d’une pierre, si nous apprenions qu’elle souffre quand on la taille ; mais nous plaindrions l’arbre et la pierre beaucoup moins que l’animal, parce qu’ils nous ressemblent moins. Nous cessons même bientôt d’être touchés de l’affreuse mort des bêtes destinées pour notre table. Les enfants qui pleurent la mort du premier poulet qu’ils voient égorger, en rient au second.

Enfin il n’est que trop certain que ce carnage dégoûtant, étalé sans cesse dans nos boucheries et dans nos cuisines, ne nous paraît pas un mal ; au contraire, nous regardons cette horreur, souvent pestilentielle, comme une bénédiction du Seigneur, et nous avons encore des prières dans lesquelles on le remercie de ces meurtres. Qu’y a-t-il pourtant de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ?

Non seulement nous passons notre vie à tuer et à dévorer ce que nous avons tué, mais tous les animaux s’égorgent les uns les autres ; ils y sont portés par un attrait invincible. Depuis les plus petits insectes jusqu’au rhinocéros et à l’éléphant, la terre n’est qu’un vaste champ de guerres, d’embûches, de carnage, de destruction ; il n’est point d’animal qui n’ait sa proie, et qui, pour la saisir, n’emploie l’équivalent de la ruse et de la rage avec laquelle l’exécrable araignée attire et dévore la mouche innocente. Un troupeau de moutons dévore en une heure plus d’insectes, en broutant l’herbe, qu’il n’y a d’hommes sur la terre.

Et ce qui est encore de plus cruel, c’est que, dans cette horrible scène de meurtres toujours renouvelés, on voit évidemment un dessein formé de perpétuer toutes les espèces par les cadavres sanglants de leurs ennemis mutuels. Ces victimes n’expirent qu’après que la nature a soigneusement pourvu à en fournir de nouvelles. Tout renaît pour le meurtre.

Cependant je ne vois aucun moraliste parmi nous, aucun de nos loquaces prédicateurs, aucun même de nos tartufes, qui ait fait la moindre réflexion sur cette habitude affreuse, devenue chez nous nature. Il faut remonter jusqu’au pieux Porphyre, et aux compatissants pythagoriens, pour trouver quelqu’un qui nous fasse honte de notre sanglante gloutonnerie ; ou bien il faut voyager chez les brames : car, pour nos moines que le caprice de leurs fondateurs a fait renoncer à la chair, ils sont meurtriers de soles et de turbots, s’ils ne le sont pas de perdrix et de cailles (1); et ni parmi les moines, ni dans le concile de Trente, ni dans nos assemblées du clergé, ni dans nos académies, on ne s’est encore avisé de donner le nom de mal à cette boucherie universelle. On n’y a pas plus songé dans les conciles que dans les cabarets.

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(1) Les moines de la Trappe ne dévorent aucun être vivant ; mais ce n'est ni par un sentiment de compassion, ni pour avoir une âme plus douce, plus éloignée de la violence, ni pour s'accoutumer à la tempérance si nécessaire à l'homme qui aspire à se rendre indépendant des événement, ni pour se conserver plus sain un entendement dont ils ont juré de ne jamais faire usage. Tels étaient les motifs des philosophes disciples de Pythagore. Nos pauvres trappistes ne font mauvaise chère que pour se faire une niche ; ce qu'ils croient très-propre à divertir l’être des êtres. (Note de l'édition de Kehl)

27 octobre 2010

Quel futur?!

Au fil des événements, les mêmes questions hantent mon cœur. Sommes-nous obligés de donner dans l’hostilité, la torture, le meurtre, la guerre, la pauvreté, la pédophilie, le viol du corps et de l’âme? Sommes-nous obligés de subir la nourriture, l’eau et l’air empoisonnés, la vermine et la puanteur?  Le massacre des humains, des animaux et de la nature, avec son cortège de souffrances gratuites, cessera-t-il un jour? 
- Âme, ma sœur âme, ne vois-tu rien venir?
- Oui … je vois …

The Future
Leonard Cohen

Give me back my broken night
my mirrored room, my secret life
it's lonely here,
there's no one left to torture
Give me absolute control
over every living soul
And lie beside me, baby,
that's an order!
Give me crack and anal sex
Take the only tree that's left
and stuff it up the hole
in your culture
Give me back the Berlin wall
give me Stalin and St Paul
I've seen the future, brother:
it is murder.

Things are going to slide, slide in all directions
Won't be nothing
Nothing you can measure anymore
The blizzard, the blizzard of the world
has crossed the threshold
and it has overturned
the order of the soul
When they said REPENT REPENT
I wonder what they meant
When they said REPENT REPENT
I wonder what they meant
When they said REPENT REPENT
I wonder what they meant

You don't know me from the wind
you never will, you never did
I'm the little jew
who wrote the Bible
I've seen the nations rise and fall
I've heard their stories, heard them all
but love's the only engine of survival
Your servant here, he has been told
to say it clear, to say it cold:
It's over, it ain't going
any further
And now the wheels of heaven stop
you feel the devil's riding crop
Get ready for the future:
it is murder

Things are going to slide ...

There'll be the breaking of the ancient
western code
Your private life will suddenly explode
There'll be phantoms
There'll be fires on the road
and the white man dancing
You'll see a woman
hanging upside down
her features covered by her fallen gown
and all the lousy little poets
coming round
tryin' to sound like Charlie Manson
and the white man dancin'

Give me back the Berlin wall
Give me Stalin and St Paul
Give me Christ
or give me Hiroshima
Destroy another fetus now
We don't like children anyhow
I've seen the future, baby:
it is murder

Things are going to slide ...
When they said REPENT REPENT ...

26 octobre 2010

La synchronicité


Extrait

La synchronicité est cette brèche ouverte sur l’irrationnel nous permettant d’appréhender d’autres dimensions où les rapports apparents de cause à effet sont transcendés par un sens intelligible, sensible et plein d’esprit (d’humour) qui tisse d’autres types de liens beaucoup plus nourris de conscience et d’harmonie que la trame grisâtre et fade du monde quotidien.
La synchronicité, c’est aussi un flux cohérent d’apparentes coïncidences que les surréalistes ont qualifié de hasard objectif. Mais les faits parlent bien plus que toute prétendue théorie, dès lors que ces prétendues coïncidences se perpétuent jusqu’à dix fois par jour, et dépassent ainsi de beaucoup les classiques lois de la probabilité. Carl Gustav Jung fut le premier à codifier ce phénomène. Mais l’on peut présumer sans crainte d’erreur qu’il a cours en ce monde depuis la Nuit des Temps, et sans doute avant, chaque fois, semble-t-il, qu’une ultime nécessité ou impérieuse harmonie, s’est faite sentir. La Synchronicité navigue en d’autres eaux plus limpides que celles trop polluées de nos consciences suffocantes, et planent en d’autres cieux plus sereins et plus bleus que les nuages de nos yeux, en manque d’arc-en-ciel.

(…) Mais l’harmonie nous donne encore rendez-vous dans une relation privilégiée, non moins intime et sensible. Le téléphone, la radio, le courrier, les rencontres, les regards, les sourires, les amours, tout concourt à cette synchronicité bénie des dieux. Mais quand l’harmonie magique vient à nous quitter en notre for intérieur, tout au contraire, se décale, se désaxe, jusqu’aux prochaines lueurs de l’aube synchronisée.

(…) Nous pourrions nous amuser à disséquer les pleins et les déliés de la synchronicité… Mais rien ne vaut l’expérience individuelle vécue à laquelle je ne puis, cher lecteur, me substituer. Ces harmonies renouvelables et renouvelées sont les premiers fruits mûrs de ces fameuses Règles d’Or… auxquelles je me permets de vous renvoyer.

Tous ces phénomènes baptisés par notre ignorance de parapsychologie … nous démontrent combien la science fait forcément fausse route chaque fois qu’elle se contente de quantifier des masses de matière, sans jamais se poser la question de l’esprit qui s’y cache et l’anime. La moindre expérience de synchronicité ou de télépathie met au défi les notions par trop limitées et relatives de l’espace-temps… et semble psalmodier l’esprit du poète qui interroge : Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer?

Mais au-delà, ces harmoniques soulignent et sanctifient le Sens de la Vie, déboutent l’absurde et débouchent sur l’Infini. Elles nous font toucher Dieu du bout de l’âme, sur la pointe des pieds et nous élèvent à notre véritable condition d’Oiseau Rare qui rêve d’un paradis sans nuage… où président avant tout des lois d’harmonie, de simultanéité, d’interconnexions permanentes, d’informations holistiques et de Vraie Fraternité Universelle. A chacun d’entre nous d’ouvrir en soi ces brèches d’infini pour que la vie de tous les jours devienne une Bonne Aventure et une Magique Odyssée. Les forces de l’Invisible sont parmi nous, puisque… Tout est dans Tout. Et réciproquement! 

Jean-Jacques Dexter
ZENTAO ou La Vraie Vie
Guy Trédaniel Éditeur

25 octobre 2010

Dualité

Un sage disait :
Lorsqu’on désire une chose, on désire aussi son contraire. 

Le merveilleux monde, non pas de Disney, mais du déchirement interne/externe...  


Le marié veut divorcer 
Le célibataire veut se marier

Le chômeur veut travailler 
Le travailleur veut cesser de travailler

Le pauvre veut devenir riche 
Le riche veut se libérer du joug de sa richesse 

L’anonyme veut être connu 
Le célèbre veut se cacher 

Le gros veut maigrir 
Le maigre veut grossir 

Le noir veut être blanc 
Le blanc veut être bronzé  

Personne n’apprécie ce qui est là.  
Accepte ce que tu es et contente-toi de ce que tu as,  
Et tu seras comblé à la hauteur de tes besoins. 


Commentaire : raison pour laquelle les contraires s'attirent?

24 octobre 2010

Le Cochet, le Chat et le Souriceau

Jean de La Fontaine


Un souriceau tout jeune, et qui n'avait rien vu,
Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l'aventure à sa mère :
«J'avais franchi les monts qui bornent cet État
Et trottais comme un jeune rat
Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux :
L'un doux, bénin et gracieux,
Et l'autre turbulent et plein d'inquiétude ;
Il a la voix perçante et rude,
Sur la tête un morceau de chair,
Une sorte de bras dont il s'élève en l'air
Comme pour prendre sa volée,
La queue en panache étalée;»
Or c'était un cochet dont notre souriceau
Fit à sa mère le tableau,
Comme d'un animal venu de l'Amérique.
«Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras,
Faisant tel bruit et tel fracas,
Que moi, qui, grâce aux dieux, de courage me pique,
En ai pris la fuite de peur,
Le maudissant de très bon cœur.
Sans lui j'aurais fait connaissance
Avec cet animal qui m'a semblé si doux :
Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance,
Un modeste regard, et pourtant l'œil luisant.
Je le crois fort sympathisant
Avec Messieurs les rats; car il a des oreilles
En figure aux nôtres pareilles.
Je l'allais aborder, quand d'un son plein d'éclat
L'autre m'a fait prendre la fuite.
- Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat,
Qui, sous son minois hypocrite,
Contre toute ta parenté
D'un malin vouloir est porté.
L'autre animal, tout au contraire,
Bien éloigné de nous mal faire,
Servira quelque jour peut-être à nos repas.
Quant au chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine.

Garde-toi, tant que tu vivras,
De juger des gens sur la mine.»
________________
* Cochet : jeune coq
* Marqueté : tacheté
* Doucet : doucereux

23 octobre 2010

Il n’y avait personne


De la fenêtre de la cuisine, Alex regardait la colline à proximité. L’immense chêne fut soudain secoué par une bourrasque venue de nulle part. Intrigué, l’adolescent observa Chanou, sa chatte brun et blanc, qui du haut d’une branche succomba à la gravité. Elle rampa vers le ruisseau, queue et oreilles baissées.

Alex vit alors quelqu’un s’approcher de l’arbre centenaire. Il ouvrit la fenêtre pour mieux scruter le visiteur. Non, ce n’était pas le voisin venu chercher sa potion hebdomadaire, ni M. Rockwell qui voulait emprunter un outil, ni le mendiant du village en quête de ragoût, il était trop tôt.

L’homme portait la barbe. Son chemisier et son pantalon étaient d’un blanc immaculé, lumineux. Il posa son sac de voyage au pied du chêne et s’assit. Puis, il tourna la tête vers Alex. Le gamin ne voyait pas les yeux de l’homme, mais il ressentait son regard, aussi intense que bienveillant. Il eut l’impression d’être visité jusque dans les recoins les plus ignorés de son cœur.

Alex se rappela d’un seul coup toutes les excursions avec les copains où l’on ne comptait pas les grenouilles éventrées, les corbeaux lapidés et les suisses tailladés vivants. Un malaise indescriptible l’envahit car, étrangement, il vivait dans sa chair toutes les cruautés infligées à ces animaux qu’il considérait imperméables à la souffrance, rien de plus que des choses à martyriser et à tuer pour s’amuser.

- Salut! Mon nom est François, dit l’inconnu.

Toujours rivé à la fenêtre, Alex voulut fuir. Impossible, François lui parlait dans sa tête, d’une voix trop douce à son goût, d’ailleurs.
- Ne crains rien, Alex, je veux ouvrir les portes de ton cœur. J’aimerais t’aider à percevoir autrement ces amis qu’on appelle animaux. 

Alex se recroquevilla. ‘Il se prend pour Saint-François d’Assise, celui-là', pensa-t-il. Il se rappelait très bien de l’image accrochée au-dessus du buffet chez sa grand-mère. Des images pour les homos! 
- Est-ce que tu trouves que j’ai l’air efféminé? demanda François.
‘Aïe, c’est vrai, il m’entend penser!’ se dit Alex en répliquant
- Non, mais on m’a enseigné qu’on n’était pas un vrai homme si on aimait les animaux.

Sur ce, François lui décocha quelques souvenirs supplémentaires. Alex revit toutes les fois où il avait pris un malin plaisir à tirer les cheveux des filles à l’école, à donner des coups de poing à ses camarades et à partir des feus dans les granges voisines. Encore une fois, il ressentit la peine infligée et eut envie de vomir.

- C’est simple, dit François, n’attend pas le retour du frisbee... tu peux dès maintenant apprendre ceci : fais à la nature, aux animaux et aux humains ce que tu aimerais qu’on te fasse et ne leur fais pas ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. Ainsi, tu ne seras ni efféminé ni macho, tu seras simplement un vrai humain. Tu vois? 

Bang! La fenêtre guillotine se ferma d’un coup sec. Alex eut juste le temps d’ôter ses mains. La communication coupa net. Il courut vers la porte. Il voulait absolument voir ce François de près. Il se rendit à toute vitesse vers le chêne et en fit le tour : personne!

Déçu, il s’effondra là où François était assis quelques instants plus tôt. Il pleura comme on pleure quand on perd un ami – ce qu’il n’avait jamais fait de sa courte vie. Avait-il rêvé? Chanou frôla sa jambe en ronronnant. Il la caressa machinalement. Mais, pensant à ce que François lui avait dit, il regarda la chatte, droit dans les yeux. Or ce regard lui révéla dans l’instant une amitié et une complicité étranges, un lien de l’âme qu’il ne soupçonnait pas. Une image de François apparu dans la prunelle de Chanou et il entendit dans sa tête : «Voilà ce que je voulais t’apprendre, Alex. Au revoir.»

   Mestengo © 2004    

21 octobre 2010

Norvège en Québec…

Nous avions une Venise en Québec, mais là, il faut viser plus grand. Je n’ai rien entendu de plus ahurissant. Des millions de dollars scintillent sur cette petite bande de fleuve entre le Québec et Terre-Neuve – et ce n'est malheureusement pas dû à "nos bonnes étoiles". Oh-là-là. Fonçons, comme si de rien n’était.

- La Série noire ne suffit pas.
- Le beau Danube Rouge ne suffit pas. (En passant, je suis extrêmement peinée pour les gens des pays Balkans touchés par cette catastrophe, comme s’ils n’avaient pas suffisamment de déboires en d’autres domaines.)
- Les mineurs enterrés vivants ne suffisent pas.
- Le choléra en Haïti ne suffit pas. (Même peine pour nos amis Haïtiens – visitez le site de Jean-François Labadie, intervenant québécois http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/ )- ...

À quand la Série kaki, brune, anthracite …?

Et quand ces millions de dollars auront fondu à la vitesse de la lumière, que restera-t-il des êtres vivants autour et dans le fleuve? Si cela continue, l'industrie lourde aura raison du vivant à tout jamais...  

Si nous gardons notre eau propre, étant donné qu’il n’y en aura presque plus nulle part, nous pourrons la partager.  

Je suis de plus en plus d’accord avec Jim Unger quand il dit : "One day you'll realize that the people capable of running the country are too smart to get into politics." -- Herman, by Jim Unger, 1980


ACTUALITÉ

Gisement pétrolier Old Harry
Radio-Canada
Mise à jour le jeudi 21 octobre 2010 à 18 h 40

Extrait

Harper ouvert aux discussions avec Québec
Le premier ministre Stephen Harper se dit prêt à discuter avec le Québec dans le but de conclure une entente sur un possible transfert de compétence sur la gestion des fonds marins, en lien avec le litige concernant le gisement Old Harry entre le Québec et Terre-Neuve.

« Je comprends que le Québec a exprimé le désir d'avoir un tel arrangement avec le gouvernement du Canada. Nous nous intéressons beaucoup à négocier avec le Québec pour obtenir un arrangement pareil [à celui conclu avec Terre-Neuve] », a affirmé le premier ministre canadien, de passage à Saint-Jean à Terre-Neuve, jeudi. Québec tente depuis 12 ans d'obtenir une entente similaire à celle que Terre-Neuve a obtenue, afin de recevoir 100 % des redevances sur les ressources des fonds marins. Selon la ministre des Ressources naturelles du Québec, Nathalie Normandeau, les astres n'ont jamais été aussi bien alignés pour conclure une entente avec le fédéral.

Des milliards de dollars en jeu
Selon la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, l'exploitation de ce gisement pourrait rapporter des milliards de dollars au Québec.

« Old Harry représente un potentiel de 2 milliards de barils de pétrole, ou son équivalent en gaz. À une certaine époque, on a évalué des retombés pour le Québec de 7 milliards de dollars. Il faudrait mettre ces données à jour, mais ce qui est clair, c'est qu'avec une telle réserve, on pourrait peut-être devenir la Norvège de l'Amérique du Nord », a indiqué la ministre Normandeau.

Sables bitumineux : un nouveau rapport alarmant
Publié le 21 octobre 2010 à 08h34 | Mis à jour à 08h34
Par Malorie Beauchemin
La Presse

(Ottawa) L'exploitation des sables bitumineux, si elle continue de s'accroître, fera exploser le bilan carbone du Canada et ruinera à elle seule les efforts de tout le pays en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), dénonce un nouveau rapport de groupes environnementalistes.

Même si la technologie de captage et de stockage du carbone que favorise Ottawa dépasse les attentes, les émissions de GES de l'industrie, au rythme où elle croît, seront 3,5 fois plus élevées en 2020 que les cibles actuelles du gouvernement. En 2050, les GES produits par l'exploitation des sables bitumineux seront 40 fois plus élevées que ce que prévoit Ottawa, selon les chiffres analysés par Environmental Defence, l'Institut Pembina et Équiterre, dans un rapport intitulé Les sables bitumineux du Canada: Les obligations du gouvernement fédéral.

«Les sables bitumineux de l'Alberta sont en train de devenir la plus grande catastrophe naturelle du pays, a estimé Steven Guilbeault, d'Équiterre. Si on ne met pas nous-mêmes en place des mesures pour lutter contre la pollution, on va se faire imposer des mesures par nos voisins, notamment les États-Unis.» Il cite l'exemple de la Californie, qui étudie actuellement l'adoption de normes qui rendraient «pratiquement impossible» l'achat de pétrole issu des sables bitumineux.

Rick Smith, du groupe Environmental Defence, craint pour sa part qu'un nombre effarant de nouveaux projets d'exploitation soient approuvés sans mesures additionnelles pour protéger l'environnement.

«Aucun de ces projets, selon ce qu'on voit, ne contient de mesures environnementales ou de projet de captage et de stockage du carbone. C'est le statu quo, a souligné M. Smith. Alors, c'est difficile de ne pas conclure que l'industrie essaye de se dépêcher pour obtenir le plus de permis possible avant qu'un cadre réglementaire soit mis en oeuvre.»

Selon les environnementalistes, Ottawa a l'obligation d'instaurer des règles visant à réduire les dommages causés à l'environnement, notamment en vertu de certaines lois pour protéger les cours d'eau, les espèces menacées d'extinction, les oiseaux migrateurs, l'habitat des poissons, etc.

Réputation entachée
À la Chambre des communes, le critique du Parti libéral en matière d'environnement, Gerard Kennedy, a estimé que le gouvernement conservateur cause un tort terrible à la réputation du Canada à l'étranger par son inaction dans la lutte contre les changements climatiques.

«Il y a quelques semaines, c'était James Cameron; aujourd'hui, ce sont les groupes environnementalistes qui viennent rappeler aux Canadiens comment ce gouvernement a échoué sur la question des sables bitumineux, a soutenu M. Kennedy. En abdiquant ses responsabilités en Alberta, le gouvernement donne un rude coup au Canada à l'international.»

Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, actuellement à Terre-Neuve pour une rencontre avec ses homologues des provinces, n'a pas pu commenter le nouveau rapport. À son bureau, on a indiqué qu'il accepte certaines de ses conclusions et qu'il est notamment d'accord pour dire que l'exploitation des sables bitumineux doit se faire dans le respect de l'environnement.

«Nous avons l'intention d'être le producteur d'énergie le plus responsable sur le plan environnemental, pour toutes les formes d'énergie, et ça inclut les sables bitumineux», avait dit le ministre en entrevue télévisée il y a quelques semaines.

Le 30 septembre dernier, il a aussi annoncé la mise sur pied d'un groupe consultatif sur les sables bitumineux.

20 octobre 2010

À se rouler...

Auteur malheureusement inconnu... quel humour!

LOIS ESSENTIELLES DÉRIVÉES DE LA L.E.M.
(Loi de l'Emmerdement Maximum)
 
LOI DE MURPHY

Tout corps plongé dans une baignoire déclenche systématiquement la sonnerie du téléphone.

PRINCIPE DE RUBY
La probabilité de rencontrer une personne de ta connaissance augmente lorsque tu es avec quelqu'un avec qui tu ne souhaites pas être vu.

CONSTANTE DE MURPHY

Les objets s'endommagent en proportion de leur valeur.

LOI DE GUMPERSON

La probabilité d'un événement est inversement proportionnelle à sa désirabilité.

LOI DE BOOB

Quelque soit l'objet, il sera trouvé dans le dernier endroit où il sera cherché.

LOI DE LA GRAVITE SÉLECTIVE

En tout point de la surface du globe, ta tartine tombera du côté beurre.

POSTULAT DU PARKING

C'est après avoir garé ta voiture à deux kilomètres de distance que quatre places se libèrent simultanément juste en bas de chez toi.

RÈGLE DE FLUGG & POST

Plus le motif pour lequel tu es dans la file d'attente est urgent, plus l'employé du guichet sera lent.

OBSERVATION DE ZENONE SUR LA RÈGLE DE FLUGG & POST

L'autre file va toujours plus vite.

VARIATION DE O'BRIEN SUR L'OBSERVATION DE ZENONE

Au changement de file, celle que tu viens de quitter devient la plus rapide.

LOI DE ROGER

C'est seulement après que l'hôtesse a servi le café que l'avion traverse une zone de turbulences.

EXPLICATION DE TONTON BERNARD

Le café est la principale cause de turbulences en altitude.

LOI DE YOUNG

Se tromper est humain, mais pour un bordel complet, il faut y ajouter un ordinateur.

LOI DE MOSES

C'est quand tu ne regardes pas que le but est marqué.

LOI DE MAMIE

C'est celui qui ronfle qui s'endort toujours le premier.

Le présent du présent



On demanda un jour à un homme qui savait méditer
Comment il faisait pour être si recueilli
En dépit de toutes ses occupations.

Il répondit :
« Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle. »
Les gens l'interrompirent en lui disant:
« Nous faisons de même, mais que fais-tu de plus? »
« Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle. »

Les gens lui dirent encore une fois :
« C'est ce que nous faisons aussi. »

« Non » leur répondit-il.

« Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà.
Quand vous vous levez, vous courez déjà.
Quand vous courez, vous êtes déjà au but... »
 

Cet email me rappelle une connaissance dont l’agenda craquait sous le poids de rendez-vous savamment planifiés d’heure en heure. Lorsque j’allais déjeuner avec elle, elle passait son temps à surveiller sa montre. Même s’il y avait longtemps que nous ne nous étions pas vues, elle n’écoutait pas car elle avait la tête ailleurs, déjà à son prochain rendez-vous.

Certaines personnes ont l’impression d’être plus vivantes si elles sont hyper busy.

18 octobre 2010

Arbre mon ami



Auteur : Roger Tabra
Compositeur : Sylvain Michel


Abre mon ami
Je t'ai pris dans mes bras
J'ai pleuré avec toi
Tu es mon frère de sang
Partout on t'étouffe

Arbre mon ami
Ils t'ont déporté
Détruit ta famille
Déserté ta forêt

Hey, hey

Arbre mon ami
Tu regardes loin
Dans le cœur des humains
La tête dans le vent
Dans ta majesté

Arbre mon ami
Si l'on savait
Tout ce que tu es
On t'aimerait

Hey, hey

Toi, le dauphin du ciel
La baleine de la Terre
Le grand frère du loup
Le musicien des bois

Hey, hey

Arbre mon ami
Tu nous fais respirer
Tu nous as réchauffés
Tu nous as transportés

Hey, hey

Arbre mon ami
Tu regardes loin
Dans le cœur des humains
La tête dans le vent
Dans ta majesté

Arbre mon ami
Si l'on savait
Tout ce que tu es
On t'aimerait

Tshi Tapemenan
Hey, hey
Nemetshetenan
Hey, hey
Tshitapemenan
Nui inniunan

Tshitapemenan
Akua tutunan
Nemetshetenan
Kie nui inniunan
Ute Uetshiat

Arbre mon ami
Tu nous as tout donné
Comment imaginer la vie
Si tu n'es plus là

17 octobre 2010

Mur de silence

Quel plaisir de revoir le très beau film Les Enfants du silence (Children of a Lesser God), d'après l'œuvre de Mark Medoff, 1986 - l’histoire d’un professeur qui enseigne aux sourds et malentendants, et dont les méthodes obtiennent des résultats surprenants.

Je me demandais si, de par cette limite, les sourds et malentendants n’avaient pas une vie intérieure plus riche que les bien-entendants?!  


Un mur de silence est dressé  

Un mur de silence est dressé entre moi et le monde de la forme.
Un écran me sépare de l’illusion des sens.
Tous les contacts sont rompus entre mon corps et les choses.
Seule ma pensée s’éveille au seuil de l’Universel.
Alors mon esprit sort de son sommeil diurne,
Et s’en va à travers les champs de l’Idéal,
Là où il n’y a ni murs ni écran,
Ni chaînes, ni pesanteur, ni inertie.
La pensée parfois sommeille mais l’Esprit ne dort jamais.
À lui les domaines insoupçonnés, les terres inaccessibles !
À lui les plans innombrables de l’éther !
À lui les voyages dans les étoiles,
Et les au-delà de l’Univers !

***
Quand je ne dors pas…

Quand je ne dors pas, c’est que j’ai manqué la correspondance
Avec le rapide du Ciel.
Mais rien ne m’empêche de reprendre à petits pas le chemin céleste,
Et de me rapprocher quand même du Royaume mystérieux.
C’est dans le noir que je vois le plus clairement au fond de mon être.
C’est dans la solitude que je me sens le plus près de Toi.
Car rien ne vient s’interposer entre l’Esprit et moi-même,
Quand je ne dors pas.

***
Il n’y a pas de ténèbres

Il n’y a pas de ténèbres pour celui qui tient sa lampe allumée,
Ni pour celui qui a la flamme intérieure,
Ni pour celui qui est un brasier ardent,
Ni pour celui qui a des visions,
Ni pour celui dont la conscience est illuminée,
Ni pour celui qui chauffe son cœur à l’Amour,
Ni pour celui qui est au voisinage de la Lumière.
Ni non plus pour celui qui a les yeux grands ouverts.

George Barbarin
Vivre avec le Divin

16 octobre 2010

Le passé

L’une des héroïnes de Charles Dickens, Miss Havisham, avait été rejetée par son fiancé. Afin de se rappeler toute sa vie qu’il l’avait abandonnée devant l’hôtel le jour du mariage, elle conservait le festin de noces sur une table de banquet, exactement comme à l’époque. Bien qu’il fût poussiéreux et moisi, elle le regardait régulièrement avec regret et ressentiment.



Peintre: James Ensor

Si nous investissons dans la rancune, nous garderons nos «vieilles blessures» pour nous rappeler les injustices vécues. Ces souffrances peuvent se perpétuer à travers des maux physiques, des maladies ou des souffrances émotionnelles. Il suffit d’un objet (un bijou, une photo, une lettre) ou d’une personne pour conserver le souvenir de la relation douloureuse. Dans tous les cas, nous poursuivons un but : entretenir la douleur bien vivante, en nous concentrant sur notre perception d’être une victime.

Du point de vue de l’Esprit en nous qui adore être libre et heureux, les «vieilles blessures» n’ont aucun sens. La voie de la peur nous pousse à nous accrocher à n’importe quel souvenir ou symbole qui prouve que nous avons été déshonorés. La voie de l’amour, au contraire, se souvient des moments d’amour et de bien-être qu’une relation a pu nous apporter.

Conservez-vous les restants moisis du festin de noces sur votre table de banquet? En réalité, vous ne conservez pas littéralement ce genre de festin, mais vous faites peut-être beaucoup de millage en compagnie de vos vieilles blessures. Peut-être avez-vous raconté votre histoire des milliers de fois, dans l’espoir de justifier votre attitude de victime. Mais avec chaque pelletée de ressentiment que vous lancez à l’autre, vous creusez votre propre tombe. Nous perdons lorsque nous nous accrochons à nos vieilles blessures.

Valorisons plutôt les bénéfices reçus. Débarrassons-nous du banquet poussiéreux et invitons plutôt quelqu’un de merveilleux à un nouveau banquet.

     Par Alan Cohen

***
«Bien que mes ennemis, la haine, l'attachement et ainsi de suite, n'aient ni armes ni bras ni jambes, ils me font quand même du mal, me torturent et me traitent comme un esclave.»
Shantideva

«Ce que nous appelons angoisse est toujours en relation avec un passé qui n’est plus et un futur qui n’est pas encore.»
Karlfried Graf Dürckheim

 «Se pencher sur son passé, c’est risquer de tomber dans l’oubli.»
Coluche

«La seule réaction appropriée vis-à-vis autrui est la gratitude.»
Course in Miracles