Quid du
bilinguisme?
Le «bonjour»
est pourtant utilisé et compris tant par les Canadiens que les étrangers – tout
le monde connaît cette formule de salutation qui date du XIIIe siècle, et sait que
son usage n’empêche pas les anglophones ou les immigrants qui ne parlent pas (encore)
français de se faire servir en anglais s’ils le désirent dans les institutions gouvernementales.
Bref, la
controverse du «Bonjour / Hi» a débuté en novembre 2017 avec la ministre
libérale Marie Montpetit lorsqu’elle a qualifié en entrevue cette formule d’«irritante»
pour les francophones. Le chef péquiste Jean-François Lisée avait récupéré le
débat et proposé une motion invitant les commerçants à abandonner l’expression.
Le Parti libéral avait refusé de l’appuyer, mais a finalement appuyé une
version invitant à accueillir les clients avec le mot «bonjour». Par la suite,
en décembre, le conseil municipal de Côte-Saint-Luc a adopté une résolution
proclamant cette petite ville défusionnée comme «fière communauté «Bonjour / Hi».
Le bal était parti...
Simple comme
bonjour... mais, certains adorent couper les cheveux en quatre pour semer la zizanie.
Devrions-nous
utiliser des salutations distinctes
selon les régions, ou les quartiers à Montréal? Comme «Bonjour» dans Rosemont-La-Petite-Patrie,
«Bonjour / Hi» dans Notre-Dame-de-Grâce,
«Bonjour / Buon Giorno» dans la Petite Italie, «Bonjour / Nín hǎo» dans le
quartier chinois, et ainsi de suite, car :
«Ce
qui caractérise Montréal, c’est bien sa richesse linguistique venue des quatre
coins du monde. Depuis 2011, l’usage du tagalog (pilipino) a augmenté de 35 %,
l’arabe 30 %, le farsi 26,7 %, l’hindi 26,1 %, l’ourdou (langue
indo-européenne) 25 %, le russe 14,1 %, l’espagnol 12,3 %, le coréen 11 % et le
vietnamien 6,4 %. Montréal, la polyglotte?» (Blogue «Maudits Français»)
Donc, un mini lexique
d’appoint pour éviter de froisser quiconque
(veuillez excuser les erreurs
s’il y en a) :
«Bonjour / Ayo» (tagalog)
«Bonjour / As-Salam Alaykom» (arabe)
«Bonjour / Salâm» (farsi)
«Bonjour / Namasté» (hindi)
«Bonjour / Namasté ou Assalam Alaykum» selon
la religion (ourdou)
«Bonjour
/ Dobry den’» (russe)
«Bonjour / ¡Hola!» (espagnol)
«Bonjour / Annyeong» (coréen)
«Bonjour / Xin chào» (vietnamien)
Et... «au
revoir / bye!»
Origines du «bonjour»
Bonjour est
la simple contraction de bon et de jour. Mais le mot ne s’est pas toujours
écrit ainsi. Le Trésor de la langue française indique par exemple qu’avant
l’année 1230, on notait «bon jor», soit l’équivalent de «jour favorable, temps
heureux». Ce n’est que dans le deuxième quart du XIIIe siècle que le terme
s’est orthographié «bonjour» et est devenu une formule de salutation courante.
On peut par exemple dire «salut», qui vient
du mot latin salutem, accusatif de salus, soit «salut, conversation», «action
de saluer, compliments». Le terme apparaît des l’année 1100 comme la «démonstration
de reconnaissance, de civilité». Notons dans un même registre familier, le mot
«coucou» qui est un «cri» pour manifester sa présence; son emploi est tardif,
au XIXe siècle.
À noter que l’on trouve également d’autres
formulations dans la francophonie. Au Québec, par exemple, le mot «allô» ne
s’emploie pas seulement lorsqu’on décroche le téléphone. Il peut être entendu
comme un équivalent du «salut» français ou du «hello».
Source :
Alice Develey (Pourquoi dit-on bonjour?
Le Figaro / langue française)
Allô, hello
«Allô» au
téléphone est une interjection qui sert à établir le contact. Elle date des
débuts du téléphone, époque où la réception était de mauvaise qualité. Le
téléphone a été développé par la compagnie américaine fondée par Alexander
Graham Bell. Les premiers utilisateurs ayant décroché par le bonjour anglais
«hello». Le téléphone arrive en Europe et les français ont imité les
américains. «Hello» francisé devient «allô». De nos jours de plus en plus
d'usagers décrochent en disant «oui ?». Mais «allô» reste un réflexe
conditionné en cas de coupure de communication.
Dans les entreprises ou services publics, il
est d'usage que les standardistes ou employés répondent au téléphone non pas
avec l'interjection «allô» mais par «entreprise X, bonjour».
Dans l'usage, il est fréquent d'utiliser le
«bonjour» à l’adresse d’une personne que l'on voit pour la première fois à
n'importe quelle heure, même le soir.
L'expression «Bon (ou bonne) après-midi», ne
s'emploie en France métropolitaine que pour prendre congé de l'autre, dans le
sens de lui souhaiter un bon après-midi. Et non comme parfois peuvent le croire
des locuteurs non-francophones, une manière de dire «bonjour», une fois passé
midi.
Au Québec, on entend depuis les années 2010,
et de plus en plus, «bon matin», traduction littérale du «good morning» anglais.
Il est trop tôt pour savoir si le phénomène est une mode ou une évolution du
français canadien.
[En passant,
ce terrible «bon matin» écorche les oreilles surtout quand on l’entend sur les
ondes de Radio-Canada Première. À bannir aussi, l’irritant «ça l’a très bien été» – ajout d’une consonne
qui n’existe pas à la fin d’un mot; forme correcte : «ç’a très bien été»; ndlr]
Au revoir
«Au revoir»
est la formule la plus usitée pour prendre congé de son interlocuteur. L'expression
originelle était au Moyen Âge «à la grâce de Dieu», qui signifiait : s'en
remettre à la clémence de Dieu pour protéger la personne avec qui l'on vient
d'échanger des idées. Puis une précision a été ajoutée «à la grâce de Dieu
jusqu'au revoir». La formule trop longue et le processus de laïcisation de la
société aidant, celle-ci s'est abrégée en «jusqu'au revoir» puis tout
simplement en «au revoir».
«Bonne journée» est une locution de
séparation, elle est uniquement utilisée en fin de conversation.
Au Québec,
«bonjour» s'utilise aussi pour dire «au revoir» dans le sens de «passez une
bonne journée». Cependant, cet emploi n'est pas répandu dans tout le Canada
francophone.
«Salut» est une expression mixte puisqu'elle
est utilisée à la fois à la rencontre et à la séparation.
Source :
Wikipédia
Comment
dire...
Votre vodka
est russe. Votre pizza est italienne. Votre kebab est turc. Votre café est
brésilien. Votre thé est sri-lankais. Votre chemise est indienne. Vos films
sont américains. Vos appareils électroniques sont chinois. Votre voiture est
allemande. Votre carburant est saoudien. Votre démocratie est grecque. Vos
chiffres sont arabes, votre alphabet est latin. Et ça vous embête que votre
voisin soit un immigrant? (Auteur inconnu)
Photo :
Jacques Nadeau, Le Devoir
– Au Canada,
plus d'une personne sur cinq est née à l'étranger
– Deux
enfants canadiens sur cinq sont issus de l'immigration
– Le Canada
compte plus de 250 origines ethniques
Image : auteur inconnu
En 2016, le
Canada comptait 1 212 075 nouveaux immigrants (établis au Canada
entre 2011 et 2016). Ces immigrants récents représentaient 3,5 % de la
population totale du Canada en 2016. La majorité (60,3 %) de ces nouveaux
immigrants ont été admis en vertu du volet économique, alors que 26,8 % sont
venus rejoindre, par l'intermédiaire du regroupement familial, un proche déjà
présent au Canada, et 11,6 % ont été admis au Canada comme réfugiés.
L'Asie (y
compris le Moyen-Orient) demeure toutefois la principale source de
l'immigration récente au Canada. En 2016, la majorité (61,8 %) des nouveaux
immigrants étaient nés en Asie. Selon le Recensement de 2016, le nombre de
personnes ayant déclaré être Sud-Asiatiques était de 1 924 635, soit le quart
(25,1 %) de la population des minorités visibles ou 5,6 % de l'ensemble de la
population du Canada.
Les Chinois formaient le deuxième groupe de
minorités visibles en importance, comptant 1 577 060 personnes. Ce groupe
représentait 20,5 % de la population des minorités visibles.
Pour la première fois, l'Afrique a devancé
l'Europe et était le deuxième continent en importance de l'immigration récente
(13,4 %).
La population noire du Canada a dépassé pour
la première fois la barre du million de personnes en 2016. Ce groupe de
minorités visibles, le troisième en importance du point de vue du nombre de
personnes, comptait 1 198 540 personnes (soit 15,6 % de la population des
minorités visibles) en 2016, comparativement à 945 670 personnes en 2011.
Les quatrième et cinquième groupes de
minorités visibles en importance, les Philippins et les Arabes, ont presque
doublé leurs effectifs en 10 ans et ont affiché les taux de croissance les plus
élevés parmi les groupes de minorités visibles entre 2006 et 2016.
Viennent ensuite les Latino-Américains, les
Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.
Toronto, Vancouver et Montréal demeurent les
lieux de résidence de plus de la moitié des immigrants et des immigrants
récents au Canada. De plus en plus d'immigrants s'établissent dans les
provinces des Prairies et de l'Atlantique.
Source :
Statistiques Canada
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