Segment Qui
dit quoi avec Olivier Arbour-Masse (journaliste à RAD) et Danic Parenteau,
professeur de sciences politiques; imitations : Biz dans le rôle de l’animateur
Patrice Roy, François Létourneau et Catherine Trudeau dans les rôles des
leaders.
Audiofil :
RAD : https://www.rad.ca/
Le
laboratoire de journalisme de Radio-Canada révise les thèmes de la campagne
électorale et les déclarations des leaders https://www.rad.ca/elections2019
Mais, peu importe qui l'emportera le 21 octobre, on nous enfoncera les pipelines de l’Alberta
saoudite dans la gorge, et nous rirons jaune – d’autant plus que cette
surproduction sera expédiée vers les marchés asiatiques. Qui paiera la facture
de la dégradation de notre environnement? Nous, pas les Asiatiques. On dit qu’on
obtient ce qu’on mérite, eh bien soit, à notre santé!
«La production pétrolière au Canada :
l’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoit une croissance de
l’industrie, au moins jusqu’en 2035. Le pays devrait produire 5,86 millions de
barils par jour en 2035, soit 1,27 million de plus qu’à l’heure actuelle.» (Alexandre
Shields, Le Devoir)
Les émissions
de gaz à effet de serre au Canada (en mégatonnes). Le Canada a émis 716
mégatonnes de CO2 en 2017, comparativement à 424 en Californie, qui compte
légèrement plus d’habitants. Le Canada est dans le top 5 des plus grands
émetteurs de GES au monde. Source : Le Devoir
«Si on parle
des planètes extrasolaires, que les choses soient claires : on ne migrera pas
là-bas. Ces planètes sont beaucoup, beaucoup trop loin. Même dans un cas très
optimiste d’une planète habitable pas trop loin, disons à quelques dizaines
d’années-lumière, ce qui est tout petit, le voisinage, le temps pour aller
là-bas est considérable. Ça se chiffre en centaines de millions de jours avec
les moyens actuels. Prenons soin de
notre planète ici, elle est très belle et encore tout à fait habitable.
[...] Il faut tuer toutes les
déclarations du type "Nous irons un jour sur une planète habitable si la
vie n’est plus possible sur Terre". C’est complètement fou.» ~ Michel
Mayor, astrophysicien suisse, chasseur d’exoplanètes; lauréat du Prix Nobel de
physique 2019
«Si les gens étaient supérieurs aux animaux, ils prendraient mieux
soin du Monde.» ~ Benjamin Hoff, Le Tao
de Pooh
Crédit
photo : Martin Reis (G20 Toronto 2010). «Ne doutez jamais
qu’un petit groupe de citoyens conscients et engagés puisse changer le monde.
D’ailleurs, c’est de cette façon que cela s’est toujours passé.» ~ Margaret
Mead, anthropologue
«Sache qu’une étincelle de vie semblable à celle que tu portes en toi se
retrouve aussi à l’intérieur de nos amis les animaux, nous portons tous le même
désir de vivre à l’intérieur...» ~ Rai Aren, Secret of the Sands
Crédit
photo : Riccardo Cellere. Forêt
boréale canadienne (1)
Notre ministre provincial des Forêts, de la Faune et des
Parcs, Pierre Dufour (CAQ), était fier de présenter son plan pour l’avenir de
l’industrie forestière, annonçant son intention d’accroître la coupe forestière
et de faciliter l’accès de l’industrie à l’exploitation des forêts; ce qui,
selon lui, favoriserait même la captation du CO2.
Premier prix (catégorie...?) au concours «Prix d’humour graphique des Amériques
2019». Bolsonaro est en train de créer un enfer comme celui de sa Bible!
Au lieu
d’imiter Bolsonaro, nos ministres responsables des forêts et de l’environnement
devraient suivre un stage auprès du botaniste et biologiste Francis Hallé ou sa
relève.
«On a besoin des plantes à un point
qu'on n'imagine pas»
Crédit photo :
AFP / Archives Pascal Guyot. Francis Hallé, botaniste, 10 avril 2017 à
Montpellier
«Je suis
absolument persuadé que nous dépendons des plantes pour notre survie», dit
Francis Hallé, botaniste et spécialiste des forêts tropicales. «N'importe quel
idiot avec une tronçonneuse est capable d'abattre un être vivant qui a 3000
ans», se désole-t-il.
«Les forêts, bientôt, il n’y en aura plus.
Je ne suis pas fondamentalement pessimiste, mais dans ce domaine-là, je n’ai
pas beaucoup de raisons d’être optimiste», constate le grand défenseur de la
nature, qui trouve regrettable la déforestation constante de la planète.
«Je n’imagine pas une exaction écologique
pire que celle qu’on a faite. […] Quand j’étais un jeune chercheur, il y avait
des forêts primaires dans toutes les régions tropicales. Ç'aurait paru insensé
de prétendre que tout ça allait disparaître dans la durée d’une vie humaine. Et
pourtant, c’est ce qu’on observe.
Celui qui étudie depuis 50 ans les forêts
tropicales et leur «feu d’artifice de biodiversité» lance un cri d’alarme.
«S’il n’y avait pas de plantes, nous n’existerions pas. […] On ne pourrait pas
vivre sans la photosynthèse. Je commence à comprendre comment est l’être humain
: il ne se réveille que quand le drame est là. […] Le jour où l'on aura du mal
à respirer, là, ça va commercer à intéresser les gens», dit-il. Et ce jour
arrive à grands pas, prévient le botaniste.
L’homme de 80 ans, qui a inventé le Radeau
des cimes, un appareil qui permet aux scientifiques de grimper au-dessus du
couvert végétal afin d’observer la canopée, ne s’explique pas que la population
et les dirigeants ne manifestent aucun intérêt pour la déforestation et la
préservation des arbres partout sur la planète, particulièrement ceux de la région
équatoriale.
«La plupart de mes contemporains ne les
voient pas, tout simplement. […] Si j’arrivais à faire venir là-haut ceux qui
tiennent entre leurs mains l’avenir de ces régions-là, je pense qu’ils
n’oseraient plus couper la forêt, mais ils ne viennent pas. […] Ils sont
beaucoup trop occupés pour s’occuper de choses "futiles".»
«Plus que jamais, il est important de
s’intéresser aux plantes et aux arbres», plaide Francis Hallé. Il en va de la
survie de l’humanité.
Source :
Médium Large ICI Radio-Canada Première, mercredi 20 juin 2018
Illustration: “HOPE” by Arthur Henry «Art» Young, dissident political
cartoonist; in Trees at Night, 1926
Conférence
donnée à Montréal par Francis Hallé. Cette conférence est à apprendre par cœur
par tous les nigauds qui abattent sans raison les arbres urbains dans toutes
les villes de France et d’ailleurs. La petite minute comprise entre 6’00 et
6’50 est à ne manquer sous aucun prétexte. Dans certaines municipalités qui ont
reçu le label «Trois tronçonneuses» et qui détruisent les arbres urbains au
prétexte qu’ils sont «en mauvais état», elle est même à passer en boucle. À
l’issue de cette conférence, la honte s’abattra immédiatement sur ceux qui ont
pratiqué ce genre de destruction et tenu des propos aussi vertigineusement
sots. Reste à espérer que l’envie de détruire des arbres sans raison leur soit
définitivement passée... (sully-sur-loire.eklablog.com)
Vidéo :
Les machines à cash sont sans pitié
L’homme a
toujours refusé de s’adapter à la terre – cherchant par tous les moyens
possibles à la soumettre à sa propre volonté plutôt que d’opter pour une
coopération harmonieuse. Grave erreur : la
terre et ses éléments ne réagissent pas aux indices boursiers; par contre, ils
réagissent très mal aux saccages répétitifs.
«Le roi couvert de paillettes d’or et
de diamants est moins utile à la terre qu’un arbre; en réalité, c’est un
parasite extrêmement nuisible.»
Francis Hallé rappelle qu'une forêt secondaire a
besoin de sept siècles pour revenir à l'état primaire et dénonce le désastre écologique que constitue la déforestation abusive
pratiquée par les grands groupes industriels, dont on peut déjà voir les
conséquences dans des pays tels que Haïti, le Nigéria, Madagascar ou la
Malaisie. Il fait remarquer que les populations forestières des forêts
primaires n'ont jamais changé le caractère primaire de celles-ci, et que la déforestation peut être assimilée à un
génocide car sans ces forêts ces populations sont perdues.
En termes d’effondrement de la biodiversité,
Francis Hallé rappelle aussi que les
forêts primaires contiennent 75 % de la biodiversité mondiale et que d'ici 2020,
celles des tropiques auront disparu.
Animé du souci constant de ne pas détruire
les végétaux, il a impulsé la mise au point du Radeau des cimes, un dispositif
d’étude original de la canopée des forêts tropicales, dont il a dirigé les
missions scientifiques de 1986 à 2003. Les nombreux chercheurs au Radeau des
cimes ont permis de multiplier par dix l’évaluation de la diversité biologique,
c’est-à-dire du nombre d’espèces vivant sur Terre.
(Source :
Wikipédia)
«L’arbre
n’est l’apanage de personne. Il mérite d’être reconnu comme un patrimoine
commun à toute l’humanité, dont la connaissance doit être collective. Quelle
est l’ampleur des réalisations des arbres, notamment leurs prouesses
biochimiques et génétiques, les communications qu’ils établissent entre eux
ainsi que leur sensibilité aux phases lunaires et aux variations du champ
magnétique terrestre? Quelle est la place de l’arbre dans les villes et son
apport dans nos vies?
Selon des recherches scientifiques en cours
au Japon, les arbres nous permettraient de prévoir les tremblements de terre.
Les racines qui sont plus grosses que ce que l'on voit font comme une antenne.
Ils mettent une électrode dans le tronc et dans les racines, et ils obtiennent
une courbe régulière tant qu'il ne se passe rien et, quand un séisme arrive, la
courbe s'emballe. C'est génial ça, et tout à fait passionnant.
Si on a des émissions toxiques, il faut les
arrêter. Ce n'est pas parce que les arbres vont nous rendre le service
d'absorber ces émissions que nous avons le droit de les produire. C'est une
solution valable, mais pas souhaitable.
J'ai vu les forêts primaires tropicales
disparaître. Quand j'étais jeune chercheur, il y avait de belles forêts
primaires partout, personne n'aurait pu penser que 50 ans après c'était fini.»
~ Francis
Hallé (Auteur de Plaidoyer pour l’arbre;
Éd. Actes Sud, Arles, 2005)
~~~
(1) Forêt boréale canadienne
La région
boréale canadienne couvre presque 60 pour cent de la superficie du pays,
s’étendant essentiellement de l’Atlantique au Pacifique. Avec une superficie de
plus de 5 740 000 km², c’est un des écosystèmes les plus vastes et complexes de
la planète.
La forêt boréale est extraordinairement
diversifiée et complexe. C’est un écosystème qui regorge de lacs et de zones
humides et qui régule le climat, produit de l’oxygène et purifie l’eau pour ses
habitants. Une bonne partie de l’approvisionnement en eau douce du monde
provient des lacs, des rivières et des ruisseaux de la forêt boréale. Plus de
208 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans les arbres, le sol, l’eau
et la tourbe de la région boréale, ce qui explique pourquoi la forêt a autant
d’impact sur la capacité de la planète de contrôler les concentrations de
carbone dans l’atmosphère.
Selon Ressources naturelles Canada : «Souvent,
on présente la forêt boréale du Canada comme une vaste étendue de nature
sauvage, vierge et ancienne. Toutefois, ce n’est pas le cas. Il est vrai que la
région boréale est ancienne, mais la forêt boréale est composée surtout
d’arbres relativement jeunes par rapport à ceux qui poussent dans les climats
plus tempérés et elle est régulièrement touchée par des incendies de forêt, des
insectes et d’autres perturbations naturelles, à travers lesquels elle se
renouvelle.»
Faits en bref : espèces boréales
• La forêt
boréale englobe une variété d’arbres appartenant à différentes espèces, telles
que le sapin baumier, le bouleau blanc, le peuplier, l’épinette noire,
l’épinette blanche, le pin gris, le pin rouge et le thuya occidental.
• La région représente
plus que des millions d’acres de forêts et de zones humides — des milliers
d’espèces d’animaux, d’oiseaux, de plantes et d’insectes en ont fait leur
habitat.
• Des
millions d’oiseaux terrestres vivent dans la région boréale, que ce soit de
façon permanente ou comme migrateurs saisonniers. La forêt boréale abrite
également plusieurs autres oiseaux, tels que des hiboux, des colibris, des
pique-bois, des vautours, des faucons, des martins-pêcheurs et des oiseaux
chanteurs.
• Les grands
mammifères qui vivent dans la forêt boréale canadienne comprennent le caribou,
le chevreuil, l’orignal, le loup et l’ours noir.
• D’innombrables
petits mammifères se retrouvent dans la forêt boréale : le renard, le lynx, le
raton laveur, le porc-épic, le lièvre, le castor, l’hermine, le rat musqué, la
martre d’Amérique, l’écureuil et la chauve-souris.
• Puis, il y
a les insectes de la région boréale, dont les coléoptères, les libellules, les
sauterelles, les abeilles et les fourmis et, si vous avez la chance d’en voir
en personne, de magnifiques papillons.
Crédit photo
: Mirceax
Les perturbations et les menaces
L’exploitation
de la forêt boréale comporte des aspects négatifs. Les principales conséquences
sont la perte et la fragmentation de l’habitat. Cela se produit lorsque le territoire est rasé pour faire place à des terres agricoles ou inondé
pour construire des centrales hydroélectriques, ou encore lorsque des lignes
sismiques, des passages de pipelines, des routes forestières et des sites
miniers sont aménagés dans la forêt. Dans certains cas, de telles activités
affaiblissent les réseaux naturels
de la forêt et perturbent les espèces
sauvages qui dépendent de grandes zones ou de zones intactes, ou
nécessitent un habitat précis pour survivre. Au même titre que la pollution provenant de certaines industries
et le détournement du cours des eaux
causé parfois par l’exploitation
hydroélectrique et minière, ces modifications aux écosystèmes boréals
peuvent avoir de graves conséquences sur la faune.
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