11 octobre 2019

Quand on y pense

Le débat des leaders en lice était vraiment drôle hier soir (10.10.2019). Encore plus hilarant tel qu’imité à l’émission Plus on est de fous, plus on lit!
   Segment Qui dit quoi avec Olivier Arbour-Masse (journaliste à RAD) et Danic Parenteau, professeur de sciences politiques; imitations : Biz dans le rôle de l’animateur Patrice Roy, François Létourneau et Catherine Trudeau dans les rôles des leaders.
Audiofil :

Le laboratoire de journalisme de Radio-Canada révise les thèmes de la campagne électorale et les déclarations des leaders https://www.rad.ca/elections2019

Mais, peu importe qui l'emportera le 21 octobre, on nous enfoncera les pipelines de l’Alberta saoudite dans la gorge, et nous rirons jaune – d’autant plus que cette surproduction sera expédiée vers les marchés asiatiques. Qui paiera la facture de la dégradation de notre environnement? Nous, pas les Asiatiques. On dit qu’on obtient ce qu’on mérite, eh bien soit, à notre santé!
   «La production pétrolière au Canada : l’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoit une croissance de l’industrie, au moins jusqu’en 2035. Le pays devrait produire 5,86 millions de barils par jour en 2035, soit 1,27 million de plus qu’à l’heure actuelle.» (Alexandre Shields, Le Devoir)

Les émissions de gaz à effet de serre au Canada (en mégatonnes). Le Canada a émis 716 mégatonnes de CO2 en 2017, comparativement à 424 en Californie, qui compte légèrement plus d’habitants. Le Canada est dans le top 5 des plus grands émetteurs de GES au monde. Source : Le Devoir

«Si on parle des planètes extrasolaires, que les choses soient claires : on ne migrera pas là-bas. Ces planètes sont beaucoup, beaucoup trop loin. Même dans un cas très optimiste d’une planète habitable pas trop loin, disons à quelques dizaines d’années-lumière, ce qui est tout petit, le voisinage, le temps pour aller là-bas est considérable. Ça se chiffre en centaines de millions de jours avec les moyens actuels. Prenons soin de notre planète ici, elle est très belle et encore tout à fait habitable. [...] Il faut tuer toutes les déclarations du type "Nous irons un jour sur une planète habitable si la vie n’est plus possible sur Terre". C’est complètement fou.» ~ Michel Mayor, astrophysicien suisse, chasseur d’exoplanètes; lauréat du Prix Nobel de physique 2019

«Si les gens étaient supérieurs aux animaux, ils prendraient mieux soin du Monde.» ~ Benjamin Hoff, Le Tao de Pooh

Crédit photo : Martin Reis (G20 Toronto 2010). «Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens conscients et engagés puisse changer le monde. D’ailleurs, c’est de cette façon que cela s’est toujours passé.» ~ Margaret Mead, anthropologue

«Sache qu’une étincelle de vie semblable à celle que tu portes en toi se retrouve aussi à l’intérieur de nos amis les animaux, nous portons tous le même désir de vivre à l’intérieur...» ~ Rai Aren, Secret of the Sands 

Crédit photo : Riccardo Cellere. Forêt boréale canadienne (1)      

Notre ministre provincial des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour (CAQ), était fier de présenter son plan pour l’avenir de l’industrie forestière, annonçant son intention d’accroître la coupe forestière et de faciliter l’accès de l’industrie à l’exploitation des forêts; ce qui, selon lui, favoriserait même la captation du CO2.

Premier prix (catégorie...?) au concours «Prix d’humour graphique des Amériques 2019». Bolsonaro est en train de créer un enfer comme celui de sa Bible!

Au lieu d’imiter Bolsonaro, nos ministres responsables des forêts et de l’environnement devraient suivre un stage auprès du botaniste et biologiste Francis Hallé ou sa relève.

«On a besoin des plantes à un point qu'on n'imagine pas»

Crédit photo : AFP / Archives Pascal Guyot. Francis Hallé, botaniste, 10 avril 2017 à Montpellier

«Je suis absolument persuadé que nous dépendons des plantes pour notre survie», dit Francis Hallé, botaniste et spécialiste des forêts tropicales. «N'importe quel idiot avec une tronçonneuse est capable d'abattre un être vivant qui a 3000 ans», se désole-t-il.
   «Les forêts, bientôt, il n’y en aura plus. Je ne suis pas fondamentalement pessimiste, mais dans ce domaine-là, je n’ai pas beaucoup de raisons d’être optimiste», constate le grand défenseur de la nature, qui trouve regrettable la déforestation constante de la planète.
   «Je n’imagine pas une exaction écologique pire que celle qu’on a faite. […] Quand j’étais un jeune chercheur, il y avait des forêts primaires dans toutes les régions tropicales. Ç'aurait paru insensé de prétendre que tout ça allait disparaître dans la durée d’une vie humaine. Et pourtant, c’est ce qu’on observe.
   Celui qui étudie depuis 50 ans les forêts tropicales et leur «feu d’artifice de biodiversité» lance un cri d’alarme. «S’il n’y avait pas de plantes, nous n’existerions pas. […] On ne pourrait pas vivre sans la photosynthèse. Je commence à comprendre comment est l’être humain : il ne se réveille que quand le drame est là. […] Le jour où l'on aura du mal à respirer, là, ça va commercer à intéresser les gens», dit-il. Et ce jour arrive à grands pas, prévient le botaniste.
   L’homme de 80 ans, qui a inventé le Radeau des cimes, un appareil qui permet aux scientifiques de grimper au-dessus du couvert végétal afin d’observer la canopée, ne s’explique pas que la population et les dirigeants ne manifestent aucun intérêt pour la déforestation et la préservation des arbres partout sur la planète, particulièrement ceux de la région équatoriale.
   «La plupart de mes contemporains ne les voient pas, tout simplement. […] Si j’arrivais à faire venir là-haut ceux qui tiennent entre leurs mains l’avenir de ces régions-là, je pense qu’ils n’oseraient plus couper la forêt, mais ils ne viennent pas. […] Ils sont beaucoup trop occupés pour s’occuper de choses "futiles".»
   «Plus que jamais, il est important de s’intéresser aux plantes et aux arbres», plaide Francis Hallé. Il en va de la survie de l’humanité.

Source : Médium Large ICI Radio-Canada Première, mercredi 20 juin 2018

Illustration: “HOPE” by Arthur Henry «Art» Young, dissident political cartoonist; in Trees at Night, 1926

Conférence donnée à Montréal par Francis Hallé. Cette conférence est à apprendre par cœur par tous les nigauds qui abattent sans raison les arbres urbains dans toutes les villes de France et d’ailleurs. La petite minute comprise entre 6’00 et 6’50 est à ne manquer sous aucun prétexte. Dans certaines municipalités qui ont reçu le label «Trois tronçonneuses» et qui détruisent les arbres urbains au prétexte qu’ils sont «en mauvais état», elle est même à passer en boucle. À l’issue de cette conférence, la honte s’abattra immédiatement sur ceux qui ont pratiqué ce genre de destruction et tenu des propos aussi vertigineusement sots. Reste à espérer que l’envie de détruire des arbres sans raison leur soit définitivement passée... (sully-sur-loire.eklablog.com)  
Vidéo :

Les machines à cash sont sans pitié

L’homme a toujours refusé de s’adapter à la terre – cherchant par tous les moyens possibles à la soumettre à sa propre volonté plutôt que d’opter pour une coopération harmonieuse. Grave erreur : la terre et ses éléments ne réagissent pas aux indices boursiers; par contre, ils réagissent très mal aux saccages répétitifs.

«Le roi couvert de paillettes d’or et de diamants est moins utile à la terre qu’un arbre; en réalité, c’est un parasite extrêmement nuisible.» 

Francis Hallé rappelle qu'une forêt secondaire a besoin de sept siècles pour revenir à l'état primaire et dénonce le désastre écologique que constitue la déforestation abusive pratiquée par les grands groupes industriels, dont on peut déjà voir les conséquences dans des pays tels que Haïti, le Nigéria, Madagascar ou la Malaisie. Il fait remarquer que les populations forestières des forêts primaires n'ont jamais changé le caractère primaire de celles-ci, et que la déforestation peut être assimilée à un génocide car sans ces forêts ces populations sont perdues.
   En termes d’effondrement de la biodiversité, Francis Hallé rappelle aussi que les forêts primaires contiennent 75 % de la biodiversité mondiale et que d'ici 2020, celles des tropiques auront disparu.
   Animé du souci constant de ne pas détruire les végétaux, il a impulsé la mise au point du Radeau des cimes, un dispositif d’étude original de la canopée des forêts tropicales, dont il a dirigé les missions scientifiques de 1986 à 2003. Les nombreux chercheurs au Radeau des cimes ont permis de multiplier par dix l’évaluation de la diversité biologique, c’est-à-dire du nombre d’espèces vivant sur Terre.
(Source : Wikipédia)

«L’arbre n’est l’apanage de personne. Il mérite d’être reconnu comme un patrimoine commun à toute l’humanité, dont la connaissance doit être collective. Quelle est l’ampleur des réalisations des arbres, notamment leurs prouesses biochimiques et génétiques, les communications qu’ils établissent entre eux ainsi que leur sensibilité aux phases lunaires et aux variations du champ magnétique terrestre? Quelle est la place de l’arbre dans les villes et son apport dans nos vies?
   Selon des recherches scientifiques en cours au Japon, les arbres nous permettraient de prévoir les tremblements de terre. Les racines qui sont plus grosses que ce que l'on voit font comme une antenne. Ils mettent une électrode dans le tronc et dans les racines, et ils obtiennent une courbe régulière tant qu'il ne se passe rien et, quand un séisme arrive, la courbe s'emballe. C'est génial ça, et tout à fait passionnant.
   Si on a des émissions toxiques, il faut les arrêter. Ce n'est pas parce que les arbres vont nous rendre le service d'absorber ces émissions que nous avons le droit de les produire. C'est une solution valable, mais pas souhaitable.
   J'ai vu les forêts primaires tropicales disparaître. Quand j'étais jeune chercheur, il y avait de belles forêts primaires partout, personne n'aurait pu penser que 50 ans après c'était fini.»
~ Francis Hallé (Auteur de Plaidoyer pour l’arbre; Éd. Actes Sud, Arles, 2005)

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(1) Forêt boréale canadienne

La région boréale canadienne couvre presque 60 pour cent de la superficie du pays, s’étendant essentiellement de l’Atlantique au Pacifique. Avec une superficie de plus de 5 740 000 km², c’est un des écosystèmes les plus vastes et complexes de la planète.
   La forêt boréale est extraordinairement diversifiée et complexe. C’est un écosystème qui regorge de lacs et de zones humides et qui régule le climat, produit de l’oxygène et purifie l’eau pour ses habitants. Une bonne partie de l’approvisionnement en eau douce du monde provient des lacs, des rivières et des ruisseaux de la forêt boréale. Plus de 208 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans les arbres, le sol, l’eau et la tourbe de la région boréale, ce qui explique pourquoi la forêt a autant d’impact sur la capacité de la planète de contrôler les concentrations de carbone dans l’atmosphère.
   Selon Ressources naturelles Canada : «Souvent, on présente la forêt boréale du Canada comme une vaste étendue de nature sauvage, vierge et ancienne. Toutefois, ce n’est pas le cas. Il est vrai que la région boréale est ancienne, mais la forêt boréale est composée surtout d’arbres relativement jeunes par rapport à ceux qui poussent dans les climats plus tempérés et elle est régulièrement touchée par des incendies de forêt, des insectes et d’autres perturbations naturelles, à travers lesquels elle se renouvelle.»

Faits en bref : espèces boréales
• La forêt boréale englobe une variété d’arbres appartenant à différentes espèces, telles que le sapin baumier, le bouleau blanc, le peuplier, l’épinette noire, l’épinette blanche, le pin gris, le pin rouge et le thuya occidental.
• La région représente plus que des millions d’acres de forêts et de zones humides — des milliers d’espèces d’animaux, d’oiseaux, de plantes et d’insectes en ont fait leur habitat.
• Des millions d’oiseaux terrestres vivent dans la région boréale, que ce soit de façon permanente ou comme migrateurs saisonniers. La forêt boréale abrite également plusieurs autres oiseaux, tels que des hiboux, des colibris, des pique-bois, des vautours, des faucons, des martins-pêcheurs et des oiseaux chanteurs.
• Les grands mammifères qui vivent dans la forêt boréale canadienne comprennent le caribou, le chevreuil, l’orignal, le loup et l’ours noir.
• D’innombrables petits mammifères se retrouvent dans la forêt boréale : le renard, le lynx, le raton laveur, le porc-épic, le lièvre, le castor, l’hermine, le rat musqué, la martre d’Amérique, l’écureuil et la chauve-souris.
• Puis, il y a les insectes de la région boréale, dont les coléoptères, les libellules, les sauterelles, les abeilles et les fourmis et, si vous avez la chance d’en voir en personne, de magnifiques papillons.

Crédit photo : Mirceax 

Les perturbations et les menaces
L’exploitation de la forêt boréale comporte des aspects négatifs. Les principales conséquences sont la perte et la fragmentation de l’habitat. Cela se produit lorsque le territoire est rasé pour faire place à des terres agricoles ou inondé pour construire des centrales hydroélectriques, ou encore lorsque des lignes sismiques, des passages de pipelines, des routes forestières et des sites miniers sont aménagés dans la forêt. Dans certains cas, de telles activités affaiblissent les réseaux naturels de la forêt et perturbent les espèces sauvages qui dépendent de grandes zones ou de zones intactes, ou nécessitent un habitat précis pour survivre. Au même titre que la pollution provenant de certaines industries et le détournement du cours des eaux causé parfois par l’exploitation hydroélectrique et minière, ces modifications aux écosystèmes boréals peuvent avoir de graves conséquences sur la faune.

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