– (Philippe
Laguë) : Bonjour M. Charrette, comme ministre de l’Environnement vous êtes sous le feu des projecteurs. Alors,
pouvez-vous nous dire comment s’est faite la sélection à la CAQ?
– Eh bien ça
s’est fait selon un processus très rigoureux qu’on appelle la courte-paille. Et
c’est moi qui ai perdu.
– C’est toute
une responsabilité en tout cas.
– Oui, mais
heureusement j’ai très bien été formé par MarieChantal Chassé.
– Oui... Et,
M. Charrette, vous avez dit que le 3e lien allait aider à lutter
contre les changements climatiques.
– Oui, je vous l’explique. Plus on a d’autos
qui passent dans le tunnel payant, plus on a d’argent pour lutter contre la
pollution faite par les autos qui passent dans le tunnel.
– Oui, oui,
oui... Et vous avez ajouté que vous n’aviez pas besoin d’études sur le sujet.
– Mais non,
j’en n’ai pas faites, et je réussis très bien.
– Le ministre
des Forêt, de la faune et des parcs Pierre Dufour a quant à lui dit qu’en
coupant plus d’arbres on allait aider à réduire les gaz à effet de serre.
–
Certainement. On manque d’arbres. Alors, pour faire de la place on va couper
des arbres pour replanter des arbres. Des arbres neufs. C’est ça l’ingéniosité
de la CAQ.
– Avez-vous
d’autres mesures comme celles-là?
– Oui. Gênez-vous
pas pour jeter vos bouteilles en plastique. Si tout le monde s’y met, l’océan
va bientôt être recouvert de plastique et on va pouvoir aller en Europe en
chars [autos]. Plus de chars, moins d’avions. Moins d’avions, moins de
pollution.
– Ben oui, le
message commence à rentrer.
– J’invite
aussi tous les Québécois et Québécoises à
laisser couler l’eau froide à la maison. Toute cette belle eau pure va
s’en aller directement dans le fleuve Saint-Laurent. Plus d’eau pure, plus de
poissons. Plus de poissons, plus de gens qui votent pour la CAQ.
– Très
logique tout ça. Merci pour votre visite M. Charrette.
– Ça me fait
plaisir. Plus ça me fait plaisir, plus ça vous fait plaisir. Plus ça vous fait
plaisir...
– Euh... c’est
bon, c’est bon!
Audiofil À la semaine prochaine, ICI Radio-Canada
Première :
Ce n’est même
pas caricatural, c’est textuel sauf les deux dernières mesures suggérées par le ministre. Dans notre monde hyper mercantile, tout doit être rentabilisé, monnayé,
offert en bourse, dans les plus brefs délais – humains, animaux, nature. Le futur? On s'en fiche!
«Malgré tout ce que les gens disent, à long
terme, y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce
qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien
d’autre que nous, ce que nous faisons et ce que nous détruisons. L’être humain
détruit, change, aménage, il humanise tout. ... On va frapper le mur climatique
dans une chambre cinq étoiles.» ~ Serge bouchard, anthropologue, écrivain,
conférencier et animateur radio
Crédit image : R.R. Bonnetaud, parodie d’un monde sans failles.
Je lisais hier
que la candidature d’Anticosti à l'UNESCO est menacée par Québec. Pourquoi cet
acharnement à vandaliser Anticosti, encore et encore? Ce qui suit est insensé et totalement à l’encontre de la protection de l'environnement :
Soucieux de protéger les intérêts de
l’industrie forestière, le gouvernement de François Legault menace directement
la candidature de l’île d’Anticosti pour une inscription au patrimoine mondial
de l’UNESCO, selon
les informations obtenues par Le Devoir. Le maire de la municipalité craint
même pour la survie de sa communauté si l’obstruction de Québec se poursuit.
Soutenue depuis 2017 par le gouvernement
fédéral, la candidature de l’île s’appuie essentiellement sur la «valeur
universelle exceptionnelle» et «mondialement reconnue» de sa géologie. Il faut
dire qu’on retrouve sur Anticosti le témoignage de «la première extinction
massive de vie animale à l’échelle mondiale», principalement à travers ses
fossiles.
Le directeur scientifique du comité de
pilotage du dossier de candidature pour l’UNESCO, André Desrochers a étudié
pendant plusieurs années la géologie et la paléontologie d’Anticosti. Et selon
lui, la plus grande île du Québec est carrément «une première de classe» comme
témoin de cette période qui remonte à plus de 445 millions d’années.
Afin de faciliter le cheminement du dossier
d’Anticosti jusqu’à son inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine
mondial, le gouvernement de Philippe Couillard avait promis de protéger les
7900 km2 de son territoire d’ici 2020. Un cas de figure qui aurait constitué un
atout majeur en vue d’une reconnaissance par l’UNESCO, selon M. Desrochers.
Or, ce projet de protection de l’île est
tombé à l’eau avec l’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec, déplore
le maire de la municipalité, John Pineault.
Selon les informations obtenues par Le
Devoir et selon ce qu’affirme John Pineault, le ministère veut ainsi protéger
des territoires qui pourraient faire l’objet de coupes forestières
industrielles. Les coupes de bois avoisinent chaque année les 100 000 mètres
cubes sur Anticosti, soit 0,3 % des 34,2 millions de mètres cubes de «possibilités forestières» annuelles à l’échelle du Québec.
«Le gouvernement met non seulement en péril
la relance de l’île, mais aussi la survie de la communauté. C’est tellement
décevant, surtout que le fait d’avoir une île comme Anticosti qui serait
classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce serait une très belle vitrine
pour le Québec à l’international. On fait notre possible pour développer des
projets touristiques, pour diversifier notre économie, mais tout ce qu’on
reçoit, ce sont des coups de bâtons de baseball dans les genoux»,
précise-t-il, dépité.
En fin de journée, vendredi, le MFFP a
finalement indiqué au Devoir qu’il «analyse d’autres options» de protection
qui seront soumises au ministère de l’Environnement du Québec, mais sans plus
de précisions.
Alexandre
Shields | Le Devoir | 12 octobre 2019
Commentaire d’une
internaute :
Elisabeth
Bossé - 12 octobre 2019 08 h 15
Il faut protéger Anticosti
J'ai séjourné deux fois sur l'île
d'Anticosti comme simple touriste, et je planifie y retourner.
Anticosti est une perle quasi intacte,
exempte des monstres commerciaux et industriels qui spolient notre monde. Cette
île est d'une magnificence indicible.
Il faut la préserver, la chérir, en faire un
emblème de préservation.
Il y a bien assez de bois au Québec pour que
l'industrie se serve ailleurs, ou bien qu'elle le fasse décemment sur l'île en
respectant son caractère précieux, unique et fragile.
Pourquoi les intérêts commerciaux ont-ils le
pouvoir d'écraser des projets de conservation majeurs qui auraient des
répercussions de rayonnement international et la préservation de nature unique,
et pourquoi les politiques se soumettent-ils à ces dictateurs?
Est-ce que l'industrie forestière a
complètement infiltré les ministères, à l'instar de la dénonciation de M.
Robert, l'agronome du ministère de l'agriculture, qui lui avait fait perdre son
poste?
Sculpture :
Isaac Cordal. Ego Monuments; écocide, «les pilleurs» (1)
Urgence climatique : le plaidoyer de
l’ex-astronaute Chris Hadfield pour sauver la planète
Chris
Hadfield a répondu aux questions de Matthieu Dugal dans le cadre du Coopérathon 2019, qui se déroule à
Montréal jusqu'au 20 novembre.
«Nous avons une planète limitée, une
planète unique, une planète incroyable avec une histoire de plus de 4 milliards
d'années, mais maintenant, nous avons un problème», indique l'ex-astronaute
Chris Hadfield au micro de Matthieu Dugal, en parlant de l'urgence climatique,
son principal cheval de bataille. Celui
qui s'est rendu à trois reprises dans l'espace (1995, 2001 et 2013) a été à
même de constater, au fil du temps, les répercussions de l'activité humaine sur
notre planète. Le premier Canadien à avoir fait une sortie dans l'espace, en
avril 2001, garde néanmoins bon espoir pour l'avenir de l'humanité.
Chris
Hadfield qualifie d'incroyables et de terribles les changements survenus sur la
planète en si peu de temps en raison de l’activité humaine. Il prend
l’exemple de la mer d’Aral, partagée entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.
«Il y a à peine 30 ans, c’était un lac, une
mer énorme, mais maintenant, ce n’est presque rien. Et c’est le résultat de nos
décisions d’irrigation. Les décisions humaines ont changé le quatrième plus
grand lac sur notre planète. Et si c’est possible de voir ça d’un vaisseau
spatial, [...] ce n’est pas difficile d’imaginer les changements sur toute la
planète.»
Selon Chris Hadfield, il est plus que
nécessaire de trouver des solutions pour lutter efficacement contre l’urgence
climatique et le réchauffement de la planète. Se disant optimiste,
l’ex-astronaute fonde beaucoup d’espoir dans la science et le génie canadien. «L’avenir,
c’est un choix. [...] Nous devrons trouver des solutions, mais ce n’est
pas impossible. C’est juste notre défi. C’est possible de trouver des sources
différentes d’énergie.»
Moteur de
recherche, ICI Radio-Canada Première | 3 octobre 2019
Audiofil :
À propos des
climatosceptiques l’ex-astronaute dit : «Pour moi, discuter avec un idiot,
c’est pas efficace. C’est tellement facile de croire quelque chose, je peux
croire quelque chose juste après une seconde. Mais ça ne donne rien. C’est
nécessaire de comprendre quelque chose pour faire un changement. Et si
quelqu’un croit quelque chose d’idiot, eh bien...
– (Dugal) Mais
ces gens-là votent, on vit avec ces gens-là, il faut trouver une manière de...
– (Hadfield) Pour
moi, c’est juste du bruit. Et ce n’est pas nouveau. Dans toute l’histoire de
l’humanité nous avons eu une grande majorité qui croyait en quelque chose. Mais
il y a des petites étoiles parmi nous qui peuvent trouver d’autres moyens et
c’est leurs décisions qui sont importantes. Et moi je veux parler avec eux,
avec lui et avec elle. Il y a des paresseux qui ne veulent rien faire, c’est
leur choix. Mais c’est pas eux qui vont trouver des solutions. C’est juste le
bruit typique de la vie. Mais moi je veux me concentrer sur le changement, pas
sur le grand bruit du mégaphone de l’internet.»
«Un argument
se discute, une superstition ne se discute pas.» ~ Amin Maalouf
En tout cas,
il y a matière à polarisation.
Ce qu’un débat sur le hot-dog nous dit
sur la polarisation
Par Bouchra
Ouatik
Radio-Canada
Info | Décrypteurs / 11 octobre 2019
(Extrait)
Le tribalisme est bien ancré dans la nature humaine, quel que soit l'enjeu
Un hot-dog est-il un sandwich? Cette question insolite, qui suscite des débats enflammés sur les réseaux sociaux, est révélatrice de la nature humaine et de notre tendance à la polarisation. [...]
Un hot-dog est-il un sandwich? Cette question insolite, qui suscite des débats enflammés sur les réseaux sociaux, est révélatrice de la nature humaine et de notre tendance à la polarisation. [...]
Il existe des sujets naturels de division
dans la société : l’origine ethnique, la religion, les convictions politiques,
la classe sociale, etc. Mais des recherches scientifiques ont démontré qu’il ne
suffit de presque rien pour créer des divisions profondes dans la société.
Le psychologue turc Muzafer Sherif l’a
démontré dans son expérience de «la caverne des voleurs» en 1953. L’expérience
a été menée dans un camp de vacances avec 22 garçons de 10 ans à 12 ans, qui
venaient tous du même milieu social. Les garçons ont été séparés en deux
groupes, de manière aléatoire. Même si les garçons étaient en tous points
semblables, la polarisation fut immédiate.
«Ces deux groupes se sont transformés en
tribus extrêmement hostiles», explique David Berreby, auteur du livre Us and Them: Understanding Your Tribal Mind
(Nous et eux : comprendre son esprit tribal). «Ils ont développé leur propre
drapeau, leur propre culture, ils refusaient de manger ensemble, et
l’expérience a dû être interrompue parce qu’ils commençaient à faire des plans
pour s’attaquer les uns aux autres.»
Cette
tendance à se polariser devient problématique lorsqu’elle est instrumentalisée
par des dirigeants politiques, souligne David Berreby. «Pour en arriver à
se dire : “Je ne veux pas que tel groupe ait le droit de vote” ou “Je veux
qu’ils soient dans un camp de réfugiés”, il faut une action, il faut que
quelqu’un exploite cette tendance et aille à l’encontre de notre tendance à
être flexible sur nos positions.» [...]
Lorsque
le débat touche des sujets plus sensibles, tels que l’avortement ou la
religion, le sentiment d’appartenance à son camp devient encore plus fort,
ajoute M. Berreby. «Quand ça implique des valeurs sacrées, essentielles à votre
groupe, à votre identité et à votre sentiment d’être une bonne personne, alors
vous ne pouvez plus faire de compromis. Cela devient un affront à votre
identité.» [...]
Dans
le débat autour des changements climatiques, M. Berreby est d'avis que la
division se dissipera d’elle-même à mesure que les gens feront face aux
conséquences de ces changements. «La nature se fiche de ce nous que
croyons, dit-il. Les gens vont se dire : “Nous faisons face à des inondations,
nous ne pouvons plus vivre ici” [...] On voit que c’est déjà le cas.» [...]
«Les gens vont s’unir quand ils feront
face à une menace.» (David
Berreby)
Sculpture :
Isaac Cordal, Transportation (1)
Malheureusement, notre
mode de scrutin est tellement inadéquat que, par exemple, voter pour un
candidat du Parti vert équivaut à annuler son vote... «Les citoyens s’abstiennent de voter parce qu’ils ne
se reconnaissent dans aucun parti ou parce qu’ils considèrent que les politiciens
sont un peu tous pareils. ... Plusieurs de ces personnes désillusionnées du
système parlementaire trouvent ridicule de continuer de voter pour le moins
pire des partis par défaut, en se bouchant le nez. Le fait
que tous les partis qui promettent de réformer le mode de scrutin renient leur
promesse une fois au pouvoir démontre très clairement que les parlementaires
sont avant tout obsédés par le pouvoir et les avantages qu’ils en retirent.» ~ Francis
Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’Université du
Québec à Montréal
Vote donc avec ton cœur, Québec!
Par Boucar
Diouf, humoriste, conteur, biologiste et animateur
La Presse | 5
octobre 2019
L’offre politique de cette campagne
électorale prend une tournure un peu angoissante quand on la regarde du Québec.
Pour cause, les deux favoris que sont le Parti conservateur et le Parti libéral
ont chacun de quoi nous effrayer advenant un gouvernement majoritaire.
Si, avec l’élection d’un gouvernement
conservateur majoritaire, le Québec risque de se faire passer un tuyau, les
libéraux, dans le même confort, tireront massivement sur les politiques
nationalistes de la CAQ qui jouissent pourtant d’un large soutien dans la
population. D’une part, il y a un favori qui veut t’enfoncer dans la gorge
quelque chose que tu n’aimes pas et de l’autre, un qui cherche à t’arracher des
morceaux de ton anatomie auxquels tu tiens.
Alors, Québec, que vas-tu faire le 21
octobre pour éviter que ton choix te pète dans la face? À moins d’un miracle,
il faudra choisir entre les conservateurs et les libéraux.
Le Parti conservateur, c’est Andrew Scheer
et son attachement aux pipelines devenus poétiquement des corridors
énergétiques dans sa rhétorique de campagne.
Le chef conservateur incarne aussi le cheval
sur lequel ont misé les dinosaures de la cause environnementale, dont les Doug Ford
en Ontario, Jason Kenney en Alberta, Blaine Higgs au Nouveau-Brunswick, Brian
Pallister au Manitoba et Scott Moe en Saskatchewan, qui espèrent secrètement
profiter de son règne pour faire un doigt d’honneur à tous ceux qui pensent que
la conscience environnementale devrait toujours guider la machinerie
économique. Galvanisé par ce boys' club qui rêve d’une carte du Canada nervurée
d’oléoducs, Andrew, qui est pourtant le moins réfractaire aux politiques
nationalistes de la CAQ, a fini par faire peur à beaucoup de Québécois avec ses
croyances pro-vie et son désir irrépressible de ressusciter Énergie Est.
Mais deux questions m’habitent depuis le
fameux débat de TVA. Andrew réussira-t-il à sortir de son dynamisme et de son
aura de servant de messe pour stopper sa chire
au Québec? Le prochain débat en français nous le dira.
Que vas-tu faire le 21 octobre pour éviter
que ton choix te pète dans la face, Québec? Entre le chef conservateur pas
climato-sympathique qui avance à visage découvert et le vert pastel qui joue au
vert foncé alors qu’il est Just’in
peu mieux que Harper, le choix n’est pas facile. [...]
Que vas-tu faire le 21 octobre pour éviter
que ton choix te pète dans la face, Québec? Entre le repenti de l’appropriation
culturelle et le fervent de l’appropriation utérine, le libre choix électoral
n’est pas facile non plus.
Je sais que ton vote est souvent
imprévisible et irrationnel, mais cette fois-ci, la situation est plus délicate
et moi, je suis de ceux qui pensent qu’à moins d’une remontée spectaculaire du
NPD ou du Parti vert, seul un gouvernement minoritaire t’éviterait de subir une
dérive partisane côté Trudeau ou côté Scheer. Oui, il y a des avantages à voter
pour un parti qui peut prendre le pouvoir, mais il y a aussi de très bonnes
raisons de choisir le Bloc, le NPD ou le Parti vert, qui peuvent servir de
garde-fous contre ces abus qu’on a connus sous les années Harper et Trudeau!
Dans
un pays aussi balkanisé socialement et économiquement que le Canada, on
gagnerait à ne jamais donner tous les leviers du pouvoir à un seul parti. Un gouvernement minoritaire, c’est un peu
comme cette muselière qui permet de ne pas avoir très peur à côté du molosse.
C’est aussi une prudente façon de guider
le Canada vers le chemin du juste équilibre entre économie et environnement,
entre droite et gauche sociale, mais aussi entre centralisation fédérale et
autonomie provinciale.
Voilà pourquoi, Québec, je crois qu’en ce
rendez-vous électoral du 21 octobre, tu gagnerais beaucoup à voter avec ton cœur
et pas comme la fois où il fallait absolument tasser Harper, se débarrasser du
Bloc ou récompenser le gentil et très francophile Jack Layton après son passage
historique à Tout le monde en parle.
~~~
(1) Comme on
dit, le «timing» était parfait, en pleine campagne électorale...
L’exposition
Ego Monuments fut présentée à la Galerie C.O.A, Montréal (Canada), du 12 septembre au 12
octobre 2019
EGO MONUMENTS
Isaac Cordal reflects here on our monumental ego, our
inability to be part of nature, our arrogance as a species.
Progress has
put us on a pedestal, and no one longer knows how to get off, some people even
think they are gods. At some point, we must have lost ourselves in the corridor
of a shopping mall and we haven’t been able to find our way out. Maybe because
we have industrialized the role of spectator so much that we don’t even pay
attention to anything anymore. We have become absent spectators: everything
that doesn’t interest us doesn’t seem to exist (although Google insists on it).
Almost all
the sculptures that are part of the exhibition have their eyes closed, immersed
in their smartphones or virtual reality headsets. Blind to their own reality,
they don’t want to see beyond their own perimeter. As seeking to feel unique
the opposite effect happens, in fact: we repeat patterns in an industrial way,
just as the faces of the sculptures often reproduced identically. As if they
were eternally in love with themselves, they all wear a collective mask of
boredom. In the meantime, tourists have become an army that demolishes
everything around them and nature agonizes on a stretcher. We are the new
version of colonialism; we are waiting for climate change by sunbathing on the
beach. We live permanently exposed, controlled, leaning out to the public
balcony of the social networks and Big Brother has become our flatmate.
Monuments to the ego would be so big that it was necessary to change the scale
to place them into the gallery.
We need a
change of scale.
We need to
change.
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