14 octobre 2019

Un hot-dog et une poutine avec ça?

Parodie du ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charrette (3e lien et coupes forestières) :

– (Philippe Laguë) : Bonjour M. Charrette, comme ministre de l’Environnement  vous êtes sous le feu des projecteurs. Alors, pouvez-vous nous dire comment s’est faite la sélection à la CAQ?
– Eh bien ça s’est fait selon un processus très rigoureux qu’on appelle la courte-paille. Et c’est moi qui ai perdu.
– C’est toute une responsabilité en tout cas.
– Oui, mais heureusement j’ai très bien été formé par MarieChantal Chassé.
– Oui... Et, M. Charrette, vous avez dit que le 3e lien allait aider à lutter contre les changements climatiques.
  Oui, je vous l’explique. Plus on a d’autos qui passent dans le tunnel payant, plus on a d’argent pour lutter contre la pollution faite par les autos qui passent dans le tunnel.
– Oui, oui, oui... Et vous avez ajouté que vous n’aviez pas besoin d’études sur le sujet.
– Mais non, j’en n’ai pas faites, et je réussis très bien. 
– Le ministre des Forêt, de la faune et des parcs Pierre Dufour a quant à lui dit qu’en coupant plus d’arbres on allait aider à réduire les gaz à effet de serre. 
– Certainement. On manque d’arbres. Alors, pour faire de la place on va couper des arbres pour replanter des arbres. Des arbres neufs. C’est ça l’ingéniosité de la CAQ.
– Avez-vous d’autres mesures comme celles-là?
– Oui. Gênez-vous pas pour jeter vos bouteilles en plastique. Si tout le monde s’y met, l’océan va bientôt être recouvert de plastique et on va pouvoir aller en Europe en chars [autos]. Plus de chars, moins d’avions. Moins d’avions, moins de pollution.
– Ben oui, le message commence à rentrer.
– J’invite aussi tous les Québécois et Québécoises à  laisser couler l’eau froide à la maison. Toute cette belle eau pure va s’en aller directement dans le fleuve Saint-Laurent. Plus d’eau pure, plus de poissons. Plus de poissons, plus de gens qui votent pour la CAQ.
– Très logique tout ça. Merci pour votre visite M. Charrette.
– Ça me fait plaisir. Plus ça me fait plaisir, plus ça vous fait plaisir. Plus ça vous fait plaisir...  
– Euh... c’est bon, c’est bon!

Audiofil À la semaine prochaine, ICI Radio-Canada Première :

Ce n’est même pas caricatural, c’est textuel sauf les deux dernières mesures suggérées par le ministre. Dans notre monde hyper mercantile, tout doit être rentabilisé, monnayé, offert en bourse, dans les plus brefs délais – humains, animaux, nature. Le futur? On s'en fiche!
   «Malgré tout ce que les gens disent, à long terme, y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous, ce que nous faisons et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, il humanise tout. ... On va frapper le mur climatique dans une chambre cinq étoiles.» ~ Serge bouchard, anthropologue, écrivain, conférencier et animateur radio

 
Crédit image : R.R. Bonnetaud, parodie d’un monde sans failles.

Je lisais hier que la candidature d’Anticosti à l'UNESCO est menacée par Québec. Pourquoi cet acharnement à vandaliser Anticosti, encore et encore? Ce qui suit est insensé et totalement à l’encontre de la protection de l'environnement : 

Soucieux de protéger les intérêts de l’industrie forestière, le gouvernement de François Legault menace directement la candidature de l’île d’Anticosti pour une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, selon les informations obtenues par Le Devoir. Le maire de la municipalité craint même pour la survie de sa communauté si l’obstruction de Québec se poursuit.
   Soutenue depuis 2017 par le gouvernement fédéral, la candidature de l’île s’appuie essentiellement sur la «valeur universelle exceptionnelle» et «mondialement reconnue» de sa géologie. Il faut dire qu’on retrouve sur Anticosti le témoignage de «la première extinction massive de vie animale à l’échelle mondiale», principalement à travers ses fossiles.
   Le directeur scientifique du comité de pilotage du dossier de candidature pour l’UNESCO, André Desrochers a étudié pendant plusieurs années la géologie et la paléontologie d’Anticosti. Et selon lui, la plus grande île du Québec est carrément «une première de classe» comme témoin de cette période qui remonte à plus de 445 millions d’années.
    Afin de faciliter le cheminement du dossier d’Anticosti jusqu’à son inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial, le gouvernement de Philippe Couillard avait promis de protéger les 7900 km2 de son territoire d’ici 2020. Un cas de figure qui aurait constitué un atout majeur en vue d’une reconnaissance par l’UNESCO, selon M. Desrochers.
   Or, ce projet de protection de l’île est tombé à l’eau avec l’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec, déplore le maire de la municipalité, John Pineault.
   Selon les informations obtenues par Le Devoir et selon ce qu’affirme John Pineault, le ministère veut ainsi protéger des territoires qui pourraient faire l’objet de coupes forestières industrielles. Les coupes de bois avoisinent chaque année les 100 000 mètres cubes sur Anticosti, soit 0,3 % des 34,2 millions de mètres cubes de «possibilités forestières» annuelles à l’échelle du Québec.
   «Le gouvernement met non seulement en péril la relance de l’île, mais aussi la survie de la communauté. C’est tellement décevant, surtout que le fait d’avoir une île comme Anticosti qui serait classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce serait une très belle vitrine pour le Québec à l’international. On fait notre possible pour développer des projets touristiques, pour diversifier notre économie, mais tout ce qu’on reçoit, ce sont des coups de bâtons de baseball dans les genoux», précise-t-il, dépité.
   En fin de journée, vendredi, le MFFP a finalement indiqué au Devoir qu’il «analyse d’autres options» de protection qui seront soumises au ministère de l’Environnement du Québec, mais sans plus de précisions.

Alexandre Shields | Le Devoir | 12 octobre 2019

Commentaire d’une internaute :
Elisabeth Bossé - 12 octobre 2019 08 h 15
   Il faut protéger Anticosti
   J'ai séjourné deux fois sur l'île d'Anticosti comme simple touriste, et je planifie y retourner.
   Anticosti est une perle quasi intacte, exempte des monstres commerciaux et industriels qui spolient notre monde. Cette île est d'une magnificence indicible.
   Il faut la préserver, la chérir, en faire un emblème de préservation.
   Il y a bien assez de bois au Québec pour que l'industrie se serve ailleurs, ou bien qu'elle le fasse décemment sur l'île en respectant son caractère précieux, unique et fragile.
   Pourquoi les intérêts commerciaux ont-ils le pouvoir d'écraser des projets de conservation majeurs qui auraient des répercussions de rayonnement international et la préservation de nature unique, et pourquoi les politiques se soumettent-ils à ces dictateurs?
   Est-ce que l'industrie forestière a complètement infiltré les ministères, à l'instar de la dénonciation de M. Robert, l'agronome du ministère de l'agriculture, qui lui avait fait perdre son poste?


Sculpture : Isaac Cordal. Ego Monuments; écocide, «les pilleurs» (1)

Urgence climatique : le plaidoyer de l’ex-astronaute Chris Hadfield pour sauver la planète

Chris Hadfield a répondu aux questions de Matthieu Dugal dans le cadre du Coopérathon 2019, qui se déroule à Montréal jusqu'au 20 novembre.

«Nous avons une planète limitée, une planète unique, une planète incroyable avec une histoire de plus de 4 milliards d'années, mais maintenant, nous avons un problème», indique l'ex-astronaute Chris Hadfield au micro de Matthieu Dugal, en parlant de l'urgence climatique, son principal cheval de bataille. Celui qui s'est rendu à trois reprises dans l'espace (1995, 2001 et 2013) a été à même de constater, au fil du temps, les répercussions de l'activité humaine sur notre planète. Le premier Canadien à avoir fait une sortie dans l'espace, en avril 2001, garde néanmoins bon espoir pour l'avenir de l'humanité.
   Chris Hadfield qualifie d'incroyables et de terribles les changements survenus sur la planète en si peu de temps en raison de l’activité humaine. Il prend l’exemple de la mer d’Aral, partagée entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.
   «Il y a à peine 30 ans, c’était un lac, une mer énorme, mais maintenant, ce n’est presque rien. Et c’est le résultat de nos décisions d’irrigation. Les décisions humaines ont changé le quatrième plus grand lac sur notre planète. Et si c’est possible de voir ça d’un vaisseau spatial, [...] ce n’est pas difficile d’imaginer les changements sur toute la planète.»
   Selon Chris Hadfield, il est plus que nécessaire de trouver des solutions pour lutter efficacement contre l’urgence climatique et le réchauffement de la planète. Se disant optimiste, l’ex-astronaute fonde beaucoup d’espoir dans la science et le génie canadien. «L’avenir, c’est un choix. [...] Nous devrons trouver des solutions, mais ce n’est pas impossible. C’est juste notre défi. C’est possible de trouver des sources différentes d’énergie.»

Moteur de recherche, ICI Radio-Canada Première | 3 octobre 2019
Audiofil :

À propos des climatosceptiques l’ex-astronaute dit : «Pour moi, discuter avec un idiot, c’est pas efficace. C’est tellement facile de croire quelque chose, je peux croire quelque chose juste après une seconde. Mais ça ne donne rien. C’est nécessaire de comprendre quelque chose pour faire un changement. Et si quelqu’un croit quelque chose d’idiot, eh bien... 
– (Dugal) Mais ces gens-là votent, on vit avec ces gens-là, il faut trouver une manière de...
– (Hadfield) Pour moi, c’est juste du bruit. Et ce n’est pas nouveau. Dans toute l’histoire de l’humanité nous avons eu une grande majorité qui croyait en quelque chose. Mais il y a des petites étoiles parmi nous qui peuvent trouver d’autres moyens et c’est leurs décisions qui sont importantes. Et moi je veux parler avec eux, avec lui et avec elle. Il y a des paresseux qui ne veulent rien faire, c’est leur choix. Mais c’est pas eux qui vont trouver des solutions. C’est juste le bruit typique de la vie. Mais moi je veux me concentrer sur le changement, pas sur le grand bruit du mégaphone de l’internet.»

«Un argument se discute, une superstition ne se discute pas.» ~ Amin Maalouf

En tout cas, il y a matière à polarisation.  

Ce qu’un débat sur le hot-dog nous dit sur la polarisation

Par Bouchra Ouatik
Radio-Canada Info | Décrypteurs / 11 octobre 2019
(Extrait)

Le tribalisme est bien ancré dans la nature humaine, quel que soit l'enjeu 

Un hot-dog est-il un sandwich? Cette question insolite, qui suscite des débats enflammés sur les réseaux sociaux, est révélatrice de la nature humaine et de notre tendance à la polarisation. [...]
   Il existe des sujets naturels de division dans la société : l’origine ethnique, la religion, les convictions politiques, la classe sociale, etc. Mais des recherches scientifiques ont démontré qu’il ne suffit de presque rien pour créer des divisions profondes dans la société.
   Le psychologue turc Muzafer Sherif l’a démontré dans son expérience de «la caverne des voleurs» en 1953. L’expérience a été menée dans un camp de vacances avec 22 garçons de 10 ans à 12 ans, qui venaient tous du même milieu social. Les garçons ont été séparés en deux groupes, de manière aléatoire. Même si les garçons étaient en tous points semblables, la polarisation fut immédiate.
   «Ces deux groupes se sont transformés en tribus extrêmement hostiles», explique David Berreby, auteur du livre Us and Them: Understanding Your Tribal Mind (Nous et eux : comprendre son esprit tribal). «Ils ont développé leur propre drapeau, leur propre culture, ils refusaient de manger ensemble, et l’expérience a dû être interrompue parce qu’ils commençaient à faire des plans pour s’attaquer les uns aux autres.»
   Cette tendance à se polariser devient problématique lorsqu’elle est instrumentalisée par des dirigeants politiques, souligne David Berreby. «Pour en arriver à se dire : “Je ne veux pas que tel groupe ait le droit de vote” ou “Je veux qu’ils soient dans un camp de réfugiés”, il faut une action, il faut que quelqu’un exploite cette tendance et aille à l’encontre de notre tendance à être flexible sur nos positions.» [...]
   Lorsque le débat touche des sujets plus sensibles, tels que l’avortement ou la religion, le sentiment d’appartenance à son camp devient encore plus fort, ajoute M. Berreby. «Quand ça implique des valeurs sacrées, essentielles à votre groupe, à votre identité et à votre sentiment d’être une bonne personne, alors vous ne pouvez plus faire de compromis. Cela devient un affront à votre identité.» [...]
   Dans le débat autour des changements climatiques, M. Berreby est d'avis que la division se dissipera d’elle-même à mesure que les gens feront face aux conséquences de ces changements. «La nature se fiche de ce nous que croyons, dit-il. Les gens vont se dire : “Nous faisons face à des inondations, nous ne pouvons plus vivre ici” [...] On voit que c’est déjà le cas.» [...]

«Les gens vont s’unir quand ils feront face à une menace.» (David Berreby)


Sculpture : Isaac Cordal, Transportation (1)

Malheureusement, notre mode de scrutin est tellement inadéquat que, par exemple, voter pour un candidat du Parti vert équivaut à annuler son vote... «Les citoyens s’abstiennent de voter parce qu’ils ne se reconnaissent dans aucun parti ou parce qu’ils considèrent que les politiciens sont un peu tous pareils. ... Plusieurs de ces personnes désillusionnées du système parlementaire trouvent ridicule de continuer de voter pour le moins pire des partis par défaut, en se bouchant le nez. Le fait que tous les partis qui promettent de réformer le mode de scrutin renient leur promesse une fois au pouvoir démontre très clairement que les parlementaires sont avant tout obsédés par le pouvoir et les avantages qu’ils en retirent.» ~ Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal

Vote donc avec ton cœur, Québec!

Par Boucar Diouf, humoriste, conteur, biologiste et animateur
La Presse | 5 octobre 2019

L’offre politique de cette campagne électorale prend une tournure un peu angoissante quand on la regarde du Québec. Pour cause, les deux favoris que sont le Parti conservateur et le Parti libéral ont chacun de quoi nous effrayer advenant un gouvernement majoritaire.
   Si, avec l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, le Québec risque de se faire passer un tuyau, les libéraux, dans le même confort, tireront massivement sur les politiques nationalistes de la CAQ qui jouissent pourtant d’un large soutien dans la population. D’une part, il y a un favori qui veut t’enfoncer dans la gorge quelque chose que tu n’aimes pas et de l’autre, un qui cherche à t’arracher des morceaux de ton anatomie auxquels tu tiens.
   Alors, Québec, que vas-tu faire le 21 octobre pour éviter que ton choix te pète dans la face? À moins d’un miracle, il faudra choisir entre les conservateurs et les libéraux.
   Le Parti conservateur, c’est Andrew Scheer et son attachement aux pipelines devenus poétiquement des corridors énergétiques dans sa rhétorique de campagne.
   Le chef conservateur incarne aussi le cheval sur lequel ont misé les dinosaures de la cause environnementale, dont les Doug Ford en Ontario, Jason Kenney en Alberta, Blaine Higgs au Nouveau-Brunswick, Brian Pallister au Manitoba et Scott Moe en Saskatchewan, qui espèrent secrètement profiter de son règne pour faire un doigt d’honneur à tous ceux qui pensent que la conscience environnementale devrait toujours guider la machinerie économique. Galvanisé par ce boys' club qui rêve d’une carte du Canada nervurée d’oléoducs, Andrew, qui est pourtant le moins réfractaire aux politiques nationalistes de la CAQ, a fini par faire peur à beaucoup de Québécois avec ses croyances pro-vie et son désir irrépressible de ressusciter Énergie Est.
   Mais deux questions m’habitent depuis le fameux débat de TVA. Andrew réussira-t-il à sortir de son dynamisme et de son aura de servant de messe pour stopper sa chire au Québec? Le prochain débat en français nous le dira.
   Que vas-tu faire le 21 octobre pour éviter que ton choix te pète dans la face, Québec? Entre le chef conservateur pas climato-sympathique qui avance à visage découvert et le vert pastel qui joue au vert foncé alors qu’il est Just’in peu mieux que Harper, le choix n’est pas facile. [...]  
   Que vas-tu faire le 21 octobre pour éviter que ton choix te pète dans la face, Québec? Entre le repenti de l’appropriation culturelle et le fervent de l’appropriation utérine, le libre choix électoral n’est pas facile non plus.
   Je sais que ton vote est souvent imprévisible et irrationnel, mais cette fois-ci, la situation est plus délicate et moi, je suis de ceux qui pensent qu’à moins d’une remontée spectaculaire du NPD ou du Parti vert, seul un gouvernement minoritaire t’éviterait de subir une dérive partisane côté Trudeau ou côté Scheer. Oui, il y a des avantages à voter pour un parti qui peut prendre le pouvoir, mais il y a aussi de très bonnes raisons de choisir le Bloc, le NPD ou le Parti vert, qui peuvent servir de garde-fous contre ces abus qu’on a connus sous les années Harper et Trudeau!
   Dans un pays aussi balkanisé socialement et économiquement que le Canada, on gagnerait à ne jamais donner tous les leviers du pouvoir à un seul parti. Un gouvernement minoritaire, c’est un peu comme cette muselière qui permet de ne pas avoir très peur à côté du molosse. C’est aussi une prudente façon de guider le Canada vers le chemin du juste équilibre entre économie et environnement, entre droite et gauche sociale, mais aussi entre centralisation fédérale et autonomie provinciale.
   Voilà pourquoi, Québec, je crois qu’en ce rendez-vous électoral du 21 octobre, tu gagnerais beaucoup à voter avec ton cœur et pas comme la fois où il fallait absolument tasser Harper, se débarrasser du Bloc ou récompenser le gentil et très francophile Jack Layton après son passage historique à Tout le monde en parle.


~~~
(1) Comme on dit, le «timing» était parfait, en pleine campagne électorale...
L’exposition Ego Monuments fut présentée à la Galerie C.O.A, Montréal (Canada), du 12 septembre au 12 octobre 2019  

EGO MONUMENTS
Isaac Cordal reflects here on our monumental ego, our inability to be part of nature, our arrogance as a species.
   Progress has put us on a pedestal, and no one longer knows how to get off, some people even think they are gods. At some point, we must have lost ourselves in the corridor of a shopping mall and we haven’t been able to find our way out. Maybe because we have industrialized the role of spectator so much that we don’t even pay attention to anything anymore. We have become absent spectators: everything that doesn’t interest us doesn’t seem to exist (although Google insists on it).
   Almost all the sculptures that are part of the exhibition have their eyes closed, immersed in their smartphones or virtual reality headsets. Blind to their own reality, they don’t want to see beyond their own perimeter. As seeking to feel unique the opposite effect happens, in fact: we repeat patterns in an industrial way, just as the faces of the sculptures often reproduced identically. As if they were eternally in love with themselves, they all wear a collective mask of boredom. In the meantime, tourists have become an army that demolishes everything around them and nature agonizes on a stretcher. We are the new version of colonialism; we are waiting for climate change by sunbathing on the beach. We live permanently exposed, controlled, leaning out to the public balcony of the social networks and Big Brother has become our flatmate. Monuments to the ego would be so big that it was necessary to change the scale to place them into the gallery.
   We need a change of scale.
   We need to change.

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