La
connaissance ouvre des portes, tandis que l’ignorance les verrouille. La
connaissance, confirmée par l’intuition, est peut-être la seule parcelle de
libre-arbitre que nous ayons pour prendre conscience de nos comportements
robotisés. Si jamais les humains choisissaient la coopération «désintéressée»,
à l’intérieur de leurs sociétés respectives et globalement avec les autres
sociétés, eh bien, peut-être qu’ils pourraient oser se qualifier de «supérieurs».
Cette vision frise l’utopie et requiert une bonne dose d’imagination... mais
bon.
«Si
ça brasse sur le navire, ne t’accroche à rien qui traîne sur le pont», dit le
proverbe.
Mes vœux les plus sincères :
Existe-t-il
une voie spirituelle universelle?
Je
dis que chacun a son propre
chemin
de vie avec ses propres expériences.
La
spiritualité ne se pratique pas,
Elle
se vit au quotidien...
C’est
pouvoir s’éveiller et évoluer en liberté,
sans
dépendre d’une structure, de rituels imposés,
c’est
être responsable et ne pas se rendre
esclave
et dépendant d’une institution humaine
se
substituant à nous.
Être
spirituel, c’est voir au-delà des apparences,
c’est
croire que les possibilités sont infinies,
c’est
vivre à partir de notre cœur,
c’est
être ouvert et bienveillant
avec
soi-même et les autres,
c’est
vivre pleinement l’instant présent
et
en toute simplicité...
~ Cnudde
M. (Voie spirituelle)
~~~
David
Rand a retweeté Raïf Badawi, le 20
octobre 2018
Les lois contre le blasphème sont
barbares.
Les lois contre l'apostasie sont
encore pires.
Les deux sont d'horribles atteintes à
la liberté de conscience.
Rappel
de la cause : Raïf Badawi, blogueur et défenseur des droits humains a été
condamné en 2012 à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet, et 290 000 $
d’amende. En plus de cela, après avoir purgé sa peine, il lui sera interdit de
quitter le pays ou d’utiliser les réseaux sociaux pendant dix ans. L’Arabie
saoudite a organisé la première flagellation publique du prisonnier d’opinion
le 9 janvier 2015, en lui infligeant 50 coups de fouets. Les autres séries de
coups de fouet ont été reportées dû à la santé fragile de Raïf, diabétique, et
aux vives réactions de la communauté internationale pour empêcher cette
pratique barbare. Raïf Badawi est devenu la cible des autorités saoudiennes
après avoir créé un site internet faisant la promotion de la liberté
d’expression sur des sujets relatifs aux droits humains, à l’égalité, aux
droits des femmes ainsi qu’à d’autres questions sociales importantes. Sa sœur
qui milite pour les droits de la personne, a aussi été emprisonnée. (Amnistie
Internationale)
Ottawa a à peine levé le petit doigt pour
sortir Raïf Badawi de la prison saoudienne où il croupit, malgré les appels à
l’action internationaux et les vigiles. Un écran de boucane pour subjuguer la
communauté internationale car Justin Trudeau ne cesse de clamer que le Canada
accueille ceux qui «fuient les persécutions, la terreur et la guerre». Or il
aurait suffi d’accorder une citoyenneté canadienne honorifique à Raïf Badawi.
Le monde entier s’aplatit devant l’Arabie
saoudite. Les relations internationales s’enlisent ainsi dans l’hypocrisie
jusqu’au cou. De sorte que tout ce qui entoure l’affaire Omar Khadr laisse extrêmement
songeur et pointe vers des liens peut-être plus obscurs qu’on ne le pense entre
le gouvernement fédéral et Riyad.
Ottawa a versé une indemnité de
10,5 millions de dollars à l'ex-adolescent-soldat Omar Khadr pour le
dédommager des sévices qu'il a subis lors des 10 années passées à la prison
américaine de Guantanamo. Mais ce n’était pas suffisant.
Récemment, le Canadien, maintenant âgé de 32
ans, demandait le droit d’obtenir un passeport afin de pouvoir se rendre en Arabie Saoudite pour faire un pèlerinage à
La Mecque. Il souhaitait également pouvoir parler sans surveillance à sa
soeur, Zaynab Khadr qui avait suscité la controverse en se prononçant en faveur
d’Al-Qaïda par le passé. La juge albertaine a toutefois refusé d'assouplir les
conditions de remise en liberté sous caution de l'ancien détenu de la prison de
Guantanamo lors d'une audience vendredi matin (21/12/2018).
Traitement inégal? La question se pose car la disparité
est flagrante. Raïf Badawi n’a commis aucun crime de guerre ni assassiné qui
que ce soit (accidentellement ou volontairement). Le gouvernement fédéral
voulait sans doute esquiver des représailles. Le tweet de Mme Freeland nous a valu
quelques coups de fouet préventifs. Que voulez-vous le Canada est lui aussi
prisonnier de Riyad en raison de ses ventes d’armes, entre autres. Faire
libérer Raïf Badawi aurait cependant eu un impact significatif, et cela aurait
signifié que nous n’acceptons pas les arrestations et les assassinats de
journalistes comme ce fut le cas avec Jamal Khashoggi... D’un autre côté, Ottawa
se démène pour faire libérer Michael Kovrig et Michael Spavor, détenus par la
dictature chinoise dont nous sommes également prisonniers. Est-ce qu’on accorde
plus de valeur à certaines personnes qu’à d’autres en fonction de leur statut social?
«N’oubliez pas : le prix qu’il faut
payer pour la liberté diminue à mesure qu’augmente la demande.» ~ Stanislaw Jerzy Lec, écrivain polonais (1909-1966)
~~~
Si seulement la Bible rendait les gens
meilleurs au lieu d’en faire des fanatiques sanguinaires. Le climat de haine et de violence omniprésent dans l'Ancien Testament, c'est du Stephen King. La Bible devrait être bannie des écoles. «Il [Dieu] est jaloux, fier de l'être, impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de tout régenter... Adepte du nettoyage ethnique, c'est un revanchard assoiffé de sang, un tyran lunatique et malveillant; ce misogyne homophobe, raciste, mégalomane et sadomasochiste pratique l'infanticide, le génocide et le 'fillicide'.» ~ Richard Dawkins
Le sacrifice d’Amelia
Une
femme qui a noyé sa propre fille de quatre ans, puis l'a incendiée pour plaire
à Dieu, reproduisant ainsi une version plus violente du mythe biblique
d'Abraham et d'Isaac, a été innocentée de toute accusation de meurtre. Carly
Ann Harris, une mère galloise, était en procès pour le meurtre de sa fille
Amelia. Harris croyait apparemment que sacrifier sa fille sauverait l'humanité,
et le jury s’est laissé convaincre qu'elle était légalement folle, ce qui signifie qu'elle ne recevra pas de peine
de prison.
Article
intégral en anglais :
À propos des religions
Il
n’est nul besoin de s’étendre sur des religions telles que l’islam ou le
christianisme, dont les activités prosélytes sont bien connues. Mais ce
phénomène se répand à présent dans l’hindouisme. Figurez-vous que ces gens ont
commencé à construire des temples à l’étranger, dans des villes comme New-York,
Milwaukee ou Philadelphie. A-t-on vraiment besoin d’exporter toutes les
absurdités et autres non-sens qui ont cours sous l’étiquette de l’hindouisme?
Doit-on réellement transmettre ces superstitions de pacotille aux autres pays?
Qu’espérons-nous au juste en montrant à travers le monde tout ce charabia
pompeux?
La religion, d’une manière générale, a perdu
son contenu profond. Elle est organisée aujourd’hui comme les grandes
entreprises, dont elle partage du reste les méthodes. Derrière ces hiérarchies
organisées opèrent toutefois des forces extrêmement puissantes. Celles-ci
possèdent tout l’argent nécessaire et n’hésitent pas, le cas échéant, à
recourir à la force. En outre, la plupart des journaux préfèrent garder le
silence sur leurs activités. Qui voudrait en effet critiquer les religions
établies et perdre ainsi des centaines de milliers de lecteurs?
En fait, les différentes hiérarchies
cléricales se consacrent principalement au renforcement de leurs institutions,
et les gourous à l’augmentation du nombre de leurs disciples. Doit-on ici
parler de religion? Ou s’agit-il tout simplement de fanatisme? Et quelle est
donc la différence entre pareille «religion» et la politique?
Peut-on concevoir qu’un certain nombre
d’esprits lucides se rassemblent afin de prévenir un tel danger? Je vous
répondrai d’abord que les esprits raisonnables ne sont guère légion parmi les
religieux. La lucidité ne fait pas d’ordinaire bon ménage avec la superstition.
À la vérité, la corruption règne partout,
et les soi-disant religieux y contribuent eux aussi. Voyez ces adeptes qui se
querellent à longueur de temps, en utilisant des arguments du type : «Mon gourou
est plus grand que le tien.» Où sont donc les êtres lucides? Et comment
espérez-vous les trouver parmi ces groupes avides de compétition? [...]
À considérer tout cela, une seule question
vient à l’esprit : la religion peut-elle échapper à la croyance, au dogme et au
rituel pour se fonder simplement sur l’éthique de la vie quotidienne? Autrement
dit, existe-t-il un sacré au sein duquel on puisse vivre authentiquement? Mais
qui saurait entendre une telle question?
Briser le carcan des habitudes n’est pas chose
facile. L’homme se soumet à un modèle, tombe dans une sorte de léthargie et
évite soigneusement tout ce qui peut le remettre en question. Au fond, les gens
cultivent l’amertume et le cynisme. D’un point de vue psychologique, rares sont
ceux qui veulent la liberté. Certes chacun aime être libre d’agir à sa guise –
mais qu’en est-il de la liberté intérieure ?
Celle-ci demande un long et patient travail
d’exploration sur soi. Détruire le vieux cocon exige en effet une énergie
phénoménale. En vérité, la plupart des gens qui assistent à mes conférences
sont surtout poussés par la curiosité. Combien d’entre eux entendent vraiment
mener une vie juste et droite? Combien sont prêts à faire l’expérience de ce
que je leur transmets, à le mettre en pratique dans leur vie? Aujourd’hui, le
matérialisme règne en maître.
Au fond, la Vérité n’intéresse pas grand
monde. Si l’on est incapable de transcender le jeu des phénomènes pour se
mettre en quête de l’essentiel, on reste prisonnier du passé. Et la plupart des
gens refusent de voir plus loin. Ce qu’ils veulent, c’est se divertir. Même la
religion est devenu un divertissement.
Jiddu Krishnamurti / Ultimes paroles (entretiens entre janvier 1981 et décembre 1985); Albin
Michel 1997
À propos de la croyance en Dieu
– La croyance en Dieu a été un puissant
stimulant qui a poussé l’homme à mieux vivre. Pourquoi niez-vous Dieu? Pourquoi
n’essayez-vous pas de ranimer la foi de l’homme en l’idée de Dieu?
–
Examinons avec intelligence le problème dans son ampleur. Je ne nie pas Dieu.
Ce serait sot de le faire. Seul l’homme qui ne sait pas ce qu’est la réalité se
complaît dans des mots qui n’ont pas de sens. L’homme qui dit «je sais» ne sait
pas. Celui qui vit la réalité d’instant en instant n’a aucun moyen de
communiquer cette réalité.
Croire c’est nier la vérité; les croyances
font obstacle au réel; croire en Dieu ce n’est pas trouver Dieu. Ni le croyant
ni l’incroyant ne trouveront Dieu; la réalité est l’inconnu, et votre croyance
ou non-croyance en l’inconnu n’est qu’une projection de vous-mêmes, donc n’est
pas le réel. Il y a partout de nombreux croyants; des millions de personnes
croient en Dieu et y trouvent leur consolation. Tout d’abord, pourquoi
croyez-vous? Vous croyez parce que cela vous donne du contentement, une
consolation, un espoir, et cela donne aussi un sens à la vie. En fait, votre
croyance n’a que très peu de valeur, parce que vous croyez et exploitez, vous
croyez et tuez, vous croyez en un Dieu universel et vous vous assassinez les
uns les autres. Le riche, lui aussi croit en Dieu; il exploite cruellement,
accumule de l’argent et bâtit ensuite un temple ou devient philanthrope.
Ceux qui ont lancé la bombe atomique sur
Hiroshima disaient que Dieu était avec eux; ceux qui s’envolaient d’Angleterre
pour détruire l’Allemagne disaient que Dieu était leur copilote. Les
dictateurs, les premiers ministres, les généraux, les présidents, tous parlent
de Dieu; ils ont une foi immense en Dieu. Sont-ils au service de l’humanité?
Ils disent qu’ils croient en Dieu et ils ont détruit la moitié du monde et la
misère est partout. L’intolérance religieuse divise les hommes croyants et
incroyants, et aboutit à des guerres religieuses. Cela montre à quel point nos
esprits sont préoccupés de politique.
La croyance en Dieu a-t-elle été «un
puissant stimulant qui a poussé l’homme à mieux vivre»? Votre stimulant ne
devrait-il pas être votre désir de vivre proprement et simplement? Si vous avez
recours à un stimulant, c’est le stimulant qui vous intéresse, et non pas le
fait de rendre la vie possible à tous. Et comme votre stimulant est différent
du mien, nous nous querellons à leur sujet. Si nous vivions heureux tous
ensemble, non pas à cause de notre croyance en Dieu, mais du fait de notre
humanité, nous partagerions tous les moyens de production en vue de produire
pour tous. Par manque d’intelligence, nous acceptons l’idée d’une
supra-intelligence que nous appelons Dieu; mais ce Dieu, cette
supra-intelligence, ne vous accordera pas une vie meilleure. Ce qui mène à une
vie meilleure c’est l’intelligence; et il ne peut pas y avoir d’intelligence
s’il y a croyance, s’il y a des divisions de classes, si les moyens de
production sont entre les mains d’une minorité, si existent des nationalités
isolées et des gouvernements souverains. Toutes ces choses indiquent un manque
évident d’intelligence. Ce sont elles qui font obstacle à une vie meilleure, et
non l’incroyance en Dieu.
Vous croyez de différentes façons, mais vos
croyances n’ont absolument aucune réalité. La réalité c’est ce que vous êtes,
ce que vous pensez; et votre croyance en Dieu n’est qu’une évasion de votre vie
monotone, stupide et cruelle. En outre, les croyances, invariablement, divisent
les hommes. Il y l’hindou, le bouddhiste, le chrétien, le communiste, le socialiste,
la capitaliste, etc. Les croyances, les idées divisent; elles n’unissent jamais
les hommes. Vous pouvez rassembler quelques personnes en un groupe, mais ce
groupe sera opposé à d’autres groupes. Les idées et les croyances n’unifient
pas; au contraire, elles séparent; elles sont désintégrantes et destructives.
Par conséquent votre croyance en Dieu propage en fait la misère dans le monde.
Bien qu’elle ait pu vous donner une consolation momentanée, elle vous a en
réalité apporté un surcroît de misères et de destructions sous forme de
guerres, de famines, de divisions de classes et d’actions individuelles dénuées
de toute pitié. Donc vos croyances ne sont pas du tout valables. Si vous
croyiez réellement en Dieu, si c’était une expérience vraie pour vous, votre
visage aurait un sourire, et vous ne seriez pas en train de détruire des êtres
humains.
Qu’est-ce que la réalité, qu’est-ce que
Dieu? Dieu n’est pas un mot, le mot n’est pas la chose. Pour connaître
l’immesurable, l’intemporel, l’esprit doit être libéré du temps, ce qui veut
dire qu’il doit être débarrassé de toute pensée, de toutes idées sur Dieu. Que
savons-nous de Dieu ou de la vérité? Vous ne savez rien concernant cette
réalité. Tout ce que vous savez ce sont des mots, les expériences d’autrui et
quelques moments d’expériences personnelles plutôt vagues. Mais cela n’est pas
Dieu, cela n’est pas la réalité, cela n’est pas au-delà du champ de la durée.
[...]
Dieu, la vérité – le nom n’a pas
d’importance – est quelque chose qui entre en existence d’instant en instant,
et qui n’a lieu que dans un état de liberté et de spontanéité, et non lorsque
l’esprit est discipliné à l’imitation d’un modèle.
La première et la dernière liberté / Par
Krishnamurti (1895-1986); Éditions Stock 1954
Aucun commentaire:
Publier un commentaire