Et extrêmement
triste pour celles et ceux qui sont capables de compassion envers les animaux d’élevage.
La
période des Fêtes correspond à une orgie de cannibalisme sans commune mesure. Les
carnivores s’empiffrent de cadavres, d’hormones de croissance, de médicaments, de poisons et de toxines que la peur, la souffrance et le stress libèrent dans
tout l’organisme avant et au moment de la mise à mort de l'animal (1).
Pourtant, les chefs et cuisiniers lobbytomisés envahissent la radio, la
télé et les réseaux sociaux pour promouvoir leurs recettes traditionnelles et fine-gueule des Fêtes, comme à toutes les célébrations de notre calendrier
festif d’ailleurs.
De sorte que les abattoirs n’ont pas dérougi
depuis l’Action de grâce pour fournir à la demande de dindes, oies, canards, poulets,
lapins, porcs, veaux, bœufs, agneaux, chèvres, cerfs et bisons d’élevage, et que
sais-je. Sans oublier les fruits de mer et les poissons... Un véritable holocauste.
Par ailleurs, le transport de bétail vivant (porcs, bœufs, volaille, etc.) vers
des abattoirs à travers le monde augmente sans cesse. Ces voyages de longue durée s’effectuent dans
des conditions obscènes et barbares.
– Transport
d’agneaux de l’Australie vers le Moyen-Orient : 32 jours
– Transport
de porcs du Canada vers Hawaï : 9 jours
– Transport
de chevaux de l’Espagne vers l’Italie : 46 heures
– Transport
de bœufs du Brésil vers le Liban : 17 jours
Les producteurs brésiliens peuvent entasser 2500 bœufs zébu (l’or rouge du Brésil) dans des cales de bateaux où ils peuvent à peine bouger. Des
vidéastes de Compassion in World Farming
(CIWF) racontaient qu’avant qu'un bateau brésilien n’accoste à Beyrouth, ils avaient été assaillis
par une intense odeur d’ammoniaque provenant des excréments, de l’urine et de
la sueur, à laquelle s’ajoutait l’odeur de diésel. Les animaux suffoquent à
cause de la chaleur, restent debout dans leurs excréments, peuvent manquer d’eau,
sont parfois privés de nourriture (de mauvaise qualité) pendant de longues
périodes, sont malades et vomissent. À la fin, épuisés, plusieurs vont mourir d’une
crise cardiaque avant d’arriver à destination; et les survivants s’empilent sur
les cadavres.
CIWF
France : https://www.ciwf.fr/
Le Brésil du nouveau président : BBB / Bœuf
Bible Balles
Parlez-moi
de mondialisation et de libre-échange...
Nous
savons maintenant qu’en matière de pollution environnementale la production de
viande et de sous-produits vient au second rang après la production de pétrole.
Mais la propagande de l’industrie d’élevage intensif est si bien orchestrée qu’elle
empêche les gens de voir la vérité.
Voici un témoignage qui pourrait inciter les
carnivores les plus inflexibles à réduire leur consommation de chair animale, ou
mieux, à adopter une alimentation végétale.
Dans le couloir de la mort : une
ex-inspectrice d'abattoir témoigne
Annick
Blais
HuffingtonPost
Québec | 06/01/2015, actualisé 08/03/2015
Dans les usines d'abattage, j'ai vu
des porcs mal saignés, le cou à moitié ouvert, qu'on empilait comme des poches
de pommes de terre sans égard à leur souffrance. Leurs petites têtes se
relevaient, n'attendant plus qu'un coup de grâce qui ne venait jamais.
500 mises à mort à l'heure... Ici la mort n'a pas de fin, ni
d'identité, elle n'a comme destination finale que notre propre faim. Pas de
Fido, pas de Chouchou, de Mimi ou de Daisy... Mais plutôt un porc qui, encore
conscient après la phase d'étourdissement ratée, nage dans un bassin d'eau
bouillante destiné à lui enlever les soies pour échapper au trépas; un coup de
barre de fer sur un petit veau qui n'a pas obéi parce qu'il savait très bien ce
qui l'attendait; un porc au cou à moitié tranché, oublié dans un coin,
attendant dans le silence de son sang qui ruisselle que la mort arrive enfin.
La machine tourne à bon train, elle rugit et dévore des êtres vivants à pleine
bouche et les déchiquette de ses dents aiguës afin de produire des steaks pour
remplir les comptoirs des épiceries et calmer notre appétit cruel et féroce. Du
sang, des cris, des bêtes paniquées, sans espoir, condamnées, dépecées.
Bienvenue en enfer.
J'ai rencontré Josée dans un restaurant près
de chez elle afin de recueillir son témoignage pour mon article. Toute menue,
elle cachait un passé qu'au premier coup d'œil on ne pouvait soupçonner. Elle a
de la gueule, elle l'assume, ça lui a servi. Étant toutes deux végétariennes,
nous commandons un carré aux dattes, entourées de clients dévorant candidement
de la chair animale. Le discours de cette femme, sa réalité, juraient avec le
bruit de l'entourage qui cautionnait de leur bouche la mort. Le contraste de
deux visions de la vie totalement opposées était saisissant.
«J'ai
commencé à travailler comme inspectrice à l'Agence canadienne des aliments
(ACIA) il y a 31 ans. J'ai tout arrêté en 2011 lorsque j'ai touché le bas fond.
À l'époque, j'étais divorcée, mère de deux enfants, j'avais besoin de sous
comme tout le monde et on m'a offert ce poste. J'ai commencé dans l'industrie
du porc. Mes tâches consistaient à cibler les animaux présentant des maladies,
des handicaps, à évaluer les carcasses, à veiller et à ce que le «bien-être»
animal soit respecté.
Au début, tu sais, on arrive là, on veut
seulement apprendre le travail par cœur, être efficace. Mais, au fil des jours,
les images d'horreur commencent. Mon champ de vision s'élargit. Je remarque un
manquement là, puis un autre et un autre. Chaque
matin on se rend au travail la peur au ventre, se demandant quelle scène
traumatisante on va encore devoir supporter. J'ai vu des scènes tirées tout
droit d'un film d'horreur. Je ne peux même pas tout te raconter tellement
certaines choses ne se racontent même pas. Si mes yeux pouvaient te montrer
le film de ce que j'ai vu durant toutes ces années tu te demanderais comment
c'est possible que je ne sois pas hospitalisée aujourd'hui.»
Intriguée, je lui demande un peu plus
de détails. Suis-je voyeuse? Peut-être. Est-ce légitime de vouloir lui demander
d'ouvrir, le temps d'un entretien, une fenêtre sur un abattoir alors que jamais
je n'aurais le courage de voir de mes propres yeux l'enfer de ce qui s'y
déroule?
«Ces
endroits sont des lieux de tueries.
Il ne faut pas oublier que ce sont des endroits où on abat, où on
donne la mort à des êtres sans défense. Je me rappelle les innombrables
cauchemars que j'ai faits le soir en rentrant du travail. J'ai vécu des années
d'anxiété, de stress, de palpitations dans le cœur en raison de ce travail. La
souffrance des bêtes jumelée à la mienne donnait un concentré de mal-être à
l'état brut. J'ai assisté à des choses, à des actes posés par des humains qui
ne mériteraient même pas cette appellation.
Par exemple, un jour, je suis allée voir
l'enclos dans lequel on entrepose les animaux qui attendent leur tour pour
mourir. Il y avait ce porc, là, dans le
coin, incapable de se déplacer parce qu'il avait deux pattes cassées. Il ne
pouvait pas s'abreuver. Je suis allée vers lui, j'ai pris ma bouteille d'eau et
je l'ai fait boire comme on ferait boire un petit enfant.
Jamais je n'oublierai son regard. Ses yeux
ressemblaient étrangement à des yeux humains et semblaient me dire «Pourquoi
moi? Pourquoi ça? Mais surtout, pourquoi te soucies-tu de moi?»
Il
n'avait pas de nom, pas de voix, il n'avait que des yeux. Ça m'a suffi. Jamais
je n'oublierai ces deux petites billes posées sur moi. En raison de ma bonne
action et parce que j'avais «osé» prendre en pitié cette bête, on m'a injuriée,
on m'a crié dessus, je n'étais qu'une faible qui préférait les porcs aux
humains. L'intimidation très présente
dans ce genre d'endroit paralyse les jambes et le cœur, les miennes autant que
ceux de l'animal sur la chaîne d'abattage. Certains ouvriers sont
respectueux avec les animaux, d'autres se servent d'eux pour se défouler. J'ai
déjà entendu l'un d'eux banaliser la souffrance des bêtes en me disant : «Les hommes ont tous les droits sur les
animaux, comme les animaux ont tous les droits sur les pierres».
Cela en dit long sur l'indifférence des gens
à l'égard des animaux. Au fil de ma carrière, j'ai assisté à des scènes quasi
surréalistes. Lors d'arrivées à
l'abattoir, j'ai vu un transporteur jeter un porc du 2e étage d'un camion, car
il n'avançait pas assez vite. La pauvre bête... J'en ai vu un autre qui avait
accroché un crochet après le nez d'un porc afin de le tirer par une chaîne hors
du camion (heureusement je suis arrivée à temps). J'ai vu des cochons arriver
avec les oreilles brunes, brûlées par le froid, des porcs arrivés morts de
chaleur parce que le transporteur avait pris une longue pause déjeuner en les
laissant dans le camion à plus de 30 degrés. Il arrive que certains cochons
meurent d'une crise cardiaque lorsqu'ils sont déplacés vers l'abattoir puisqu'ils
n'ont jamais bougé de leur vie, leur cœur ne tient pas.
Dans les usines d'abattage, j'ai vu des
porcs mal saignés, le cou à moitié ouvert, qu'on empilait comme des poches de
pommes de terre sans égard à leur souffrance. Leurs petites têtes se relevaient,
n'attendant plus qu'un coup de grâce qui ne venait jamais.
J'ai
vu des poulets encore vivants jetés dans une poubelle, d'autres à qui on avait
enfoncé des boyaux d'arrosage dans le derrière en vue de les faire
littéralement exploser d'eau. Et combien ai-je vu de petits veaux ou de porcs,
assommés par des barres de fer ou des crochets simplement, car l'ouvrier était
impatient ce jour-là. Et s'il y a un
veau encore conscient rendu à l'étape du dépeçage? Tant pis... La chaîne doit
continuer, elle doit tuer massivement, rapidement sans perdre une minute. Une
minute coûte trop cher. On ne peut pas arrêter la chaîne. Dans cette industrie,
tout n'est que profit. L'argent avant l'empathie, l'argent avant
l'humanité, l'argent avant le respect. Lorsqu'il m'est arrivé d'exiger l'arrêt
de la production, on m'engueulait.
J'ai vécu des années d'intimidation dans ces
lieux, du stress en permanence, mais si j'ai continué c'est parce que j'étais
capable de dénoncer. J'ai eu des gens au travail avec moi qui m'ont beaucoup
aidée. Si je ne les avais pas eus, je ne serais plus ici pour répondre à cette
entrevue. Je suis allée en cour
plusieurs fois, photos à l'appui, j'ai gagné toutes mes causes. Je suis restée
au nom des animaux, pour les protéger et parce qu'un ouvrier renvoyé c'était
l'un de moins sur les lieux. J'ai réussi à faire changer de petites choses qui,
en s'additionnant, ont fait une différence. Par exemple, le parc de
détention des animaux a été déplacé plus près des lieux de l'endroit de
l'abattage afin d'éviter aux animaux mal en point d'avoir à marcher sur une
trop longue distance ou encore, un employé a été ajouté à la table de saignée
pour insensibiliser les bêtes manquées.
Tout n'est pas que noir, il y a des lois
sévères au Canada, il y a de l'amélioration, des progressions dans les
techniques d'abattage. On industrialise
la souffrance afin de tuer de mieux en mieux. On améliore nos techniques de
mise à mort. Mais, on est à côté de la traque! On ne progresse aucunement
au niveau humain.
Tuer humainement c'est tuer quand même,
non?! L'acte en soi reste le même. Le résultat reste aussi le même... Il faut que ça devienne viscéral, il faut
que l'homme soit conscient de ce qu'il mange, que ce n'est pas un steak, mais
bien un être à qui on a pris la vie. Les
conditions d'abattage, la douleur ou non ne doivent pas être les facteurs
déterminants. Peu importe si l'animal a été élevé couché sur un Lazy boy avec
de la musique classique jour et nuit, il reste que c'est de la cruauté.
L'animal n'est au final qu'un signe de dollar, qu'une marchandise qu'on abat,
qu'on va tuer avec plus ou moins de civilité. Tout ça pour donner un repas à un
humain qui choisit l'indifférence. Il y aura toujours de la souffrance,
toujours un travailleur quelque part qui commettra un impair lorsqu'on aura le
dos tourné. Et ce, peu importe les lois en vigueur.»
Je l'écoute me raconter son histoire,
ce film d'horreur devrais-je dire et je me demande comment elle fait pour
contenir cette colère. Comment fait-elle pour respecter encore l'homme en
l'ayant vu capable des pires atrocités?
«Travailler
dans ce genre d'endroit m'a isolée de l'être humain. L'humain me déçoit. Autant
ceux qui se défoulent sur les animaux que ceux qui les consomment. Je suis
profondément subjuguée par l'apathie des hommes. Je ne comprends pas ça.
Je ne peux plus entendre la phrase «Mais que
veux-tu qu'on fasse» ou «C'est la vie, c'est comme ça».
Les
gens ne sont pas égaux dans leurs convictions. On refuse la douleur pour un
chien et un chat, on sauve un oiseau, mais on mange un cochon. Pour moi,
cet aveuglement n'a plus sa place. Tout
le monde devrait visiter un abattoir, les gens DOIVENT ouvrir les yeux. Les
animaux ne s'expriment pas. La vache de s'exprime pas, le cochon ne s'exprime
pas, le poulet non plus. Ce n'est pas parce qu'ils n'auront pas reçu un coup de
barre de fer sur le dos ou qu'ils n'auront pas poussé un cri qu'ils ne
souffrent pas. J'ai vu leurs yeux, j'ai
vu leur arrivée dans ces endroits. Ces êtres innocents qui n'ont pour la
plupart jamais vu la lumière du jour, certains qui n'ont jamais même marché et
qui se demandent ce qui leur arrive.
Oui, ils souffrent. J'en suis convaincue. On
ne peut plus le nier, on ne peut plus garder sa tête dans le sable.
Les
gens ne veulent pas savoir. Les horreurs que j'ai vues n'intéressent
malheureusement personne. Ils sont curieux, mais, dès qu'on leur en dit trop,
ils se referment. Savoir les
empêcherait de garder leurs œillères sur les yeux. Savoir, remettrait en cause
leurs habitudes et les gens ne veulent pas changer. J'ai vécu l'isolement,
j'ai dû m'endormir le soir avec ces images que je gardais en moi sous prétexte
que je ne pouvais pas déranger les gens dans leur quiétude. Je vis aussi
beaucoup de culpabilité pas rapport à la mère que j'ai été.
J'avais
une petite fille qui a compris très jeune le non-sens de manger les animaux. Je
l'obligeais à manger son assiette remplie de viande le soir et elle allait la
cacher dans sa garde-robe.
Si c'était à refaire, jamais je ne donnerais
de la viande à mon enfant. J'ai enfin rangé mes œillères dans un tiroir que je
ne compte plus ouvrir.»
Une question me brûle les lèvres,
est-ce son travail qui l'a fait devenir végétalienne?
«L'élément
déclencheur a été la vue des carcasses de porcs. Je les voyais, éventrés, les
intestins bleus qui tombent par terre, ça m'a dégoûtée. Mais ce qui m'a le plus ouvert les yeux c'est
probablement lorsque j'allais voir les petits porcelets dans l'enclos ante
mortem. Ils venaient vers moi comme l'auraient fait de petits chiens. Ils
voulaient des caresses. Ces petites bêtes ne connaissaient pas le danger, elles
étaient si innocentes! Je me suis dit que jamais je ne pourrais remanger ces
animaux!
Tableau : Jackson Thilenius "Witness"
Au fil des années j'ai pu constater que les
animaux ont des émotions. Ce n'est pas
vrai que les animaux ne sont pas intelligents ni sensibles. J'ai murmuré
des petits bruits à des poulets qui attendaient de se faire trancher la gorge,
ma voix les réconfortait, ils fermaient les yeux et certains s'endormaient.
Comme si le murmure d'une voix qui les considérait enfin les apaisait. J'ai vu
des porcs répondre aux ordres des hommes comme s'ils étaient des chiens
dressés. Ces animaux ne parlent pas, ne
peuvent pas se défendre, mais méritent notre respect. Ce respect commence dans
notre assiette. Lorsqu'on y pense, c'est de la charognerie. On mange la mort
tout simplement.»
Je lui demandai alors : «Qu'est-ce
qu'une personne qui a côtoyé la mort de milliers d'êtres vivants sans défense
aurait à dire à un mangeur de viande?»
«Il
faut apprendre à respecter la vie. On mange de la viande par habitude? Pourquoi
ne pas reconsidérer ses habitudes? Il faut commencer par accorder des droits
aux animaux. Un être humain qui veut changer et commencer à regarder sa façon
de se nourrir peut apprendre à substituer des repas de viande par des repas
différents. Il faut partir à la découverte de nouvelles saveurs pour éviter des
observations telles que «Tu me feras pas manger du tofu!» Pour changer, il faut
s'informer, élargir sa vision et partir à la découverte plutôt que d'avoir peur
de se sentir attaqué dans nos comportements.
Je rêve de susciter la curiosité du monde à
d'autres façons de se nourrir. Choisir la santé c'est aussi créer un monde sans
comportements violents. Toutes les lois du monde n'arriveront jamais à donner
aux animaux ce à quoi ils ont droit : l'amour et la liberté. Pour changer ses
habitudes alimentaires, il faut résister à l'indifférence et oser regarder,
remettre en question.
Reconnaissons
la réalité et changeons petit à petit nos habitudes de vie. Cessons d'avoir des
excuses pour nous exempter des responsabilités qui nous incombent face à ce qui
nous entoure. Si une personne ne veut pas arrêter complètement la viande,
qu'elle diminue simplement. De la viande de temps en temps sans en faire une
obligation sacrée. Si chacun réduit sa consommation de viande, l'industrie
perdra des sous et les abattoirs seront moins nombreux. Il ne faut pas oublier
toutes les autres raisons de ne pas consommer les animaux : les gaz à effets de
serre, la pollution, la santé. La
souffrance est omniprésente à tous les niveaux dans cette industrie. Le
consommateur peut souffrir de son steak, le travailleur souffre dans un
abattoir, l'animal souffre tout au long de sa vie... personne n'est gagnant.
Tout est une question de profit, le fameux signe de $. Il faut que les choses
changent, qu'on arrête ce cycle de souffrance qui n'existe qu'au nom de
l'argent. L'abattage c'est dépassé, tout simplement, car ce n'est pas humain.
Nous détruisons pour nous nourrir et nous
nous détruisons à nous nourrir!
Le mot de la fin...
Ainsi
se termine cette entrevue riche en émotions. J'admire cette femme qui a été au
front, qui a vu les pires horreurs qu'un humain puisse avoir sous les yeux. Ces
yeux embués de larmes presque soulagés de m'avoir permis de coucher sur papier
les horreurs qui hantent son passé, un peu comme si on ouvrait la cage d'un
animal prisonnier qui cherche à trouver un peu de réconfort dans la liberté.
Elle devra vivre toute sa vie avec ces images en tête, mais elle en sort
grandie, car maintenant elle n'encourage plus cette souffrance, elle ne la
cautionne plus, elle la condamne.
Je mange ma dernière bouchée de carré aux
dattes en pensant aux yeux du petit cochon qui demandait «Pourquoi te
soucies-tu de moi?» J'ai envie de lui répondre à cet instant : simplement, car
tu es un être vivant toi aussi...
Blogue
personnel d'Annick Blais
«Presque tous les humains se comportent exactement
comme des psychopathes en exploitant les animaux. On sait en effet que les
psychopathes ne sont pas troublés par la misère d’autrui. Pour atteindre leurs
buts, ils n’hésitent pas à faire souffrir les autres. Puisque manger de la
viande n’est pas nécessaire j’affirme simplement mon refus de faire souffrir
des animaux pour mon plaisir gustatif. Je ne suis pas carnivore parce que je ne
suis pas psychopathe. Si vous mangez de la viande, ce n’est certes pas parce
que la viande est nécessaire pour votre survie, ni pour votre santé : c’est
pour atteindre un but qui est à votre goût, peu importe la misère gratuite
induite à d’autres êtres vivants, souffrants.»
«La croissance de la population humaine est
exponentielle, de sorte que la quantité absolue de mal que l’on inflige aux
autres humains, comme aux autres animaux, augmente sans cesse. La quantité de
souffrance sur Terre est supérieure à ce qu’elle a jamais été. On fabrique pour
plaire à nos goûts des quantités faramineuses d’êtres souffrants. Beaucoup plus
que jamais. Ce taux de croissance excède le taux de croissance de nos réformes.
D’où l’importance de la question et l’urgence d’agir.»
«Je refuse de théoriser sur les questions
animales. Les faits de fond sont transparents, exactement comme ils le sont
dans le cas de l’esclavage, le viol, et le sadisme Je préfère la voie de
l’activisme. Mais mes travaux me donnent des pistes pour mieux comprendre les
humains que j’essaie de convaincre.»
«La
majorité de l’humanité n’est pas psychopathe. C’est plutôt l’ignorance et le
déni qui expliquent nos comportements carnivores. Il est donc possible de convaincre les gens de modifier leurs habitudes
en leur montrant les horreurs qui se cachent derrière nos choix alimentaires et
en leur démontrant que l’exploitation des animaux n’est pas nécessaire pour la survie
et la santé. Le monde peut changer.»
~ Stevan
Harnad (Chercheur et professeur en sciences cognitives, il est titulaire de la
chaire de recherche du Canada en science cognitives à l'université du Québec à
Montréal et professeur adjoint en électronique et informatique à l'université
de Southampton. Il a été végétarien pendant plus de 50 ans, mais il est désormais
végétalien)
Source :
IL N’EXISTE PAS DE FAÇON HUMANITAIRE DE TORTURER ET D’ABATTRE
(1)
Témoignages, L’OBS, 2016 :
«Pour les taurillons, qui ont une tête
costaude, les opérateurs avaient pris l’habitude de pratiquer un double
assommage, alors qu’il fallait faire en sorte que le premier assommage soit
performant! Par économie, par fatigue, ça se passait comme ça. J’ai fait
modifier le réglage des appareils et l’efficacité est remontée à 85 %. Le
personnel travaille devant une chaîne automatique, qui le "pousse"
sans arrêt : 40-42 animaux défilent à l’heure. Les gens oublient qu’ils travaillent
sur des êtres vivants et sensibles. L’abattoir est un monde violent.»
Avec le gazage, le temps d'agonie est plus
long : un porc meurt en 15 secondes, une poule, en 22 secondes. Une fois
encore, L214 a fait frémir avec une
vidéo filmant des cochons au plus près, poussant des hurlements stridents avant
d’expirer. Autre problème : l’animal ne doit normalement pas voir ses
congénères agoniser. C’est une source de stress intense, donc de souffrance.
Qui, de surcroît, libère des toxines qui affectent la qualité de la viande.
Précisément ce que l’on observe dans cette dernière vidéo.
Tableau : Jackson Thilenius "Next"
«J’ai vu des animaux qui étaient dans le
couloir de contention voir leurs congénères suspendus, saignant sur l’auge, et
respirer l’odeur de leur sang : c’est pour eux insupportable!, note l’ancien
directeur qualité. Une vache en avait les yeux qui sortaient de la tête à cause
de l’affolement. Il faut obligatoirement mettre une tenture en plastique pour
les empêcher de voir ça.»
L214 est une association végane. Pour elle,
la seule solution est d’abolir la mise à mort des animaux, qui doivent être
respectés en tant qu’êtres «sentients» (doués de sensibilité et capables
d’émotions). Il faudrait arrêter de les manger en adoptant une alimentation
purement végétale. Ses militants ne portent non plus ni laine, ni cuir. L214
prône donc la fermeture pure et simple de tous les abattoirs.
Peut-être
que la vidéo – très crue et dure, avis aux cœurs sensibles – peut donner un coup
d’envoi pour passer au végétalisme ou au végétarisme : https://www.l214.com/
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