24 décembre 2018

L’obsession du foie gras

«Il est grand le mystère de mon foie, on s'étonne qu'il soit encore vivant après toutes les cochonneries que je lui ai fait manger...»
~ Bob, série Dans une galaxie près de chez vous (1)

Le foie gras, l’ultime «met» des fines gueules et le plus glorifié du temps des fêtes, est de toutes les émissions culturelles (radio, télé, réseaux sociaux), même celles qui n’ont rien à voir avec la bouffe. «Si tu ne manges pas de foie gras, t’as pas de classe, t’es pas in».

Amateurs dudit met favorisez l’autophagie (nettoyage / recyclage cellulaire, une sorte de cannibalisme interne), car selon de récentes statistiques, «dans les pays industrialisés, 20 à 40 % des adultes souffre de la maladie du foie gras (stéatose hépatique non alcoolique) soit à peu près une personne sur trois, et 10 % des enfants et adolescents en souffre». (Dr Marie-Ève Morin, médecin de famille)

La stéatose hépatique, une maladie du foie sournoise étroitement liée à l’obésité

Photo : iStock

Selon le gastro-entérologue Michaël Bensoussan, la stéatose hépatique est «un tueur lent». Cette maladie du foie est provoquée essentiellement par des apports alimentaires trop riches en gras. Longtemps associée à l'alcoolisme, la stéatose hépatique ne touche plus seulement les gens aux prises avec un problème d'alcool. Cette maladie du foie, si elle n’est pas traitée, peut mener à une cirrhose et même au cancer. La stéatose hépatique survient en raison de l’accumulation de graisses dans les cellules du foie. Les tissus graisseux s’accumulent tranquillement dans le foie lorsqu’une personne excède la quantité de graisses que son corps peut traiter. (Source : émission Les éclaireurs, ICI Radio-Canada Première, le 16 juillet 2018)  

Faites d’une pierre deux coups : d’abord ne vous gavez pas de foie gras (pour ménager votre usine de recyclage – le foie), ensuite pour épargner aux oies et canards le cruel supplice du gavage.

Pour deux minutes de plaisir gustatif : 
La production de foie gras dans le monde représente 0,65 kilo par seconde soit 26 800 tonnes de foie gras par an, dont les 3/4 en France qui est à la fois le premier consommateur et producteur de foie gras au monde. Chaque année, 37 millions de canards et 700 000 oies sont gavées (seulement en France) pour produire du foie gras. (Planétoscope)


Pour beaucoup, la consommation massive de foie gras à Noël ne sera jamais compatible avec une production éthique. Certains réclament donc son interdiction pure et simple. C’est le cas de l’association L214 qui dénonce les conditions d’élevage des oies et des canards : «Le foie gras est une des rares productions où l’on rend volontairement malade un animal pour lui prélever son foie, qui souffre de stéatose hépatique, on la provoque exprès par gavage», indique Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association.
   Même si un arrêté ministériel de 2015 a renforcé les normes d’hébergement des oies, le problème persiste car le foie gras lui-même est protégé en vertu du patrimoine culturel et gastronomique français, et qu'il ne peut être obtenu que par un engraissement artificiel.
   Une alternative est à l’étude à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Il s’agit de la greffe d’une bactérie intestinale qui stockerait la graisse dans le foie des oies. (Brut, France Inter) 

Que c'est donc brillant...  

IL N'EXISTE PAS DE FAÇON HUMANITAIRE DE TORTURER 
OU DE RENDRE MALADE 

Une tradition barbare

Le foie gras est l'organe malade d'une oie ou d'un canard, gavé de force plusieurs fois par jour au moyen d'un tube de métal de 20 à 30 centimètres enfoncé dans la gorge jusqu'au jabot. Pour contraindre son corps à produire du foie gras, l'oiseau doit ingérer en quelques secondes une quantité de maïs telle que son foie finit par atteindre presque dix fois sa taille normale, et développe une maladie, la stéatose hépatique.
   En se débattant lorsque le tube s'enfonce dans sa gorge, ou par la simple contraction de son oesophage provoquée par le besoin de vomir, il risque l'étouffement et des perforations mortelles au cou.
   L'enfoncement du tube provoque des lésions du cou où se développent des inflammations douloureuses et des germes. La suralimentation forcée et déséquilibrée provoque fréquemment des maladies du système digestif, potentiellement mortelles.


Suite au choc du gavage, il est pris de diarrhées et de halètements. En outre, les dimensions de son foie hypertrophié rendent sa respiration difficile, et ses déplacements pénibles.
   Si ce traitement était poursuivi, il provoquerait la mort des animaux gavés. L'abattage intervient à temps pour masquer les conséquences du gavage. Les plus faibles d'entre eux sont tout de même moribonds lorsqu'ils parviennent à la salle d'abattage, et beaucoup ne résistent pas jusque-là : le taux de mortalité des canards est dix à vingt fois plus grand pendant la période de gavage.
   Cette violence, inhérente à la production de foie gras, justifie à elle seule son abolition. Mais pour la plupart de ces animaux le calvaire ne s'arrête pas à la brutalité du gavage. Beaucoup sont amputés d'une partie de leur bec, sans anesthésie, à l'aide d'une pince ou d'une simple paire de ciseaux.
   Le gavage est reconnu pour procurer de grandes souffrances aux canards et aux oies qui le subissent. Il est à ce titre interdit dans de nombreux pays du monde.
[...]
Plusieurs pays ont interdit cette pratique stupide :


~~~

(1) Il s’agit d’une des répliques loufoques de la série, parfois absurdes et souvent inspirées de proverbes de la langue française.
   La série télévisée québécoise Dans une galaxie près de chez vous incluait 65 épisodes de 30 minutes qui furent diffusés entre le 25 janvier 1999 et le 25 novembre 2001. Les auteurs Claude Legault et Pierre-Yves Bernard avaient-ils vu juste? Prémonition ou déduction logique de l’état des lieux? Peut-être, 2034 c’est demain...
    Synopsis – l'équipage du vaisseau spatial canadien est à la recherche d'une nouvelle planète d'accueil pour l'humanité :  
   «Nous sommes en 2034, la situation sur la Terre est catastrophique : la couche d'ozone est complètement détruite par les gaz carboniques des voitures, l'industrie chimique et le push-push en cacanne [aérosols]. Résultat : la Terre cuit sous les rayons du soleil. Les récoltes sont complètement brûlées, il n'y a presque plus d'eau potable et les compagnies de crème solaire s'enrichissent. La situation devient urgente : il faut trouver une nouvelle planète pour y déménager 6 milliards de tatas*. C'est ainsi que le 28 octobre 2034, le vaisseau spatial Romano Fafard quitte la Terre en route vers les confins de l'univers.»
  
* Surnom donné aux humains. En québécois, tata signifie : individu borné, mal dégrossi; synonyme : tarla, épais, poche. (Dictionnaire des injures québécoises, Stanké 1996)

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