Sans oxygène on meurt, Bourse pas Bourse...
L'oxygène
disparaît de cours d'eau comme le Saint-Laurent
La Presse canadienne | Le vendredi 5 janvier 2018
Près d'une vingtaine de scientifiques de partout
dans le monde lancent un avertissement sur un effet secondaire peu connu du changement
climatique et de la pollution.
Selon un
article publié cette semaine dans la revue Science, l'oxygène disparaît des
océans dans des proportions de plus en plus importantes, ce qui menace la vie
marine.
L'étude,
qui a été financée par un organisme international affilié à l'UNESCO
(l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture),
relate que ce problème s'aggrave depuis les années 1950.
Au cours
des 50 dernières années, la superficie touchée par ce problème dans les océans
est passée de 4,5 millions à 32 millions de kilomètres carrés dans les eaux
proches des côtes et en haute mer.
Les cours
d'eau de la côte ouest du Canada et la voie maritime du fleuve Saint-Laurent
seraient notamment touchés.
«Nous
croyons que cet enjeu devrait être examiné et qu'il devrait attirer davantage
l'attention», a déclaré Denis Gilbert, l'un des 22 auteurs qui ont cosigné la
recherche.
«Tous les
animaux doivent respirer de l'oxygène et nous savons que les régions de l'océan
qui perdent de l'oxygène sont de plus en plus répandues. Nous voyons les
animaux marins qui quittent ces endroits», a ajouté M. Gilbert, qui est aussi
scientifique au ministère des Pêches et des Océans.
Plusieurs
facteurs joueraient un rôle dans ce problème.
Les
industries et le secteur agricole rejettent leurs nitrates dans l'océan, ce qui
provoque une efflorescence d'algues semblable à celle qui peut affecter les
systèmes d'eau douce. Mais en pleine mer, c'est assurément le changement
climatique qui est le principal responsable, et de loin.
Article intégral :
10 ans de
malheur pour le béluga du Saint-Laurent
ICI Radio-Canada | Le mardi 9 janvier 2018
Le béluga
échoué à Saint-Ulric était un juvénile de 2,90 mètres. En 2017, entre 8 et 10
veaux se sont échoués sur les rives du Saint-Laurent.
Près d'une dizaine de carcasses sur les 22
retrouvées sur les rives du Saint-Laurent en 2017 sont celles de très jeunes
bélugas. Voilà 10 ans que cette série noire se poursuit pour les nouveau-nés.
Les scientifiques parlent maintenant d'une tendance lourde.
Difficile
d'isoler une seule cause qui expliquerait l'abandon des petits par leur mère.
La piste des contaminants demeure toujours étudiée, mais la température de
l'eau y serait aussi pour quelque chose.
Depuis
une dizaine d'années, les scientifiques se penchent aussi sur l'impact du bruit
chronique sur la faune aquatique. Auparavant, les études portaient surtout sur
le bruit créé par des travaux en mer comme des levés sismiques.
Il est
probable que l'augmentation du trafic maritime dans le Saint-Laurent,
particulièrement à l'embouchure de la rivière Saguenay, ait pu contribuer au
déclin du béluga.
Parmi les
solutions, fabriquer des navires moins bruyants et diminuer la vitesse sur le
fleuve pourraient être envisagés.
«Les
politiques et les grosses compagnies s'en foutent, l'important c'est de faire
arriver la marchandise aussi rapidement que possible.» ~ Richard Sears, directeur de la Station de recherche des Îles
Mingan
Article intégral :
Le stress de la mort lente chez
les baleines noires piégées
Radio-Canada avec CBC
Les baleines noires empêtrées dans de l'équipement
de pêche souffrent d'un stress extrême. C'est ce que démontre une nouvelle
étude qui s'est intéressée aux hormones trouvées dans les excréments de ces
mammifères marins.
En
mesurant le niveau de ces hormones, les scientifiques ont déterminé que le
stress des baleines est extraordinairement élevé.
«Ça nous dit qu’il y a un traumatisme physique et
une souffrance extrêmes», dit Rosalind Rolland, chercheuse au Anderson Cabot
Center for Ocean Life, à l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre. Elle est
l’auteure principale de l’étude. «Ce n’est pas qu’une petite hausse. Ça dépasse
l’entendement!»
Des
hormones de stress ont été détectées dans les excréments de 125 baleines
noires, sur une quinzaine d’années. Les chercheurs ont trouvé des taux élevés
de ces hormones, dont le cortisol, associé à la réaction physiologique de fuite
ou de lutte chez des animaux qui ont connu une mort lente, mais pas chez ceux
qui sont morts suite à une collision avec un navire.
Cela va de soi, en vertu de la croissance économique (une métaphore du
jargon électoral signifiant saccage
environnemental), au lieu de réduire la circulation des cargos sur le
fleuve Saint-Laurent, on s’apprête à l’augmenter démesurément, peu importe la
dégradation du milieu maritime et la perte des espèces qui ont le malheur d’y
vivre. On ne devrait pas critiquer l’EPA de l’administration Trump, nos
ministères de l’environnement ne font pas mieux (1). Mais accordons un peu de
crédit au ministre des Pêches et Océans, Dominic LeBlanc, qui propose un projet
pour protéger l’indépendance des pêcheurs côtiers. La politique de séparation
des flottilles vise à empêcher que des corporations puissent à la fois pêcher
la ressource et la transformer; souvent, dans de tels accords, le pêcheur est
détenteur d’un permis de pêche, mais une société lui fournit le bateau et garde
les profits. Cela pourrait avoir, en partie, des répercussions favorables pour
le milieu.
Terminal
portuaire de Contrecoeur
L’Administration portuaire de Montréal (APM)
développe un projet de terminal à conteneurs à Contrecœur sur la Rive-Sud. Ce
projet d’envergure vise à soutenir la
croissance du marché des conteneurs au Québec et dans l’est du Canada. À
terme, ce nouveau terminal portera la
capacité totale du Port pour la manutention des conteneurs à 2,1 millions de conteneurs EVP sur
l’île de Montréal.
Le nouvel
espace portuaire en développement à Contrecœur permettra de profiter des occasions d’affaires découlant
des marchés émergents, de l’Accord économique et commercial global entre le
Canada et l’Union européenne et de la Stratégie maritime du Québec.
Une étude sur les impacts du projet
d'agrandissement, révèle qu’il entraînera des destructions importantes de
l'environnement.
Le projet
de 750 millions de dollars prévoit d'ici 2023 la construction d'installations
sur 120 hectares avec huit grues, une cour pour accueillir des conteneurs, une
gare de triage et un nouveau quai de 675 mètres.
Pour y
faire accoster les navires, il faudra creuser le fond du fleuve Saint-Laurent.
Le dragage sera effectué sur une profondeur de 11 mètres. Près d'un million de
mètres cubes de sédiments seront sortis de l'eau. Huit hectares de forêt et
trois hectares de milieux humides seront aussi détruits.
À terme,
il y circulera jusqu'à trois navires par semaine, de même qu'un train et 1200
camions par jour.
En plus
de l'érosion des berges et de la perte de milieux humides, l'étude conclut que
les poissons, les amphibiens, les reptiles et les mammifères seront fortement
touchés.
Dans
l'étude, on peut lire que le projet à Contrecoeur aura un impact d'importance
« forte » sur plusieurs espèces de poissons, en raison de la
diminution de la qualité de l'eau et de la dégradation de leur habitat par les
travaux de dragage.
L’implantation
du terminal aura aussi un impact sur le trafic routier : environ 1200 camions transiteront quotidiennement
à Contrecoeur.
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(1) Les cargos ne transportent pas que des
conteneurs, ils transportent aussi du pétrole (ne serait-ce que pour se
propulser) et des matières dangereuses. Plusieurs de ces navires sont en mauvais
états, rouillés, passés date, et des fuites risquent de se produire n’importe
quand.
En janvier 2016 le cargo Kathryn Spirit représentait une sérieuse menace pour le fleuve Saint-Laurent. Ce vieux bateau rouillé de 150 mètres de long sur 20 mètres de large était immobilisé sur le lac Saint-Louis depuis quatre ans. L'entreprise mexicaine à qui appartenait le navire, Reciclajes Ecologicos Maritimos, renonça à ses droits de propriété et les opérations de pompage allaient donc cesser. Le cargo immobilisé, contenant de l'eau contaminée par des résidus pétroliers risquait de se renverser de façon imminente. «Ce bateau-là est en train de pourrir sur place. Lorsqu'il va chavirer, ce qu'il y a dedans va se répandre dans le fleuve. C'est dangereux. La coque prend l'eau, dès qu'il pleut ou neige, ça coule dans le fond de la cale et ça se mêle à tous les résidus de rouille et de mazout de l'épave», disait le maire très inquiet de Beauharnois, Claude Haineault.
Cargo
abandonné: le Kathryn Spirit sera démantelé d'ici septembre prochain
Magdaline Boutros | La Presse Canadienne |
Le 11 décembre 2017
Après six ans d'attente et l'injection de 11 millions de fonds publics, la saga
du Kathryn Spirit, un cargo abandonné près de Beauharnois depuis 2011, est sur le point de se dénouer.
La Garde
côtière canadienne a annoncé, lundi matin, que les travaux qui mèneront au
démantèlement du navire ont débuté et qu'ils devraient être complétés d'ici
septembre prochain. Le site devrait ensuite retrouver son état d'origine en octobre 2019.
En
entrevue à La Presse canadienne, Julie Gascon, commissaire adjointe pour la
région du Centre et de l'Arctique pour la Garde côtière canadienne, explique
que la protection de l'environnement est au coeur de cette opération complexe. Le
site ne devrait conserver aucune trace de cet épisode houleux, assure-t-elle.
Mme
Gascon souligne que les travaux pour colmater les ouvertures décelées dans le
navire ont déjà débuté. Le cargo sera ensuite être entièrement décontaminé
avant le début de la phase de démantèlement. «Toutes les matières dangereuses
doivent être enlevées et disposées selon les règlements en vigueur», mentionne
Mme Gascon.
Plusieurs
produits dangereux ont déjà été répertoriés à bord du navire,
notamment de l'amiante, des biphényles polychlorés (BPC), des produits de nettoyage, des huiles et des graisses. On soupçonne aussi la présence de plomb, de mercure, de gaz carbonique comprimé, d'organoétains,
de cadmium, de chrome hexavalent et de matériaux radioactifs.
Ces
produits sont contenus principalement dans la machinerie qui propulsait le
navire, mais aussi dans les matériaux utilisés à l'époque pour la construction
des bateaux.
Le
démantèlement débutera ensuite à l'arrière du navire. Les «super structures»,
qui sont les parties visibles du cargo, seront les premières à être enlevées.
«Ensuite, on va aller de l'arrière du navire à l'avant en le coupant en
morceaux et en disposant des matériaux en fonction des réglementations en
vigueur», détaille Mme Gascon.
La Garde
côtière canadienne assurera une surveillance accrue du site pendant toute la phase
du démantèlement pour s'assurer qu'aucun produit dangereux n'entre en contact
avec l'environnement marin.
Pour
l'instant, Mme Gascon prévoit que le budget d'un peu plus de 11 millions prévu
pour l'opération sera respecté.
En
octobre dernier, Ottawa avait annoncé l'octroi du contrat à Kathryn Spirit DJV,
une coentreprise formée d'Excavation René St-Pierre inc. et d'Englobe Corp.
Lorsque
l'épave aura complètement disparu, l'entreprise devra retirer le remblai
construit pour stabiliser le bateau l'hiver dernier et nettoyer les lieux pour
le remettre dans son état d'origine, soit avant l'amarrage du bateau en 2011.
Le Kathryn Spirit, construit en 1967, n'a plus
de propriétaire depuis 2015, moment à partir duquel Ottawa a été saisi du
dossier.
Le navire, qui effectuait autrefois du
transport de marchandises, avait été remorqué à Beauharnois en 2011 par le
Groupe St-Pierre qui voulait le démanteler dans le Saint-Laurent, pour le
vendre ensuite à la ferraille. Ce projet avait toutefois été rejeté par la
province et les résidants de la région.
Le navire avait ensuite été vendu à une
entreprise mexicaine qui devait le démanteler au Mexique, mais qui a déclaré
faillite.
Depuis la
saga du Kathryn Spirit, Ottawa a adopté des mesures, contenues dans son Plan de
protection des océans, pour éviter que de tels événements se reproduisent.
Complément
Principaux déversements et fuites de pétrole en 2018
Principaux déversements et fuites de pétrole en 2018
(Voyez aussi les nombreux déversements de 2017 – oléoducs,
cargos, camions, trains – au Québec et à l'international; c’est renversant, on dirait une année record)
1 litre d'hydrocarbures pollue 1 million de litres d'eau et la rend impropre à la consommation
1 litre d'hydrocarbures pollue 1 million de litres d'eau et la rend impropre à la consommation
Selon les firmes spécialisées dans le domaine, avec la meilleure technologie disponible il
est impossible de ramasser plus de 10% du pétrole déversé.
Compilation non exhaustive pour ceux et celles qui
croient que le risque est peu fréquent, minime et sans conséquence pour la
chaîne alimentaire des humains et pour ceux et celles qui ont à combattre la
vision mercantiliste à l'extrême d'une industrie loin d'être propre dans tous
les sens du terme.
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