11 février 2018

Des aliments impropres à la consommation

Le libre échange enfoncé dans la gorge : free trade n’est pas synonyme de fair trade ni de qualité 

Les opposants à l’accord Canada / Union européenne  avaient émis des inquiétudes sur les répercussions pour les agriculteurs, le droit du travail, le respect de l’environnement et les pouvoirs des multinationales. Nous avons d’autres excellentes raisons de nous méfier du commerce mondialiste (incluant l'ALENA) qui tue nos propres entreprises et nous empoisonne. C’est une véritable mafia.

Les confessions d’un ancien trader le confirment : 
Vous êtes fous d'avaler ça, Christophe Brusset; Flammarion, 2015

Résumé de l’éditeur
Matières premières avariées, marchandises trafiquées, contrôles d'hygiène contournés, Christophe Brusset dénonce les multiples dérives dont il est, depuis vingt ans, le complice ou le témoin dans les coulisses de l'industrie agroalimentaire.
   Ingénieur de haut niveau devenu dirigeant au sein de groupes internationaux, à 44 ans, il a décidé de «faire aujourd'hui son devoir» et de briser la loi du silence.
   Piment indien rempli de crottes de souris, thé vert de Chine bourré de pesticides, faux safran marocain, viande de cheval identifiée «bœuf», confiture de fraises sans fraises, origan coupé aux feuilles d'olivier, etc.
   Les arnaques qu’il révèle sont nombreuses mais ses conseils rassemblés dans son «guide de survie en magasin» devraient vous permettre d'en déjouer la plupart.
   Christophe Brusset raconte la course de vitesse planétaire entre fraudeurs pour fournir aux industriels des matières premières toujours moins chères. Son récit effarant est une plongée saisissante et pleine d'humour dans un monde souvent sans foi ni loi.
   «Soyons directs, ce qui intéresse les industriels, c’est votre argent. Pas votre bonheur ni votre santé! Prenez conscience une fois pour toutes que c'est vous, les consommateurs qui, in fine, avez le pouvoir. C'est vous qui, dans les rayons, décidez d'acheter ou non ce que l'on vous présente. Ce pouvoir, servez-vous en pour faire enfin changer les choses.» (C. Brusset)

Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/

Certains crient holà! mais nos gouvernements sont sourds. 

L'Agence canadienne d'inspection des aliments admet que des denrées non sécuritaires peuvent se retrouver sur les tablettes. Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation s'inquiète du manque de contrôle sur les produits venus d'ailleurs. Et des experts affirment que notre chaîne alimentaire est vulnérable. Faut-il trembler devant notre assiette? (Stéphanie Bérubé, La Presse)

Nous laissons l’agrobusiness nous empoisonner. Une preuve de plus que qu’on ne sait pas ce qu’on mange : comment aurions-nous pu savoir que les framboises venaient de Chine?!  Exigeons des étiquettes indiquant les pays d’origine de tous les ingrédients de la bouffe usinée (ici et ailleurs).  

Des framboises chinoises ont fait des centaines de malades au Québec

Philippe Teisceira-Lessard
La Presse 10 février 2018

Des framboises congelées importées de Chine ont rendu malades des centaines de personnes - et en ont probablement tué certaines - l'été dernier au Québec, selon un récent bilan de la santé publique.
   Les petits fruits contaminés par un virus ont entraîné une grande vague de rappels parce qu'ils ont été utilisés par des transformateurs alimentaires - des brasseurs, des pâtissiers et des glaciers, par exemple -, en plus d'être cuisinés par des cafétérias d'hôpital ou de résidences pour aînés.
   Les framboises étaient contaminées par un norovirus, un type de virus très contagieux qui provoque des gastroentérites souvent longues et sévères. Au moins 724 Québécois sont tombés malades, un nombre qui ne représente que « la pointe de l'iceberg » parce que de nombreuses personnes n'auront pas consulté un médecin pour ce type de symptômes.
   Le fait que plusieurs cafétérias institutionnelles aient servi ces framboises à des clientèles vulnérables a augmenté la gravité de l'éclosion.
   «En général, les gens se sortent bien d'une infection au norovirus. Mais chez des personnes âgées qui ont d'autres facteurs de risque, d'autres problèmes de santé, ça peut être malheureusement fatal. » - Le Dr Yves Jalbert, directeur de la protection à la Direction générale de santé publique du ministère de la Santé
   «C'est assez clair qu'il doit y avoir eu des décès survenus dans cette période-là», ajoute le Dr Jalbert. La santé publique ne suit pas l'évolution de chacun des malades infectés.

Douaniers secrets

Les framboises congelées en question ont été exportées par une entreprise chinoise maintenant visée par un «avis de surveillance» du gouvernement fédéral, assure sans la nommer le ministère de la Santé dans un bulletin mensuel de santé publique.
   L'Agence canadienne des services frontaliers (ACSF), chargée de lancer ce type d'alerte concernant des producteurs étrangers, a refusé de confirmer l'information à La Presse.
   Le porte-parole Nicholas Dorion a d'abord répondu que l'ACSF n'avait «pas l'habitude» de dévoiler le nom de ces entreprises qui posent un danger pour la santé des consommateurs canadiens. Après une relance, M. Dorion a ajouté que c'est «afin de ne pas compromettre ses enquêtes en cours» qu'elle n'avait pas cette «habitude». «L'ACSF doit faire appliquer plus de 90 lois du Parlement et prend cette responsabilité au sérieux», a-t-il ajouté.
   Au Québec, trois distributeurs ont acheté les framboises et les ont vendues à leur tour : Farinex, Mantab et Alasko.
   En entrevue avec La Presse, Farinex a affirmé ne plus faire affaire avec ce fournisseur chinois. «On n'a jamais été fervents de la vente de produits de Chine, on a toujours essayé de vendre plutôt des produits du Chili, du Mexique. Mais, étant donné la compétition très forte et le fait que les clients regardent plus le prix que la qualité, pour garder notre clientèle, on n'avait pas le choix d'acheter des produits chinois, a affirmé Gérard Ohayon, propriétaire de l'entreprise. Je peux vous dire que cet épisode-là nous a rendu un peu service parce qu'il nous a donné raison auprès de la clientèle.»
   La Pâtisserie Jessica inc., qui fabrique notamment des gâteaux pour les épiceries, a acheté presque deux tonnes de framboises congelées au printemps dernier. Elle en a cuisiné une partie avant de devoir jeter toute sa production touchée. «Ça représente des pertes d'environ 220 000 $», a expliqué la directrice du marketing de l'entreprise au téléphone.
   Le brasseur La Barberie, situé à Québec, a dû jeter plus de 5000 litres de bière aux framboises en raison du rappel. «Ç’a été une grosse frousse», a indiqué Guillaume Boulanger, responsable des opérations. Il se félicite toutefois d'avoir pu récupérer virtuellement chaque goutte du liquide avant qu'il n'atteigne le consommateur. «Ç'a été un casse-tête.» L'entreprise n'était pas convaincue que le norovirus aurait pu survivre dans une cuve de bière, mais n'a voulu prendre aucun risque.
   Parmi les autres entreprises touchées, on compte aussi les glaciers Kem Coba, Gélato Cielo et C'Chô-Colat.



Dans la même veine : «les tomates chinoises»
L’empire de l’or rouge Enquête mondiale sur la tomate d’industrie
Jean-Baptiste Malet
Éditions Fayard (mai 2017)

À l’heure des négociations avec l’Empire du Milieu
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2017/12/a-lheure-des-negociations-avec-lempire.html  

Pourtant nous savons que les Chinois n’ont aucun scrupule à maquiller des produits impropres à la consommation. En raison d’une législation laxiste en matière de sécurité sanitaire des aliments et des médicaments, nombre de consommateurs de produits chinois s’exposent à des risques de maladies ou d’empoisonnement. Ce risque est présent tant à l’achat d’une denrée aussi banale que de l’huile de cuisson, que lors de la vaccination des enfants.
   En Chine, de nombreux restaurateurs et industriels de l’agro-alimentaire badigeonnent et trempent leurs aliments dans des produits chimiques dangereux. Ces professionnels utilisent du formol ou du formaldéhyde cancérigène pour embellir leurs fruits de mer, et incluent des opiacés dans les nouilles. En matière de trafic de stupéfiants, ils n’ont rien à envier à la mafia internationale. La Chine aura beau couvrir ses pratiques de panneaux solaires et se draper de conscience environnementale, ce n’est qu’un masque.

«La Chine fut la principale puissance économique des trois derniers millénaires. Malgré un soubresaut de l’histoire, elle redeviendra la principale puissance mondiale dès demain. Un joueur s’est réinventé, un géant à l’appétit gargantuesque prend place à la table du développement économique décomplexé. Avec tous les impacts sociaux et environnementaux qui viennent avec. Que cela nous plaise ou non. Comme les bébelles qui traînent dans mon salon, la Chine prendra de plus en plus de place dans nos existences. On devrait s’y intéresser davantage. À quoi ressemblera le monde Made in China~ David Goudreault, travailleur social, romancier, poète, chroniqueur  (Source La Tribune)


David Goudreault : ttp://www.davidgoudreault.org/  

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