Vous
n’avez peut-être pas viré végé ou végan récemment, soit pour des questions de santé
ou d’environnement ou de compassion envers les animaux. Néanmoins si vous éprouvez ne serait-ce qu’un peu de
curiosité, explorez, essayez – un ragoût de boulettes végan pas d’pattes par exemple, vu que le
temps des Fêtes n’est pas terminé – vous n’en mourrez pas, promis.
Visitez le site de Jean Philippe Cyr, vous
trouverez des recettes appétissantes et faciles à réaliser, et peut-être aurez
envie d’acheter son livre La cuisine de
Jean Philippe. Accueil https://www.lacuisinedejeanphilippe.com/
J’aime son côté pince-sans-rire – «ne nous prenons pas au sérieux».
Spécial Noël : 7
conseils pour survivre au temps des fêtes en étant végane
Cette
semaine on va apprendre comment survivre au temps des fêtes en tant que végane.
Bien oui, les temps changent les amis. Y a plus moyen d’aller visiter sa
famille sans tomber sur un ou une végane, une personne allergique au gluten,
une personne allergique aux pois chiches, une personne allergique aux chats…Et
c’est souvent la […]
Ragoût de boulettes végan
Vous
êtes végan? Ou vous souhaitez simplement accommoder le fatiguant ou la fatigante
qui refuse de manger de la dinde au réveillon? Cette merveilleuse recette vous
simplifiera la vie. Oui c’est possible de manger végan et délicieux durant le
temps des fêtes. Ces boulettes véganes dans une sauce onctueuse réussiront
peut-être même à convaincre votre oncle Jean-Guy, mangeur de charcuteries.
Sauce «gravy» végan
Ma
recette de sauce brune végan de type «gravy» arrive à point nommé pour le temps
des fêtes! Vos invités seront ravis, encore une fois, lorsque vous servirez cette
sauce extraordinaire et très simple à préparer en accompagnement avec des
pommes de terre purée, de la tourtière de millet ou du seitan.
Cela
fait plus de trente ans que je ne mange pas de chair animale, je me porte très
bien et cela ne m’empêche pas d’avoir du plaisir à festoyer quand c’est le
temps. À l’époque, on ridiculisait les végétariens, aujourd’hui ce sont les
véganes (ou végétaliens) qui passent à la moulinette – il y a quand même progrès, la conscience faisant son petit bonhomme de
chemin.
Yourcenar et la compassion envers les
animaux
Jean Nakos | Les Cahiers antispécistes, novembre 2010
(Extrait)
On
entend souvent dire que les défenseurs des animaux et des droits de ces derniers
sont des citadins sentimentaux, ignorants des réalités de la nature et de la
vie rurale. Pourtant il est frappant de constater que trois des plus célèbres
défenseurs français des animaux, Albert Schweitzer, Théodore Monod et
Marguerite Yourcenar, ont grandi à la campagne et ont passé toute leur
existence ou une grande partie de celle-ci à proximité de la nature et des
animaux.
Marguerite Yourcenar reconnaissait
volontiers que ses plus forts souvenirs étaient ceux du Mont-Noir, car c'était
là qu'elle avait appris à aimer la nature et les animaux :
«La grande qualité du Mont-Noir, pour moi,
c'est la vie à la campagne, la connaissance de la nature. C'est très important
pour un enfant d'avoir grandi dans un milieu naturel, d'avoir vécu avec des animaux,
d'avoir rencontré quotidiennement des gens de toute espèce.»
Mais il ne faut pas s'attendre à la voir
idéaliser la vie rurale. Lucide, dans plusieurs de ses textes, elle décrit la
réalité sans l'embellir. Par exemple :
«Le riche aliment (le lait) sort d'une bête
nourricière, symbole animal de la terre féconde, qui donne aux hommes non
seulement son lait, mais plus tard, quand ses pis seront définitivement
épuisés, sa maigre chair et finalement son cuir, ses tendons et ses os dont on
fera de la colle et du noir animal. Elle mourra d'une mort presque toujours
atroce, arrachée aux prés habituels, après le long voyage dans le wagon à
bestiaux qui la cahotera vers l'abattoir, souvent meurtrie, privée d'eau,
effrayée en tout cas par ces secousses et ces bruits nouveaux pour elle. Ou
bien elle sera poussée en plein soleil, le long d'une route, par des hommes qui
la piquent de leurs longs aiguillons, la malmènent si elle est rétive ; elle
arrivera pantelante au lieu de l'exécution, la corde au cou, parfois l'œil
crevé, remise entre les mains de tueurs que brutalise leur misérable métier et
qui commenceront peut-être à la dépecer pas toute à fait morte.» [...]
Marguerite Yourcenar, adversaire de tous les
dogmatismes, est donc pour la solidarité et la compassion entre les humains,
contre la guerre, contre la torture, contre le racisme, pour le respect et la
compassion envers nos frères les animaux, pour le respect envers les végétaux
qu'elle appelle créatures végétales ou créatures vertes, pour le respect et la
sauvegarde de la nature, contre le nucléaire, contre le productivisme, contre
la consommation irresponsable. Elle qualifiait notre société de «société de
consommation et de destruction». [...]
«Il lui déplaisait de digérer des agonies»!
Ces sept mots ont fait plus pour le végétarisme éthique que plusieurs longs
textes philosophiques ou militants réunis. Et ils ont marqué Théodore Monod.
Réflexions
sur l’éthique
Albert Schweitzer
Les grands penseurs de l’Inde; Payot, 1956
Chapitre XVI, Coup d’œil rétrospectif, perspectives
d’avenir
«Albert Schweitzer reste un des rares théologiens
chrétiens ayant prêché une éthique de pitié pour l'animal et plus généralement
du respect de la vie, de toute vie. Beaucoup de violences bafouent l'idéal moral
: chasse, corridas, élevage concentrationnaire où l'animal n'est plus un être
vivant mais une matière première, abus d'une expérimentation souvent inutile ou
cruelle, etc. Il prend soin d'aider l'être en détresse, fut-il ver de terre
égaré après la pluie sur le chemin ou l'insecte tombé à l'eau. Schweitzer va
jusqu'à affirmer que pour l'homme vraiment moral toute vie est sacrée et même
celle qui du seul point de vue humain paraît la plus inférieure...» ~
Théodore Monod (Et si l'aventure humaine devait échouer,
2000)
«Le principe fondamental de l’éthique est le
respect de la vie. Nous avons à le pratiquer vis-à-vis de nous-mêmes et des
autres êtres. [...]
Ce que
nous appelons amour est, en son essence, le respect de la vie. Toutes les
valeurs, matérielles et spirituelles, ne sont des valeurs qu’en tant qu’elles
servent au maintien et au développement de la vie au plus haut degré possible.
En ses
exigences et en son extension, l’éthique est sans limite. C’est en prenant
conscience de notre solidarité avec tous les êtres, et en la pratiquant, que
nous entrons de la seule façon possible en communion active avec l’Être infini
en lequel tous les êtres ont leur existence. Ce n’est pas par la connaissance
du monde, mais par la connaissance de l’essence et de la portée de l’éthique
que nous arrivons à donner un sens à notre vie.
L’éthique
remonte à ce fait essentiel que notre vie est née d’une autre vie et engendre
d’autres vies. Nous n’existons pas uniquement pour nous-mêmes. D’autres
existences participent à la nôtre, et la nôtre de la leur. L’éthique la plus
élémentaire telle qu’on la rencontre non seulement chez l’homme, mais déjà chez
les animaux supérieurs, consiste dans ce fait primordial qu’un être prend
conscience de la solidarité dans laquelle il se trouve avec d’autres et la met
en pratique.
Quand
notre pensée commence à s’occuper de la mystérieuse solidarité qui existe entre
nous et d’autres êtres, elle se trouve obligée de s’avouer qu’elle n’arrive pas
à en établir les limites. Par delà la famille, elle doit l’étendre au clan,
puis à la tribu, puis au peuple et finalement à l’humanité entière. Elle ne
peut même pas s’arrêter à la solidarité avec l’homme, mais est obligée de
reconnaître qu’il existe un lien entre l’homme et toute créature.
L’éthique
illimitée permet à l’homme de se retrouver lui-même dans tous les êtres. L’éthique,
c’est la reconnaissance de notre responsabilité, envers tout ce qui vit.»
Albert Schweitzer (1875 -1965) fut médecin, théologien protestant et
musicologue; il a reçu le Prix Nobel de la paix en 1954.
Commentaires sur la vie
Jiddu Krishnamurti
Éditeur
: J'ai Lu (20/10/2008)
«Le
moi monte sans cesse et retombe toujours, toujours à la poursuite de quelque
chose et toujours frustré, toujours gagnant et perdant toujours. Il essaie sans
cesse d'échapper à cette ronde épuisante de futilité. Il s'échappe par les
activités extérieures ou par des illusions agréables, par la boisson, le sexe,
la radio, les livres, la culture, les plaisirs, et ainsi de suite.»
«L'attachement à votre travail est votre
forme de fuite. Il y a des formes de fuite à tous les niveaux de votre être.
Vous fuyez à travers le travail, un autre fuira à travers la boisson, un autre
à travers les cérémonies religieuses, un autre à travers le savoir, un autre à
travers Dieu et un autre trouvera l'évasion dans les distractions. Toutes les
fuites sont semblables, il n'en existe ni de supérieures ni d'inférieures. Dieu
et la boisson sont au même niveau aussi longtemps qu'ils sont fuites devant
nous-mêmes. Ce n'est que lorsque nous avons conscience de ces fuites que nous
pouvons entrevoir notre conditionnement.»
«Les êtres humains aiment tuer, soit d’autres
humains, soit des cerfs aux grands yeux inoffensifs, soit un tigre venant
d’attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, et dans
les pièges posés, un loup ou un coyote se fait toujours prendre. Des gens très
bien vêtus et très joyeux s’en vont avec leur précieux fusils tuer des oiseaux
qui, l’instant d’avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu
caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n’a le moindre mot
de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d’être si
fin tireur.
Tuer au nom d’un prétendu «sport», ou pour
la nourriture, au nom de son pays ou de la paix – il n’y a pas grande
différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n’est qu’une
règle absolue : ne jamais tuer. Pour l’Occidental, les animaux n’existent qu’en
fonction de son estomac, ou de son plaisir de tuer, ou simplement pour la
fourrure qu’ils procurent. Et à l’Oriental, on enseigne depuis des siècles,
depuis des générations, à ne pas tuer, à avoir pitié et à démontrer de la
compassion envers les animaux. Ici les animaux n’ont pas d’âme, on peut les
tuer impunément, et là-bas, ils en ont une.
Alors réfléchissez et laissez votre cœur
connaître l’amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une
partie du monde comme normal et naturel, la religion et la publicité nous y
encouragent. Et ailleurs, il n’en est pas de même, et les gens réfléchis et
religieux n’en mangent pas.
Mais cela est en train de s’effondrer. En
Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout
ainsi. La tuerie s’étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes
cultures sont balayées et l’efficience, la cruauté et tous les moyens de
destruction sont soigneusement alimentés et renforcés. La paix ne dépend ni de
l’homme d’État ni de l’homme d’Église non plus que de l’avocat ou du policier.
La paix est un état d’esprit indissolublement lié à l’amour.»