Denis Coderre est comme un enfant dans un magasin
de jouets : «Je veux celui-là! Je le veux!» Ses jouets coûtent cher,
notamment en pollution atmosphérique (au gaz), mais il s’en fiche car «ce n’est
pas une dépense, c’est un investissement». Il pourra s'amuser avec pendant au moins trois ans et peut-être plus. Il devrait gérer un club de baseball au lieu d'une municipalité
Il n’admettra jamais que c’est une erreur. Alors,
il continue de répéter ses clichés comme un vieux vinyle rayé et d’esquiver les
questions qui le dérangent. «J'en n'ai rien à cirer, j’ai pas de temps à perdre avec ça», disait-il aujourd’hui.
(1)
Formule E :
champions de rien du tout
Bertrand Schepper, Chercheur à l’IRIS – Le Devoir,
26 juillet 2017
La Formule E est un exemple frappant de la façon
dont les termes «développement durable», «environnement» et «retombées»
peuvent être galvaudés par des dirigeants — secteurs public et privé confondus
— essayant de convaincre la population de leurs projets mégalomanes douteux.
Dans une
course d’automobiles, qu’elle soit électrique ou non, la part des gaz à effet
de serre (GES) provient principalement de tout ce qui entoure la course.
Pensons, par exemple, aux déplacements des véhicules d’un pays à l’autre, à
l’entretien d’une piste de course, à la construction des véhicules, etc. [...]
Malgré
toute la bonne volonté du monde, prendre trois semaines pour monter et démonter
une piste où vingt équipes provenant de partout dans le monde feront tourner
des automobiles en rond génère énormément de pollution, comme toute forme
d’événement de cette ampleur. Il faut donc arrêter de prétendre que cette
course est une course verte. [...]
«Vendre» la
cause
Rappelons que la course se tiendra au coeur du
quartier Centre-Sud de Montréal, un des quartiers les plus pauvres de la ville.
Il est sympathique d’offrir des billets aux résidants qui sont touchés par le
tracé, mais la réalité est que la vaste majorité des habitants du Centre-Sud ne
pourra pas se payer le billet d’entrée pour la course, dont les travaux les
empêchent de dormir et de se déplacer depuis trois semaines.
Pendant
ce temps, on fera parader des vedettes sur le tapis rouge et des jeunes femmes
en petite tenue au centre-ville dans l’espoir de «vendre» la cause environnementale.
Soyons
francs, ce projet est avant tout une volonté de positionner Montréal comme une
ville branchée sur l’avenir du transport. Or, si on considère que la Ville ne
donne pas un accès équitable au transport en commun et que l’on estime à plus
de 26 millions les heures perdues dans le trafic, il semble clair que la
métropole présente tout sauf une image de transition.
Alors que
Montréal possède tous les outils pour devenir une véritable ville modèle en
transition écologique, il est triste de voir que nos dirigeants investissent
temps et argent dans du fla-fla glamour pour une question d’image.
~~~
Un maire et
sa course
Mario Girard, La Presse
... Denis Coderre a adopté une mine renfrognée et
s'est lancé dans une solide plaidoirie au sujet de la course de Formule E, son
bébé, son projet.
Denis Coderre croit dur comme fer que la Formule E
va atteindre son triple objectif de faire la promotion de l'électrification des
transports, de faire la promotion de la ville sur la scène internationale et de
doter la métropole d'un nouvel évènement sportif d'envergure.
Sur la
question du choix de l'endroit où tenir la course, Denis Coderre affirme que la
décision finale a été prise afin de répondre aux exigences de la Formule E.
Mais, talonné sur ce sujet, il a fini par dire qu'on a décidé de ne pas tenir
cette course sur le circuit Gilles-Villeneuve car le public aurait été en
mesure de «comparer» les deux courses. Intéressant...
Aurions-nous
créé un circuit de toutes pièces et à grands frais dans le but de satisfaire
une organisation en concurrence avec une autre déjà en place? ...
Denis Coderre :
«C'est un concept de course urbaine, un pari de
l'électrification, une vitrine technologique.»
«Ce n'est pas une dépense, mais un investissement.
L'évènement va attirer beaucoup de monde. Ça va être plein. Ça va fonctionner.
C'est un investissement à long terme qui va mettre
Montréal sur la carte.»
Il y a un certain enclavement à Montréal, mais l’administration
a pris les mesures nécessaires pour mitiger les impacts sur le quotidien des
résidants : «On s'est assurés qu'il y a des passerelles ».
~~~
Dans le secteur délimité par Berri, De
Maisonneuve, Notre-Dame et Papineau, quatre stations BIXI ont été retirées,
créant un trou béant dans la carte du réseau. «Un méchant BIXI deadzone.» (Maxime
Archambault-Chapleau, Facebook de BIXI)
~~~
Fais ce que
je te dis, mais ne fais pas ce que je fais :
Le maire
Coderre possède deux VUS énergivores
Vincent Brousseau-Pouliot, Vincent Larouche, La
Presse
Alors qu'il plaide pour l'électrification des
transports, le maire de Montréal Denis Coderre ne possède pas de voiture
électrique, mais plutôt deux véhicules utilitaires sport (VUS) à essence.
Rencontré
brièvement par La Presse après un point de presse hier, le maire de Montréal
n'a pas voulu dire s'il possédait un véhicule électrique ou si sa voiture de
fonction à la Ville de Montréal fonctionnait à l'électricité.
«Tu veux
être personnel, [...] maintenant, tu veux être personnel? Tu veux faire
personnel? Pour des raisons de sécurité, je ne dis pas ce que je fais [...]. Je
vais lire ton article», a lancé M. Coderre.
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Dans la veine :
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(1) Matière à réflexion
Heureusement pour nous, M. Coderre n’appartient
pas à la catégorie «manipulateur gentil» (la plus dangereuse et difficile à
détecter). Le ton est généralement brusque et arrogant.
Source – Les
manipulateurs sont parmi nous, Isabelle Nazare-Aga :
Le manipulateur dispose de plusieurs stratégies
pour exercer sa violence. Il peut aussi porter différents masques : le
séducteur, le culpabilisant, le timide, le dictateur, le faux complice… On dit
de lui qu’il exerce un «terrorisme déguisé».
Parmi les 30 caractéristiques du manipulateur
relationnel :
– Il
reporte sa responsabilité sur les autres ou se démet de ses responsabilités.
– Il
répond très souvent de façon floue. Il ne dit pas ce qu'il fait.
– Il
change ses opinions et ses comportements selon les personnes ou les situations.
– Il
invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.
– Il
ignore les demandes (même s’il dit s’en occuper).
– Il
change carrément de sujet au cours d’une conversation.
– Il
évite ou s’échappe de l’entretien, de la réunion.
– Il
mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité.
– Il
ment, il déforme et interprète.
– Il
est égocentrique.
– Il
ne supporte pas la critique et nie les évidences.
– Il
ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs d’autrui.
– Il
utilise très souvent le dernier moment pour demander, ordonner ou faire agir
autrui.
– Son
discours paraît logique ou cohérent, mais ses attitudes, ses actes (ou son mode
de vie) répondent au schéma opposé.
– Il
produit un état de malaise ou un sentiment de non-liberté (piège).
– Il
est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens
d’autrui.
– Il
nous fait faire des choses que nous n’aurions probablement pas faites de notre
propre gré.
– Il
est constamment l’objet de discussions entre gens qui le connaissent, même s’il
n’est pas là.
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