Les propos ambigus du général rappellent ce qu’il disait le 4 juin 1958 à Alger «Je vous ai compris», puis deux jours plus tard à Mostaganem «Vive l’Algérie française!». L’idée de l’autodétermination ne plaisait ni aux Pieds-noirs ni aux partisans de l’Algérie française. Ce sont les troubles transformés en guerre civile entre 1957 et 1958, qui ont favorisé le retour de Charles de Gaule «aux affaires» et lui ont accordé «les pleins pouvoirs». En même temps qu'il fondait la Ve République, de Gaulle tentait de régler le problème algérien. Les accords d’Évian allaient finalement permettre l’indépendance de l’Algérie en 1962 (1).
«Je ne crois pas que depuis le commencement du monde, on ait jamais vu une nation se payer de mots aussi aisément que la nôtre. C'est d'ailleurs la seule qui ait eu le front d'écrire LIBERTÉ sur ses prisons, ÉGALITÉ sur ses palais et FRATERNITÉ sur cette fabrique de haine qu'on appelle le Parlement.»
~ Henry
Maret (Pensées et opinions / Paris,
Flammarion 1903)
«Qu’est-ce
que la liberté? Une vieille idole en morceaux.»
~ Marcel
Azaïs, critique littéraire (1888-1924)
«La liberté
commence où l'ignorance finit.» ~
Victor Hugo
«L'idée
qu'un citoyen, qui n'a jamais eu affaire à la justice de son pays, devrait
rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour
des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute
indiscrétion d'un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les
raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l'esprit de personne. Le
jour n'est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser
notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et
jour, que d'ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l'État
jugera plus pratique, afin d'épargner le temps de ses innombrables contrôleurs,
de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser
marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail? L'épuration des
Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en serait grandement
facilitée.»
~ Georges
Bernanos, 1888-1948 (La France contre les
robots, 1946)
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La chambre haute de la Pologne a adopté samedi un
projet de loi controversé qui permettrait au gouvernement de renforcer le contrôle
politique sur la Cour suprême du pays. Les opposants du projet de loi
soutiennent qu'il abolirait l'indépendance du pouvoir judiciaire et mettrait en
péril l'État de droit. Après le vote, les manifestants rassemblés devant le
Parlement, ont scandé «Honte!», «Traitres!», «Démocratie!».
«N'ouvre
jamais ta porte à ceux qui, de toute façon, l'ouvrent sans ta permission.» ~ Stanislaw Jerzy Lec, écrivain
polonais (1909-1966) [Nouvelles pensées échevelées]
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(1) Même si nous n’apprenons rien de l’histoire,
vous trouverez sur ce site les jalons de l’histoire de l’Algérie depuis l’Antiquité
jusqu’à aujourd’hui :
Hitler n’a rien inventé (la manière de
procéder est identique chez tous les envahisseurs et colonisateurs de toutes
origines) :
Le saccage
des Français
Les archives algériennes et les œuvres d'art en
bois servirent souvent de combustion pour les feux de camp des militaires. Les
méthodes utilisées par l’armée française furent généralement brutales, comme en
fait foi ce témoignage du lieutenant-colonel Lucien-François de Montagnac,
officier durant la conquête d’Algérie (Lettres d’un soldat, 15 mars 1843) :
«Toutes les populations qui n'acceptent pas
nos conditions doivent être rasées. Tout doit être pris, saccagé, sans
distinction d'âge ni de sexe: l'herbe ne doit plus pousser où l'armée française
a mis le pied [...]. Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes: tuer
tous les hommes jusqu'à l'âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les
enfants, en charger les bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs.
En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens.»
Les
Français se livrèrent à une guerre bactériologique en empoisonnant les puits,
sans parler de la destruction systématique des cultures. Le général
Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849), par exemple, organisa de façon systématique
le massacre de populations civiles en enfermant les gens dans des grottes afin
de les gazer en les enfumant. Il se vantait même de chercher à exterminer les
Arabes: «C’est la guerre continue jusqu’à extermination… Il faut fumer
l’Arabe!» En réalité, seules quatre ou cinq «enfumades» auraient été recensées;
elles auraient été étalées sur une période de cinq ans.
Néanmoins,
des tribus entières arabes et berbères furent rayées de la carte. Alors que la
population algérienne était estimée à quelque trois millions en 1830, elle n'en
comptait plus que deux millions en 1845. Aujourd'hui, on n'hésiterait guère à
parler d'une forme de génocide. En 1843, le général Bugeaud reçut la grande
croix de la Légion d'honneur, puis fut fait maréchal de France en récompense de
ses loyaux services. Ce genre de reconnaissance nationale n'a pas été inventé
par les Français; d'autres puissances impérialistes, notamment chez les
Britanniques, l'ont pratiqué également sur une grande échelle.
La «mission
civilisatrice» de la France
L'idéologie de l'époque trouvait en partie sa
justification dans la présumée «supériorité de la race française» sur la «race
indigène». Jules Ferry (1832-1893), l'un des fondateurs de l'éducation moderne
française à l'origine des grandes lois scolaires républicaines instituant la
gratuité, l'obligation et la laïcité de l'école, avait déclaré à ce sujet, le
28 juillet 1885, lors d'un débat à la Chambre des députés:
«Messieurs, il y a un second point, un
second ordre d’idées que je dois également aborder [...] : c’est le côté
humanitaire et civilisateur de la question. [...] Messieurs, il faut parler
plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races
supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. [...] Je répète qu’il
y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles.
Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. [...]
Ces devoirs ont souvent été méconnus dans
l'histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les
explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils
n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. Mais de nos
jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur,
grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation.[...] La
politique coloniale est fille de la politique industrielle.»
L’Algérie accéda formellement à l'indépendance le
5 juillet 1962 dans un climat de guerre civile et de luttes féroces pour le
pouvoir, d'autant plus que beaucoup de colons français et de militaires n'acceptaient
pas de perdre leurs privilèges.
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