1 janvier 2017

Une initiative à dupliquer

À chaque fin d’année on se cherche naturellement des remèdes au pessimisme et au défaitisme. Je n’aurais jamais cru qu’un prêtre, particulièrement ouvert de coeur et d’esprit, me réconcilierait avec le clergé (du moins en partie...). Je suis touchée. C’est du concret, non pas de vaines paroles prêchées du haut d’une chaire.

Je me demande si l’un de nos chefs, comme Jérôme Ferrer ou Normand Laprise ou le testeur de restos gastronomiques Philippe Mollé, auraient l’audace d’imiter Angel Garcia. Ah, les débuts d’année, c’est fait pour rêver... en couleurs.

Source de l’article : Agence France-Presse

À Madrid, un restaurant gratuit pour les sans-abri

Photos : Gérard Julien / AFP

Le prêtre Angel Garcia (à droite) en compagnie de sans-abri pendant leur dîner au restaurant Robin de Bois de Madrid, le 1er décembre 2016.

Le restaurant madrilène Robin des Bois assure deux services de 50 couverts tous les soirs, avec nappes blanches et serviettes rouges.

Au milieu du bal des serveurs, José Silva prend place pour déguster un plat de riz, légumes et viande. Pourtant, José n'a pas un sou pour payer ce restaurant au cœur de Madrid, et pour cause: il vit dans la rue. 
     Âgé de 42 ans, il dort sous une station de téléphérique dans l'immense bois de la Casa de Campo et profite des repas gratuits du restaurant Robin des Bois
     Cet établissement qui a ouvert début décembre est une initiative d'Angel Garcia, prêtre rebelle de 79 ans aux cheveux blancs soigneusement peignés, connu pour son église «alternative» et le travail auprès des plus pauvres de son association «Messagers de la Paix». 
     La journée, les clients du restaurant paient 11 euros pour leur repas, ce qui permet aux sans-abri de profiter, le soir, du même menu gratuitement. 
     Ce modèle économique doit encore faire ses preuves et l'association d'Angel Garcia devra sans doute aussi participer financièrement pour soutenir le restaurant. Mais «Padre Angel» a d'ores et déjà des plans plus ambitieux : il veut ouvrir trois autres restaurants en Espagne, où plus d'une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté après des années de crise économique. 
     «C'est très bon», se régale José Silva, vêtu d'un sweat-shirt Gap qu'on lui a donné, en coupant ses boulettes de viande. Bien mieux, ajoute-t-il, que l'habituel sandwich froid distribué à la paroisse San Anton du père Angel», toute proche. 
     Une fois son repas fini, il quitte ce restaurant-cantine au mur de brique rouge décoré avec des chandeliers pour affronter le froid de décembre.

Dignité

D'autres sans-abri entrent et s'installent devant les tables bien dressées du Robin des Bois, qui assure deux services de 50 couverts, avec nappes blanches et serviettes rouges. 
     Les charriots de supermarché où s'entassent les possessions de certains sont laissés à l'entrée. 
     Ce projet «rend leur dignité aux gens qui en ont besoin», expliquait à l'AFP le père Angel quelques jours avant l'ouverture du restaurant, vêtu d'un élégant costume dans son église à Chueca, le quartier gay de Madrid. 
     D'habitude, «les gens font la queue dans la rue pour dîner, bravant le froid et la pluie», disait-il. Près de lui ce jour-là, des hommes et des femmes prenaient un petit-déjeuner réconfortant composé de café chaud et des pâtisseries. Beaucoup d'entre eux reviennent en fin de journée, l'église servant des sandwichs, de la soupe et des fruits à quelque 200 personnes chaque soir. 
     Avec le restaurant Robin des Bois, une centaine «d'habitués» peuvent désormais remplacer le sandwich par un repas chaud.

Église alternative

La paroisse de Padre Angel est devenue une institution depuis qu'il l'a reprise en 2015, s'employant à l'ouvrir à chacun, peu importe sa religion. 
     En plus de servir des repas aux sans-abri, elle diffuse en direct les discours du Pape et des matchs de foot. 
     L'année dernière, l'enfant Jésus de la crèche était représenté par une figurine d'Aylan Kurdi, le petit réfugié de trois ans dont la photo du corps sans vie sur une plage turque avait ému le monde. 
     Le père Angel baptise lui-même les enfants de couples homosexuels, ce qui lui vaut des visites du monde entier. 
     «Plus de mille personnes viennent chaque jour», se félicite-t-il.

«Messagers de la Paix» fait cependant plus que s'occuper de l'église et du restaurant Robin des Bois
     Horrifié dans sa jeunesse par le traitement réservé aux enfants dans les orphelinats, Angel Garcia a fondé cette association en 1962, afin d'offrir des foyers accueillants aux enfants abandonnés. 
     L'association a ensuite grandi, étendant son action aux jeunes souffrant d'addictions, aux séropositifs, aux jeunes handicapés, aux femmes victimes de violences conjugales et aux personnes âgées.
[...]

Aucun commentaire:

Publier un commentaire