8 janvier 2017

Le dernier film de Josh Fox : à voir!

Le film de Fox n’est pas défaitiste, au contraire. Le film expose ce qu’on sait et ce qui peut être fait, même s’il est déjà plus que tard. Des exemples de courage, de résistance, de résilience, d’innovation, d’affirmation, de révolution au solaire, de regroupements communautaires (plus forts que les tempêtes), d’action, de partage, d’amour. Un documentaire extrêmement touchant qui a remporté le Prix du public au Festival Sundance de 2016.

Tous les impacts du changement climatique prévus depuis des lunes se matérialisent sous nos yeux. Alternance de températures extrêmes, fonte accélérée des glaciers, inondations, érosion des zones côtières, sécheresses, etc. S’ensuivent guerres, famines, graves problèmes de santé, maladies tropicales, peste/choléra, déplacements de populations et millions de morts. Les réfugiés de guerre sont nombreux. Attendez de voir les réfugiés climatiques des zones côtières s’y ajouter.

Le dioxyde de carbone relâché en grande quantité dans l’atmosphère présentement (et précédemment) va continuer de modifier le climat pendant plusieurs décennies, même si nous cessons d’en produire. Comme dit Josh Fox «ça donne envie de regarder des vidéos de chats» (je vis la même chose...).

Or, les États-Unis seront gouvernés par les chevaliers de l’apocalypse, une clique de climatosceptiques à cheval sur des principes rétrogrades qui affirment que seuls les revenus des énergies fossiles sauveront le monde. Et, le Canada ne fait guère mieux (1).

Description

How to Let Go of the World and Love All the Things Climate Can’t Change
Josh Fox (2016) 

How to Let Go of the World and Love All the Things Climate Can’t Change travels the globe, from New York City to the Marshall Islands and China, to meet with people who are committed to reversing the tide of global warming. The film examines the intricately woven forces that threaten the stability of the climate and the lives of the world’s inhabitants. Oscar Nominated director Josh Fox (GASLAND) continues in his deeply personal style, investigating climate change – the greatest threat our world has ever known. Traveling to 12 countries on 6 continents, the film acknowledges that it may be too late to stop some of the worst consequences and asks, what is it that climate change can’t destroy? What is so deep within us that no calamity can take it away?

https://thoughtmaybe.com/how-to-let-go-of-the-world/

How to Let Go of the World and Love All the Things Climate Can’t Change (Comment laisser aller le monde et aimer toutes les choses que le climat ne peut pas changer) nous fait voyager à travers le monde, de New York aux Îles Marshall à la Chine, et rencontrer des gens qui se sont engagés à inverser la tendance au réchauffement global. Le film examine les forces complexes qui menacent la stabilité du climat et la vie des habitants du monde. Le réalisateur Josh Fox, nominé aux Oscars pour GASLAND, continue dans son style très personnel, à enquêter sur le changement climatique – la plus grande menace que notre monde ait jamais connue. Voyageant dans 12 pays sur 6 continents, le film montre qu'il est peut être trop tard pour arrêter certaines des pires conséquences, et demande : qu'est-ce que le changement climatique ne peut pas détruire? Qu’y a-t-il de si profond en nous qu'aucune calamité ne peut nous enlever?

J’ai noté :

D’entrée de jeu nous plongeons dans les ravages causés par l’ouragan Sandy. Bill McKibben, auteur et cofondateur de 350.org, nous dit : «C’est injuste d’attribuer un nom de jeune fille comme «Sandy» à cet ouragan. Nous devrions utiliser les noms des compagnies de pétrole, de gaz et de charbon qui sont responsables de la surcharge des émissions carboniques dans l’atmosphère. Le vrai nom de cet ouragan est EXXON.» (Non textuel)

Josh Fox et Ella Chou

Fox nous amène en Chine. Ella Chou, de U.S. National Renewable Energy Labs, promeut l’usage et la fabrication de panneaux solaires dans son pays d’origine. «La Chine a la capacité et la technologie pour produire des panneaux solaires rapidement à coût abordable, ce qui profiterait au reste du monde; ce serait bénéfique pour l’environnement et l’économie, mais aussi pour contrer les inégalités sociales très critiques en ce moment. Les pauvres sont ceux qui paient la facture du changement climatique. On parle aujourd’hui ‘d’imagination morale’ en opposition aux critères actuels de succès. La société peut vous dire qu’il faut travailler pour McKinsey ou Goldman Sachs, ou posséder une grosse maison. L’imagination morale propose plutôt de choisir ce que vous ferez en fonction d’une valeur morale qui peut améliorer le sort du monde et le vôtre bien sûr. Les nouvelles technologies sont des solutions viables aux problèmes de la pollution de l’air.»
     La pollution de l’air tue environ 1,6 millions de Chinois par année, ou 4400 personnes par jour. 
     Parenthèse – En décembre dernier, 12 provinces et des grandes villes comme Pékin, Shanghaï et Tianjin étaient en «alerte pollution» élevée, soit un quart de la Chine tout entière. En y additionnant les provinces touchées – Henan, Hebei, Shanxi, Shaanxi, Shandong, Jiangsu, Anhui, Zhejiang, Liaoning, Jilin et le Heilongjiang – on arrive à près d’un quart du territoire chinois touché et une population de près de 700 millions de personnes. La municipalité de Pékin a décrété une «alerte rouge» et adopté des mesures exceptionnelles de restrictions à la circulation et de fermetures d’usines pour tenter de contenir le smog. Pour les autorités nationales, la lutte contre la pollution va demander des années de travail, incluant les fermetures des mines de charbon, la limitation des voitures, le contrôle des industries les plus polluantes et surtout la diversification des sources d’énergies fossiles. Fin de la parenthèse.

Parmi les gens interviewés par Josh Fox :
Michael Mann, directeur d’Earth Systems Science Center (Penn State University), coauteur du rapport du GIEC 2007 et co-récipiendaire du prix Nobel de la Paix en 2007;
Lester Brown, analyste environnemental;
Van Jones, leader en justice sociale et environnementale;
Petra Tschakert, professeur de géographie (Penn State University) et scientiste bénévole au GIEC;
Elizabeth Kolbert, auteur de «La sixième extinction»;
Plusieurs résistants de diverses régions du globe (Amérique du Sud, Afrique...);
Tim Dechristopher, environnementaliste militant condamné à deux ans d’incarcération en prison fédérale après avoir acheté en toute légalité 22 000 acres de terres près d’une réserve faunique de l’Utah pour protéger la zone; le tribunal a déclaré qu’il avait violé les lois protégeant l’industrie pétrolière.

Tim Dechristopher

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En complément : une preuve de plus que le changement climatique n’est pas une fabulation de terroristes environnementaux.

Un reportage d'Étienne Leblanc en Islande

Le glacier Vatnajökull en Islande. Photo : Emil Thor Sigurdsson

C'est en Islande que se situe le plus grand glacier d’Europe, le fameux Vatnajökull, qui n’est pas épargné par le réchauffement climatique.
     Depuis quatre décennies, il fond et recule. Résultat : le débit des rivières a tellement augmenté que l’Islande entend doubler sa capacité hydroélectrique, principale source d’énergie du pays. 
     «Ça, c’est la nouvelle montagne. Il y a 30 ans, on ne la voyait pas, elle était enfouie sous le glacier. Mais avec la fonte de la glace, elle nous est apparue, petit à petit. Il y a vingt ans, on pouvait monter sur le glacier avec la voiture à partir d’ici. On roulait sur la neige. Aujourd’hui, on ne peut pas atteindre la masse de glace, les rivières nous bloquent le passage.» ~ Sigurdur Páll Asólfsson, hydrologue pour la société d'État Landsvirkjun 
     Les Islandais ont-ils besoin de toute cette électricité supplémentaire? De fait, 80 % de toute l’hydroélectricité produite actuellement est vendue aux trois alumineries présentes au pays. L’Islande est le pays qui produit le plus d’électricité par personne. Avec ses tarifs d’électricité très bas, l’Islande attire les entreprises énergivores, comme RioTinto et Alcoa. Le secteur manufacturier représente environ un cinquième de l’économie islandaise. 
     L’Islande n’a aucune ressource en aluminium. Les entreprises qui y sont installées importent la matière première et exportent le produit final, ce qui nourrit un grand trafic maritime. 
     «Nous avons toute l’énergie dont nous avons besoin. On n’a pas besoin de plus d’énergie pour nos besoins de tous les jours, pour le tourisme, pour l'agriculture, pour notre consommation personnelle. Pourquoi alors construire de nouvelles centrales? C’est la question à laquelle nous n’avons pas de réponse.» ~ Gudmundur Ingi Gudbrandsson, directeur de l’Association islandaise de l’environnement, le plus important groupe environnementaliste du pays.

Article intégral :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/2016/12/islande-rechauffement-climatique-hydroelectricite/index.html

Interview à Desautels le dimanche :
http://ici.radio-canada.ca/emissions/desautels_le_dimanche/2016-2017/

(1) Le réchauffement climatique aura également de nombreuses répercussions au Canada en général et au Québec en particulier. Notre Alberta Saoudite et ses sbires s’en occupent.  

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