Et, grands et petits «chefs» se décarcassent pour inventer des recettes «originales».
My God! Que penser des quelque 200 000 pinsons et ortolans braconnés annuellement en France – pour les gastronomes?
Chasse aux pinsons : des militants écologistes agressés en France
«La France est l'un des pays les plus beaux d'Europe en matière de biodiversité, mais on est très agressif à l'égard de cette richesse.» Ça fait des années qu'Allain Bougrain-Dubourg, à la tête de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), milite et dénonce le braconnage de milliers d'oiseaux dans son pays. Lundi matin, alors que la ligue menait une opération contre le braconnage des pinsons dans les Landes, elle a été violemment prise à partie par des riverains de la région.
Chaque année, des milliers d'oiseaux quittent la Sibérie et les territoires scandinaves et lors de cette migration, ils sont capturés dans les Landes, un département du sud-ouest de la France. Pourtant, la chasse aux pinsons est interdite en France et en Europe. «Ce sont des espèces protégées par la loi (...), mais sur le terrain, on ne fait rien», constate Allain Bougrain-Dubourg.
«On dénonce cette situation, car les autorités françaises ne bougent pas. Cette fois-ci, ça a été assez violent, car les gens sont sortis avec des pelles et pioches, ils ont saisi la caméra, crever les pneus.» Le président de la LPO a reçu de nombreuses menaces de mort, mais une agressivité comme celle-là, il n'en avait jamais vu avant, avoue-t-il. Il trouve qu'à quelques semaines de la grande conférence sur le climat à Paris, l'événement est d'autant plus scandaleux. «Le président (François Hollande) annonce que la France doit être exemplaire pour la protection de la biodiversité mais sur le terrain tout le monde ferme les yeux.»
«Les ortolans, on les engraisse dans le noir et on les tue en les plongeant dans l'armagnac. Les pinsons, on les mange en brochette. C'est un luxe scandaleux qui se développe sur le dos de la nature.» Selon la Ligue de protection des oiseaux, ce sont des dizaines de milliers de pinsons qui seraient tués chaque année illégalement. L'organisme qualifie même les Landes comme un territoire de non droit.
Source : http://ici.radio-canada.ca/emissions/le_15_18/2015-2016/
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Une partie du problème vient de la conviction que nous sommes des animaux supérieurs et que cette illusion nous donne tous les droits. On dit que les goélands ne sont que des machines à fiente, mais quand on examine objectivement les problèmes d’égouts municipaux on peut se demander si nous ne sommes pas nous-mêmes des machines à merde. (Le déversement des 8 milliards d’eaux usées de Montréal aura lieu, le fédéral a donné son OK. Plus ça change plus c’est pareil!)
Bon, j’ai fait un détour en saisissant des nouvelles à la volée, mais ça confirme le topo...
Faut-il s’étonner que la viande et les SUV demeurent étroitement associés à la masculinité? L’article suivant propose une réflexion sur de vieux clichés socioculturels qui nous maintiennent dans les ornières de l’éco-suicide.
Les femmes se soucient de la planète.
Les hommes se soucient de leur masculinité.
Par Katherine Martinko
TreeHugger (28/10/2015)
Le fait d'être de sexe masculin pourrait vous empêcher d’adopter des comportements écologiques. Les femmes sont plus portées que les hommes à trimballer leurs sacs réutilisables, à conduire de plus petites voitures et à être végétariennes. Les hommes génèrent davantage d'émissions de carbone parce qu'ils consomment plus de viande et conduisent de gros véhicules. En général, il semble que les hommes éprouvent de la résistance à changer leur mode de vie par crainte de paraître moins viril.
Dans un article du Guardian intitulé «Si le mode de vie durable est perçu comme 'féminin', c'est mauvais pour la planète – et pour les femmes», l’auteure Bhavya Reddy fournit des exemples d'hommes qui ont été ridiculisés parce qu’ils conduisaient des Prius. Une histoire choquante décrit un homme sikh qui fut la cible d'une attaque raciste : on l’a injurié avec «des obscénités et des insultes telles que ‘Ben Laden’, ‘Terroriste’, ‘Allez, retourne dans ton pays’, et, ‘Pourquoi conduis-tu une minuscule Prius, moi j'ai un gros SUV!’»
Quant au végétarisme, beaucoup d'hommes s’accrochent à l'idée que la viande c’est masculin, et que faire griller des végé-burgers sur un BBQ ne fait pas le poids. Une étude de l'Université de Colombie-Britannique intitulée «Viande, moeurs, et masculinité» s’est fixé la tâche intéressante d’enquêter sur «la perception qu'ont les gens de l’alimentation omnivore et végétarienne, ainsi que leur valeur pour la santé». «Dans les deux études, à la fois les omnivores et les végétariens considéraient le végétarien plus vertueux et moins masculin que l’omnivore», concluaient les chercheurs (1).
Un homme avec qui je parlais la semaine dernière me disait : «Je sais que c'est faux, mais j'ai ce préjugé que tous les gars végétariens sont pâlots et frêles.» Fait intéressant, il y a plus d'hommes que de femmes qui pratiquent le végétalisme (ou véganisme), et c’est vraisemblablement parce qu'il y a quelque chose d’inflexible dans le végétalisme, ce qui plaît aux hommes qui désirent paraître masculins et engagés dans une cause.
Selon la Swedish Defence Research Agency, en 2009, «en transports, les hommes ont consommé plus d'énergie que les femmes : 70 à 80 % plus en Allemagne et en Norvège, 100 % plus en Suède et 350 % plus en Grèce». Les hommes font beaucoup plus de kilométrage annuellement, utilisent moins les transports en commun et achètent de gros véhicules énergivores.
La rivalité qui existe entre les notions de vertu et de masculinité est troublante, de même que la connotation négative associée à la féminité, surtout quand on considère que le bien-être de la planète est en jeu. La masculinité devrait être associée à la protection de la planète, non pas à sa domination. Nous n'avons pas besoin d'encore plus d'obstacles à la réduction des émissions de gaz à effet de serre; la tâche est suffisamment immense telle qu’elle est.
Source : http://www.treehugger.com/
(1) PDF du rapport de recherche : http://www2.psych.ubc.ca/~heine/docs/2011meatmorals.pdf
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Tracy et Jon Stewart à la rescousse des animaux de ferme
J’ai suivi le «Daily Show» de Jon Stewart jusqu’à ce que je donne mon téléviseur. Mais j’ai pu regarder certains épisodes sur Youtube par la suite. Un peu déçue qu’il abandonne l’émission, mais, je peux comprendre.
Son épouse Tracy et lui on acheté une ferme de 12 acres au New Jersey pour en faire un refuge, en partenariat avec Farm Sanctuary NY (dont souvent parlé ici – voyez les libellés Végétarisme et Zoofriendly). Les Stewart ont profité du lancement du livre de Tracy «Do Unto Animals: A Friendly Guide to How Animals Live and How We Can Make Their Lives Better» en octobre dernier pour annoncer la nouvelle.
«J’aimerais que les gens commencent à voir les animaux comme des individus. Si chacun en faisait un peu plus, les aimaient un petit peu plus, tellement de choses pourraient changer. Il n’est pas nécessaire d’être végétalien. Il suffit de les défendre. Vous pouvez leur offrir un peu de tendresse. Je souhaite que les gens se connectent aux animaux comme la plupart d’entre nous le faisions durant notre enfance», disait l’ancienne assistante vétérinaire au New York Times.
Les Stewart – qui ont deux enfants – partagent déjà leur vie avec plusieurs animaux de compagnie : quatre chiens, deux chevaux, trois lapins, deux poissons, un hamster, deux cochons d’Inde et un oiseau. Ils incorporent l’amour des animaux à leur façon de se nourrir : Tracy est végétalienne et Jon est végétarien. Ils ont fait ce choix pour des raisons éthiques. La ferme servira éventuellement à des fins éducatives. (Source : Care2)
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Matthieu Ricard était de passage à l’émission Bien dans son assiette. Végétarien depuis plus de 40 ans, pour lui, ce régime alimentaire peut être un facteur de cohésion sociale en plus d'avoir des effets bénéfiques sur la santé et l'écologie. «C'est un facteur individuel sur le plan éthique, mais [ça rejoint aussi] le plan social et environnemental parce que ça joue sur les inégalités sociales et la pauvreté. Toute la chaîne de production de viande est la deuxième cause d'émission de gaz à effet de serre, selon la FAO. La consommation de viande est un phénomène où tout le monde y perd, les animaux en premier.»
M. Ricard estime que le traitement que l'on réserve aux animaux met à rude épreuve notre notion d'altruisme. «C'est une question de vision du monde selon laquelle on veut toujours devenir plus riche, plus puissant. Il faut mettre un terme à l'avidité et promouvoir l'ouverture à l'altruisme, à la bienveillance.» (ICI Radio-Canada Première)
Plaidoyer pour les animaux
Matthieu Ricard
Allary Éditions, octobre 2014
Dans la lignée de Plaidoyer pour l'altruisme, Matthieu Ricard invite à étendre notre bienveillance à l'ensemble des êtres sensibles. Dans l'intérêt des animaux, mais aussi des hommes.
Nous tuons chaque année 60 milliards d'animaux terrestres et 1 000 milliards d'animaux marins pour notre consommation. Un massacre inégalé dans l'histoire de l'Humanité qui pose un défi éthique majeur et nuit à nos sociétés : cette surconsommation aggrave la faim dans le monde, provoque des déséquilibres écologiques, est mauvaise pour notre santé. En plus de l'alimentation, nous instrumentalisons aussi les animaux pour des raisons purement vénales (trafic de la faune sauvage), pour la recherche scientifique ou par simple divertissement (corridas, cirques, zoos).
Et si le temps était venu de les considérer non plus comme des êtres inférieurs mais comme nos «concitoyens» sur cette terre?
Nous vivons dans un monde interdépendant où le sort de chaque être, quel qu'il soit, est intimement lié à celui des autres. Il ne s'agit pas de s'occuper que des animaux mais aussi des animaux.
Cet essai lumineux met à la portée de tous les connaissances actuelles sur les animaux, et sur la façon dont nous les traitons. Une invitation à changer nos comportements et nos mentalités.
Matthieu Ricard présente son livre – un condensé percutant sur la situation globale en matière de consommation :
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