8 novembre 2015

Énergies «sales» : la vérité pue?

Pourquoi se scandaliser des propos du secrétaire d'État John Kerry qui a mis de l’huile sur le feu en affirmant que Keystone XL aurait «facilité le transport vers les États-Unis d'une des sources d'énergie les plus sales de la planète.»? Il n’y a pas d’endroit sur terre où l’on ne souffre pas de l’effet «énergies sales». Nous savons que les industries pétrolières, gazières et minières sont par définition extrêmement «sales» et polluantes. Il faut être vraiment naïf pour croire qu’elles pourraient soudain devenir propres en utilisant des méthodes différentes d’exploitation.

Il n’est pas nécessaire d’être adepte de la «simplicité volontaire» pour comprendre le ridicule et les graves conséquences de l’hyper consommation promue par l’industrie. Le dépotoir planétaire ne finit pas de grandir et il nous enterrera vivants, tous autant que nous sommes si l’on continue.

Plus il y a d'exploitation et de matières dangereuses en circulation, plus il y a de risques d’accidents. Jugez par vous-même :
Principaux déversements et fuites de pétrole en 2015
1 litre d'hydrocarbures pollue 1 million de litres d'eau et la rend impropre à la consommation. Selon les firmes spécialisées dans le domaine, avec la meilleure technologie disponible il est impossible de ramasser plus de 10% du pétrole déversé.
http://meteopolitique.com/Fiches/petrole/deversements-de-petrole/2015/Deversements-de-petrole-en-2015.htm

Bien commode la pensée magique et le déni – mais n’attendons pas de goûter à ces eaux-là pour ôter nos œillères. Ce sont des humains, des animaux qui paient de leur vie pour nourrir la machine industrielle, sans parler de la nature elle-même.

Pas plus tard que jeudi dernier (5/11/2015) : 
    Rupture de deux barrages dans l’État Minas Gerais 
    Les villageois sont en majorité des employés de la compagnie minière Samarco, détenue à parts égales par le géant minier brésilien Vale et le groupe australien BHP Billiton. La Samarco a confirmé la disparition de plusieurs de ses employés dans cet accident dont les causes restent inconnues.
    Le barrage de Fundao, où travaillaient 25 personnes, retenait des "boues toxiques de déchets minéraux sur une superficie équivalente à 10 stades de football", selon le président du syndicat local des mineurs Ronaldo Bento.

Source des photos ci-après : http://www.theguardian.com/international

Un cheval lutte pour s'extirper de la boue dans la petite ville de Bento Rodrigues, Brésil. Les sauveteurs cherchent des survivants. Photographie : Felipe Dana/AP

Photographie : Oglobo -- L'inondation par les boues de minerais causée par l’effondrement de deux barrages utilisés par les minières de BHP Billiton et Vale a atteint six villages
    Les soi-disant bassins de rétention contiennent des masses de déchets rocheux réduits en poussière et mélangés à de l'eau une fois que l’extraction des minéraux précieux a été faite; ces résidus peuvent inclure des produits chimiques dangereux, ajoutant aux craintes de contamination potentielle provenant du barrage Samarco. 
    La compagnie a cherché à minimiser ces craintes en disant qu'il n'y avait pas d'éléments chimiques pouvant représenter des risques pour la santé lors de l'accident. 
    C’est le second désastre dû à l’effondrement d’un barrage à Minas Gerais en 12 ans. En 2003, 1,2 milliard de litres de déchets provenant d’une usine de cellulose s’étaient répandus dans les rivières, privant 600,000 personnes d’eau potable et tuant les poissons jusqu'à l'océan Atlantique. 
    Le prix du minerai a baissé d’un tiers cette année en raison d'un surplus mondial et de la baisse de la demande chinoise.

Un sauveteur avec un cheval coincé dans la boue de l'inondation. Photographie : Ricardo Moraes/Reuters [Il n’est sans doute pas équipé pour l’euthanasier... horrible!!!]  

Vue aérienne de vaches blanches (broutant quoi?!) sur l’une des parcelles de terres déboisées de l'Amazonie près de Rio Pardo, Brésil. Le village d'environ 4 000 habitants a émergé là où s’élevait une jungle il y a moins de 25 ans. Les bûcherons qui ont déboisé la forêt tropicale ont été suivis par des éleveurs, des agriculteurs, des petits commerçants et des prospecteurs. Photographie : Nacho Doce/Reuters

Souches calcinées photographiées tandis qu’on met le feu aux forêts de tourbières pour installer une plantation de palmiers, en périphérie de la ville de Palangkaraya, Indonésie. La pollution atmosphérique a été un grave problème depuis les 18 dernières années en Indonésie à cause du brûlage illégal des forêts sur les îles de Sumatra et à Bornéo afin de défricher les terres pour la production de pulpe, de papier et d'huile de palme. Photographie : Ulet Ifansasti/Getty Images

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Pétro-investisseurs
Extrait de «L’emprise du pétrole» (ICI Radio-Canada)

Le néo-démocrate Brian Topp a, pour sa part, déjà fait part de ses inquiétudes face au nombre d'investisseurs étrangers dans le secteur énergétique. «La seule stratégie énergétique, industrielle et commerciale du Canada c'est de ne pas en avoir et d'inviter les pays étrangers à venir se servir dans nos ressources brutes pour en profiter chez eux», écrivait-il dans une tribune publiée dans la presse en 2012, où il citait notamment les pratiques du Brésil, de la Chine et des États-Unis.

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