11 novembre 2015

Qu’y a-t-il dans les eaux usées non filtrées?

Plein de choses indésirables et nauséabondes (voyez les 7 conseils ci-après). Mais le manque de QE (Quotient Environnemental) chez plusieurs politiciens est encore plus nauséabond. Je ne suis plus capable d’entendre leurs mensonges destinés non pas tant à nous rassurer qu’à nous ligoter (1). Annoncer la nouvelle au public à la dernière minute : un stratagème de déstabilisation pour passer à l’acte rapidement sans tenir compte des contestations et des alternatives.

Mise à jour 12/11/2015

Un poisson mort? Non, un condom à la dérive. Les poissons morts suivront bientôt.

Autres déchets à ne pas envoyer dans les cuvettes : serviettes humides jetables incluant pour bébés, cheveux, gomme à mâcher, mégots.

Comme pleurer ne changera rien puisque le mal est fait, alors autant rire un peu.
8 conseils rigolos pour réduire notre impact sur le flushgate :  
http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/11/10/flushgate-huit-conseils-plus-ou-moins-serieux-photos_n_8526084.html  
 
 

«Ah mais, nous n’avons pas le choix!» (Maire Coderre) Il avait promis au début de son mandat qu'il "remettrait Montréal sur la map". Job done.
(Crédit photo : Fabienne Legault)

«Quand il se passe quelque chose d’important, le silence est un mensonge.»
~ A. M. Rosenthal

Aujourd’hui, des gens disaient : «On ne voit rien en surface et ça ne sent rien». J’ai hâte de voir les vidéos de réseaux sociaux, peut-être aurons-nous l’heure juste.

Rappelons-nous que les éléments les plus dangereux et toxiques sont souvent invisibles, incolores et inodores! Ce n’est pas sans raison que le biologiste et environnementaliste Daniel Green recommande fortement de ne pas toucher à l’eau du fleuve.

7 conseils pour limiter votre impact lors du déversement d'eaux usées

Thomas Gerbet (10/11/2015)
http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2015/10/09/004-conseils-deversement-egouts-montreal-18-octobre.shtml

Près de 500 000 résidents de l'île de Montréal et des milliers de travailleurs venus de la banlieue enverront directement leurs eaux usées dans le fleuve lors du déversement d'égouts de 8 milliards de litres débutant le 11 novembre, et qui devrait durer un maximum de sept jours.

Chaque citoyen et entreprise aura le pouvoir de limiter, à son humble niveau, la quantité de polluants dans le Saint-Laurent. Certains de ces conseils devraient être mis en application en tout temps, d'autres sont des gestes exceptionnels.

Arrondissements et villes dont les eaux usées vont se déverser directement dans le fleuve : Anjou (40 %), Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (50 %), Côte St-Luc, Hampstead (10 %), Lachine, LaSalle, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Est (70 %), Montréal-Ouest, Mont-Royal, Outremont, Plateau-Mont-Royal (60 %), Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (50 %), Rosemont-La Petite-Patrie (80 %), Saint-Léonard (50 %), Le Sud-Ouest, Verdun, Ville-Marie, Westmount.

La liste suivante a été établie en partenariat avec Alexandre Joly, directeur général du comité ZIP Ville-Marie, et Simon Octeau, directeur adjoint du Regroupement des éco-quartiers.

1. Ne pas utiliser les toilettes et les lavabos comme une poubelle 
    Certaines personnes ont pris la mauvaise habitude de jeter dans les toilettes toutes sortes de choses, comme des cotons-tiges, de la soie dentaire, des tampons, des condoms. La plupart de ces produits doivent aller dans la poubelle. 
    Les médicaments périmés ne devraient pas non plus être jetés aux toilettes. Les pharmacies les récupèrent. Il ne faut pas non plus nettoyer les pinceaux remplis de peinture dans le lavabo ni dans la baignoire. Les résidus domestiques dangereux peuvent être portés aux écocentres. 
    Plusieurs jettent aussi dans les toilettes ou le lavabo les graisses alimentaires. Elles sont responsables d'un grand nombre d'obstructions des conduites d'égout. Il faudrait laisser la graisse refroidir et jeter le produit figé dans un bac de compost ou à la poubelle, quand il n'y a pas d'autre possibilité. Quant aux aliments, il faudrait éviter d'utiliser les systèmes de broyeurs de certains lavabos lors du déversement.

2. Ne pas utiliser les grilles d'égout de la rue comme une poubelle 
    En tout temps, il faut cesser de jeter des déchets dans les grilles d'égout dans la rue, comme les mégots, les gommes, les emballages de plastique, de même que les feuilles mortes. Prudence aussi en se penchant à proximité. Les usines d'épuration du monde entier retrouvent des objets plus inusités les uns que les autres : cellulaires, lunettes, dentiers... Lors du déversement, tout ira directement dans le fleuve.

3. Réduire sa consommation d'eau 
    Toute l'eau salie des lavabos, des douches et des toilettes ira directement rejoindre le Saint-Laurent, sans traitement. Des gestes simples, comme de couper l'eau de la douche quand on se savonne ou quand on se lave les dents, pourraient être mis en place pour limiter le volume total déversé. 
    Les citoyens pourraient réduire le débit du robinet lors de son utilisation, et même récupérer l'eau qui a servi à laver les légumes dans un bol afin de se laver les mains, par exemple. 
    Réparer les fuites avant le début du déversement pourrait aider à limiter votre empreinte. Un robinet qui fuit peut gaspiller plus d'une centaine de litres par jour. 
    De façon exceptionnelle, ceux qui peuvent se le permettre pourraient prendre une douche tous les deux jours lors du déversement. Il est aussi recommandé de prendre une douche, plutôt qu'un bain, qui exige deux fois plus d'eau.

4. Optimiser l'utilisation de la chasse d'eau 
    Le déversement prévu par la Ville de Montréal a été baptisé #FlushGate sur les réseaux sociaux. Les rejets de toilettes d'un demi-million de résidents de l'île de Montréal iront directement rejoindre les poissons. Un geste exceptionnel, que certains font déjà, consisterait à ne pas tirer la chasse d'eau après avoir uriné et de ne le faire qu'après avoir été à la selle. 
    Une technique pour réduire l'eau rejetée consiste à plonger une bouteille remplie d'eau dans le réservoir de la toilette afin de réduire le renvoi d'eau.

5. Limiter les lavages 
    Lors du déversement, il faudrait éviter de laver sa voiture. L'eau souillée sera rejetée dans les égouts. Une solution exceptionnelle pour réduire son impact serait de laver son linge avant le début du déversement ou après.

6. Ne pas vider sa piscine 
    Si ce n'est pas déjà fait, il serait préférable de vider sa piscine avant la période du déversement. Les centaines de litres d'eaux chlorées et traitées iraient alors directement dans le Saint-Laurent.

7. Utiliser des produits biodégradables 
    Ceux qui veulent réduire leur pollution peuvent choisir des produits nettoyants biodégradables. Afin de les reconnaître, il suffit de consulter l'endos des bouteilles et d'identifier le logo «Le test 301 de l'OCDE». Ils sont souvent également meilleurs pour la santé de ceux qui les utilisent.


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(1) Déversement géant d'égouts : des scientifiques contredisent les autorités
Thomas Gerbet (ICI Radio-Canada Nouvelles, 30/09/2015)

(Extraits)

Les autorités avaient jusqu'ici adopté un ton rassurant dans ce dossier, avançant que grâce au débit du fleuve, les eaux usées seraient rapidement diluées. Mais les spécialistes de la question, eux, n'en sont pas plus rassurés. 

Que se passe-t-il quand des polluants du réseau d'égout sont déversés massivement dans un cours d'eau? C'est justement à cette question que s'intéresse l'ingénieure civile et détentrice d'un doctorat de Polytechnique Isabelle Jallifier-Verne. 
    Les conclusions de sa thèse indiquent que le fort débit d'un cours d'eau pourrait avoir des conséquences plus néfastes que positives. «Un débit fort transporte les rejets plus rapidement». Les matières contenues dans les eaux usées pourraient se retrouver sur les berges, là où se concentrent la faune et les activités de loisir. 
    Le déversement des égouts aura un débit de 13 mètres cubes par seconde pendant sept jours contre environ 7000 mètres cubes par seconde pour le fleuve. 
    Isabelle Jallifer-Verne s'interroge aussi concernant les prises d'eau potable des municipalités. «Ça dépendra des courants», explique-t-elle. 

Quelques déclarations rassurantes des autorités

Même si la Ville de Montréal a décidé de prendre un ou deux jours pour réévaluer sa décision, les représentants de la municipalité et du gouvernement se font rassurants dans les médias. 
    «On parle de conséquences minimes. Ce sont des impacts jugés acceptables. [...] Il n'y aura aucun impact en termes d'approvisionnement d'eau.» ~ David Heurtel, ministre de l'Environnement 
    «En termes d'impact écologique, ce ne sera pas aussi terrible qu'on peut le percevoir.» ~ Chantal Rouleau, responsable du dossier de l'eau au comité exécutif de la Ville de Montréal 
    «Le fleuve a une capacité de dilution importante, avec un débit de 6000 à 7000 mètres cubes par seconde. Ce n'est pas une préoccupation majeure pour l'environnement.» ~ Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal

Le spécialiste en procédés de traitement des eaux, des eaux usées et des effluents industriels au Centre des technologies de l'eau de Montréal, Abdelaziz Gherrou, se questionne sur les propos rassurants des autorités : «Pourquoi avoir mis en place les stations d'épuration si le fleuve pouvait tout diluer? C'est bien parce qu'il y a un impact»
    «C'est vrai que le débit énorme au niveau du fleuve va atténuer un peu cet impact, mais il reste que sur une durée d'une semaine, certains contaminants auront le temps nécessaire pour influer sur la faune et la flore», dit-il. 
    «Une augmentation considérable de la concentration en coliformes, malgré le facteur de dilution du fleuve, et la présence de nutriments en quantités suffisantes, tels que du phosphore, de l'azote et de la matière organique va faire que le taux d'oxygène va diminuer au niveau notamment des endroits contenant de l'eau où l'écoulement est lent.», ajoute-t-il. 
    Abdelaziz Gherrou explique que «les eaux usées municipales contiennent divers contaminants chimiques et microbiologiques qui proviennent soit des activités humaines ou industrielles. Ces contaminants ont des impacts environnementaux différents les uns des autres et c'est pour cela que d'ailleurs la réglementation a été mise en place justement pour réduire considérablement cet impact.» 
    Le Comité ZIP [zone d'intervention prioritaire] du lac Saint-Pierre a lui aussi des doutes concernant le ton rassurant des autorités.


Allez hop! De la merde A MARI USQUE AD MARE et polluons dans la joie et la bonne humeur! 

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