3 février 2015

Tout ce temps perdu!

Perdu en vains débats idéologiques, conflits et guerres alors qu’il y a tant à faire pour ressusciter notre planète à l’agonie.

Marguerite Yourcenar (1903-1987), lauréate du Prix Femina 1968 pour son roman L'Œuvre au Noir. Source photo : Rue des archives

Florilège :

[...] dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus.
(Mémoires d'Hadrien, p.254, Folio n°921)

On n'est bien que libre, et cacher ses opinions est encore plus gênant que de couvrir sa peau.
(L'Œuvre au Noir, p.140, Folio n°798)

Magiques enfin l'amour, et la haine, qui impriment dans nos cerveaux l'image d'un être par lequel nous consentons à nous laisser hanter.
(L'Œuvre au Noir, p.378, Folio n°798)

Peu de bipèdes depuis Adam ont mérité le nom d'homme.
(L'Œuvre au Noir, p. 148, Folio n°798)

Nos recueils d'anecdotes sont pleins d'histoires de gourmets jetant leurs domestiques aux murènes, mais les crimes scandaleux et facilement punissables sont peu de chose au prix de milliers de monstruosités banales, journellement perpétrées par des gens de bien au coeur sec que personne ne songe à inquiéter.
(Mémoires d'Hadrien, p.140, Folio n°921)

Je vois une objection à tout effort pour améliorer la condition humaine : c'est que les hommes en sont peut-être indignes.
(Mémoires d'Hadrien, p.126, Folio n°921)

Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage : on en changera tout au plus le nom.
(Mémoires d'Hadrien, p.129, Folio n°921)

Construire, c'est collaborer avec la terre : c'est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais.
(Mémoires d'Hadrien, p.140, Folio n°921)

La morale est une convention privée; la décence est affaire publique; toute licence trop visible m'a toujours fait l'effet d'un étalage de mauvais aloi.
(Mémoires d'Hadrien, p.119, Folio n°921)

Source de la sélection : Au fil de mes lectures 
http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php?page=accueil

-------

Matière à réflexion :

Gare de «Pékin», 1937 :
Tous les voyageurs sont tenus d’ouvrir leurs colis et de les soumettre à la fouille. Raison invoquée : la recherche d’opium et d’héroïne. Les principaux trafiquants sont des Japonais qui utilisent ce commerce pour affaiblir les populations qu’ils souhaitent conquérir. (p. 130)

En 1945 :
Le problème n’est pas simple car les Japonais ont bouleversé la carte politique de l’Asie : Hong-Kong, Singapour, l’Indochine, la Birmanie sont entre leurs mains. Avec la signature de la capitulation japonaise, le 15 août 1945, le monde retrouve la paix, mais la lutte reprend de plus belle en Chine entre nationalistes et communistes. (p. 144)

~ Alexandra David-Néel
(De Paris à Lhassa, de l’aventure à la sagesse)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire