7 février 2015

Patrimoine perdu : les rivières sous les villes

J'ai publié ce message en juillet dernier, et vu les bris d'aqueducs en ce moment à Montréal, le revoici.

Documentaire Rivières perdues (voyez la description sous les photos)

Libérer les rivières souterraines enfouies sous nos déserts de béton citadins, voilà un projet révolutionnaire en matière d’environnement. Si les glaciers continuent de fondre aussi rapidement, ce serait un moyen de composer avec les changements géophysiques qui se produiront. On a beau essayer de contrôler et d’enclaver l’eau, quand vient la fonte des neiges ou lors de pluies torrentielles (de plus en plus fréquentes et abondantes) les égouts refoulent.
       Au lieu de continuer à multiplier les buildings et les parcs à condos (le béton n’absorbe pas l’eau), il vaudrait mieux laisser les rivières sous-terraines circuler, et créer des espaces verts-éponges tout autour. Ramener les rivières à la lumière favorise l’intégration d’écosystèmes, de milieux humides, qui absorbent le surplus d’eau et revitalisent les grandes villes. Une manière aussi de compenser les îlots de chaleur. On en voit des exemples extraordinaires dans ce documentaire. Et la nature s’ajuste très rapidement – plus que nous à vrai dire, puisque nous avons le cerveau dans le béton. À noter que 50% de la population mondiale vit dans les grandes villes.
       L’on prétexte qu’il en coûterait trop cher, pourtant, des investisseurs «visionnaires» et audacieux ont décidé de réaliser ces projets avant-gardistes. «Quand on ne sait pas ce qui a été fait ailleurs, on continue d’agir de la même manière», dit une urbaniste.

Alors si M. Coderre souhaite remettre (ou garder...) la ville sur la «map» (sic), il devrait s’inspirer de ce documentaire, d’autant plus que Montréal est une île et que si jamais ça débordait pour vrai, on n’ose imaginer ce qui s’ensuivrait. Et puis, beaucoup d’emplois en perspective, notamment pour les entreprises d’ingénierie et de construction.

Photo : Olivier Pontbriand (La Presse); Montréal 29 mai 2012


À propos de Rivières perdues

"Autrefois, dans pratiquement toutes les villes industrielles coulaient d'innombrables rivières. Les maisons s'érigeaient le long de leurs berges. Les routes embrassaient leurs courbes. Et leur courant permettait d'alimenter moulins et usines. Mais, au fur et à mesure que les villes grandissaient, la pollution envahissait les rivières à tel point qu'elles sont devenues de vrais canaux pour des maladies mortelles telles que le choléra, l'équivalent au XIXe siècle de la peste noire. Alors la solution a été d'enfouir les rivières sous terre et de les fondre aux réseaux d'égout.

Aujourd'hui, sous la ville, elles continuent de couler, hors de la vue et des préoccupations de ses habitants … du moins jusqu'à maintenant. En effet, des citadins se sont lancés dans une quête pour se réapproprier leur environnement naturel. Rivières perdues nous entraîne dans une aventure souterraine, aux quatre coins du monde, en compagnie d'explorateurs urbains clandestins, pour reconstituer l'histoire de ces rivières urbaines perdues, notamment grâce à des cartes d'archives. Nous partons à la recherche de cours d'eau disparus comme la petite rivière Saint-Pierre à Montréal, le ruisseau Garrison à Toronto, la rivière Tyburn à Londres, la rivière Saw Mill à New York, et la rivière Bova-Celato à Brescia, en Italie. Y a-t-il des chances que nous puissions un jour revoir ces rivières? Pour trouver la réponse, nous rencontrerons des penseurs urbains visionnaires, des activistes et des artistes du monde entier."  

À voir si vous avez accès à la zone (si encore disponible) :
http://ici.tou.tv/zone-doc

Bande-annonce :
http://rivieresperdues.radio-canada.ca/
Ou
http://vimeo.com/69162900

Site des producteurs :
http://www.catbirdproductions.ca/about/?lang=fr

COMMENTAIRE

Récemment en allant chez un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps, j’ai été stupéfaite de voir l’immense îlot de verdure de son quartier (dans une ville de taille moyenne) presque complètement déboisé. Pas un seul arbre là où l’on avait rasé. «Ils ont commencé l’abattage à l’automne dernier, et puis au printemps, coupe à blanc et érection de ces affreuses constructions bétonnées, collées les unes aux autres – à enjolivures style ‘sino-rococo'. Et ils vont tout abattre ce qui reste…», me disait-il. Il songe à vendre sa propriété.  
       Alors, qu’est-il arrivé à la faune qui logeait et nidifiait dans ce grand écosystème?! Pourquoi s’étonner de voir des chats sauvages et des faons à nos portes puisqu’ils n’ont plus d’endroits où vivre. La construction de nids pour les animaux humains (d’ailleurs l’espèce la plus envahissante – ex aequo avec les fourmis) gruge de plus en plus de terrain vierge. Le jour où il n’y aura plus que du béton, des dépotoirs et des humains (et plus d’arbres pour nous les à respirer), eh bien, souhaitons-nous bonne chance…

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