7 août 2014

Désastre… «impérial»


Quesnel Lake BC

Pastorale
Pablo Neruda  

Je copie des montagnes des fleuves des nuages
Je sors ma plume de la poche, je note
Un oiseau qui s’élève
Ou une araignée dans sa fabrique de soie,
Rien d’autre ne me vient à l’esprit : je suis air,
Air ouvert, où circule le blé
Et un vol m’émeut, l’incertaine
Direction d’une feuille, l’œil rond
D’un poisson immobile dans le lac
Les statues qui volent dans les nuages,
Les multiplications de la pluie.

Il ne me vient d’autre à l’esprit que l’été
Transparent, je ne chante que le vent,
Et ainsi passe l’histoire avec son chariot
Recueillant des linceuls et des médailles,
Et elle passe, et je n’écoute que les fleuves,
Je reste seul avec le printemps.

Berger, berger, ne sais-tu pas
Qu’ils t’attendent?

Je le sais, je le sais, mais ici près de l’eau,
Tandis que crépitent et chantent les cigales
Bien qu’ils m’attendent je veux m’attendre,
Moi aussi je veux me voir,
Je veux savoir enfin comment je me sens,
Et lorsque j’arriverai où je m’attends
Je m’endormirai mort de rire.

Kingsey Falls (avant)

Déversement d’Imperial Metals (photo : Le Monde.fr)  

Bravo pour l’impérial désastre!
Un drapeau rouge de plus…

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