Auront-ils notre peau?

Celui dont la pensée ne va pas loin, verra les ennuis de près. ~ Confucius

Le fleuve Saint-Laurent est la source d'eau potable de 43% de la population Québécoise 

Le Saint-Laurent est un majestueux cours d'eau qui relie les Grands Lacs à l’océan Atlantique, serpentant au cœur des régions les plus peuplées du Québec. Mais le Saint-Laurent subit depuis longtemps les assauts d’une industrialisation et d’une occupation du territoire qui menacent sa biodiversité et la qualité de son eau. Après des siècles de mauvais traitement, l’avenir du fleuve est-il compromis? Pourrons-nous jouir de sa générosité encore longtemps? (La semaine verte, ICI Radio Canada)

«... Nous essayons de faire le procès des gens qui se fichent totalement de la nature. Comment pouvons-nous les convaincre de changer de mentalité s’ils ne partagent pas nos valeurs? Pour moi, la réponse est simple : on ne le fait pas. (...)
       Si nous cédons au système financier en disant : «Le marché néolibéraliste est la façon d'aller de l'avant», ce faisant, nous adoptons ces valeurs sociales. Les écologistes comptent parmi les dernières lignes de défense contre la société progressiste basée sur des valeurs extrinsèques. Si nous ne nous levons pas pour dire : "Nous ne partageons pas ces valeurs, nos valeurs sont des valeurs intrinsèques. Nous nous soucions des gens. Nous nous soucions de la nature. Nous sommes intégrés à nos communautés et aux personnes autour de nous, et nous voulons les protéger, pas seulement nous-mêmes. Nous ne voulons pas être égoïstes. Ce n’est pas une question d'argent", qui d’autre le fera? 
       Alors, vous me demandez : "Eh bien, que pouvons-nous faire? Vous présentez des arguments contre les tentatives de tarification, de financialisation et de monétisation de la nature en vue de la protéger. Que devons-nous faire, alors?" 
       Eh bien, ce n'est pas un mystère. La réponse a toujours été la même. Et elle sera toujours la même. La seule chose qui fonctionne, mais que nous ne faisons pas, est simplement de quitter notre fauteuil. Solution : la mobilisation.
        C'est la seule chose qui a fonctionné, c’est la seule chose qui peut fonctionner. Tout le reste n'est que bonbon, substitut et excuse pour ne pas faire ce qui fonctionne. Et cela s'applique aux tentatives de monétiser et de financialiser la nature autant qu’à toutes les autres questions que nous ne réussissons pas à résoudre.»

~ George Monbiot (The price of everything)
http://www.monbiot.com/2014/07/24/the-pricing-of-everything/



En effet, si nous ne faisons rien, les drapeaux rouges s’aligneront le long des voies ferrées et des berges du Saint-Laurent. Nous ne sommes pas en état de guerre comme tel, mais nous sommes assiégés, pris en otages, par des entreprises pétrolières et minières appartenant à des corporations internationales sans visages. Nous ne pouvions pas dire «non», car nous ignorions que nous avions été vendus en secret à des investisseurs étrangers. Nous allons rire jaune de notre fausse prospérité quand, à force de forage, de déversements et d’explosions, nous disparaîtrons. Un complot? Voyons donc, c’est juste une question d’argent. Soumettez-vous et tout ira bien. 
       Je me souviens du maire (aussi inculte qu’ignorant) d’une petite ville dont l’unique intérêt était le gain. Il avait fait les manchettes parce que les citoyens se plaignaient de la pollution extrême due, entre autres, à l’accumulation de purin dans les réservoirs à ciel ouvert de deux méga-porcheries dont il était propriétaire (en passant, toutes ses bêtes étaient destinées au marché asiatique). C’était juste une question d’argent. Des scénarios «après moi le déluge» comme celui-ci, il en pleut. Merci à l’inconscience des hommes. On ne met plus un fusil sur la tempe des propriétaires terriens comme au temps des westerns (on est plus civilisé quand même!) – il suffit d’une poignée de dollars et ils donneront leur mère, leur famille, leurs terres et leur pays en entier en échange. Toutefois, certains propriétaires disent avoir subi du chantage, voire reçu des menaces… 

Exemple :
http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2014/08/04/002-petrole-sables-butimineux-suncor-sorel-tracy.shtml