28 juillet 2014

Viande, santé, environnement

Quand je me suis «végétalisée» dans les années 80, le livre de John Robbins, Diet for a New America: How Your Food Choices Affect Your Health, Happiness and the Future of Life on Earth (1987) a confirmé mon choix et éclairé ma lanterne.

«À l'heure actuelle, quand nous nous assoyons pour manger, nous ne sommes pas très conscients de la façon dont nos choix alimentaires affectent le monde. Nous ne réalisons pas que chaque Big Mac contient un fragment de forêt tropicale, et qu’à chaque milliard de hamburgers vendus une centaine d'espèces disparait. Nous ne réalisons pas que dans le grésillement de nos steaks il y a la souffrance des animaux, l'exploitation minière de notre terre arable, la coupe à blanc de nos forêts, un préjudice porté à notre économie et une détérioration de notre santé. Nous n'entendons pas dans le grésillement le cri des millions d’affamés qui pourraient autrement être nourris. Nous ne voyons pas les poisons toxiques s'accumulant dans les chaînes alimentaires, empoisonnant nos enfants et notre terre pour des générations à venir. Mais lorsque nous prenons conscience de l'impact de nos choix alimentaires, nous ne pouvons plus vraiment oublier. Bien sûr, nous pouvons enfouir le tout au fond de notre conscience, et nous aurons peut-être besoin de le faire, de temps à autre, pour composer avec l'énormité de ce qui est en cause. 
       Mais la terre elle-même nous rappellera – ainsi que nos enfants, les animaux, les forêts, le ciel et les rivières – que nous faisons partie de cette terre, et qu’elle fait partie de nous. Toutes les choses sont profondément connectées, de sorte que les choix que nous faisons dans notre vie quotidienne ont une énorme influence, non seulement sur notre propre santé et vitalité, mais aussi sur la vie d'autres êtres, et certainement sur le destin de la vie sur terre.» (Extrait de l’introduction)
John Robbins a publié d’autres ouvrages depuis : http://johnrobbins.info/

«Si la vie existe en dehors de la planète terre, s'il existe quelque part ailleurs des êtres vivants, ce serait un bien grand hasard, une bien étrange coïncidence, qu'ils soient dotés des mêmes sens que nous... Imaginez qu'ils arrivent, qu'ils nous conquièrent, qu'ils nous goûtent et qu'ils nous trouvent bons!»
~ René Barjavel (La faim du tigre)

Santé 

De plus en plus de diététistes considèrent que les régimes végétariens bien planifiés sont SAINS et ADÉQUATS sur le plan NUTRITIONNEL et pourraient même aider à PRÉVENIR LE CANCER, le diabète et les maladies du cœur. Ils constatent également que les végétariens ont tendance à consommer MOINS DE CHOLESTÉROL et de gras saturés et PLUS DE FIBRES, de VITAMINES et d’ANTIOXYDANTS que les non-végétariens. 
       Certaines personnes adoptent aussi une alimentation végétarienne pour des raisons ENVIRONNEMENTALES. En effet, la production de viande nécessite une grande dépense de céréales : il faut jusqu’à 16 lb (7,35 kg) de céréales pour produire 1lb (500 g) de viande. Par conséquent, un régime alimentaire à base de légumes, de haricots, de légumineuses et de céréales épuise moins nos RESSOURCES NATURELLES et alimentaires. 
       Enfin, si toutes ces considérations ne suffisent pas, ceux et celles qui hésitent encore à mettre moins de viande dans leur assiette devraient songer aux ÉCONOMIES qu’ils réaliseront en achetant des légumineuses plutôt que du bifteck.

Étant donné que les chefs connaissent une popularité frisant l’hystérie, j’avais récemment j’avais exprimé un vœu : que des chefs explorent sérieusement la cuisine végé. 
       Eh bien c’est chose faite (30 juin 2014) : Cordon Vert goes one better than the World Cup - Knockout food created by chefs from Brazil, the Netherlands and England!  This was no footy match but chefs getting some top training in catering and developing knockout menus for their meat free customers...  
Via https://www.vegsoc.org/news
http://www.cordonvert.co.uk/cv08/cv.aspx


Environnement   

Une étude récente, publiée par Proceedings of the National Academy of Sciences, a comparé les coûts environnementaux de la production d’œufs, de volaille, de porc et de bœuf. La production de bœuf est la plus coûteuse et la plus dommageable pour l’environnement – ça fait longtemps que les écologistes et les végétariens le savent (1). Elle requiert 11 fois plus d’eau et 6 fois plus d’engrais azotés (reconnus pour polluer cours d’eaux et lacs). Aux États-Unis, près de 40% de la superficie des terres agricoles est réservé à l’agrobusiness animalier – pâturage et culture de semences pour le fourrage.
       «La production d’animaux de consommation est une activité humaine envahissante et omniprésente qui détruit l’environnement. Elle entraîne environ un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle compromet également la biodiversité et promeut l’extinction d'espèces», disent les auteurs. Ils font valoir que les pacages et les terres agricoles pourraient avoir des vocations écologiques si elles n'étaient pas exploitées pour le bétail.
       Il suffit de regarder la taille des bovins (et autres animaux de consommation) pour se figurer les ressources alimentaires exigées – contenant par ailleurs des drogues qui stimulent l’appétit et des hormones de croissance prétendument bannies – pour comprendre le problème d’obésité croissante chez les humains. Miroir, miroir… tu deviens ce que tu manges. Et, comme on traite les animaux, on traite les humains.
       Il existe de nombreuses autres sources de protéines ayant moins d'impacts environnementaux, telles que les noix, les légumineuses et les graines de culture organique, nettement moins coûteuses que la viande et les œufs. La plupart des gens mangent trop de protéines animales. L'Américain moyen mange 248 lb (113 kg) de viande chaque année, ce qui représente 40 pour cent de son apport calorique. La plupart des experts en nutrition maintiennent que l’apport calorique provenant de viande ne devrait pas dépasser 10%. Donc, inclure d'autres sources est plus bénéfique pour l'estomac, le portefeuille et l'environnement.

La suite des choses dépend des décideurs politiques bien sûr, mais surtout de nos choix personnels – si une grande majorité de gens cesse de manger de la viande, les pratiques industrielles et les politiques changeront conformément à la loi de l’offre et de la demande… car il n’y a que l’argent qui intéresse l’industrie (et les producteurs qu’ils achètent). Au fond, ça reste une question de valeurs et d’éthique personnelle tant pour les industriels, les producteurs, les employés (abatteurs et bouchers) que les consommateurs.

Source :
http://www.treehugger.com/green-food/scientists-identify-most-environmentally-harmful-animal-product-american-diet.html

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(1) Dans le livre Save the Animals, 101 easy things you can do publié en 1990 par PETA, on disait ceci :

- 95% des animaux abattus le sont pour la consommation humaine.
- L’industrie de la viande et des produits laitiers tuent 14 millions d’animaux par jour.
- Une usine de transformation de volaille gaspille 100 millions de gallons d’eau par jour.
- Il y a 55 acres de forêt boréale dans un hamburger.
- L’eau utilisée pour la production d’un hamburger équivaut à la quantité d’eau utilisée par une famille de 4 personnes en un mois.
- À chaque année, l’industrie de la volaille tue entre 5 et 6 milliards de poulets. Dans les usines de production, 90% des poulets sont atteints de cancer (leucoses) et infectés par la salmonellose.
- Manger des animaux peut être dangereux pour votre santé.

Eh bien, au lieu de diminuer, la consommation a augmenté! Quant aux dangers de manger de la viande, on vient d’en avoir un exemple avec les fournisseurs de viande avariée destinée aux McDonald’s. En tout cas, si je mangeais de la viande et du poisson, en particulier en produits préfabriqués, je me renseignerais sur les ingrédients et leur origine car ils pourraient contenir du chat, du chien, du cheval, du rat, etc.

À votre avis, pourquoi la viande et les produits laitiers sont-ils bourrés d’antibiotiques?
Source photo : http://www.theghostsinourmachine.com/

Végétalisme http://www.vegansociety.com/

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Nouvelle idéologie : retour au régime paléolithique 

Beaucoup de viande au menu; donc c’est loin d’être un régime qui contribuera à réduire la pollution causée par la production de viande ni la souffrance des animaux...
       En fait, cette idéologie n’est pas nouvelle du tout. Qu’on se souvienne de la Low Carb Diet d’Atkins (1972). Selon certaines recherches, l’apport élevé en protéines animales peut, à long terme, altérer le fonctionnement des reins, en particulier chez les personnes diabétiques. 

Les principes
Le régime Paléo exclut céréales, légumes secs, laitages, sucre, sel, parce que ces aliments sont apparus au néolithique, au moment de la révolution agricole (culture, élevage). La question des huiles est débattue. Certains chercheurs considèrent qu'elles n'ont pas leur place dans le régime Paléo stricto sensu puisqu'il s'agit d'aliments transformés. Par exemple, il faut consommer des oléagineux, mais des olives plutôt que de l’huile d'olive.

Qu’en dit la recherche?
L’établissement du régime de nos ancêtres est un sujet de recherche scientifique. À ce titre, la composition de la diète ancestrale est susceptible de varier au rythme des nouvelles découvertes. Le régime préhistorique tel qu’il est prôné par Loren Cordain ou Jean Seignalet pourrait aussi être faussé par le fait que le choix des aliments des hommes du Paléolithique dépendait de la chasse, du climat, des saisons, etc. Alors que nous disposons aujourd’hui de tous les aliments dont nous voulons à portée de main.
       Les débats portent sur la place des produits carnés dans ce régime.
       En revanche, une alimentation riche en fruits et légumes, sources de vitamines et d’antioxydants, agit sur la prévention des cancers, de l’hypertension, de l’ostéoporose sont avérés. De même, une consommation accrue d’aliments riches en oméga-3 (huiles de colza ou de noix, noix, légumes verts à feuilles) a été associée à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires.
       De plus, les recherches récentes montrent que ce sont les glucides apparus avec le Néolithique et l’avènement de l’agriculture (céréales et sucre du lait) qui possèdent les index glycémiques (IG) les plus élevés. Or la consommation d’aliments à IG élevé a été associée à une prise de poids et à une sensibilité accrue à l’insuline, donc un risque plus grand de diabète de type II.

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Entrefilet : Un passager a filmé une femme d’origine asiatique qui a sorti un oiseau de son sac, l’a déplumé, puis dévoré cru au beau milieu d’un wagon de métro, sous le regard dégoûté des témoins. Une adepte du régime Paléo ou plus probablement une immigrante fraîchement arrivée qui ignore tout de notre code civil.

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