31 mai 2014

En attendant la 6e extinction


La politique de l’autruche est respectable :
tout dépend de ce qu’il y a dans le sable.  
(Didier Van Cauwelaert) 

Du bitume par exemple… 

On nous assure que les méthodes d’exploration et d’extraction sont sécuritaires et sans danger. Or, comme le disait Pierre Dac : «Il ne faut pas se fier aux choses qui ne peuvent pas arriver, car c’est justement celles-là qui arrivent.»

De toute façon, le réchauffement climatique et les extinctions sont des utopies d’écolos.

Alors, vive le rush pétrolier, et après nous le déluge!

Mais ce déluge n’est peut-être pas si lointain qu’on le prétend…

Dans son dernier livre, The Sixth Extinction: An Unnatural History, Elizabeth Kolbert décrit son voyage à travers le monde, effectué pour documenter ce qui semble une extinction massive des espèces se déroulant sous nos yeux. «Il y a eu cinq crises comparables dans l'histoire de la vie sur Terre, écrit-elle, mais celle-ci est différente : elle est causée par nous.» L’auteur considère que c’est une tragédie : «Les qualités qui au départ font de nous des humains : notre impatience et notre capacité de coopérer pour résoudre des problèmes et réaliser des tâches complexes nous ont portés à changer le monde tellement rapidement et radicalement, que les autres espèces ne peuvent pas suivre.» (National Geographic)

[Je crois qu’il nous arrive la même chose avec la technologie, ou l’intelligence artificielle : nous sommes dépassés. L’arroseur arrosé!]

«Le tiers de tous les coraux, le tiers de tous les mollusques d’eau douce, le tiers des requins et des raies, le quart de tous les mammifères, le cinquième de tous les reptiles et le sixième de tous les oiseaux sont destinés à tomber dans l'oubli, constate Elizabeth Kolbert dans son bilan de destruction (causée par l’homme). Et les pertes se produisent partout : dans le Pacifique Sud, dans le nord de l'Atlantique et de l'Arctique, au Sahel, dans les lacs et les îles, au sommet des montagnes et dans les vallées.» (E.K.)
       Le coupable n'est pas un astéroïde ou une force géophysique, mais une créature vivante : l'Homo sapiens. Nous avons peut-être réalisé des choses extraordinaires sur terre, mais nous l'avons fait au détriment de presque toutes les autres espèces.

«Durant cette période de changement si rapide, tout ce que nous pouvons faire est d’essayer de laisser autant d’endroits intacts que possible. Des grands territoires. Si les choses peuvent se déplacer, et elles feront, l’évolution suivra son cours. L’idéal serait de donner la chance au plus grand nombre d’organismes possible de le faire maintenant, en laissant les réseaux alimentaires intacts, tels qu’ils sont en ce moment. Beaucoup de gens ont dit la même chose que moi : c'est notre unique chance.» (E.K.)

 
Les cinq étapes du Réchauffement Global :
1. Déni (denial)
2. Culpabilité (guilt)
3. Dépression (depression)
4. Acceptation (acceptance)
5. Noyade (drowning)

Par Tweet of God sur le site d’Elizabeth Kolbert : http://www.elizabethkolbert.com/

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COMMENTAIRES

Déclin de civilisation? 
   Nous battrons les Romains

Déluge? Perte totale?
   Nous battrons la légende Atlante  

Les dix plaies d’Égypte?
   Nous battrons «Dieu» à plate couture…

Je me souviens avoir sursauté en voyant cet autocollant sur un camion : Save the planet: kill yourself. Quand on y songe, c’est peut-être ce que nous sommes en train de faire.

En attendant la 6e extinction, je vous invite à lister tous les gadgets, toutes les inventions inutiles, dommageables et destructrices qu'on fabrique encore et qui pavent le chemin vers l’extinction : des heures d’hébétude. Examinez votre maison, votre quartier jusqu’à imaginer la terre au complet – en pensant que nous sommes plus de 7 milliards d’individus. Si vous manquez de «matériel», visitez Internet. Vous mourrez avant d’avoir complété votre liste car c’est colossal. Les catégories sexe, sport, luxe, gastronomie, voitures, armes à feu, etc., ne vous décevront pas.

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Le taux de chômage actuel.
La petite histoire : Autrefois nous disposions de fabricants de chaussures et de vêtements durables, d’excellente qualité. Mais les businessmen ne faisant pas assez de profits puisqu’à un certain moment, ils furent contraints d’offrir des salaires décents et d’améliorer les conditions de travail de leurs employés, conséquemment, ils décidèrent de se tourner vers les pays émergeants – la main-d’œuvre coûtait à peu près rien. Résultat ici : chômage ostentatoire.

Alors, quand le PDG d'Alimentation Couche-Tard, Alain Bouchard, dit qu’il trouve inacceptable que le Québec continue à être ‘sur le BS’ en recevant de la péréquation de la part du gouvernement fédéral, eh bien, je le trouve plutôt arrogant.

Il faut créer des emplois et de nouvelles entreprises? Adressez-vous d'abord aux hommes d’affaires et demandez-leur de ramener leurs entreprises ici, et d’engager des gens d’ici…

Si vous voulez dominer un peuple, privez-le de travail, affamez-le et vous en ferez ensuite ce que vous voulez. Une vieille tactique de suprématie.

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En complément :

À ceux qui lui font valoir l'importance économique des sables bitumineux de l'Alberta, Desmond Tutu rétorque que «le monde n'existera plus» si rien n'est fait au sujet des émissions de gaz à effet de serre.

S'exprimant durant une conférence organisée dans la région des sables bitumineux, vendredi, l'ex-archevêque et prix Nobel de la paix a tenu à souligner les impacts mondiaux des changements climatiques.

«Nous sommes assis sur une poudrière», a-t-il estimé durant un point de presse à Fort McMurray.

(Source : Grands titres, ICI Radio Canada)

Vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.fr/2010/08/terre-poudriere.html

Conclusion : «N’ayant aucun moyen de connaître l’avenir, je choisis de ne pas m’en inquiéter.» (Aphorisme zen)

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