31 mai 2012

Les non-dits

Le silence est d’or, mais en certaines circonstances «le silence est la plus grande persécution», disait Blaise Pascal.

Il y a deux semaines j’apprenais qu’une de mes amies avait retrouvé son fils après vingt ans de silence. Au même moment, Tout.tv rediffusait la série «Aveux» – un psychodrame particulièrement bien réussi illustrant les conséquences de la fuite et des non-dits... Il va sans dire qu’en faisant le parallèle avec l’histoire de mon amie, j’ai revu la série d'un tout autre oeil et cela m'a inspiré cet article.  

Synopsis  Aveux (Radio-Canada)

Aveux, c’est l’histoire de Carl Laplante qui, par amour, a choisi le silence à la suite d’un drame qui a remis en question toute sa vie. Pour survivre, il a attendu d’avoir ses 18 ans et a quitté famille et amis, sans leur donner de nouvelles par la suite. C’était il y a 15 ans. Maintenant, il s’appelle Simon, il s’est inventé un nouveau passé et a rencontré Brigitte avec qui il partage sa vie depuis huit ans. À 33 ans, malgré l’imposture, Simon semble avoir trouvé une certaine paix grâce aux liens profonds qu’il a tissés avec ses nouveaux amis, ses collègues de travail et sa belle-famille. Le hasard fait que Simon Laplante est obligé bien malgré lui de renouer avec tous les acteurs et l’horreur de son passé. Aveux est aussi une histoire de couples, de solitudes, de chassés-croisés dont les maillons finiront par s’imbriquer les uns dans les autres avec en toile de fond, la reconstitution, au fil de l’histoire, de ce fameux soir du 15 octobre 1990. Que s’est-il passé? Quel est le lien de Carl (Simon) avec ce terrible drame qui a semé la consternation dans la famille? Peut-on refaire sa vie après avoir joué même malgré soi un rôle de premier plan dans un drame sans nom? Peut-on survivre après avoir été profondément blessé? Peut-on construire sa vie sur un mensonge même salvateur?

[La série Aveux, produite par André Dupuy de Productions Pixcom, écrite par Serge Boucher et réalisée par Claude Desrosiers, a reçu le prix de la Meilleure réalisation lors de la 11e édition du Festival de la fiction TV, en septembre 2009 (La Rochelle).] 

***

Revenons à mon amie. Pendant toutes ces années d’espoir et d’attentes elle a multiplié les tentatives de retrouvaille en vain. Son fils ne répondait jamais. Aucun moyen de s’expliquer, non pas de se justifier, mais simplement d’aller au cœur des choses ayant causé la coupure. Des intermédiaires bienveillants lui donnaient des nouvelles de temps en temps; au moins elle savait qu’il était toujours vivant.

Dans la série Aveux, le drame s’ébauche sur une expérience traumatisante vécue par le jeune homme, et qu’il tiendra secrète pour ménager son entourage; et peut-être aussi par sentiment de honte, de peur du jugement et du rejet, et ainsi de suite. Comme le disait Aurélien Scholl, «le moment le plus favorable pour la répression d’un abus, c’est le jour où on le découvre» … ou qu’on le vit. C’est ce que Carl (Simon) avait omis de faire.

Espérer protéger les gens (ou soi-même) de la souffrance par les non-dits, la fuite ou le mensonge, produit l’effet contraire. J’entends encore mon amie : «J’ai besoin de savoir pourquoi il me fuit. Si je connaissais la vraie raison de son mutisme et ce qu’il me reproche, je cesserais de me questionner et je lâcherais prise. Mais, comme je ne sais rien, les questions tournent en boucle dans ma tête... pourquoi cette volteface subite sans préavis ni explications?»

Réflexions extraites d’Aveux :
- Combien de choses nous échappent. Si seulement on pouvait être dans la tête de ceux qu’on aime. 
- Qu’est-ce qui te ronge par en-dedans? Dis-le.
- Si la confiance est la base d’une relation… il faut arrêter de faire semblant qu’il y a des choses qui n’existent pas.

Les gens qui érigent un mur de silence ignorent probablement tout des ravages qu’ils causent. À mon avis, il n’y a rien de plus cruel que de laisser les personnes avec qui nous avons un lien affectif important dans le doute et l’incompréhension; et en réalité, cette remarque est valide pour tout type de relations sociales. [Exemple : Le malentendu invisible (en milieu de travail) par Jean Garneau, psychologue http://www.redpsy.com/infopsy/conflit-qr.html ]

Heureusement, l’histoire de mon amie finit bien. Le fils et la mère se sont revus – il a maintenant 43 ans. Elle est soulagée et heureuse et m'a envoyée des photos. Une nouvelle relation s’amorce sur la pointe des pieds... Leur scénario est loin d’être aussi dramatique que dans Aveux – il n’y a pas eu de morts, et la rupture était due à une accumulation de drames d’adolescence non résolus parce que non dits au moment opportun.

***

Il m’est arrivé de vivre du rejet en amitié en raison de suppositions sans fondement. À partir d’une phrase anodine, la personne avait imaginé que …, sans vérifier avec moi si cette présomption avait une quelconque réalité (ceci tend à prouver que souvent nous ne sommes pas responsables de ce que les autres pensent de nous).

Donc, voyant qu’elle se distanciait, et sachant intuitivement que quelque chose clochait, j’ai vérifié. Elle a nié et m’a laissée sans nouvelles pendant deux ans. Puis, un beau jour, elle m’a rappelée pour s’excuser, après que certains évènements lui aient fait réaliser sa méprise.

D’où l’importance d’aller au fond des choses ou de vérifier si l’on a bien compris ce que l’autre a dit, sur-le-champ – si la personne est prête à coopérer, bien sûr. Tout dépend aussi de la considération qu’on porte à la personne et du degré d’amour-propre en jeu.

«T’excuser ou t’expliquer ne signifie pas toujours que tu as tort et que l’autre a raison. Cela signifie simplement que tu accordes plus d’importance à la relation qu’à ton égo.» (Auteur inconnu)

Quoiqu’il en soit, il est toujours possible, par une conversation non-violente, de résoudre des conflits émotionnels. C'est une excellente méthode pour éviter de faire souffrir inutilement autrui ... un bonus pour ceux qui pratiquent la philosophie de vie bouddhique!  

En conclusion, je reste persuadée, tout comme Sam Harris et son professeur Ronald A. Howard, qu’il vaut mieux dire la vérité. Il y aurait surement moins de détresse, de suicides et d’agressions, car les non-dits et les mensonges entrainent plus de souffrance qu’une «dure vérité» exprimée avec délicatesse ou compassion. http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/05/est-ce-mal-de-mentir.html


En terminant, un poème inspiré par la douleur d'un père devant son fils victime de la drogue (source : www.redpsy.com ) 

Le mur

Il est là devant moi
Silencieux, lointain
Si proche et si loin
Il y a ce mur qui me coupe de lui
C’est dur. J’ai mal.

C’est dur
Si loin et si proche
Il y a la méfiance, il y a les souvenirs mauvais
Il y a le désir, il y a la peur de la blessure
Les silences qui nous emmurent
Ensemble et si seuls

Devant, je resterai devant
Malgré les repoussements
Patient; je serai patient
Malgré les vents contraires
Malgré la méfiance
Je serai fort et aimant

Plus fort que le mur
J’ai l’espoir de retrouvailles
Je vaincrai le mur,
Si je fléchis je me redresserai
Je verrai son écroulement pierre par pierre
Tous les empires ont connu l’effondrement

Il y a ce mur qui me coupe de toi
C’est dur
Je suis là devant, tenace
Je serai là lorsque le mur ne tiendra plus
Je serai ton père… à jamais

Jean-Marc Beaudoin

***

COMMENTAIRE

Personne ne peut rafistoler notre vie à notre place. Changer d'attitude est un acte de courage personnel, comme le dit Jane Fonda dans l'article du 2 juin, "Le troisième acte".   

30 mai 2012

Animaux – lauréats 2012


"En vérité, si ce n’était pas des chiens,
il y a longtemps que je l’aurais fait sauter…"
~ Cartooniste : Wiley Ink

Je pense que Mark Twain approuverait… «C'est par favoritisme qu'on entre au paradis. Si c'était au mérite, mon chien y entrerait immédiatement et moi je resterais dehors», disait-il. 

Nos meilleurs amis sont intelligents, loyaux, affectueux...
Quelques confirmations supplémentaires.

Panthéon québécois des animaux  

«En créant le Panthéon québécois des animaux, l'Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) a voulu souligner les bénéfices considérables que nous recevons tous comme société à développer et encourager de meilleures relations entre les humains et les animaux de compagnie. Cette initiative, une première au Québec, est inspirée de celle de nos confrères vétérinaires américains qui, depuis quelques années, ont eux aussi décidé d'honorer les animaux de compagnie.»

Extraits – suite des témoignages et photos sur le site de l’AMVQ
http://www.amvq.qc.ca/f?p=105024:99:0::NO::P99_IM:368 

Catégorie «compagnon» : Pollux

Pollux est une femelle croisée labrador et lévrier. Elle a, aujourd’hui, neuf ans et a été adoptée par Mme Isabelle Robitaille à la SPCA de Montréal en 2005. Heureuse et sans souci, elle vit donc dans une coquette maison de Montréal au sein d’une famille composée d’un couple et de trois enfants, âgés de huit, cinq et deux ans.

Hélas, le 20 juin 2010, la porte de clôture de la demeure familiale reste ouverte, car des rénovations y sont effectuées. Pollux en profite pour explorer le quartier. Les enfants, très attachés à leur compagnon, partent à sa recherche et passent des heures dans la rue et devant la maison à l'appeler en lui promettant un bon bol de nourriture. Mme Robitaille et son conjoint M. Turnbull, de leurs côtés, installent des affiches pour récupérer Pollux. () Malgré tous ces efforts, après des semaines, les propriétaires ont perdu complètement la trace et l’espoir de revoir Pollux ()

Catégorie «héros» : Ginger

Dans la nuit du 1er mars 2011 à St-Athanase dans la région du Bas-Saint-Laurent, lieu de leur résidence, toute la famille fut réveillée par l'agitation de leur chienne Ginger. Elle ne cessait de gratter le plancher et de gémir. Elle réveilla, en premier, M. Fortin qui s’est rendu vite compte que la fumée envahissait la maison. Il s’est donc chargé de réveiller sa conjointe et ils ont emmitouflé leurs deux filles dans des couvertures pour sortir à l'extérieur, car il y avait énormément de fumée. Toute la famille est sortie de justesse de la maison et la chienne a suivi sans qu'on lui dise quoi que ce soit ()

Catégorie «professionnel» : Twister

C’est en 1997 que commence la carrière de Twister. Il a seulement 11 mois. Déjà solidement entraîné à détecter les armes à feu et les stupéfiants, il s’active principalement au Port de Montréal, dans les sections du cargo. Durant sa carrière de plus de 11 ans – une exception étant donné que la moyenne se situe autour de huit ans – Twister participe à plusieurs centaines de saisies de stupéfiants. L’ensemble de ces découvertes représenteront au fil du temps, plus d’une centaine de millions de dollars. Son maitre-chien M. Steve Foisy raconte que la particularité de Twister demeure ce désir inlassable de travailler sans relâche, et ce en gardant toujours un flair exceptionnel. Son taux de réussite aux évaluations de capacité réalisé chaque année oscillait entre 94 % à 97 %.

Malgré la dissimulation de la drogue, sous des formes et des objets variés, Twister en détectait toujours l’odeur. La liste de ses exploits est sans fin. Que ce soit la découverte d’un échantillon cadeau dans une cargaison de meubles pêlemêle qui a mené à la saisie de 154 kilos de résine de cannabis ou l’identification d’enveloppes renfermant des feuilles de papier imbibées de cocaïne liquéfiée, rien ne pouvait se dérober à ses cellules olfactives : même pas du cannabis caché dans un contenant de poudre à bébé ()

*** 

Aimer les animaux nous permet d’accéder à la partie la plus tendre et la plus vulnérable de nous-mêmes. Leurs besoins sont relativement simples : de la nourriture, de l’eau propre, un endroit douillet pour dormir, de l’exercice pour lâcher leur fou, des activités pour tenir leur esprit en éveil, et de l’amour. Et en retour, ils nous aiment d’un amour pur, sincère, dévoué et attentif.  
~ Rachel Toor

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***

Un brin d’humour en BD-Photos  
Disons qu’il y a des humoristes qui ont de l’imagination à revendre

Je suis adopté??? Oh my God!!!
Tu veux dire que tu n’es pas ma vraie mère??



On comprend pourquoi certains animaux mordent leurs maitres...

 Selon le livre consacré à ce genre de «soins esthétiques» animaliers, un job de teinture - photo ci-dessus - coute environ 15,000 $ et doit être répété à intervalle de trois mois en raison de la repousse – soit 60,000 $ par année! Pas de mots pour qualifier pareille folie, d'autant plus que le chat passera des heures à lécher sa teinture... sans parler du traumatisme des anesthésies à répétition.  
Il semble que certaines personnes ne savent vraiment pas quoi faire de leur argent, les pauvres!
Ils pourraient peut-être en donner aux enfants et sans-abris qui n’ont rien
à manger ou à des refuges pour animaux?


Les animaux ne sont pas des jouets...

Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte des les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires.  
~ Boris Cyrulnik

29 mai 2012

Le cauchemar nucléaire

Dans quel état sortirons-nous de ce cauchemar, si nous en sortons?


Smile as you go under…

Un grand dossier sur le nucléaire sur Huffington Post US – propre à nous secouer : http://www.huffingtonpost.com/news/nuclear-power

Une synthèse sur les répercussions du nucléaire** – au 30 avril 2012 (en anglais) 
http://blog.imva.info/world-affairs/fukushima-steroids 

***

Le Japon et la côte ouest nord-américaine sont parmi les zones les plus sensibles aux séismes et aux tsunamis, réagissant presqu’en miroirs l'une de l'autre. Pourtant, le Japon souhaiterait redémarrer d’autres de ses centrales nucléaires malgré les contestations que cela soulève. Mise à jour au 5 mai 2012 : Pour la première fois en quatre décennies, il n'y a plus de réacteur nucléaire en service au Japon. Le dernier encore en fonctionnement, celui de la centrale de Tomari à Hokkaïdo, dans le nord du pays, a été arrêté samedi pour vérifications et travaux de maintenance, une nouvelle célébrée par des milliers de manifestants à Tokyo.

On parle très peu des réservoirs de déchets radioactifs à ciel ouvert, à 100 pieds au-dessus du niveau de la mer, qui propagent un haut niveau de radioactivité polluant tout l'océan Pacifique, avec des concentrations plus élevées en Amérique du Nord.

Si les structures de base s’effondraient à la suite d’un autre puissant tremblement de terre, le déversement entrainerait un incendie nucléaire et la dispersion radioactive serait capable d'anéantir presque tout l'hémisphère Nord.

Or on ne tient aucunement compte de l'urgence de la situation malgré les 13 séismes de magnitude 4,0 et 5,7 qui se sont produits au large de la côte nord-est du Japon entre les 14 et 17 avril. Par ailleurs, dans l’ouest de l’ile nippone, deux explosions ont eu lieu dans une usine de produits chimiques le 22 avril.

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Quelle réjouissante perspective!

2012 pourrait en effet nous amener quelques-uns des scénarios présagés par les scientifiques. (En revanche nous devrions éviter de donner dans la peur-panique rattachée à ces possibilités; ce n'est pas cela qui changera les choses.)

Il faudrait dire adieu à la fission nucléaire telle que nous l'utilisons et que nous souhaitons reléguer aux poubelles de l'histoire … et ce, avant que la fusion (le feu) nucléaire ne nous dévore tous.

Que nous disent les horreurs des dernières années?
Un changement radical s’impose maintenant – non pas dans cinq ans, un an ou six mois…

Devons-nous attendre d’autres catastrophes naturelles du genre (peut-être ailleurs dans le monde) pour initier ce «changement auquel nous voulons croire»?

-- Cela me rappelle une anecdote de mon adolescence. Il y avait dans notre quartier une intersection vraiment dangereuse pour les piétons. Les gens réclamaient des stops aux quatre coins. Eh bien, il a fallu je ne sais combien de blessés graves et de morts avant qu’on en installe. Même chose plus tard dans un autre quartier où on a finalement mis des feux de circulation.  


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Les propos de Daniel Green au sujet du projet de loi C-38 qui prévoit l'abrogation de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, en plus de modifier la Loi sur la protection des eaux navigables et la Loi sur les espèces en péril :
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBF/MediumLarge201206051008_3.asx

Béluga échoué sur les rives du fleuve. La plupart ont divers cancers,
notamment de la vessie et du foie. 














http://eausecours.org/

L'Apocalypse joyeuse Une histoire du risque technologique, par Jean-Baptiste Fressoz
http://www.seuil.com/livre-9782021056983.htm

---

** Ce médecin propose des alternatives en médecine de survie pour répondre à la prolifération du cancer et autres maladies dues à l’extrême pollution chimique que nous subissons : http://blog.imva.info/

Vous aimerez peut-être :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/02/aromatherapie.html

27 mai 2012

Étrange coïncidence

Note (en réf. au message du 8 mai) : J’hésite quant à l’hébergement et au design de mon prochain site - nombreux choix! Par contre, en fouinant, je découvre des domaines fabuleux à référencer éventuellement. Patience...

Alors, en attendant, je continue d’animer un brin SP :-)
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Hier soir 

Un concert de musique sacrée suivi, à la sortie, d’un concert de casseroles à quelques rues de la salle de concert. L’un et l’autre étaient fascinants pour des raisons différentes. Comme l’oiseau, l’âme s’envole puis redescend… c’est comme ça.

***
Musique et floraison


Selon les dernières recherches*, le chant grégorien serait la musique favorite des plantes/fleurs. Lorsqu’on en fait jouer dans les serres, les floraisons sont remarquablement plus abondantes.

À essayer : un petit appareil audio à proximité du jardin pour faire jouer du grégorien à différents moments de la journée. La voix humaine douce les attire – on peut donc murmurer aux fleurs des comptines. Pourquoi pas? Si c'est bon pour elles, c'est bon pour nous aussi.

* Les plantes/fleurs détestent toujours le heavy metal; d’ailleurs, je me demande bien ce qu’on peut faire pousser avec «ça».

Plus de détails sur le sujet :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/11/changement-de-frequence-6.html

***
Enfin, si vos émotions et vos pensées tourbillonnent comme des mouches noires autour de votre tête, le chant grégorien est un chasse-moustiques quasi infaillible contre ces petits vampires énergivores.

Un mixage en guise d'aperçu :

Einstein le rebelle

Quand un vrai génie parait dans le monde, on le distingue à cette marque : tous les sots se soulèvent contre lui. ~ Fréron

On sait que le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d’années plus tard. ~ Louis Aragon


Un credo socialiste

[…] l’essence de la crise de notre époque [tient à] la relation de l’individu à la société. L’individu est plus que jamais conscient de sa dépendance envers la société. Mais au lieu de concevoir cette dépendance comme un atout, comme un lien organique, comme une force protectrice, il la perçoit au contraire comme une menace à ses droits naturels ou même à sa survie économique. […] Le chaos économique de la société capitaliste telle qu’elle existe aujourd’hui est selon moi la véritable source du mal. [...] La situation qui [y] prévaut est caractérisée par deux principes : d’abord, les moyens de production (le capital) sont possédés privément et leurs propriétaires en disposent à leur guise; ensuite, le contrat de travail est libre. Bien entendu, il n’existe pas en ce sens de société capitaliste pure. Il faut en particulier noter que les travailleurs, par de longs et amers combats politiques, ont réussi à obtenir, pour certaines catégories d’emplois, une forme légèrement améliorée de «contrat de travail libre». Mais prise dans son ensemble, l’économie actuelle ne diffère guère du capitalisme «pur». On produit pour le profit et non pour l’usage. Aucune disposition n’est prévue pour assurer que tous ceux qui peuvent et désirent travailler pourront trouver de l’emploi et une armée de sans travail existe presque toujours. Le travailleur a constamment peur de perdre son emploi. […] Le progrès technologique entraîne souvent un accroissement du chômage, au lieu de servir à alléger à tous le fardeau du travail. [...] La compétition sans freins produit un gigantesque gaspillage de travail, ainsi que cette décrépitude de la conscience individuelle dont je parlais plus haut. Celle-ci est à mes yeux le plus grand des maux que cause le capitalisme. Notre système d’éducation tout entier en souffre. Une excessive compétitivité est inculquée à l’élève, qui est formé pour idolâtrer le succès dans l’accumulation de biens […] Je suis persuadé qu’il n’y a qu’une manière d’éliminer ces terribles maux, à savoir par l’établissement d’une économie socialiste et d’un système d’éducation qui serait orienté vers des buts sociaux.

EINSTEIN, A., Out of my later years, passim, pages 127-130. Traduction: Normand Baillargeon

Nature et santé mentale


La plus belle des couronnes
Déposée par le vent
Ne coute pas une cenne! 

(D’autant que nos cennes vont disparaitre sous peu…)

La nature favorise la concentration

Selon la théorie des psychologues Rachel et Stephen Kaplan (Attention Restoration Theory - ART), les gens arrivent à mieux se concentrer après avoir passer du temps dans la nature, même seulement après avoir regardé des paysages agréables sur un écran. Des nuages qui se déplacent dans le ciel, des feuilles qui bruissent au vent ou une cascade d’eau déferlant sur des rochers exercent sur nous une «douce fascination» qui ne demande aucun «effort de concentration».

Certaines tâches requièrent un effort de concentration mentale. Les gens doivent inhiber leurs émotions et contrôler leur degré d'attention en éliminant toutes distractions. Tom DeMarco et Tim Lister (Peopleware – human-machine-interaction) rapportent que, dans un bureau, les employés prennent environ 15 minutes pour atteindre cet état de concentration, mais qu’il peut être détruit en un instant par un coup téléphone ou autre. Une tâche peut être suffisamment intéressante ou en résonance pour permettre une «concentration sans effort». Cependant, la concentration mentale soutenue entraine une fatigue et après un certain temps, les gens sont distraits, irritables, impatients et inefficaces. Lorsque notre concentration s’émousse il faut varier les tâches pour faire travailler d’autres parties de notre cerveau. «Changer, c’est comme se reposer».

Par ailleurs, les études cliniques démontrent que s’exposer à un environnement naturel et sauvage est propice à la restauration de la concentration.



La nature réduit le stress

Après plus de 20 ans de recherche, les Kaplan concluaient que la nature avait un rôle psychologique vital dans notre vie, que la nature affectait notre santé mentale et diminuait notre agressivité…

Après une chirurgie, les patients qui reposent dans une chambre d’où l’on peut voir des arbres au lieu d’un mur de briques guérissent plus rapidement et réclament moins d’antidouleurs. Les femmes ayant eu un cancer du sein récupèrent plus vite si elles marchent régulièrement dans un parc, observent des oiseaux ou prennent soin de fleurs.

Les enfants ayant des problèmes de concentration sont beaucoup moins agités après une immersion dans la nature où ils étaient entourés d’arbres, d’oiseaux, d’animaux, etc. Les randonneurs qui se baladent dans la nature sauvage marchent plus longtemps que ceux qui le font dans leur voisinage urbain.

Les gens travaillant dans des tours à bureaux sans voir dehors se déconcentrent plus facilement que ceux qui peuvent regarder un paysage naturel par une fenêtre. On conseille donc aux seconds de regarder des paysages sur leurs écrans à intervalles réguliers pour compenser; même si l’exercice a un côté «artificiel», celui-ci a quand même des vertus apaisantes et augmente le degré de concentration par la suite.

«Ce qui est beau pour nous, est ce dont nous avons besoin.»

Idées

Que pouvons-nous faire pour restaurer notre cortex préfrontal dans nos citées «dénaturées»?
- Réduire la quantité des panneaux publicitaires
- Garnir les murs de végétaux grimpants et planter des arbres
- Réduire la circulation automobile et le bruit
- Utiliser des rochers naturels en façade 
- Transformer les espaces malpropres et inhospitaliers
- Conserver les parcs et en aménager de nouveaux sur les terrains vacants (au lieu de privilégier les parcs industriels ou les agglomérations de condos)

***
Vous aimerez peut-être cette vidéo pour ses qualités pacifiantes :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/12/chants-doiseaux.html 


23 mai 2012

Risquer

24.05.12 : Quand j'ai reçu cette photo par email hier, je pensais à cette colère entre gouvernements et citoyens, et je réalisais combien l'orgueil et la rigidité sont stériles et empêchent toute communication profitable. Pour corriger une erreur il faut d'abord reconnaitre qu'on s'est trompé; ce qui requiert un minimum d'humilité... Bien peu de gens le font car ils veulent projeter une image de perfection ou d'infaillibilité. Et comme la perfection n'existe pas...

GESTION DE LA COLÈRE :
Quand tu es en colère contre quelqu'un,
ça aide de s'assoir et de réfléchir au problème...

***
RISQUER

Rire, c'est risquer d'avoir l'air ridicule.

Pleurer, c'est risquer de paraître sentimental.

Vouloir rejoindre l'autre, c'est prendre le risque de s'impliquer.

Exprimer ses sentiments, c'est risquer de révéler sa véritable façon d'être, d'affirmer à la face du monde ses idées et ses rêves,
c'est risquer de perdre.

Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour.

Vivre, c'est risquer de mourir.

Espérer, c'est risquer le désespoir.

Essayer, c'est risquer d'échouer.

Mais on se doit de risquer parce que la plus sérieuse menace à la vie elle-même se trouve dans l'absence du risque...

(Auteur inconnu)

22 mai 2012

Handicaps de la densité

Notre âme est ce qui importe le plus. Cependant, c’est net, on s’aperçoit qu’on a un estomac bien avant de se douter qu’on a une âme. ~ Pierre Reverdy (Le Gant de Crin)


Une caresse pour réconforter...
AFP/Prakash Mathema

La soif, la faim et la reproduction sont la cause de tous nos problèmes de A à Z – et nul n’échappe à ces intransigeants handicaps de la vie physique.

Aurions-nous, par hasard, une quelconque leçon/conclusion à tirer de l’exercice?


18 mai 2012

Perles de l'Assemblée législative

Hier, j’ai emprunté ce recueil à la bouquinerie pour partager quelques-unes de ces perles. J’en ai démarqué certaines en gras – on peut dire que c’est dans l’air…

Citations de Jean Lesage (Parti Libéral – les rouges) alors premier ministre, et de Daniel Johnson (Parti Conservateur – les bleus) alors chef de l’opposition, et de quelques députés de l’époque.


TOUÉ, TAIS-TOUÉ!

Collections de perles (rouges et bleues) cueillies dans le journal des Débats parlementaires du Québec (1964 à 1968) 

Par René Bureau

PRÉFACE

Comme la lecture de ce petit livre ne manquera pas de soulever des réactions diverses, je m’empresse d’affirmer qu’il ne vise aucun parti politique en particulier.
      Comme n’importe quel citoyen qui s’intéresse à ce qui se passe en Chambre peut le faire, je me suis procuré le journal des Débats de l’Assemblée législative, un document public publié par les soins du Gouvernement du Québec. Contrairement aux journaux qui ne rapportent des propos de nos députés que ce qui leur parait opportun, le journal des Débats publie, en principe, tout ce qui se dit devant l’Assemblée législative.
      C’est là une lecture pleine de surprises! Souvent, devant telle énormité ou telle sottise, belle et bien dite par quelque ministre actuel ou ancien, je n’en croyais pas mes yeux. Mais puisque c’est officiel, il faut bien le croire… et se désoler. Combien de fois ne me suis-je pas dit : « Ce n’est pas possible! S’abaisser à un tel niveau! Porter la responsabilité des destinées d’un peuple et se conduire de cette façon! »
      De toute évidence, ai-je conclu, le public n’est pas au courant de tout ce qui se passe en Chambre. Naïvement peut-être, j’ai pensé qu’il suffirait de rassembler quelques spécimens des propos les plus ahurissants de nos députés pour déclencher aussitôt un mouvement d’indignation et, je l’espère, de réforme. D’ailleurs, comme nous le verrons dans l’Introduction, la plupart de nos parlementaires déplorent l’absence de dignité et de tenue qui caractérise les débats parlementaires. Ils souhaiteraient, sans doute, que cessent ces interminables chicanes entre le gouvernement et l’opposition, ce jeu puéril qui incite les adversaires à s’injurier et à se ridiculiser comme des enfants mal élevés.
      En plus des grossièretés et des injures, j’ai recueilli aussi, pour le plaisir, quelques perles de belle eau et même – tout arrive! – des mots d’esprit. Mais il faut le reconnaitre, nos députés excellent avant tout dans l’humour involontaire…

Tout cela est assez affligeant, mais… il vaut mieux en rire!

EN GUISE D’INTRODUCTION

D’ailleurs, ils sont d’accord…

Lesage : « On en a assez des insultes dans cette Chambre! » (11 mars 66)

Johnson : « On n’exige même pas d’un député qu’il sache lire et écrire pour se présenter. » (4 août 65)

Lacroix : « Les journaux ne prennent pas au sérieux le travail qui se fait ici en Chambre. C’est à cause de ces déclarations stupides de part et d’autre de la Chambre. » (30 mars 67)

Laporte : « Les gens qui lisent le journal des débats n’ont pas une très haute opinion de nous. S’ils n’ont pas une plus haute opinion de nous, nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes. » (10 février 66)

Lesage : « Je ne pense pas que nous réussirons jamais à éviter complètement les scènes disgracieuses. » (10 février 66)

Lechasseur : « On nous a taxé de donner un spectacle de foire et de carnaval. » (29 mars 67)

Johnson : (au sujet de notre parlementarisme) « C’est un système qui va encore en calèche, alors que nous sommes à l’âge des fusées. » (9 mai 67)

Bellemare : « La Chambre souffre de plusieurs maladies : l’apathie, l’insouciance totale et absolue. » (29 mars 67)

Lafrance : « Trop souvent l’intransigeance qui préside à nos délibérations nous entraine fatalement à des discussions stériles. » (21 juin 67)

Michaud :
« Les députés ministériels, aphones et dociles, ne sont que les matériaux d’une majorité parlementaire, les valets inconditionnels des volontés du pouvoir exécutif. La plupart des lois sont préparées dans la secrète intimité des cabinets ministériels. Les députés approuvent, sanctionnent et votent des mesures dont ils ne connaissent souvent ni le mécanisme ni la portée, au nom sacrosaint de la discipline des partis. Est-il possible de changer ce système aberrant dans lequel le ministre est tout et le député n’est rien? » (9 août 67)

Laporte : « Les députés de l’opposition sont traités comme des gens peu importants par le gouvernement. » (9 août 67)

Gabias : « Cette motion doit être rejetée surtout parce qu’elle est présentée par les membres de l’opposition. » (14 juin 67)

Lesage : « Quels sont les experts en démolition qui ont été consultés? »
 Bellemare : « Plusieurs, plusieurs et plusieurs. »
 Lesage : « Non, mais qui? »
 Bellemare : « Nombreux. »
(11 août 67)

Le rôle de l’opposition est conçu de bien curieuse façon…

Lesage : « L’opposition a comme rôle de surveiller le gouvernement pour l’empêcher de s’ankyloser. » (9 juin  67)

Johnson : « L’illusion et l’espoir c’est le pain quotidien de l’opposition. » (23 juin 67)

Bertrand : « C’est le rôle d’une opposition de s’opposer aux taxes. » (17 juillet 67)

Lesage : « Le rôle de l’opposition, c’est de voir à ce que le gouvernement dise à la population ce qu’il a l’intention de faire. » (29 juin 67)

Vincent : « Le gouvernement propose, l’opposition dispose. » (23 juin 67)

Johnson : «  L’esprit de la loi, c’est de percevoir de l’argent. »
Proulx : « L’État est en même temps ami et ennemi. »
(10 février 67)

LE RÉGIME LESAGE

Les amabilités adressées au premier ministre Jean Lesage…

Johnson : « Dès qu’il y a des femmes dans la galerie, le premier ministre n’est pas le même homme. » (10 mars 66)

Bellemare : « Vous avez le droit d’être comique. » (1er février 66)

Johnson : « Le premier ministre raisonne en colonial. Il raisonne comme un gars d’Ottawa. » (9 mars 66)

Bertrand : « Le premier ministre a déjà joué dans ‘Le baiser de la mort’ ». (3 mars 66)

Loubier : « Faites attention de mourir, le ridicule tue. » (17 mars 66)

Johnson : « Comme dictateur, le premier ministre actuel n’est pas battu. » (15 mars 66)

Bellemare : « Donc, nous voterons avec beaucoup de plaisir cette loi qui a été si ‘maganée’ par le premier ministre. » (17 février 66)

Johnson : « On va vous hacher, vous, on ne vous découpera pas. » (10 mars 66)

Quant au chef de l’opposition, Daniel Johnson, il reçoit sa quotepart…

Meunier : « Le quotient intellectuel du chef de l’opposition est tellement bas que je ne l’emploierais pas pour balayer un de mes entrepôts. » (11 février 64)

Lesage : « Je vais vous en faire des nerfs, vous allez voir. Vous êtes à la veille de perdre les vôtres, vous. Vous allez perdre non seulement les nerfs mais tout ce qu’il vous reste. » (15 mars 66)

Lesage : « Quelle langue le chef de l’opposition parle-t-il? » (3 août 65)

Lesage : « Vous sentez le vendredi à plein nez. » (16 juillet 65) 
   [Note : en ces années-là, l’église catholique exigeait de ses pratiquants qu’ils fassent « vendredi maigre », soit s'abstenir de viande; et ça sentait le poisson partout...]

Lesage : « Évidemment, le chef de l’opposition a toujours le privilège d’aller fumer une cigarette derrière le trône »… (6 août 65)

Gérin-Lajoie : « Le chef de l’opposition ne comprendra jamais le français. » (4 février 66)

Lesage : « Le chef de l’opposition n’a pas le droit de mentir effrontément à la Chambre surtout en se servant d’un mort. » (4 mars 66)

R. Lévesque : « Le député de Bagot, le chef de l’opposition, n’a trouvé que quelques chiures de mouche à dire à propos de l’Hydro-Québec. » (17 février 66)

Lesage : « Le chef de l’opposition est à la veille de dormir là, il vient de se pincer pour se réveiller. » (8 mars 66)

[Extraits d’autres chapitres]

Gérin-Lajoie : « Les cochons sont tous bleus! »
Johnson : « Le plus dangereux pour l’infection c’est le cochon rouge... »
(15 mars 66)

Johnson : « Il est rouge, de l’espèce la plus crasse. C’est un pléonasme car ils sont tous crasses. » (3 mars 66)

Gauthier : « Le présent gouvernement n’a pas peur des promesses et il est aussi un grand spécialiste des marches arrière, des voltefaces et des pirouettes. » (15 février 66)

Johnson : « Je m’attends à tout… de ces vertueux ministres de la justice et de ces pharisiens que j’ai devant moi. » (18 mars 66)

Lesage : « Parce que leur vie, ce qui était leur souffle de vie, c’était le patronage et la ristourne. » (15 février 66)

Dozois : « Non, mais il n’y a pas de loi, par exemple, qui dit que pour faire de l’eau bénite, ils demanderont la permission de l’ingénieur de l’aqueduc. » (15 juillet 66)

Lesage : « Un gouvernement fatigué, c’est un gouvernement qui se grouille. » (10 février 66)

Lesage : « Non seulement je ne suis pas au courant, mais je sais que c’est faux. » (9 juin 64)

Johnson : « Le gouvernement est en danger si tous les sourds commencent à entendre, les muets à parler et les aveugles à voir. » (31 mars 66)

En conclusion, nous pourrions nous poser la même question que le Président de la Chambre… 

Paul : « Je me demande si les députés ne pourraient pas s’aider les uns les autres pour faire la grève du silence. » (24 janvier 67)

[Proposition secondée par Boudabla!...]

***

Bref, un potpourri de124 pages d’injures (et d’âneries dignes du préscolaire), et je n’ai pas cité les pires... D’un chic!

Et l’on constate une fois de plus que le ton méprisant est toujours à l’honneur dans les échanges parlementaires.

Comme dit l’auteur :
« Ce n’est pas possible! S’abaisser à un tel niveau! Porter la responsabilité des destinées d’un peuple et se conduire de cette façon! »

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