31 décembre 2010

Intuition 4

Test «Êtes-vous intuitif?»

Étant donné que cette question fait directement référence à la qualité même de l’intuition, vous ne pourrez donc guère y répondre valablement sans passer attentivement en revue vos propres expériences. La tenue d’un journal vous faciliterait amplement cet examen systématique.

En attendant nous vous proposons ici de répondre à un questionnaire qui vous permettra de cerner le mode d’approche des problèmes et le type d’activité décisionnelle qui sont les vôtres. Selon la réponse choisie, attribuez-vous la note A ou B. Le résultat final obtenu grâce à ce système de notation vous donnera d’ores et déjà un aperçu du degré de corrélation qui existe entre votre mode d’intuition et la qualité de votre sens intuitif.

1. Quand je ne trouve pas tout de suite la bonne réponse :
A. je m’arme de patience
B. je m’énerve

2. Quand je suis aux prises avec une incertitude, je me sens d’ordinaire :
A. désorienté
B. très à l’aise

3. Quand une situation me stimule, je me sens fortement motivé et je m’engage à fond. C’est l’attitude que j’adopte :
A. la plupart du temps
B. de temps en temps

4. Si mon intuition contredit les faits, en règle générale :
A. je me fie à ce que je sens
B. c’est la logique des faits qui me guide

5. Quand je dois résoudre un problème ardu, j’ai tendance :
A. à me concentrer sur la solution à découvrir
B. à jouer mentalement avec différentes possibilités

6. Si je ne suis pas d’accord avec les autres :
A. je m’efforce de faire prévaloir mon point de vue
B. je garde pour moi les raisons de mon désaccord

7. D’une façon générale :
A. je préfère savoir où je mets les pieds
B. j’aime prendre des risques

8. Quand je cherche à résoudre un problème, je change de stratégie :
A. mais rarement
B. la plupart du temps

9. Je préfère qu’on m’explique
A. pas à pas la marche à suivre
B. uniquement ce qu’on attend de moi, sans entrer dans les détails

10. Si les choses se compliquent excessivement :
A. j’exulte
B. j’éprouve un sentiment de malaise et d’anxiété

11. Quand une difficulté surgit :
A. j’élabore un plan d’action ou les grandes lignes d’une tactique avant d’intervenir
B. j’attaque de front

12. Dans la plupart des cas :
A. le changement m’indispose
B. je suis ravi quand un changement se produit

13. Mes lectures consistent :
A. en livres les plus divers, œuvres d’imagination comprises
B. en ouvrages techniques se rapportant à mon métier

14. Quand je ne partage pas le point de vue des spécialistes, j’ai pour habitude :
A. de m’accrocher à mes convictions
B. de m’en remettre à l’arbitrage d’une personne faisant autorité en la matière

15. Si je dois m’acquitter de plusieurs tâches :
A. je les attaque toutes à la fois
B. je procède méthodiquement, une tâche après l’autre

16. Quand j’apprends quelque chose de nouveau pour moi :
A. je commence par assimiler les règles et les procédures de base
B. je plonge tout de suite dans le vif du sujet; la théorie vient plus tard, en cours de route

17. Quand je travaille, je préfère :
A. me conformer à un emploi du temps préétabli
B. organiser moi-même mon emploi du temps

18. À l’école, ce qui me plaisait le plus, c’était :
A. les dissertations
B. les questions qui exigent une réponse brève

19. Je suis avant tout :
A. idéaliste
B. réaliste

20. Chaque fois que je commets une erreur :
A. je la rabâche dans ma tête
B. je tire un trait et je vais de l’avant

21. Je pourrais me décrire de la façon suivante :
A. comme quelqu’un qui peut expliquer très exactement pourquoi il sait telle ou telle chose
B. comme quelqu’un qui bien souvent est incapable de dire d’où lui vient une idée

22. En matière de description ou d’explication, je me fie davantage :
A. aux analogies et aux anecdotes
B. aux faits et aux chiffres

23. Ce qui d’habitude emporte ma conviction, c’est :
A. ce qui parle à ma raison
B. ce qui fait appel à mes émotions

24. Si j’ai tort :
A. j’en conviens immédiatement
B. je cherche à justifier mon point de vue

25. Je me considère volontiers comme :
A. un imaginatif
B. un individu doué d’un esprit pratique

26. Aux prises avec un problème difficile, j’ai plutôt tendance à :
A. demander conseil
B. me débrouiller tout seul

27. Les gens fantasques et imprévisibles :
A. m’ennuient
B. me plaisent

28. Quand je prends rendez-vous avec quelqu’un pour la semaine suivante, j’incline généralement à ajouter :
A. «fixons dès maintenant l’heure du rendez-vous»
B. «rappelez-moi la veille pour confirmer»

29. Quand quelque chose vient déranger mes projets :
A. je m’énerve
B. je garde mon calme et je reconsidère les choses

30. Quand brusquement une idée me vient à l’esprit :
A. je réagis avec enthousiasme
B. je la considère avec une certaine circonspection

31. La plupart de mes amis et collègues de travail :
A. croient fermement à l’intuition
B. entourent l’intuition de scepticisme

32. J’ai la réputation d’être :
A. un individu bourré d’idées
B. un minutieux

Notation
Si vous avez choisi la réponse A aux questions 1, 3, 4, 6, 10, 13, 14, 15, 18, 19, 22, 24, 25, 30, 31 et 32, ou la réponse B aux questions 2, 5, 7, 8, 9, 11, 12, 16, 17, 20, 21, 23, 26, 27, 28 et 29, attribuez-vous un point.

Si votre score total est égal ou supérieur à 24, vous pouvez considérer qu’en général c’est de façon intuitive que vous prenez vos décisions ou résolvez vos problèmes. Il est donc fort probable que vous faites dans toute la mesure du possible confiance à votre intuition, et que vous avez eu plus d’une fois l’occasion de vérifier qu’elle ne vous trompait pas.

Si votre score est compris entre 16 et 23, vous mélangez les types d’idéation, avec cependant une tendance nette à privilégier l’intuition par rapport à la démarche analytique ou systématique. Votre sens intuitif est probablement juste dans une majorité de cas.

Vous totalisez entre 8 et 15 points. Mode d’idéation mixte, mais vous vous fiez davantage à votre esprit d’analyse et à votre logique qu’à votre intuition, laquelle vous joue parfois des tours.

Vous obtenez moins de 8 points. Vous êtes doué d’un esprit éminemment systématique et logique, et c’est à lui que vous vous en remettez pour résoudre un problème ou prendre une décision. Vous ne faites guère confiance à votre intuition, sans doute parce que dans le passé vous avez rarement eu à vous féliciter de l’avoir aveuglément suivie.

L’examen des résultats obtenus ne doit pas vous faire considérer ce test comme un instrument permettant d’effectuer une mesure définitive de vos capacités intuitives. D’abord, parce qu’il n’existe pas de barème universel venant justifier pareil verdict, pas plus qu’il n’existe de moyen de déterminer à coup sûr si les facultés intuitives ou la forme prise par l’intuition sont le fruit d’une longue pratique. Ensuite, souvenons-nous que : tout porte à croire que votre sens intuitif est plus aigu et que vous vous fiez davantage à votre intuition dans certaines circonstances que dans d’autres. D’une façon générale, un score élevé témoigne d’une prédisposition nette à adopter l’attitude d’esprit propre à développer l’intuition. Considéré sous cet angle, le précédent questionnaire peut donc également faire office d’instrument d’introspection et de dépassement de soi.

La réceptivité intuitive
Commençons par bien poser les problèmes… en les formulant par écrit


Chaque fois qu’un problème semble quelque peu difficile à cerner ou à maîtriser, on aura tout avantage à coucher sur le papier toutes les idées que la situation considérée fait venir à l’esprit. Cette façon de procéder, en dépit de ce qu’elle comporte d’incohérence, de contingence et d’entorses à la grammaire, a généralement pour effet de libérer l’intuition. Les idées qui se présenteront à vous dans les cas semblables pourront vous sembler hors du sujet ou ridicules, mais il n’empêche qu’en les formulant par écrit, sans porter sur elles de jugements de valeur (nul autre que vous n’en prendra connaissance), l’un des trois effets suivants peut en résulter : une réponse intuitive venant dénouer une situation en apparence insoluble; une révélation sur la véritable nature de vos sentiments face à la situation considérée; une compréhension nouvelle vous permettant de circonscrire le problème tel qu’il est et, dans un second temps, de l’analyser sans plus vous perdre dans les détails.

À titre d’exemple, je donne ci-après deux procédures susceptibles d’aider le lecteur à sortir de l’impasse s’il éprouve quelque difficulté à rédiger spontanément. Dans le premier cas, il lui suffira de compléter les phrases suivantes en ajoutant à chacune ce qu’il lui vient à l’esprit, puis de continuer sur sa lancée.

- Ce que je sais de la situation, c’est…
- Ce que j’en ignore, c’est…
- Ce qui me préoccupe, c’est…
- Un certain nombre d’éléments m’échappent, par exemple…
- Plusieurs choses peuvent se produire, à savoir…
- Si j’en avais les moyens, je…
- Ceux qui sont dans la même situation pensent que…
- En aucun cas je ne veux…
- J’ai l’impression que…
- Il suffirait qu’on m’y pousse pour que…

Un autre moyen pratique conduit au même résultat. Il s’agit d’une variante* de la méthode proposée par Gabriele Lusser Rico, auteur d’une procédure associative «en grappe», dans laquelle un mot-clé est utilisé pour induire des associations d’idées. «Au fur et à mesure que des mots et des phrases apparemment évoqués au hasard viennent se regrouper autour de ce noyau, écrit Roco, on découvre avec surprise que des ensembles cohérents se mettent en place jusqu’au moment où soudain l’esprit dispose de toutes les données nécessaires à la rédaction d’un texte cohérent.» Appliquée à des problèmes décisionnels concrets, cette méthode débouche bien souvent sur une mise en ordre précise des pensées, voire sur une compréhension exhaustive de la situation.

On peut pousser plus loin l’idée d’exprimer les pensées et les sentiments procédant d’une situation déterminée. Étant donné que le langage n’est qu’un mode de communication linéaire, il arrive qu’un message purement verbal ne suffise pas à stimuler l’ensemble des facultés qui nourrissent le sens intuitif. Par ailleurs, les modes d’expression non verbaux ont parfois le pouvoir de libérer le contenu de certaines émotions que les exigences logiques du langage sont impuissantes à révéler, ce qui facilite l’émergence d’impressions normalement inexprimables. D’autres ensembles de sensations et de pensées peuvent encore être mis en jeu quand les problèmes, les tâches à remplir et les objectifs recherchés sont exprimés selon différentes modalités. Nous allons donner quelques directives à ce sujet.

- Essayez de dessiner ou de peindre la situation qui vous préoccupe, de préférence en couleurs, et de la représenter de façon à la fois abstraite et figurative.
- Interprétez-la en jouant sur un instrument quelconque ou en chantant.
- Exprimez-la physiquement, par la danse ou le mime.
- Sculptez-la dans le bois ou modelez-la en argile.
- Inventez-lui un symbole.

Confronté à un problème grave ou à une importante décision, diversifiez le plus possible vos moyens d’expression, en n’attachant d’importance ni à leur qualité ni à leur forme, et sans les censurer ni les juger. Le but recherché consiste essentiellement à éveiller et stimuler votre intuition et non pas à faire étalage de vos dispositions artistiques. Et surtout, ne vous attendez pas dès à présent à une révélation subite ou à un éclair de compréhension. Rien de semblable ne peut se produire au cours du processus lui-même, lequel n’a pour vocation que de fournir de la matière première et des modèles d’organisation à cette usine à distiller qu’est votre intuition. Seul le produit final risque de vous surprendre à l’improviste.


L’intuition 
La découvrir en soi, la comprendre, la mettre à profit
Philip Goldberg
Les Éditions de l’Homme, 1986


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* Équivalent : mindmapping.

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