Lynn Miller, une Mother T. des oiseaux sauvages
Avec le salaire d’un seul joueur de soccer de la Coupe du Monde, Lynn Miller pourrait réaliser des centaines de «miracles» et être «canonisée» en conservation aviaire ou recevoir un Nobel qu’elle mériterait davantage que bien des récipiendaires…
Je lui rends hommage car c’est grâce à des personnes comme elle que l’échéance du «printemps silencieux» recule un peu. En ce qui me concerne, si jamais cela se produisait, je ne veux pas être là.
Photos : site Le Nichoir
POWER OF ONE
À tous les dimanches, la chaîne CTV présente au bulletin de nouvelles de 18h une capsule vidéo intitulée «Power of one». On y présente des individus – de partout au Québec – dont le travail pour la communauté mérite d’être souligné. Des gens qui vont au-delà du «devoir envers la société» et qui créent une différence dans la vie de leur entourage. Hier soir, on présentait Le Nichoir, un centre de réhabilitation pour les oiseaux sauvages, dont Lynn Miller est co-fondatrice. Vidéo : tapez Power of One CTV News Montreal : dans votre moteur de recherche.
Lynn Miller ne s’occupe pas uniquement du Nichoir. En juin dernier elle s’est rendue au Golfe du Mexique pour donner un coup de main, et elle compte y retourner. Vous pouvez lire des articles sur son blog consacré au Golfe : http://www.lenichoir.org/Le_Nichoir/Blog/Blog.html
“What a nightmare! I have been watching the Gulf spill happen from a safe distance, horrified at the images shown in newspapers and TV, all from the comfort of my own home. That ends this Thursday. I have been asked by the Humane Society of the US (HSUS) to join a very special group to visit and offer insight and expert knowledge into the long term impacts this spill will have for the wildlife in this region.”
Lynn Miller, B.Sc., Dipl. Ecotox., PhD candidate,
Co-Founder of Le Nichoir;
Board of Directors International Wildlife Rehabilitation Council
Le Nichoir
Notre Mission
Le Nichoir, fondé en 1994, est un centre de réhabilitation pour oiseaux sauvages (organisme sans but lucratif # 894112358RR001) situé à Hudson, Québec.
Le Nichoir détient tous les permis nécessaires, il fait partie de la communauté nord-américaine des réhabilitateurs, et il est associé à l’International Rehabilitation Council (IWRC) et à la National Wildlife Rehabilitators Association (NWRA).
Notre mission consiste à conserver les oiseaux sauvages parce qu'ils font partie intégrante de notre héritage naturel.
Le Nichoir fournit tous les soins appropriés aux oiseaux sauvages malades, blessés ou orphelins, puis il les relâche dans leur habitat naturel.
Le Nichoir fournit également des conseils et des renseignements sur les oiseaux sauvages et leur environnement par le biais de programmes éducatifs et d'évènements publics annuels.
Tous les services offerts par Le Nichoir sont gratuits.
En 1995, Le Nichoir avait accueilli 478 oiseaux. Aujourd’hui, Le Nichoir est le plus grand centre de réhabilitation des oiseaux chanteurs du Canada. Nous recevons chaque année plus de 1400 oiseaux et environ 5000 appels téléphoniques.
Les bénévoles sont au cœur des activités du Nichoir. Sans bénévoles, nous serions incapables d'aider les oiseaux. Le travail fourni par les bénévoles fait toute la différence : cela représente l'espoir de santé et de liberté pour les oiseaux blessés, malades ou orphelins.
Les bénévoles accomplissent plusieurs tâches au Nichoir et ils choisissent les activités qu'ils préfèrent. Il n'y a pas d'expérience requise pour devenir un bénévole : l'entraînement et l'expérience sont acquis sur place.
Voici un certain nombre d'activités faites par les bénévoles :
Le nettoyage des cages, clôtures et des équipements utilisés pour les oiseaux;
Nettoyage général de la grange;
Préparation de la nourriture;
Soins directs aux oiseaux (ex. les nourrir);
Entretien du terrain;
Des travaux de construction légers, des réparations;
Aller chercher de la nourriture, des dons ou provisions;
Le transport des oiseaux de la SPCA ou d'autres lieux au Nichoir ou vers des spécialistes si nécessaire (ex. CRIB, UQROP pour hiboux ou oiseaux de proie)
Activités de collecte de fonds;
Accueil de visiteurs, réponse des appels téléphoniques
Le Nichoir : http://www.lenichoir.org/html/missionf.html - français/anglais.
2. Serge Beaudette, ornithologue et photographe
À écouter : Chroniques Ornithologiques à la radio de Radio-Canada – l’interview Cervelles d’oiseaux vous-mêmes est très drôle http://www.photosnature.com/articles.htm
Serge Beaudette organise des voyages d’observation à chaque année – voyez son calendrier.
Entrevue
Que nous enseignent les oiseaux?
Par Serge Denis
Qu'y a-t-il de si fascinant avec les oiseaux?
Ce qu'il y a de particulier avec les oiseaux, et c'est sans doute pour ça que l'ornithologie est le loisir en plus forte croissance en Amérique du Nord, c'est qu'ils sont présents partout, dans les régions chaudes comme dans les froides, en ville ou en campagne, dans les secteurs secs ou humides... il y en a partout. On peut aller à l'autre bout du monde pour voir des espèces rares et on peut faire de l'observation dans notre cour. Même les personnes limitées dans leurs déplacements peuvent s'y adonner. En plus, c'est un loisir abordable et accessible en toute saison à n'importe quelle heure du jour ou même de la nuit.
Qu'ont-ils de si particulier pour qu'on les observe avec tant d'insistance?
Ils sont beaux et ils chantent bien, ce qui les rend déjà plus intéressants que la plupart des animaux ou insectes. Ils n'inspirent aucune répulsion, comme les couleuvres, les araignées ou les chauves-souris, par exemple, et ne sont pas dangereux. Finalement, ils sont nombreux et variés.
Combien d'espèces restent chez nous l'hiver?
Sur les 350 espèces qu'on retrouve au Québec, une centaine vivent ici tout l'hiver, dont autour de 80 dans notre région.
Qu'est-ce qui détermine si telle espèce va demeurer ici l'hiver ou migrer?
Il y a deux principales catégories d'oiseaux qui restent ici l'hiver. La première est composée des résidants, qui sont ici à longueur d'année. Parmi ce groupe, on retrouve par exemple la mésange, le geai bleu, le pic, la sitelle, le roselin. Dans la deuxième catégorie, ce sont les oiseaux qui vivent plus au Nord en été et qui viennent ici pour passer l'hiver. C'est le cas de la chouette et du hibou, du sizerin, qui vient aux deux ans, le durbec des sapins, qu'on retrouve en abondance cette année, le jaseur boréal... Ce sont tous des oiseaux que nous ne voyons qu'en hiver ici. Ils voyagent en fonction de l'abondance de nourriture. Ils ne se déplacent pas à dates fixes, comme les migrateurs.
Pourquoi d'autres choisissent de partir?
C'est toujours une question de disponibilité alimentaire. Les insectivores, c'est certain qu'ils s'en vont en hiver. Ceux qui restent sont les granivores, les frugivores et les rapaces. Certaines espèces qui préfèrent une alimentation diversifiée vont choisir d'aller dans le Sud.
A-t-on noté certains changements depuis qu'on les observe?
Avec le réchauffement des températures, on se rend compte que de plus en plus d'espèces vont demeurer ici tout l'hiver. Dans plusieurs cas, il s'agit d'oiseaux du nord des États-Unis qui agrandissent leur territoire, comme le cardinal rouge, la mésange bicolore et le pic à ventre roux.
Est-ce une bonne idée de les nourrir?
Il y a deux écoles de pensée là-dessus. Certains remarquent qu'il y a plus d'oiseaux qui meurent en frappant les vitres des maisons ou qui se font attraper par des chats quand il y a des mangeoires à proximité. D'autres font valoir que ça favorise un meilleur taux de survie en général. Le pourcentage de nourriture que les oiseaux vont chercher dans les mangeoires demeure assez faible.
Nourrir les oiseaux sert surtout à les attirer près des maisons.
Souvent, il s'agira du premier pas pour bien des gens vers une sensibilisation à la beauté des oiseaux d'abord, et de la nature ensuite. Cet émerveillement que leur procurent les découvertes rend les gens plus soucieux de la conservation de ces habitats naturels. La découverte des oiseaux est souvent une porte d'entrée vers une conscience écologique plus marquée.
Que doit-on leur offrir?
Si on ne doit offrir qu'une sorte de graines, la meilleure est celle de tournesol. Si on offre en plus du chardon, on aura des espèces qui n'iront pas chez le voisin parce qu'elles préfèrent le chardon. Et si on ajoute le suif et le pain d'oiseaux, on va avoir beaucoup de succès, c'est certain.
Comment faire pour que les corneilles ne viennent pas tout prendre?
Certains types de mangeoires sont plus sélectifs et limitent l'accès aux oiseaux de plus grande taille. Mais il faut aussi s'arrêter à observer aussi ces oiseaux pour développer la tolérance et apprendre à les apprécier. Ça va à l'encontre de notre habitude de tout choisir selon notre bon plaisir comme on change de chaîne sur la télé. La nature est comme ça: c'est elle qui décide ce qu'elle présente.
Les 15, 16, 17 et 18 février aura lieu le 11e Grand Décompte nord-américain des oiseaux. À quoi sert cet exercice?
C'est une occasion de dresser un portrait des populations d'oiseaux sur l'ensemble du continent. Ça donne un aperçu de l'évolution de certaines espèces. L'exercice s'adresse à tous les ornithologues amateurs. Tout le monde peut faire ça dans sa cour, dans un parc ou un boisé et envoyer ses observations sur internet.
Qu'apprend-on de ces décomptes?
Ça sert essentiellement à dégager des tendances. Si on observe que 20 000 mésanges cette année alors qu'on en a compté 23 000 l 'an dernier, on ne peut pas conclure à une baisse de population. Mais si on observe une baisse échelonnée sur 20 ans, on peut vraiment s'y fier. Après on peut essayer de trouver les causes et corriger la situation.
Encadré de l'article :
À chaque hiver, c'est comme si les oiseaux nous faisaient une faveur.
Pendant que la nature semble endormie sous la neige et que les nordiques insoumis que nous sommes pestent contre la moindre chute de neige, ces minuscules bêtes sans fourrure chantent comme si tout baignait sous les tropiques. Libres comme le vent, ils sont pourtant plus d'une centaine à choisir de nous accompagner durant la saison des souffleuses, dont 80 dans notre région.
Le 11e Grand Décompte nord-américain des oiseaux, qui se tient du 15 au 18 février à la grandeur du continent, est l'occasion de savoir quelles espèces il faut remercier pour cette vie qui continue de vibrer à -20°C . Depuis qu'il a eu la piqûre des oiseaux, dès l'âge de cinq ans, Serge Beaudette ne cesse de s'émouvoir en leur présence. Un des rares professionnels en ornithologie, il sera aux premières loges la semaine prochaine pour noter la présence de nouveaux amis, avec un bonheur qui se renouvelle sans cesse.
© 2008 La Tribune (Sherbrooke, QC). Tous droits réservés.
PROFIL
NOM : Serge Beaudette
ÂGE : 30 ans
ORIGINE : Saint-Jean-sur-Richelieu
TITRE : Professionnel en ornithologie
DOMAINES : Photographe, animateur, formateur, conférencier, mais surtout immodérément passionné d'oiseaux
SITE INTERNET : http://www.pitpitpit.com/
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