Je ne suis pas scientifique, mais la façon dont Stephan Bureau a accueilli Didier Raoult, que je considère personnellement comme un dangereux mystificateur, m’avait estomaquée. Je m’attendais à ce que Bureau, lui qui attaque durement ses interlocuteurs à l’occasion, défie le promoteur de l'hydroxychloroquine et questionne la validité de ses arguments (1).
Invraisemblance – Les débats sur l'hydroxychloroquine [pour prévenir ou traiter la Covid-19] inspirent plusieurs théories du complot. Paradoxalement, alors que cette molécule est produite et distribuée par les industries pharmaceutiques (ce qui pourrait nourrir la théorie du complot de Big Pharma) et qu'elle est préconisée par Didier Raoult, elle n'est pas associée aux théories conspirationnistes mais aux discours antisystème ciblant notamment ces industries. (Wikipedia)
La chloroquine, puis l'hydroxychloroquine ont eu une large promotion sur les médias sociaux, surtout en France après une publicité du professeur Didier Raoult, repris par le président des États-Unis Donald Trump. En mars 2020, aux États-Unis, Bayer / Merck & Co. a offert 3 millions de comprimés de chloroquine aux hôpitaux américains, lorsque cette molécule a été intégrée dans les essais cliniques. (Wikipedia)
Saviez-vous que l’empoisonneur BAYER avait acheté Merck & Co. en 2014?
Illustration : Uderzo / Le Point / mars 2020 – «Panoquinix» et sa potion magique...Des scientifiques n’ont pas tardé à critiquer avec virulence l’émission de Stephan Bureau, et avec raison. L’affaire s’est rendue chez l’ombudsman de Radio-Canada. L’animateur, réputé pour son arrogance, a répondu que si c’était à refaire, il ferait la même chose, et qu’il ne s’excuserait pas...
Didier Raoult et le luxe du temps (Bien entendu)
Révision par l’ombudsman de Radio-Canada d’une plainte visant l’entrevue de Stéphan Bureau avec le Dr Didier Raoult, le 26 mai 2021 à l’émission Bien entendu, sur ICI PREMIÈRE.
Le 26 mai 2021, Mme Marine Corniou a porté plainte à propos de l’entrevue accordée par le Dr Didier Raoult à l’animateur Stéphan Bureau, dans le cadre de l’émission Bien entendu, diffusée le jour même sur ICI PREMIÈRE.
La plaignante, qui est journaliste scientifique au magazine Québec Science, estime d’abord que le Dr Raoult n’aurait jamais dû être invité.
Elle écrit : «(...) la décision d’inviter Didier Raoult est en soi hautement discutable tant ce chercheur, qui est à contre-courant du consensus scientifique, a contribué à propager de fausses informations sur la pandémie de SARS-CoV-2. Rappelons que plusieurs études de Didier Raoult sont considérées comme problématiques – soit en raison de la méthodologie soit par suspicion de fraude – par des dizaines de scientifiques sur le site Pubpeer (ce sur quoi aucune question n’a été posée).»
Et elle ajoute : «D’autre part, les questions complaisantes de l’animateur ont non seulement donné à l’invité une tribune exceptionnelle, mais lui ont également permis de propager des faussetés sans la moindre remise en question.»
Après quoi, la plaignante rappelle que les hypothèses du Dr Raoult ont été testées par des dizaines d’autres chercheurs », sans succès. Selon elle, Didier Raoult ment, ni plus ni moins, en affirmant que l'hydroxychloroquine est un traitement efficace contre la COVID-19.
Selon elle, Stéphan Bureau «contribue à présenter Didier Raoult comme un martyr ou un individu "résistant"», lorsqu’il affirme, après son entretien avec le scientifique français, que «"faire taire" n’est pas une solution». Or, ajoute-t-elle, le Dr Raoult «est simplement un scientifique désavoué sur des motifs sérieux par la communauté».
Mme Corniou soupçonne Stéphan Bureau de considérer «qu’en science, les opinions sont à mettre sur le même plan que les faits», alors que, conclut-elle, «je pense que Radio-Canada sait faire la différence et ne devrait pas relayer de tels propos».
https://cbc.radio-canada.ca/fr/ombudsman/revisions/2021-07-28
(1) Source : Wikipedia. Fin mai 2020, une étude est publié dans The Lancet, contre l'utilisation de la molécule, qu'elle considère comme aggravant les risques pour les patients, mais est rétractée quelques jours plus tard. Après l'affaire Raoult, c'est la seconde affaire qui met en lumière le manque de rigueur de certaines études. Durant toute l'année 2020, de nombreuses publications scientifiques apportent des éléments pour ou contre l'utilisation de l'hydroxychloroquine, que ce soit en prophylaxie, en début d'infection ou en cas de symptômes graves. Les doses prescrites, les durées de traitement et les associations avec d'autres médicaments varient lors de chaque étude, ainsi que la comparaison avec des groupes de contrôle.
Cependant, au cours de 2020, les méta-analyses et revues systématiques tendent de plus en plus à montrer que l'hydroxychloroquine n'est pas efficace en prévention de la Covid-19, et qu'il n'y a pas de preuve scientifique forte pour appuyer l'usage de hydroxychloroquine en traitement de la Covid-19. L'Organisation mondiale de la santé donne un avis négatif de l'usage de l'hydroxychloroquine contre la Covid-19 pour les patients hospitalisés et à des fins de prévention et avise de restreindre l'usage avant l'hospitalisation à des essais approuvés, donc pas de prescription hors AMM (off-label). Au 2e trimestre 2021, la controverse est éteinte : l'hydroxychloroquine n'est plus envisagée comme un traitement efficace et bon marché.
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